Contenu du sommaire
Revue | Revue de Géographie Alpine |
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Numéro | vol. 111, no 1, 2023 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Analyser l'évolution des pratiques sportives en montagne peu aménagée à partir des données de fréquentation des cabanes. Application aux Alpes Valaisannes - Jacques Mourey, Christophe Clivaz, Philippe Bourdeau Les pratiques sportives de montagne (ski, alpinisme, randonnée pédestre, etc.) jouent un rôle important dans la restructuration et la diversification du tourisme dans les Alpes. Toutefois, l'évolution de ces pratiques fait l'objet d'un déficit de connaissance majeur, notamment sur la fréquentation de la montagne « peu aménagée », en dehors des pôles urbains que constituent les stations.Pour les espaces de montagnes, il existe une donnée spécifique qui est la fréquentation des cabanes (terme utilisé en Suisse) — ou refuges (terme utilisé en France) — de montagne. C'est une donnée qui permet de localiser et de quantifier la fréquentation en montagne « peu aménagée » et ainsi d'étudier l'évolution des pratiques sportives de plein air dans ces secteurs. Toutefois, c'est une donnée qui n'est pas toujours facilement accessible, notamment sur le temps long et qui présente plusieurs biais.Dans cette communication, nous proposons de discuter de l'intérêt et des limites des données de fréquentation des cabanes de montagne en Suisse et en France pour l'étude de l'évolution de la fréquentation de la montagne « peu aménagée » et plus particulièrement des pratiques sportives qui s'y déroulent. Un exemple d'analyse, basée sur un traitement statistique du nombre de nuitées et des entretiens semi-directifs avec des gardiens et les propriétaires des cabanes, sera présenté pour un échantillon de cabanes dans les Alpes valaisannes (Suisse). Cette analyse nous a permis de confirmer (i) la diminution généralisée de la fréquentation de la haute montagne par les alpinistes l'été, avec une baisse de 11 % du nombre de nuitées entre 1995-1998 et 2016-2019 dans les 8 cabanes étudiées, (ii) la concentration des pratiquants sur les courses faciles techniquement et/ou emblématique et/ou rapidement accessibles et (iii) le développement du ski de randonnée, avec une hausse de 6 % du nombre de nuitées au printemps entre 1995-1998 et 2016-2019.Mountain sports (skiing, mountaineering, hiking, etc.) play an important role in the restructuring and diversification of tourism in the Alps. However, the transformation of these practices is subject to a significant lack of information, especially concerning how many people visit the "less-developed" mountains, outside the urban centres that make up the resorts. For mountain areas, there is specific data for mountain huts (term used in Switzerland), or refuges (term used in France). This data shows the location and the number of visitors of "less-developed" mountain areas, allowing to study the transformation of outdoor sports in these sectors. However, this data is not always easily accessible, especially over a long period of time, and it presents several biases. In this paper, we discuss the interest and the limits of the data on visitor numbers in mountain huts in Switzerland and in France for the study of the change of visitor numbers in the "less-developed" mountains and more particularly of the sporting practices which take place there. An example of analyses, based on statistical processing of the number of overnight stays, as well as semi-structured interviews with hut keepers and owners, will be presented for a sample of huts in the Valais Alps (Switzerland). This analysis allowed us to confirm (i) the general decline in the number of mountaineers visiting the high mountains in summer, with an 11% drop in the number of overnight stays between 1995-98 and 2016-19 in the 8 huts studied; (ii) the concentration of mountaineers on technically easy and/or emblematic and/or quickly accessible routes; and (iii) the development of ski touring, with a 6% increase in the number of overnight stays in spring between 1995-1998 and 2016-2019.
- Analysing the Transformation of Sports Practices in Less-Developed Mountains Based on Huts Attendance Data. Application to the Valais Alps - Jacques Mourey, Christophe Clivaz, Philippe Bourdeau Les pratiques sportives de montagne (ski, alpinisme, randonnée pédestre, etc.) jouent un rôle important dans la restructuration et la diversification du tourisme dans les Alpes. Toutefois, l'évolution de ces pratiques fait l'objet d'un déficit de connaissance majeur, notamment sur la fréquentation de la montagne « peu aménagée », en dehors des pôles urbains que constituent les stations.Pour les espaces de montagnes, il existe une donnée spécifique qui est la fréquentation des cabanes (terme utilisé en Suisse) — ou refuges (terme utilisé en France) — de montagne. C'est une donnée qui permet de localiser et de quantifier la fréquentation en montagne « peu aménagée » et ainsi d'étudier l'évolution des pratiques sportives de plein air dans ces secteurs. Toutefois, c'est une donnée qui n'est pas toujours facilement accessible, notamment sur le temps long et qui présente plusieurs biais.Dans cette communication, nous proposons de discuter de l'intérêt et des limites des données de fréquentation des cabanes de montagne en Suisse et en France pour l'étude de l'évolution de la fréquentation de la montagne « peu aménagée » et plus particulièrement des pratiques sportives qui s'y déroulent. Un exemple d'analyse, basée sur un traitement statistique du nombre de nuitées et des entretiens semi-directifs avec des gardiens et les propriétaires des cabanes, sera présenté pour un échantillon de cabanes dans les Alpes valaisannes (Suisse). Cette analyse nous a permis de confirmer (i) la diminution généralisée de la fréquentation de la haute montagne par les alpinistes l'été, avec une baisse de 11 % du nombre de nuitées entre 1995–1998 et 2016–2019 dans les 8 cabanes étudiées, (ii) la concentration des pratiquants sur les courses faciles techniquement et/ou emblématique et/ou rapidement accessibles et (iii) le développement du ski de randonnée, avec une hausse de 6 % du nombre de nuitées au printemps entre 1995–1998 et 2016–2019.Mountain sports (skiing, mountaineering, hiking, etc.) play an important role in the restructuring and diversification of tourism in the Alps. However, the transformation of these practices is subject to a significant lack of information, especially concerning how many people visit the “less-developed” mountains, outside the urban centres that make up the resorts. For mountain areas, there is specific data for mountain huts (term used in Switzerland), or refuges (term used in France). This data shows the location and the number of visitors of “less-developed” mountain areas, allowing to study the transformation of outdoor sports in these sectors. However, this data is not always easily accessible, especially over a long period of time, and it presents several biases. In this paper, we discuss the interest and the limits of the data on visitor numbers in mountain huts in Switzerland and in France for the study of the change of visitor numbers in the “less-developed” mountains and more particularly of the sporting practices which take place there. An example of analyses, based on statistical processing of the number of overnight stays, as well as semi-structured interviews with hut keepers and owners, will be presented for a sample of huts in the Valais Alps (Switzerland). This analysis allowed us to confirm (i) the general decline in the number of mountaineers visiting the high mountains in summer, with an 11% drop in the number of overnight stays between 1995–1998 and 2016–2019 in the 8 huts studied; (ii) the concentration of mountaineers on technically easy and/or emblematic and/or quickly accessible routes; and (iii) the development of ski touring, with a 6% increase in the number of overnight stays in spring between 1995–1998 and 2016–2019.
- Saisir les opportunités de ses vulnérabilités ? Trajectoire territoriale d'une station de moyenne montagne, Céüze 2000 - Anouk Bonnemains, Cécilia Claeys Cet article propose une analyse de la trajectoire territoriale de Céüze 2000, doyenne des stations de Ski des Hautes-Alpes, visant à fournir des éléments de réponse à la question suivante : dans quelle mesure les vulnérabilités socioéconomiques d'hier, aggravées par les changements climatiques d'aujourd'hui, font-elles de Céüze 2000 un territoire propice à devenir un laboratoire de la transition ? A partir de données d'archives et d'enquêtes de terrain qualitatives et quantitatives, ainsi que d'une frise chrono-systémique, l'article souligne qu'à Céüze 2000 les retards aménagistes d'hier pourraient être les atouts d'adaptation climatique d'aujourd'hui. Restée en marge des grands plans d'aménagement et des montées en gamme touristique, Céüze 2000 est demeurée une station sociale et de proximité. L'arrêt de ses remontées mécaniques n'en a pas fait une station fantôme mais au contraire un lieu de réappropriation par des formes de slow sports. L'enjeu de ces prochaines années sera la valorisation de ces usages spontanés, conditionnée à la capacité des acteurs locaux à porter un projet territorial coordonné.This article analyses the territorial trajectory of Céüze 2000, one of the oldest ski resorts in the Hautes-Alpes, in an attempt to respond to the following question: to what extent do yesterday's socio-economic vulnerabilities, worsened by today's climate change, make Céüze 2000 a territory capable of serving as a laboratory for transition? Drawing on archival data, qualitative and quantitative field surveys, and a chrono-systemic timeline, the article underscores that yesterday's development in Céüze 2000 may well become assets in today's changing climate. Céüze 2000, which has not undergone major development plans or tourism improvements, has remained a social and local resort. Rather than transform it into a ghost resort, the closing of its ski lifts changed it into a space allowing individuals to embrace different forms of “slow sports”. The challenge in the coming years will be to promote these spontaneous uses, the success of which will depend on how well local actors can implement a coordinated territorial project.
- Seizing Opportunities from One's Vulnerabilities? The Territorial Trajectory of a Mid-Mountain Resort, Céüze 2000 - Anouk Bonnemains, Cécilia Claeys Cet article propose une analyse de la trajectoire territoriale de Céüze 2000, doyenne des stations de Ski des Hautes-Alpes, visant à fournir des éléments de réponse à la question suivante : dans quelle mesure les vulnérabilités socioéconomiques d'hier, aggravées par les changements climatiques d'aujourd'hui, font-elles de Céüze 2000 un territoire propice à devenir un laboratoire de la transition ? A partir de données d'archives et d'enquêtes de terrain qualitatives et quantitatives, ainsi que d'une frise chrono-systémique, l'article souligne qu'à Céüze 2000 les retards aménagistes d'hier pourraient être les atouts d'adaptation climatique d'aujourd'hui. Restée en marge des grands plans d'aménagement et des montées en gamme touristique, Céüze 2000 est demeurée une station sociale et de proximité. L'arrêt de ses remontées mécaniques n'en a pas fait une station fantôme mais au contraire un lieu de réappropriation par des formes de slow sports. L'enjeu de ces prochaines années sera la valorisation de ces usages spontanés, conditionnée à la capacité des acteurs locaux à porter un projet territorial coordonné.This article analyses the territorial trajectory of Céüze 2000, one of the oldest ski resorts in the Hautes-Alpes, in an attempt to respond to the following question: to what extent do yesterday's socio-economic vulnerabilities, worsened by today's climate change, make Céüze 2000 a territory capable of serving as a laboratory for transition? Drawing on archival data, qualitative and quantitative field surveys, and a chrono-systemic timeline, the article underscores that yesterday's development in Céüze 2000 may well become assets in today's changing climate. Céüze 2000, which has not undergone major development plans or tourism improvements, has remained a social and local resort. Rather than transform it into a ghost resort, the closing of its ski lifts changed it into a space allowing individuals to embrace different forms of “slow sports”. The challenge in the coming years will be to promote these spontaneous uses, the success of which will depend on how well local actors can implement a coordinated territorial project.
- Controverses autour d'une liaison. Géographie du potentiel conflictuel à travers le projet d'équipement du Danay (La Clusaz — Le Grand Bornand) - Amandine Troiano, Lionel Laslaz Cet article propose de s'intéresser à un vieux projet, qui ne constitue pas nécessairement une controverse « vive » mais qui fut remis au centre des débats par le SCoT Fier-Aravis en 2019. Il s'agit de la liaison entre les domaines skiables de La Clusaz et du Grand Bornand par le Danay, dans le massif des Aravis. Ce secteur actuellement non équipé permettrait d'afficher un vaste domaine relié, en mesure de concurrencer en partie d'autres dans les Alpes du Nord. Mais ce projet, outre les interrogations sur l'intermittence des discussions le concernant et sa faisabilité, suscite des contestations environnementales dans un massif considéré comme peu équipé jusqu'alors. Dès lors, il s'avère intéressant pour questionner la notion de potentiel conflictuel — dont cet article se propose de jeter les bases — et les risques de survenue d'un conflit environnemental si la liaison venait à se formaliser davantage. Outre la valeur heuristique de la notion, l'article permet de s'interroger de manière distanciée sur les formes de « fuite en avant » dénoncées par les opposants à ce genre d'extension, car d'autres projets d'équipements peuvent en découler. Cette même opposition est révélatrice d'un processus de territorialisation, replaçant la phase de consultation d'un document de planification tel que le SCoT comme un temps d'analyse des dynamiques conflictuelles et potentiellement d'évolution de la gouvernance locale. Le potentiel conflictuel s'exprime alors par la capacité d'entraînement ou de mobilisation que peut catalyser ce type de projet contre lui, structurant des collectifs jusqu'alors dispersés et peu fédérés.This article proposes to analyze an old project, which is not necessarily an active controversy but which was put back in the center of the debates by the SCoT Fier-Aravis in 2019. This project is the connection between the areas of ski resorts of La Clusaz and Le Grand Bornand by the Danay mountain, in the Aravis massif. This sector, which is currently not equipped, would make it possible to create a vast linked domain, capable of competing in part with others in the Northern Alps. But this project, in addition to the questions about the intermittence of the discussions concerning it and its feasibility, raises environmental challenges in a massif considered as little equipped until now. It is therefore interesting to question the notion of conflict potential—the basis of which this article proposes to establish—and the risks of environmental conflict arising if the link were to become more formalized. In addition to the heuristic value of the notion, the article allows us to question in a distanced way the forms of “headlong rush” denounced by the opponents of this type of extension, because other equipment projects may result from it. This same opposition is indicative of a process of territorialization, making the consultation phase of an urban planning document such as the SCoT a time for analyzing conflictual dynamics and potentially for the evolution of local governance. The potential for conflict is then expressed through the capacity for mobilization that this type of project can catalyze against it, structuring collectives that were previously dispersed and poorly federated.
- Geography of the Conflict Potential of the Projected La Clusaz—Le Grand Bornand Ski Link Via the Tête du Danay - Amandine Troiano, Lionel Laslaz Cet article propose de s'intéresser à un vieux projet, qui ne constitue pas nécessairement une controverse « vive » mais qui fut remis au centre des débats par le SCoT Fier-Aravis en 2019. Il s'agit de la liaison entre les domaines skiables de La Clusaz et du Grand Bornand par le Danay, dans le massif des Aravis. Ce secteur actuellement non équipé permettrait d'afficher un vaste domaine relié, en mesure de concurrencer en partie d'autres dans les Alpes du Nord. Mais ce projet, outre les interrogations sur l'intermittence des discussions le concernant et sa faisabilité, suscite des contestations environnementales dans un massif considéré comme peu équipé jusqu'alors. Dès lors, il s'avère intéressant pour questionner la notion de potentiel conflictuel — dont cet article se propose de jeter les bases — et les risques de survenue d'un conflit environnemental si la liaison venait à se formaliser davantage. Outre la valeur heuristique de la notion, l'article permet de s'interroger de manière distanciée sur les formes de « fuite en avant » dénoncées par les opposants à ce genre d'extension, car d'autres projets d'équipements peuvent en découler. Cette même opposition est révélatrice d'un processus de territorialisation, replaçant la phase de consultation d'un document de planification tel que le SCoT comme un temps d'analyse des dynamiques conflictuelles et potentiellement d'évolution de la gouvernance locale. Le potentiel conflictuel s'exprime alors par la capacité d'entraînement ou de mobilisation que peut catalyser ce type de projet contre lui, structurant des collectifs jusqu'alors dispersés et peu fédérés.This article proposes to analyze an old project, which is not necessarily an active controversy but which was put back in the center of the debates by the SCoT Fier-Aravis in 2019. This project is the connection between the areas of ski resorts of La Clusaz and Le Grand Bornand by the Danay mountain, in the Aravis massif. This sector, which is currently not equipped, would make it possible to create a vast linked domain, capable of competing in part with others in the Northern Alps. But this project, in addition to the questions about the intermittence of the discussions concerning it and its feasibility, raises environmental challenges in a massif considered as little equipped until now. It is therefore interesting to question the notion of conflict potential—the basis of which this article proposes to establish—and the risks of environmental conflict arising if the link were to become more formalized. In addition to the heuristic value of the notion, the article allows us to question in a distanced way the forms of “headlong rush” denounced by the opponents of this type of extension, because other equipment projects may result from it. This same opposition is indicative of a process of territorialization, making the consultation phase of an urban planning document such as the SCoT a time for analyzing conflictual dynamics and potentially for the evolution of local governance. The potential for conflict is then expressed through the capacity for mobilization that this type of project can catalyze against it, structuring collectives that were previously dispersed and poorly federated.
- La transformation des « communs » à Roşia-Montană : Quel régime de propriété pour quel développement ? - Radu C. Barna Roşia-Montană, village des Carpates de Transylvanie (Apuseni), en Roumanie, a connu aux xviii- xixe siècles une période de prospérité grâce aux gisements d'or existant dans la région, ainsi qu'une période d'épanouissement social et culturel grâce à l'autonomie accordée par Vienne (la Transylvanie était une province de l'empire des Habsbourg). La communauté de ce village s'est structurée autour des biens communs pour des raisons liées à la rudesse du milieu montagnard et aux risques inhérents à l'activité minière. Le communisme et ensuite la transition vers l'économie de marché ont réduit l'autonomie en transférant les propriétés à l'État et par la suite aux entreprises multinationales, avec des conséquences significatives sur ces biens. Ces changements ont ensuite déterminé les villageois à s'organiser autour d'un nouveau « commun ». Afin de mettre en évidence l'influence positive des « communs » sur le développement, l'article effectue une analyse historique des quatre étapes marquantes de la commune de Roşia-Montană. Dans les conditions où chacune de ces étapes est caractérisée par un régime de propriété et des libertés d'action spécifiques, nous avons, pour chaque étape, essayé de mettre en lumière le degré de co-activité dans la vie des gens, la capacité à convertir la dotation en or en libertés réelles et la satisfaction de leurs variés besoins. C'est ainsi que nous avons pu conclure sur la permanence du lien entre « communs » et développement.In the 18th-19th centuries, Roşia-Montană, a village in the Carpathian Mountains of Transylvania (Apuseni), Romania, has been privy to a period of prosperity due to the gold ore existing in the area, but also a period of social and cultural bloom due to the autonomy awarded by the government in Vienna (Transylvania was at the time a province in the Habsburg empire). The community of this village structured around some common goods owing to the harsh environment of mountain living conditions, as well as to the risks inherent to the mining activity. Communism and the following transition towards the market economy reduced the autonomy and transferred properties to the State and subsequently to multinational companies. This had a significant impact on said goods. All these changes then determined the inhabitants to structure around a new “common”.In order to highlight the positive influence of commons on the development, this article performs a historic analysis of the four cornerstone periods of Roşia-Montană. Each of these has witnessed a specific property regimen and specific freedoms of action. Therefore, for each stage we aimed to highlight the degree of co-activity in the life of the people, their capacity to convert the gold ore into real freedom and the satisfaction of their varied needs. This is how we were able to conclude that there is an ongoing connection between commons and development.
- The Transformation of Commons in Roşia-Montană. Which Property Regimen for Which Development? - Radu C. Barna Roşia-Montană, village des Carpates de Transylvanie (Apuseni), en Roumanie, a connu aux xviii- xixe siècles une période de prospérité grâce aux gisements d'or existant dans la région, ainsi qu'une période d'épanouissement social et culturel grâce à l'autonomie accordée par Vienne (la Transylvanie était une province de l'empire des Habsbourg). La communauté de ce village s'est structurée autour des biens communs pour des raisons liées à la rudesse du milieu montagnard et aux risques inhérents à l'activité minière. Le communisme et ensuite la transition vers l'économie de marché ont réduit l'autonomie en transférant les propriétés à l'État et par la suite aux entreprises multinationales, avec des conséquences significatives sur ces biens. Ces changements ont ensuite déterminé les villageois à s'organiser autour d'un nouveau « commun ». Afin de mettre en évidence l'influence positive des « communs » sur le développement, l'article effectue une analyse historique des quatre étapes marquantes de la commune de Roşia-Montană. Dans les conditions où chacune de ces étapes est caractérisée par un régime de propriété et des libertés d'action spécifiques, nous avons, pour chaque étape, essayé de mettre en lumière le degré de co-activité dans la vie des gens, la capacité à convertir la dotation en or en libertés réelles et la satisfaction de leurs variés besoins. C'est ainsi que nous avons pu conclure sur la permanence du lien entre « communs » et développement.In the 18th-19th centuries, Roşia-Montană, a village in the Carpathian Mountains of Transylvania (Apuseni), Romania, has been privy to a period of prosperity due to the gold ore existing in the area, but also a period of social and cultural bloom due to the autonomy awarded by the government in Vienna (Transylvania was at the time a province in the Habsburg empire). The community of this village structured around some common goods owing to the harsh environment of mountain living conditions, as well as to the risks inherent to the mining activity. Communism and the following transition towards the market economy reduced the autonomy and transferred properties to the State and subsequently to multinational companies. This had a significant impact on said goods. All these changes then determined the inhabitants to structure around a new “common”.In order to highlight the positive influence of commons on the development, this article performs a historic analysis of the four cornerstone periods of Roşia-Montană. Each of these has witnessed a specific property regimen and specific freedoms of action. Therefore, for each stage we aimed to highlight the degree of co-activity in the life of the people, their capacity to convert the gold ore into real freedom and the satisfaction of their varied needs. This is how we were able to conclude that there is an ongoing connection between commons and development.
- Les centralités spécialisées des sports de nature : hauts lieux et modestes pôles touristiques - Valérian Geffroy L'article propose la notion de « centralité spécialisée » pour désigner les lieux dont la fréquentation et l'activité touristique tiennent à une activité spécifique, ici les sports de nature. Cette notion vient compléter les modèles territoriaux du tourisme en qualifiant des petits pôles qui ne relèvent ni de la station touristique, ni du tourisme diffus. La notion tient compte à la fois des caractéristiques spatiales de ces lieux et de la façon dont ils sont pratiqués. Le propos s'appuie sur un ensemble d'enquêtes de terrain dans des hauts lieux du tourisme sportif de nature, et en particulier sur l'exemple du bassin de la Haute-Durance.Les différentes dimensions des centralités spécialisées sont exposées : qualités matérielles, valeurs symboliques et co-présence communautaire. Des exemples de centralités spécialisées particulièrement isolées sont présentées, pour insister sur leurs dimensions modestes en termes d'implantation territoriale et d'activité économique. Mais leurs différentes modalités d'insertion dans le tissu touristique et dans le territoire sont également évoquées.L'article conclut en montrant comment l'approche par les centralités permet d'affiner la compréhension de la relation entre pratiques touristiques et développements territoriaux, et comment l'étude des centralités spécialisées vient renforcer les analyses de l'économie présentielle des territoires touristiques.The article introduces the notion of “specialised centrality” to denote places where tourist activity is based on a specific activity – outdoor sports in the case under study here. This notion offers a complement to territorial models of tourism, as it identifies small clusters that do not fit into either the category of tourist resorts or that of dispersed tourism. The notion takes into account both the spatial characteristics of these places and the way in which they are practised. This paper is based on field research carried out in major hotspots of outdoor sport tourism, and is illustrated in particular with the case of the Haute-Durance basin.The different dimensions of specialised centralities are outlined: material qualities, symbolic values and community co-presence. Examples of particularly isolated specialised centralities are presented in order to emphasise their modest dimensions in terms of territorialisation and economic activity. However, the different ways in which specialised centralities are integrated in the tourist fabric and the territory are also evoked.The article concludes by discussing how the perspective of centralities helps to refine the understanding of the relationship between tourist practices and territorial developments, and how the study of specialised centralities consolidates the analyses of the “presential” economy of tourist territories.
- Specialised Centralities of Outdoor Sports: Global Hotspots, Modest Tourist Developments - Valérian Geffroy L'article propose la notion de « centralité spécialisée » pour désigner les lieux dont la fréquentation et l'activité touristique tiennent à une activité spécifique, ici les sports de nature. Cette notion vient compléter les modèles territoriaux du tourisme en qualifiant des petits pôles qui ne relèvent ni de la station touristique, ni du tourisme diffus. La notion tient compte à la fois des caractéristiques spatiales de ces lieux et de la façon dont ils sont pratiqués. Le propos s'appuie sur un ensemble d'enquêtes de terrain dans des hauts lieux du tourisme sportif de nature, et en particulier sur l'exemple du bassin de la Haute-Durance.Les différentes dimensions des centralités spécialisées sont exposées : qualités matérielles, valeurs symboliques et co-présence communautaire. Des exemples de centralités spécialisées particulièrement isolées sont présentées, pour insister sur leurs dimensions modestes en termes d'implantation territoriale et d'activité économique. Mais leurs différentes modalités d'insertion dans le tissu touristique et dans le territoire sont également évoquées.L'article conclut en montrant comment l'approche par les centralités permet d'affiner la compréhension de la relation entre pratiques touristiques et développements territoriaux, et comment l'étude des centralités spécialisées vient renforcer les analyses de l'économie présentielle des territoires touristiques.The article introduces the notion of “specialised centrality” to denote places where tourist activity is based on a specific activity – outdoor sports in the case under study here. This notion offers a complement to territorial models of tourism, as it identifies small clusters that do not fit into either the category of tourist resorts or that of dispersed tourism. The notion takes into account both the spatial characteristics of these places and the way in which they are practised. This paper is based on field research carried out in major hotspots of outdoor sport tourism, and is illustrated in particular with the case of the Haute-Durance basin.The different dimensions of specialised centralities are outlined: material qualities, symbolic values and community co-presence. Examples of particularly isolated specialised centralities are presented in order to emphasise their modest dimensions in terms of territorialisation and economic activity. However, the different ways in which specialised centralities are integrated in the tourist fabric and the territory are also evoked.The article concludes by discussing how the perspective of centralities helps to refine the understanding of the relationship between tourist practices and territorial developments, and how the study of specialised centralities consolidates the analyses of the “presential” economy of tourist territories.