Contenu du sommaire : Énergies et Sociétés
Revue | Responsabilité et environnement |
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Numéro | no 111, juillet 2023 |
Titre du numéro | Énergies et Sociétés |
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- Énergie et Sociétés : constats, limites et perspectives. Introduction - Didier Pillet p. 4-6
Concilier croissance économique et préservation des actifs naturels
- Pic pétrolier mondial et miracle du pétrole de schiste - Michel Lepetit p. 7-18 Le pic mondial de la production de pétrole brut « conventionnel » est advenu dans la décennie 2000. Il n'y a pas eu alors de pic du pétrole brut, car est alors survenu le « miracle » du pétrole de schiste américain. Face aux limites anticipées des ressources conventionnelles, l'histoire des hydrocarbures de schiste commence dès les années 1960-70 avec des recherches sur la fracturation hydraulique massive, voire la fracturation nucléaire. L'explication du « miracle » du schiste par le génie humain est donc en partie juste. L'explication par la politique monétaire, « anormale », massive, est moins reconnue. En 2020, le Covid-19 entraîne un retour à la normalité du marché pétrolier. La maturité des gisements d'hydrocarbures, conventionnels ou non, le rendement décroissant des techniques de récupération du pétrole dans les réservoirs géologiques, laissent pronostiquer que le pic mondial de la production de pétrole brut de novembre 2018 ne sera plus égalé. Le pic conventionnel, le « miracle » du schiste, et le retour à la « normalité », auront des conséquences sur l'avenir macroéconomique (croissance), financier (inflation) et environnemental (finance « verte ») de la planète.The global peak in “conventional” crude oil production occurred in the 2000s. There was no peak in crude oil at that time, because the “miracle” of American shale oil happened. Faced with the anticipated limits of conventional resources, the history of shale oil began in the 1960s and 1970s with research on massive hydraulic fracturing, and even nuclear fracturing. The explanation of the shale “miracle” by human ingenuity is therefore partly correct. The explanation by “abnormal”, massive monetary policy is less acknowledged. In 2020, the Covid-19 led to a return to normality in the oil market. The maturity of hydrocarbon deposits, both conventional and non-conventional, and the decreasing return of oil recovery techniques in geological reservoirs, make it possible to predict that the global peak in crude oil production in November 2018 will no longer be matched. The peak of conventional oil, the shale “miracle” and the return to “normality” will have consequences for the macroeconomic (growth), financial (inflation) and environmental (green finance) future of the planet.
- Energy flows and the self-organization of societies as dissipative structures - François Roddier, Mireille Roddier p. 19-23 Complex system studies have shown that, under a sufficient flow of energy, dissipative structures appear and self-organize into periodic oscillations characteristic not only of Carnot cycles, but also of biological and economic cycles. We have also seen that the emergence of such cycles is the outcome of a common thermodynamic process known as the principle of maximum entropy production (Roddier, 2012). What happens when the flow of energy, which the system has structured itself to dissipate most efficiently, significantly decreases? Here we argue that this unsolicited shortage might be salutary to our interconnected ecosystems if we learn to couple our centrifugal phases of innovation and production with antagonistic centripetal phases of restauration and maintenance. Otherwise, whether we continue to exponentially consume energy from unforeseen new sources, or too abruptly cease all energy consumption without a process of adaptation, our globally interconnected ecosystems may prove too fragile to recover.
- La France ne pourra atteindre ses objectifs climatiques qu'avec une planification ambitieuse et concertée - Emma Stokking p. 24-28 Le think tank The Shift Project a publié début 2022 son « Plan de transformation de l'économie française1 », un vaste programme qui vise à décarboner l'économie, secteur par secteur durant le quinquennat 2022-2027, en favorisant la résilience et l'emploi. Plus d'un an après sa publication, le diagnostic qu'il dresse et les propositions qu'il présente restent adaptés face aux crises climatiques et énergétiques actuelles.At the beginning of 2022, the think tank The Shift Project published its “Plan for transforming the French economy”, a vast programme aimed at decarbonising the economy, sector by sector during the 2022-2027 quinquennium, by promoting resilience and employment. More than a year after its publication, the diagnosis it makes and the proposals it puts forward remain adapted to the current climate and energy crisis.
- Rôle de l'énergie dans la société de croissance considérée en tant que système complexe - Philippe Charlez p. 29-33 Reposant sur trois piliers (un contexte : la démocratie libérale ; un catalyseur : la technologie ; et un aliment : l'énergie), la société de croissance est une gigantesque structure dissipative hors équilibre. Nécessitant un flux d'énergie rentrant considérable (162 PWh, en 2021), elle produit 90 T $ de richesses, mais émet 35 Gt de CO2 dans l'environnement.Comme toute structure dissipative, la société de croissance est un système ouvert (libre échange), ordonné (ordre, autorité) et inégalitaire (inégalités sociales). La réduction de la pauvreté passant par la création de richesses, elle est donc indissociable d'ouverture, d'ordre et d'inégalités. En revanche, et contrairement à ce qui est ancré dans l'imaginaire collectif, l'égalitarisme, le désordre et la fermeture (qui correspond à l'équilibre thermodynamique) ne réduisent pas la pauvreté, mais, au contraire, l'accentuent.Based on three pillars (a context: liberal democracy; a catalyst: technology; and a food: energy), the growth society is a gigantic dissipative structure out of equilibrium. Requiring a considerable flow of incoming energy (162 PWh, in 2021), it produces $90 T of wealth, but emits 35 Gt of CO2 into the environment.Like any dissipative structure, the growth society is an open (free trade), ordered (order, authority) and unequal (social inequalities) system. Poverty reduction requires the creation of wealth, so it is inextricably linked to openness, order and inequality. On the other hand, and contrary to what is rooted in the collective imagination, egalitarianism, disorder and closure (which corresponds to thermodynamic equilibrium) do not reduce poverty but, on the contrary, accentuate it.
- Pic pétrolier mondial et miracle du pétrole de schiste - Michel Lepetit p. 7-18
Énergie et taux de retour énergétique (TRE ou EROI)
- L'EROI et son importance dans l'évaluation des performances des systèmes énergétique - Gérard Bonhomme, Jacques Treiner p. 34-39 Satisfaire les besoins en énergie de nos sociétés, dans un contexte de lutte contre le réchauffement climatique et de perspectives d'épuisement des stocks de combustibles fossiles et de ressources minérales, requiert de mettre en œuvre des solutions alternatives à bas-carbone. Le coût du MWh est sans doute un critère utile, mais, comme nous le montrons dans cet article, des critères physiques sont indispensables pour évaluer les solutions technologiques et les scénarios énergétiques envisageables. Le principal de ces critères fondés sur des grandeurs physiques est le taux de retour énergétique (EROI), qui mesure l'efficacité d'un système à fournir à la société une énergie utile pour des secteurs d'activité autres que le secteur énergétique lui-même.Meeting the energy needs of our societies, in the context of the fight against global warming and prospects for the depletion of fossil fuel and mineral resources stocks, requires the implementation of alternative low-carbon solutions. The cost per MWh is undoubtedly a useful criterion, but, as we show in this article, physical criteria are essential for assessing technological solutions and possible energy scenarios. The most important of these criteria based on physical quantities is the Energy Return On Investment (EROI), which measures the efficiency of a system in providing society with energy that is useful for sectors of activity other than the energy sector itself.
- Le modèle agro-industriel face au déclin des énergies fossiles - Félix Lallemand p. 40-43 Le modèle agro-industriel prédomine aujourd'hui dans les systèmes alimentaires des pays industrialisés. Dans cet article, nous présentons les ressorts énergétiques ayant permis l'émergence de ce modèle. Nous étudions le rôle du pétrole et du gaz dans son fonctionnement et cherchons à caractériser sa vulnérabilité dans un monde où la production d'hydrocarbures fossiles connaît un déclin structurel. Nous proposons une évaluation de l'EROI (Energy Return On Investment) du modèle agro-industriel français et discutons de la pertinence de cet indicateur pour l'étude des systèmes alimentaires.The agro-industrial model is now predominant in the food systems of industrialised countries. In this article, we present the energy sources that have led to the emergence of this model. We study the role of oil and gas in its functioning and seek to characterise its vulnerability in a world where fossil hydrocarbon production is in structural decline. We propose an evaluation of the EROI (Energy Return On Investment) of the French agro-industrial model and discuss the relevance of this indicator for the study of food systems.
- Évolution historique et tendancielle de l'EROI du pétrole et du gaz - Louis Delannoy, Emmanuel Aramendia, Pierre-Yves Longaretti, Emmanuel Prados p. 44-49 Au fur et à mesure de leur exploitation, les combustibles fossiles deviennent plus difficiles d'accès et nécessitent plus d'énergie pour être extraits. La baisse continue de l'EROI du pétrole et du gaz semble dès lors préoccupante, étant donné que ces deux sources d'énergie représentent encore 52 % de la consommation énergétique globale. Toutefois, ces ratios sont mesurés au stade de l'énergie primaire et devraient plutôt être estimés au stade final ou utile, où l'énergie est au plus proche de la réalité des processus économiques. En suivant ce principe, les EROI des combustibles fossiles sont déjà aujourd'hui comparables voire inférieurs à ceux des énergies renouvelables, y compris lorsque des technologies de stockages d'énergie de court terme sont intégrées au calcul. Ce résultat fait partie du consensus émergent de la communauté scientifique d'analyse énergétique nette, mais sa dissémination se heurte aux fréquents malentendus sur l'EROI hérités de l'absence de méthodologie formelle avant les années 2010. Pour remédier à cette situation, nous résumons les diverses étapes ayant mené à l'aboutissement de ce consensus émergent, présentons l'EROI du pétrole et du gaz au stade primaire, final et utile de 1971 à 2019, et discutons les implications vis-à-vis de la transition bas-carbone.As fossil fuels are exploited, they become more difficult to access and require more energy to extract. The continuing decline in the EROI of oil and gas therefore seems worrying, given that these two energy sources still account for 52% of global energy consumption. However, these ratios are measured at the primary energy stage and should instead be estimated at the final or useful stage, where energy is closest to the reality of economic processes. Following this principle, the EROI for fossil fuels is already comparable or even lower than that for renewable energies, even when short-term energy storage technologies are included in the calculation. This result is part of the emerging consensus of the net energy analysis scientific community, but its dissemination is hampered by the frequent misunderstandings about EROI inherited from the absence of a formal methodology before the 2010s. To remedy this situation, we summarise the various steps that led to this emerging consensus, present the EROI of oil and gas at the primary, final and useful stages from 1971 to 2019, and discuss the implications for the low-carbon transition.
- Uranium as an energy source: medium to long term prospects - Jan Willem Storm van Leeuwen, Didier Pillet p. 50-58 Uranium is the only metal used as energy source.1 The extraction of uranium from the Earth's crust involves a complex chain of physical and chemical separation processes and the consumption of large quantities of energy, and of different chemicals.The energy and chemicals consumed during extraction increase exponentially with decreasing ore grade, accompanied by an exponentially increasing emission of CO2. The grades of the available uranium resources decrease with time, because the mining companies mine the richest resources first, and because these offer the highest return of investment. Above phenomena cause the existence of the “energy cliff” and the “CO2 trap”. They thus call into question, for the century to come, the viability of a nuclear based solely on 235U extracted from natural uranium whose geological occurence couldn't suffice to make it self-evidently an energy resource.One way to overcome this 235U limitation would be to exploit 238U resources. Nevertheless, this requires the industrial development and worldwide deployment of reactors operating in fast neutron mode (e.g. FNR). However a significant share of the energy produced by such reactors is difficult to envisage at a world level before the end of this century, as we shall see in this article.
- Réflexions autour de la notion d'EROI. Illustration avec le photovoltaïque et l'hydrogène - Didier Pillet p. 59-66 Dans le cadre de la transition énergétique et du processus de décarbonation de l'économie, les énergies « bas-carbone » sont appelées à jouer un rôle de premier plan. On pense bien sûr aux énergies renouvelables telles que le photovoltaïque et l'éolien, ainsi qu'au nucléaire dont l'empreinte carbone reste à ce jour relativement basse. Cependant, s'agissant de l'implémentation de leurs infrastructures de base, ces systèmes énergétiques restent pour l'heure encore fortement dépendants des énergies fossiles. Ces dernières présentant encore de nos jours des ratios énergétiques (EROI) relativement favorables, ce qui influe sur les EROIs des systèmes photovoltaïques et éoliens, et qui conduit à surestimer leurs performances énergétiques. Un regard attentif des principes physiques à la base de l'évaluation des EROIs de ces deux systèmes, fondés tous les deux sur l'exploitation de flux énergétiques, permet par ailleurs de mieux cerner leur potentiel réel sur le plan des performances énergétiques. Un éclairage est tout particulièrement apporté concernant le photovoltaïque pour ce qui concerne le périmètre à prendre en compte dans l'évaluation de l'énergie consommée dans le cadre de l'implémentation de ce système énergétique. Enfin, la façon dont intervient la notion de rendement dans l'évaluation des EROIs, une notion particulièrement sensible pour ce qui concerne la production de l'hydrogène, fait ressortir toute l'importance qu'il y a à disposer d'une base énergétique sous-jacente à la fois abondante, bon marché, et présentant des EROI relativement élevés, autant d'éléments indispensables à la bonne marche de l'économie, et qui complique singulièrement le processus de sa décarbonation.In the context of the energy transition and the decarbonisation process of the economy, low-carbon energy is expected to play a leading role. These include renewable energies such as photovoltaics and wind power, as well as nuclear power, whose carbon footprint remains relatively low to this day. However, when it comes to implementing their basic infrastructures, these energy systems are still heavily dependent on fossil fuels. Fossil fuels still have relatively favourable energy ratios (EROI), which influences the EROIs of photovoltaic and wind energy systems, leading to an overestimation of their energy performance. A closer look at the physical principles underlying the evaluation of the EROIs of these two systems, both of them are based on the exploitation of energy flows, also provides a better understanding of their real potential in terms of energy performance. Particular attention is paid to photovoltaics, in terms of the scope to be taken into account when assessing the energy consumed when implementing this energy system. Lastly, the way in which the notion of efficiency comes into play in the evaluation of EROIs, a notion that is particularly sensitive in the case of hydrogen production, highlights the importance of having an underlying energy base that is abundant, cheap and has relatively high EROIs, all elements that are essential to the smooth running of the economy, and which complicate the process of decarbonising it.
- L'EROI et son importance dans l'évaluation des performances des systèmes énergétique - Gérard Bonhomme, Jacques Treiner p. 34-39
Enjeux et défis liés aux matières premières et à l'EROI
- Batteries de véhicules électriques : quelles alternatives à la technologie lithium ion ? - Victoire de Margerie p. 67-68 L'arrêt d'ici à 2035 de la production des véhicules à moteurs thermiques au profit principalement de véhicules électriques pose le défi des matières premières requises par ces derniers. La très forte croissance actuelle de leur production ne suffira pas pour répondre à la demande, le recyclage, bien qu'essentiel, pas plus, dans la mesure où il n'y aura pas assez de véhicules à recycler à moyen terme et où demeurent des pénuries prévisibles en cuivre et en nickel et des aléas géopolitiques pour le reste. L'acceptabilité de voitures à faible autonomie est limitée. Les innovations technologiques auront donc un rôle crucial à jouer : batteries au fer, au soufre ou au sodium, réduction des consommations de matériaux critiques dans d'autres activités… Si le progrès technique a dans le passé permis de résoudre nombre d'autres problèmes complexes, le rythme imposé de cette transition est ici sans précédent.The end of combustion engine vehicle production by 2035, in favour of electric vehicles, poses the challenge of the raw materials required by the latter. The current very strong growth in vehicle production will not be enough to meet demand, nor will recycling, although essential, insofar as there will not be enough vehicles to recycle in the medium term and there are foreseeable shortages of copper and nickel and geopolitical uncertainties for the rest. The acceptability of short-range cars is limited. Technological innovations will therefore have a crucial role to play: iron, sulphur or sodium batteries, reduced consumption of critical materials in other activities, etc. While technical progress has in the past made it possible to solve many other complex problems, the pace of this transition is unprecedented.
- Criticité et géopolitique des matières premières requises par les technologies bas-carbone - Emmanuel Hache, Vincent D'Herbemont, Louis-Marie Malbec p. 69-73 Depuis 2010 et la crise des terres rares, les pays consommateurs de ressources minérales, soucieux de la sécurisation de leurs approvisionnements pour subvenir à leurs besoins stratégiques, tentent d'établir des critères quantitatifs pour évaluer leur criticité. Néanmoins, ces indicateurs manquent souvent de vision à long terme et complète de la chaîne de valeur, de la mine au produit final, qui devient nécessaire face à l'incertitude naissante sur les marchés des matériaux. Cette forte incertitude découle d'une part de la recherche d'autonomie des pays consommateurs dans un contexte de forte hausse de la demande et d'offre contrainte, et d'autre part des stratégies envisagées par les pays producteurs visant à profiter de la manne financière de leurs ressources sans pour autant reprimariser leur économie. Dans ce contexte géopolitique incertain, l'ensemble des producteurs et consommateurs devraient profiter de la dynamique liée aux métaux pour structurer de manière globale les marchés, en intégrant les critères sociaux et environnementaux et en mettant en place une gouvernance mondiale des matériaux.Since 2010 and the Rare Earths crisis, countries consuming mineral resources, concerned to secure their supplies to meet their strategic needs, have tried to establish quantitative criteria to assess their criticality. However, these indicators often lack the long-term, holistic view of the value chain, from mine to product, which is necessary in the face of emerging uncertainty in materials markets. This high level of uncertainty is the result, on the one hand, of consumer countries seeking autonomy in a context of strong growth in demand and constrained supply, and, on the other hand, of the strategies envisaged by producing countries aimed at benefiting from the financial windfall of their resources without repressing their economies. In this uncertain geopolitical context, all producers and consumers should take advantage of the dynamics linked to metals to structure the markets in a global manner, by integrating social and environmental criteria and by setting up a global governance of materials.
- EROI minimum et croissance économique - Victor Court, Florian Fizaine p. 74-79 Les notions d'énergie nette et d'EROI ont progressivement gagné en popularité depuis leur émergence dans les années 1970. Particulièrement utiles pour caractériser, respectivement, l'état d'abondance et la difficulté à extraire l'énergie de l'environnement, leur mesure s'avère néanmoins difficile. Depuis quelques années, dans un contexte de raréfaction des hydrocarbures et de basculement vers les énergies décarbonées, plusieurs études ont essayé d'estimer l'impact d'une baisse de l'EROI sur le fonctionnement d'une société industrielle. Une autre façon d'approcher ce sujet revient à se demander s'il est possible d'estimer la valeur minimale d'EROI requise pour soutenir la croissance économique. En raison de certaines faiblesses méthodologiques, les résultats de ce champ de recherche restent hétérogènes et difficiles à interpréter, d'autant qu'ils s'inscrivent dans un contexte de requalification de l'objectif à atteindre (croissance économique ou qualité de vie), auquel la science ne pourra pas répondre seule.The concepts of net energy and EROI have gradually gained in popularity since their emergence in the 1970s. Although they are particularly useful for characterizing the state of abundance and the difficulty of extracting energy from the environment respectively, measuring them is proving difficult. In recent years, in a context of scarcity of hydrocarbons and a switch to low-carbon energy sources, a number of studies have attempted to estimate the impact of a fall in EROI on the functioning of an industrial society. Another way of approaching this subject is to ask whether it is possible to estimate the minimum value of EROI required to sustain economic growth. Due to some methodological weaknesses, the results of this field of research remain heterogeneous and difficult to interpret, especially as they are part of a context of re-qualification of the objective to be achieved (economic growth or quality of life), to which science will not be able to respond alone.
- Projets d'exploitation de lithium en France et en Allemagne… des convergences possibles ou une compétition effrénée ? - Alain Liger p. 80-88 Le lithium fait l'objet d'une forte demande au niveau mondial, sous la pression du développement de l'usage des batteries rechargeables ; il est classé métal stratégique par l'Europe, qui est totalement dépendante de producteurs extérieurs au continent. L'examen de projets d'extraction de lithium en France et en Allemagne montre un fort investissement industriel sur cet enjeu minier majeur dont le sort reste cependant dépendant de la poursuite des études, de l'acceptation des projets par les populations locales et des autorisations exigées par le droit minier de chaque pays.Lithium is in high demand worldwide, driven by the growing use of rechargeable batteries. Europe has classified it as a strategic metal, but is totally dependent on producers outside the continent. An examination of lithium extraction projects in France and Germany shows strong industrial investment in this major mining issue, the fate of which nevertheless depends on the continuation of studies, the acceptance of projects by local populations and the authorizations required by the mining laws of each country.
- Batteries de véhicules électriques : quelles alternatives à la technologie lithium ion ? - Victoire de Margerie p. 67-68