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Afin de minimiser l'empreinte de notre production sur l'environnement, l'innovation doit jouer un rôle central. Dans ce sens, au cours des deux décennies, le soutien des gouvernements aux projets de recherche environnementale s'est intensifié pour accélérer la transition et aider à surmonter les difficultés propres à l'innovation verte. Les programmes de subvention se sont avérés être un élément central de l'action publique dans le domaine. L'article tente d'évaluer l'efficacité de ces mesures. Il se concentre sur le principal programme de soutien dédié à l'innovation environnementale en France, les appels à projets de l'agence pour la transition environnementale, l'Ademe, conduit dans le cadre plus large du Programme d'investissement d'avenir (Pia). Au sein de ce programme, la majorité des fonds ont été alloués à des projets de recherche collaboratifs. La méthodologie ici développée cherche à appréhender les impacts du programme et les mécanismes sous-jacents à l'intervention publique. Elle repose sur l'exploitation de données quantitatives et qualitatives et entre ainsi dans la famille des méthodes dites mixtes. Le programme a un fort impact incitatif, avec un accroissement notable des moyens alloués à la R&D. L'impact final sur les activités d'innovation apparaît, lui, non significatif. Cependant, cette absence de résultats semble pouvoir être expliquée par le manque de recul temporel entre le traitement et la dernière année d'observation disponible. En plus de l'apport financier, le programme repose sur trois autres mécanismes : la complémentarité des partenaires au consortium, un effet d'apprentissage technique et un effet de signal. Ces effets ont l'air particulièrement pertinents pour surmonter les barrières à l'accès au financement aussi bien que de diffusion technologique au sein du marché.

Environ deux millions de ménages déclarent être dans l'incapacité à payer pour maintenir une température suffisamment chaude dans leur logement selon l'enquête « Statistiques sur les ressources et les conditions de vie » des ménages. Cet article évalue l'impact non linéaire d'une baisse des revenus des ménages sur la précarité énergétique. Nos résultats montrent, sur la période 2008-2019, qu'en moyenne les ménages sous le seuil de pauvreté ont un risque sept fois plus élevé que les ménages aisés d'être en situation de précarité. Lors de la crise de 2008, ce risque était dix fois plus élevé. Par ailleurs, les simulations de chocs de revenu montrent que la baisse des revenus peut induire 280 000 à 870 000 ménages supplémentaires en précarité énergétique. Ces effets sont a minima car les simulations considèrent les autres caractéristiques des ménages inchangées.

Depuis les années 1990, la norme de l'emploi salarié à temps plein et à durée indéterminée a continué progressivement à s'éroder. Cela s'est traduit par une forte expansion des formes particulières d'emploi (FPE) ; notamment les contrats de courte durée (CDD ou mission intérimaire) et les emplois à temps partiel. Cet article montre, à partir des données de l'enquête Emploi de l'Insee sur la période 1990-2020, que ces transformations structurelles n'ont pas concerné de manière uniforme les différentes générations. À âge donné, les FPE sont de plus en plus fréquentes au fil des générations. Les emplois à temps partiel concernent essentiellement les femmes alors qu'une part croissante des hommes a un contrat de travail de courte durée.

Depuis leur développement, les technologies du numérique n'ont eu qu'un impact limité sur la croissance économique. Cet article s'intéresse à ce paradoxe et étudie les impacts de la transition numérique sur l'économie. Après avoir défini les principales caractéristiques de la transition numérique, nous étudions ses similitudes et différences avec la première et seconde révolutions industrielles. Les différentes barrières qui entravent l'impact du numérique sur la croissance économique sont ensuite présentées. Enfin, l'hypothèse selon laquelle l'impact de la transition numérique ne porterait pas sur la croissance économique, mais directement sur le bien-être des individus, est développée.

En France comme ailleurs, les prisons sont confrontées au défi de préparer la réinsertion des détenus et de prévenir leur récidive. Le travail en détention offre théoriquement un moyen direct d'améliorer les perspectives de réinsertion, mais à peine plus d'un quart des détenus y ont accès aujourd'hui en France, contre 36 % il y a vingt ans. Cet article propose une synthèse des enjeux du travail pénitentiaire et de son fonctionnement. Il passe en revue les principaux travaux théoriques et empiriques sur les impacts des programmes de réinsertion, et discute des effets potentiels du travail pénitentiaire sur le bien-être social. Faisant le constat d'un manque d'offre et d'un sous-investissement public massif en France au regard des externalités en jeu, l'article propose enfin des recommandations de politique publique visant à redonner au travail pénitentiaire tout son potentiel.

Dans cet article, nous analysons l'impact économique des migrations internationales en Tunisie sur la période 1970–2017. L'estimation de modèles vectoriels autorégressifs (VAR), en accord avec les propriétés statistiques des séries, montre qu'un choc exogène qui augmente le taux de solde migratoire a un effet positif et significatif sur la production nationale par habitant, tandis que les effets sur le taux d'emploi ne sont pas significatifs. Le choc migratoire a un effet positif et significatif sur la productivité, et ne réduit pas la rémunération moyenne des salariés.