Contenu du sommaire : Les sociétés nordiques et baltiques à l'épreuve de la pandémie de Covid-19

Alors que le Danemark est auréolé d'une réputation flatteuse concernant le fonctionnement de l'État de droit dans les classements internationaux, la décision du gouvernement d'abattre tous les visons d'élevage par peur d'une mutation du coronavirus a terni le tableau. En particulier lorsqu'on a découvert qu'il n'y avait pas de base légale pour cette décision très importante, impliquant les acteurs de la santé et de la police et ayant abouti à l'extermination de millions d'animaux, il y a eu un mouvement de protestation. L'article expose l'évolution de la situation depuis les décisions jusqu'au scandale et comment cela a abouti à une commission d'enquête et à une crise politique menaçant la Première ministre Mette Frederiksen. À partir de la sociologie des scandales publics, l'analyse montre comment la critique du gouvernement s'est transformée en mouvement de protestation en s'appuyant sur des arguments de type juridique et normatif.

Malgré le fait que la communauté mondiale vit avec la maladie COVID-19 depuis plus de deux ans, les États baltes et nordiques à la pointe de la technologie sont négligés, tant au sens théorique qu'empirique. De plus, ces régions voisines présentent une variation significative du nombre total de décès causés par le coronavirus. Une valeur plus élevée d'un nombre total de décès dans les États baltes s'explique par le nombre plus élevé de cas de COVID-19, une valeur relativement plus faible du PIB par habitant, une proportion plus élevée de citoyens âgés et ce qui pourrait être le facteur le plus important - la confiance inférieur des citoyens dans le gouvernement national. La conclusion générale est que l'efficacité des politiques de lutte contre les coronavirus est minée par l'absence de confiance dans le processus décisionnel du gouvernement.

A l'instar de la plupart des pays, la Suède a été fortement impactée par la pandémie de COVID-19. En 2020 et 2021, le pays s'est toutefois distingué de ses voisins proches et du reste de l'Europe par une approche particulièrement libérale, refusant d'imposer des confinements et s'appuyant en premier lieu sur les recommandations de l'Agence de santé publique. Dans cet article, nous postulons que cette réponse peut être mieux comprise à la lueur de la crise politique qui touche la Suède depuis 2014, dans le contexte d'un gouvernement affaibli et sous la pression d'une droite nationale en forte progression.

Peu après que le gouvernement danois ait décidé de faire entrer en vigueur un confinement du pays, des poèmes sur la Covid-19 apparaissent dans la presse et sur les réseaux sociaux. Le journal Information invite les poètes danois Marianne Larsen, Pia Tafdrup, Klaus Høeck, Peter Laugesen, Thomas Boberg et Morten Søndergaard à écrire un « poème corona ». Le premier poème est publié le premier jour du confinement, et durant les semaines qui suivent cinq autres poèmes sont publiés dans ce même journal. Les six poèmes ont beaucoup en commun : ils s'orientent vers d'autres œuvres littéraires pour décrire l'expérience de vivre dans un monde qui soudainement est devenu trop réel ou irréel. Ils attestent d'une nouvelle sensibilité d'un « nous » d'individus isolés, ils retravaillent le langage de la Covid-19 pour chercher s'il garde en lui quelques vérités sur la pandémie, et ils explorent à quoi ressemble la matérialité de ce langage sur les pages du poème, sa sonorité et la prononciation des mots, qui sont dans toutes les bouches. Dans cet article, j'analyserai les six poèmes dans leur contexte en m'appuyant sur le travail de Jonathan Culler sur la poésie et la société au moment d'une crise. Ensuite, je me pencherai sur le travail de Jahan Ramazani sur la poésie et le journal pour étudier le rôle de l'actualité dans le poème où le journal n'est pas seulement un moyen matériel où sont publiés ces poèmes mais également et avant tout la source du langage particulier dans les poèmes. Pour conclure, prenant comme point de départ la conceptualisation sur les phases de la littérature de crise d'Unni Langås, je m'interrogerai sur le devenir de ces poèmes corona écrits au tout début de la pandémie : seront-ils lus ? Si oui, de quelle manière ?

Le conflit en Ukraine, résultant de la tentative d'invasion russe de cet État en février 2022, a eu des effets importants sur les équilibres géopolitiques européens. En Suède et en Finlande, deux pays nordiques ayant adopté à la fin des années 1990 des formes de non-alignement militaire, la guerre en Ukraine a relancé le débat sur une possible adhésion à l'OTAN. En quelques semaines, les deux États ont renoncé à leur non-alignement pour déposer ensemble une demande d'adhésion à l'alliance atlantique. L'article revient sur les débats concernant l'OTAN dans ces deux pays et expose la situation actuelle, marquée encore par les atermoiements hongrois et turcs pour ratifier les adhésions finlandaise et suédoise.