Contenu du sommaire : Les nouvelles normativités transformatrices des systèmes semenciers
Revue | Droit et cultures |
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Numéro | no 84, octobre 2022 |
Titre du numéro | Les nouvelles normativités transformatrices des systèmes semenciers |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Édito
Dossier : Les nouvelles normativités transformatrices des systèmes semenciers
- Présentation. Les systèmes semenciers au prisme de l'évolution des normes - Christine Raimond, Morgane Leclercq, Sélim Louafi
- Concrétiser les droits des agriculteurs par l'adoption de législations sui generis - Tom Ignacchiti, Morgane Leclercq, Geneviève Parent Cet article discute de l'émergence et des contours des droits des agriculteurs, en particulier de leurs droits de conserver, d'utiliser, d'échanger et de vendre des semences de ferme et d'autres matériels de multiplication, y compris issus de variétés végétales protégées, qui ont été consacrés à l'article 9 du Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture (TIRPAA), pour moduler les droits exclusifs des titulaires de brevets et de certificats d'obtention végétale. Ensuite, l'article souligne les enjeux de la transposition des droits des agriculteurs aux pratiques semencières dans les législations nationales, dans le but de rendre ces droits effectifs et exécutoires. En effet, lors de la transposition de ces droits, les États membres de l'Organisation mondiale de commerce (OMC) doivent agir dans le périmètre de l'article 27:3 b) de l'Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (Accord ADPIC) qui détermine les obligations internationales en matière de protection des variétés végétales par l'entremise de droits de propriété intellectuelle. Enfin, l'article tant à démontrer que l'adoption de législations sui generis ancrée à la fois dans l'article 27:3 b) de l'Accord ADPIC et dans l'article 9 du TIRPAA est un moyen pour assurer la coexistence au niveau national du régime international des droits des agriculteurs et du régime international des droits de propriété intellectuelle sur les variétés végétales, ainsi qu'une solution pour reconnaître formellement la pluralité des méthodes et pratiques de sélection des variétés végétales.This article discusses the emergence and contours of farmers' rights to save, use, exchange and sell farm-saved seeds and other propagating materials, including from protected plant varieties, enshrined in Article 9 of the International Treaty on Plant Genetic Resources for Food and Agriculture (ITPGRFA) to modulate the exclusive rights of patent and plant variety certificate holders. Second, the article raises the challenges of transposing farmers' rights to seed practices into national legislation to make these rights effective and enforceable. Indeed, when transposing these rights, World Trade Organization (WTO) member states must act within the scope of Article 27:3(b) of the Agreement on Trade-Related Aspects of Intellectual Property Rights (TRIPS Agreement), which establishes international obligations for the protection of plant varieties through intellectual property rights. Finally, this paper argues that the adoption of sui generis plant variety protection legislation, as enshrined in both Article 27.3(b) of the TRIPS Agreement and Article 9 of the ITPGRFA, is a means of ensuring the coexistence at the national level of the international regime of farmers' rights and the international regime of intellectual property rights on plant varieties, as well as a solution to recognize the plurality of plant variety breeding methods and practices.
- Modes de gestion de la diversité cultivée par les paysans dans le bassin arachidier au Sénégal : la coexistence comme nouvelle normalité ? - Océane Cobelli, Ndeye Fatou Faye, Sophie Beaurepaire, Christine Raimond, Vanesse Labeyrie Les systèmes semenciers paysans jouent un rôle crucial dans l'accès aux semences en Afrique de l'Ouest. Cependant, les Etats et les bailleurs de développement visent à structurer ces systèmes semenciers, notamment via l'expansion des coopératives semencières et la commercialisation de semences certifiées de variétés homologuées. Néanmoins, le décalage de ces cadres normatifs avec la réalité et les spécificités de l'agriculture familiale suscite des inquiétudes. Via une description fine et quantifiée des pratiques de gestion de la diversité cultivée par les ménages de quatre villages du bassin arachidier sénégalais, notre étude met en évidence une coexistence entre variétés plus ou moins anciennes, issues de la sélection paysanne ou de la recherche, et diffusées selon les réseaux d'échanges locaux, étatiques, ou encore privés, sans que l'un ne supplante l'autre. Cette coexistence s'observe à la fois à l'échelle des ménages et des villages, selon les spécificités inhérentes à chaque exploitation et terroir agricole et l'influence des projets de développement territorialisés. L'articulation et la porosité entre ces différents systèmes d'approvisionnement à différentes échelles montrent ainsi la nécessité de penser au cas par cas l'accompagnement de ces évolutions, en fonction de chaque contexte local. Face à cette complexité, les paysans, dans leur diversité, sont finalement les mieux placés pour orienter leurs choix. Une évolution des cadres normatifs des politiques semencières apparait donc nécessaire pour mieux les accompagner en ce sens.Farmer seed systems play a crucial role in access to seeds in West Africa. However, governments and development organizations aim to structure these seed systems, notably through the expansion of seed cooperatives and the commercialization of certified seeds of approved varieties. Nevertheless, the discrepancy of these normative frameworks with the reality and specificities of family farming raises concerns. Through a detailed and quantified description of the management practices of cultivated diversity by households in four villages in the Senegalese groundnut basin, our study highlights the coexistence of varieties more or less ancient, derived from farmer selection or research, and disseminated through local, state, or private exchange networks, without one supplanting the other. This coexistence can be observed at both the household and village levels, depending on the specificities inherent to each farm and agricultural terroir and the influence of territorialized development projects. The articulation and porosity between these different systems of supply at different scales show the need to consider the support of these changes on a case-by-case basis, according to each local context. Faced with this complexity, farmers, in their diversity, are ultimately in the best position to guide their choices. An evolution of the normative frameworks of seed policies appears necessary to better accompany them in this sense.
- Les normes locales de la sécurité semencière : quelle coexistence avec le droit national et international ? - Morgane Leclercq, Sélim Louafi L'article vise à mettre en lumière les normes locales qui affectent la sécurité semencière et à dresser un constat critique de leur coexistence avec les ordres juridiques nationaux et internationaux. Il s'appuie sur les résultats d'une recherche empirique conduite entre 2018 et 2021 dans deux villages situés respectivement dans la région Centre-Ouest du Burkina Faso et dans la région de Fatick au Sénégal. L'article montre dans quelle mesure i) les normes locales de ces villages se fondent sur des règles de réciprocité et des coutumes relatives à l'alliance et la filiation qui structurent la production et la circulation locale des semences, ii) ces règles locales traduisent une interdépendance entre objet et sujet, nature et culture. Il souligne par la suite les enjeux de coexistence de ces normes avec les lois nationales du Burkina Faso et du Sénégal, en particulier la Loi portant réglementation des semences végétales du Burkina Faso de 2006 et la Loi relative à l'inscription des variétés, à la production, à la certification et au commerce des semences ou plants du Sénégal de 1994. Inspirés de modèles internationaux, ces lois organisent une filière semencière portée sur l'échange transfrontière. Elles excluent du statut de sélectionneur, de producteur et de vendeur semenciers les agricultrices et agriculteurs qui pratiquent la sélection massale et usent de semences non certifiées. Des pistes de solutions sont proposées pour favoriser la collaboration de l'ensemble des acteurs intéressés. Le Commun de la diversité cultivée est identifié comme un cadre conceptuel pertinent pour discuter de la reconnaissance d'une communauté de droits et de la prise en compte de l'interdépendance entre humains et plantes cultivées, dans une perspective de sécurité semencière mondiale durable.The article aims to highlight local norms that affect seed security and to assess their coexistence with national and international legal orders. It is based on the results of an empirical study conducted between 2018 and 2021 in two villages, located respectively in the Centre-West region of Burkina Faso and the Fatick region of Senegal. The article shows the extent to which i) the local norms of these villages are based on rules of reciprocity, alliance and filiation that structure the local production and circulation of seeds, and ii) these local rules reveal an interdependence between object and subject, nature and culture. It then highlights the issues of coexistence of these norms with the national laws of Burkina Faso and Senegal, in particular the 2006 Plant Seeds Act in Burkina Faso and the 1994 Registration of Varieties, Production, Certification and Trade of Seeds or Plants Act in Senegal. Inspired by international models, these laws organize a seed sector focused on cross-border exchanges. They exclude farmers who practice mass selection and use non-certified seeds from the status of seed breeder, producer and seller. Solutions are proposed to encourage collaboration among all actors. The Crop Diversity Commons is identified as a relevant conceptual framework to discuss the recognition of a community of rights and the interdependence between humans and plants, from the perspective of sustainable global seed security.
- Politiques de sécurisation alimentaire au Burkina Faso et participation des femmes à la production du riz : le cas de la commune rurale de Douna - Biokassambani Cathérine Pémou, Laurent Tewendé Ouedraogo, Christine Raimond Le Burkina Faso procède à l'aménagement de bas-fonds en milieu rural pour la production du riz. Ces aménagements induisent des changements dans le système de production rizicole. L'objectif de ce travail est de montrer les changements de normes et de faits que la diffusion des semences certifiées dans le cadre du système semencier légal engendre dans les exploitations agricoles. Des travaux d'enquêtes ont été réalisés entre janvier 2018 et juillet 2021 dans la commune de Douna. Les principaux résultats montrent que la politique d'aménagement entraine des changements d'usages des terres et une redistribution foncière des parcelles au détriment des femmes. En effet, ces dynamiques qui modernisent la filière tendent à exclure les femmes. Ce sont les injonctions internationales en faveur de la défense des droits des femmes qui parviennent à les maintenir dans la production du riz sur les espaces aménagés. On assiste ainsi à des remplacements variétaux avec le recul des anciennes variétés et une masculinisation des systèmes semenciers. Au regard de la particularité et la valeur associée au riz rouge africain, appelé pèrè en langue locale, à Douna, la « sentinelle slow food » lui porte un grand intérêt. Au travers de cette étude, nous montrons que le riz, en passant des bas-fonds non aménagés aux espaces aménagés, passe d'une production marginale largement dominée et maitrisée par les femmes à une production majeure dans l'agrosystème à dominance masculine.Burkina Faso is developing lowlands in rural areas for rice production. These developments induce changes in the rice production system. The objective of this work is to show the changes in norms and facts that the dissemination of certified seeds within the framework of the legal seed system generates in farms. Survey work was carried out between January 2018 and July 2021 in the rural municipality of Douna. The main results show that the development policy leads to changes in land use and a land redistribution of plots to the detriment of women. Indeed, these dynamics that modernize the sector tend to exclude women. It is the international injunctions in favor of the defense of women's rights that manage to maintain them in the production of rice in developed areas. We are thus witnessing varietal replacements with the decline of old varieties and a masculinization of seed systems. In view of the particularity and value associated with African red rice, called pèrè in the local language, in Douna, the «slow food sentinel» is very interested in it. Through this study, we show that rice, moving from undeveloped lowlands to developed areas, goes from a marginal production largely dominated and controlled by women to a major production in the male-dominated agrosystem.
- Modernisation et masculinisation du réseau semencier. Le cas de la filière haricot à Idjwi, en RD Congo - Alice Jandrain, Christine Frison L'agriculture, comme de nombreux métiers, est une activité genrée. En RD Congo, l'agriculture productive est généralement l'apanage des hommes et l'agriculture vivrière, celle des femmes. La sélection et la conservation des semences fait l'objet de cette même répartition. Ainsi, les femmes sélectionnent, sèment, récoltent, et conservent des semences des cultures vivrières. Toutefois, face à de nombreux chocs contextuels, de plus en plus de paysannes ne sont plus en mesure de conserver leurs semences d'une saison à une autre. Elles se dirigent alors vers des acteurs extérieurs pour s'en procurer. Certains de ceux-ci produisent des semences selon la règlementation semencière congolaise. Celle-ci se fonde sur des normes internationales, héritées de la colonisation et des sciences modernes. Or, la logique de cette réglementation est productiviste, ce qui favorise le développement d'un secteur semencier porté par le genre masculin. Et sa dynamique exogène ignore les savoirs ancestraux des paysans, et plus spécifiquement, des paysannes.Agriculture, like many occupations, is a gendered activity. In the DR Congo, productive agriculture is generally the attribution of men and food-producing agriculture of women. Seed selection and conservation is subject to the same gendered distribution, whereby women select, sow, harvest, and save seeds for food crops. However, faced with numerous contextual shocks, more and more women farmers are no longer able to save their seeds from one season to the next. Therefore, they turn to external actors to obtain seed, that are generally produced according to Congolese seed regulations. These are based on international standards, inherited from colonisation and modern science. However, the logic of this regulation is productivist, favouring the development of a seed sector driven by the male gender. Moreover, its exogenous dynamics ignore the ancestral knowledge of peasants, and more specifically, of women peasants.
- Gestion communautaire des semences et responsabilité collective envers l'agrobiodiversité. De la nécessaire reconnaissance des incommuns - Frédérique Jankowski, Adeline Barnaud Cet article observe dans quelle mesure la (re)définition de responsabilités collectives associées aux cases de semences communautaires peut participer d'une redéfinition des relations aux semences et de leurs statuts. L'analyse s'appuie sur des entretiens et un dispositif collaboratif et réflexif menés au Sénégal avec des chercheurs, des acteurs du développement et des organisations paysannes. Dans une perspective relationnelle, la notion de responsabilité permet de saisir les liens qui engagent les humains entre eux et les humains aux semences du point de vue de ces différents acteurs. La pluralité des principes de responsabilité observée laisse apparaitre certains incommuns constitutifs des cases de semences communautaires. Nous soulignons l'importance de la prise en compte de ces incommuns à la fois pour répondre aux enjeux de justice visés par ces dispositifs et pour explorer collectivement de nouveaux modes de préservation de la diversité cultivée autant que de la pluralité des relations à celle-ci.This article examines the extent to which the (re)definition of collective responsibilities associated with community seed bank can contribute to a redefinition of seed relations and status. The analysis is based on interviews and a collaborative and reflective process conducted in Senegal with researchers, development actors and farmers'organizations. From a relational perspective, the notion of responsibility makes it possible to grasp the links that bind humans to each other and humans to seeds from the point of view of these different actors. The plurality of principles of responsibility observed reveals certain uncommons inherent of community seed banks. We emphasize the importance of taking these uncommons into account, both in order to respond to the issues of justice targeted by these mechanisms and to collectively explore new ways of preserving cultivated diversity as well as the plurality of relations to it.
- L'avenir de la conservation des plantes cultivées à la ferme : intérêt des approches bioculturelles de la conservation - Benjamin Coudurier, Fabien Girard, Ingrid Hall L'article s'intéresse au cadre moderniste de la conservation de la diversité des plantes cultivées, tel que mis en place au début du XXe siècle. Il en montre et analyse les effets, en particulier sur la catégorie de conservation à la ferme qui se déploie à la fin des années 1980. L'arsenal politique et juridique déployé à la suite de l'adoption de la Convention sur la diversité biologique s'est concentré sur des mesures essentiellement incitatives qui reposent sur deux prémisses théoriques qui sont discutables : l'intention conservatrice des agriculteurs et l'action collective des agriculteurs à l'intérieur des réseaux semenciers traditionnels. L'article propose de substituer à ce cadre moderniste des approches dites « bioculturelles ». Elles permettent de faire le lien entre la diversité biologique et les diversités culturelles et promeuvent des mesures plus respectueuses des modes de vie paysans et autochtones lorsqu'elles s'inscrivent dans une approche intégrée des droits humains. Nous illustrons notre propos par des exemples d'initiatives récentes – les Protocoles bioculturels communautaires, les Aires et territoires du patrimoine autochtone et communautaire et les Systèmes Ingénieux du Patrimoine Agricole Mondial – qui s'appuient sur le concept de « patrimoine bioculturel » et dont nous dégageons les critères d'un faisceau de droits nécessaire pour maintenir le rôle des petits agriculteurs dans la conservation de la diversité des plantes cultivées à la ferme.The article focuses on the modernist framework of crop diversity conservation as it was set up in the early 20th century. It shows and analyses its effects, particularly on the category of on-farm conservation that unfolded in the late 1980s. The political and legal arsenal that was deployed following the adoption of the Convention on Biological Diversity focused on essentially incentive-based measures that rest on two theoretical premises that are debatable: the intentionality of farmers around conservation and the collective action of farmers within farmers seed networks. The paper proposes to replace this modernist framework with so-called «biocultural» approaches, which link biological diversity with cultural diversities and promote measures that are more respectful of peasant and indigenous lifestyles when they are part of an integrated human rights approach. We illustrate this with recent initiatives – Biocultural community protocols, Territories and areas conserved by indigenous peoples and local communities, and Globally important agricultural heritage systems – that build on the concept of “biocultural heritage” and from which we draw the criteria for a bundle of rights needed to maintain the role of small-scale farmers in the conservation of crop diversity on farm.
- Data & the Seed: From Extractive Epistemology to Emancipating Agrobiodiversity Research Methods - Veronica Limeberry, Garrett Graddy-Lovelace Cet article est issu d'un projet collaboratif transrégional visant à imaginer et à incarner des méthodes de recherche émancipatrices pour les pratiques et les politiques en matière d'agrobiodiversité. L'objectif de la recherche émancipatrice - contrecarrer les projets qui extraient des données et du temps des communautés - est intentionnellement ambitieux. Nous analysons les pratiques de recherche et de collecte de données extractives et la manière dont elles ont façonné la recherche et la gouvernance actuelles en matière d'agrobiodiversité. Nous soutenons que la recherche égalitaire est nécessaire pour des politiques, des pratiques et une gouvernance équitables. Nous posons donc la question suivante : qu'est-ce que cela implique sur le plan méthodologique ? Quel rôle les données, en tant que processus et produit, jouent-elles dans la promotion de résultats émancipateurs ou extractifs, en particulier dans le contexte de la recherche sur l'agrobiodiversité ? En dialoguant avec des méthodes de recherche collaboratives, dirigées par des praticiens et décoloniales, cet essai met l'accent sur les opportunités et les voies permettant de faire progresser des méthodologies de recherche et de gouvernance plus égalitaires, démocratiques et émancipatrices. Nous nous concentrons sur le cas de notre propre recherche de subvention pluriannuelle avec des leaders et des praticiens communautaires dans les Appalaches aux États Unis, le Yucatan au Mexique et le Pérou andin, afin de détailler les défis et les résultats des processus et des objectifs de recherche égalitaire potentiels liés à la recherche et à la gouvernance de l'agrobiodiversité.This article emerges from a collaborative, cross-regional project to imagine and embody emancipatory research methods for agrobiodiversity practice and policy. The goal of emancipatory research–counteracting projects that extract data and time from communities–is intentionally aspirational. We analyze practices of extractive research and data collection and how it has shaped current agrobiodiversity research and governance. We argue that egalitarian research is needed for equitable policies, practices, and governance. Thus, we ask: What would this entail methodologically? What role does data—both as process and product—play in fostering either emancipatory or extractive outcomes, particularly in the context of agrobiodiversity research? By dialoguing with methods of community-based, practitioner-led, and decolonial research, this essay centers opportunities and pathways to advance more egalitarian, democratic, and emancipatory research and governance methodologies. We center the case of our own multi-year grant pursuit with community-leaders and practitioners across the Appalachian US, Yucatan Mexico, and Andean Peru, to detail challenges and outcomes for potential egalitarian research processes and goals related to agrobiodiversity scholarship and governance.
Point de vue
- La solidarité écologique : une solution juridique à la problématique des captures accidentelles dans le Golfe de Gascogne ? - Justine Réveillas, Cosma Cazé, Anatole Danto La présente réflexion est issue de travaux collectifs sur l'analyse de la controverse autour des captures accidentelles de mammifères et d'oiseaux marins dues à la pêche dans le Golfe de Gascogne. Dans ce cadre, les leviers et blocages à une prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux dans le processus de décision politique et de gestion des captures accidentelles sont étudiés. Parmi les leviers, nous évaluons la pertinence du principe de solidarité écologique issu du code de l'environnement dans la résolution du conflit. Par conséquent, cet article est l'occasion de tester l'application de ce principe et ses conséquences éventuelles face à la problématique des captures accidentelles dans le Golfe de Gascogne.The present study is the result of collective work on the analysis of the controversy surrounding the incidental capture of marine mammals and birds due to fishing in the Bay of Biscay. For this research project, the levers and obstacles to taking social and environmental issues into account in the political decision-making process and the management of incidental catches are studied. Among the levers, we evaluate the relevance of the principle of ecological solidarity from the environmental code in the resolution of the conflict. Consequently, this article is an opportunity to test the application of this principle and its possible consequences in the face of the problem of bycatch in the Bay of Biscay.
- La solidarité écologique : une solution juridique à la problématique des captures accidentelles dans le Golfe de Gascogne ? - Justine Réveillas, Cosma Cazé, Anatole Danto