Contenu du sommaire : Droits de l'Homme et relations internationales - 2

Revue Relations internationales Mir@bel
Numéro no 132, octobre 2007
Titre du numéro Droits de l'Homme et relations internationales - 2
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Droits de l'Homme et relations internationales - 2

    • Hommage à Pierre du Bois - Philippe Marguerat p. 3 accès libre
    • Les droits de l'homme à l'époque de la guerre du Viêt-Nam - Laurent Cesari p. 5 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les droits de l'homme à l'époque de la guerre du Viêt-Nam. Le souvenir du second conflit mondial étant resté vivace pendant la guerre du Viêt-Nam, les opposants à celle-ci ont souvent fait référence aux procès de Nuremberg et Tokyo. Cette critique n'eut pas d'effets judiciaires, car le droit humanitaire international alors en vigueur comprenait de nombreuses échappatoires. En revanche, le thème des droits de l'homme a nui politiquement aux États-Unis et au Sud Viêt-Nam, qui pratiquaient une violence massive, difficile à cacher, et a profité au Nord Viêt-Nam et au FNL, dont les exactions étaient ciblées et discrètes. Mais peu après la fin du conflit, la distinction entre « autoritarisme » et « totalitarisme » permit à la droite américaine de reprendre à son compte le thème des droits de l'homme, pour justifier de nouvelles interventions militaires à l'étranger.
      Les droits de l'homme à l'époque de la guerre du Viêt-Nam
      As the memory of World War II was still fresh during the Vietnam war, pacifists often referred to the Nuremberg and Tokyo trials. This line of criticism had no judicial consequences, for the international humanitarian law then in force contained many escape clauses. Nevertheless, the theme of human rights had political consequences : it placed the open, massive violence of South Vietnam and the United States in a bad light, whereas the quiet terrorism of North Vietnam and the NLF passed muster. Yet, soon after the end of the war, with the distinction between « authoritarianism » and « totalitarianism », American conservatives found a new rationale for military interventions abroad, in the name of human rights.
    • Les droits de l'homme dans la région de l'OSCE : le bilan problématique des démocraties occidentales - Victor-Yves Ghebali p. 23 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les droits de l'homme dans la région de l'OSCE : le bilan problématique des démocraties occidentales. L'article dresse un bilan accablant de l'attitude des démocraties occidentales vis-à-vis des droits de l'homme depuis les attentats terroristes du 11 septembre 2001. D'une part, il analyse la dérive orwellienne des États-Unis liée à une stratégie antiterroriste ouvertement attentatoire aux droits de l'homme et au droit humanitaire international. D'autre part, il met en évidence de l'érosion des principes de l'État de droit en Europe du fait de la complicité active ou passive de certains pays européens avec Washington – érosion dénoncée avec éclat par les assemblées parlementaires du Conseil de l'Europe (Rapport Marty) et de l'Union européenne (Rapport Fava).
      Les droits de l'homme dans la région de l'OSCE : le bilan problématique des démocraties occidentales. This article provides an overwhelming account of human rights policies conducted by Western democracies since the terrorist attacks of 9/11. On the one hand, it analyzes the Orwellian drift of the Bush administration stemming from an anti-terrorist strategy overtly disrespectful of human rights and international humanitarian law. On the other hand, it underscores the erosion of the Rule of Law within a number of European States following their active or passive support of the Bush administration's anti-terror policy, and which has been loudly denounced by the parliamentary assemblies of both the Council of Europe (Marty Reports) and the European Union (Fava Report).
    • L'Union européenne et les droits de l'homme - Pierre du Bois p. 33 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'Union européenne et les droits de l'homme. Les droits de l'homme n'ont pas fait partie des préoccupations originelles des concepteurs de la Communauté et il s'est agi d'une construction fragmentaire, très longtemps extérieure à la Communauté, jusqu'à l'adoption commune d'une déclaration commune sur les droits fondamentaux, en 1977 puis en 1983. Mais le débat rebondit au milieu des années 1980 et plus encore dans les années 1990 quand la promotion des droits de l'homme devient un objectif de politique extérieure commune. Finalement, après de longs débats, le Conseil de l'Europe donne mandat à la nouvelle Agence des droits fondamentaux pour rassembler les informations sur les atteintes aux droits de l'homme dans l'Union : elle est inaugurée à Vienne le 1er mars 2007.
      L'Union européenne et les droits de l'homme
      Human rights were not part of the original preoccupations of those who designed the Community. It was more a question of a fragmentary construction, for a long time exterior to the Community itself, until the adoption of a common declaration on fundamental rights in 1977 then in 1983. But the debate resurfaced in the mid-1980s, and more so in the 1990s when the promotion of human rights became a common foreign policy objective. Finally, after long debate, the Council of Europe gave a mandate to the new Agency of Fundamental Rights to gather together information on human rights breaches within the European Union. It was inaugurated in Vienna on March 1st 2007.
    • Les droits de l'homme à l'épreuve de l'universalité - Thierry Garcin p. 41 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les droits de l'homme à l'épreuve de l'universalité. La notion d'universalité est au cœur des droits de l'homme, tels que ceux-ci on été définis à l'ONU en 1948. Or, par-delà la période des bouleversements internationaux, ces droits de l'homme ont été progressivement contournés ou violés par nombre de pays occidentaux. Et cela, dès les années 1970. Après quoi, les années 1980 et 1990 illustreront la confusion en la matière, plus ou moins volontairement entretenue. L'approche politique et géopolitique, complémentaire de l'approche juridique et illustrée par de nombreux exemples clés, est nécessaire pour mettre en perspective la situation actuelle, qui ne laisse d'être profondément inquiétante pour l'avenir.
      Les droits de l'homme à l'épreuve de l'universalité. The concept of universality is at the core of human rights as defined in the 1948 UN Declaration. Nevertheless, beyond the period of international upheavals, these human rights were progressively twisted or violated by several Western countries. And this trend began from the 1970s. Then, the 1980s and the 1990s showed a certain level of confusion in their implementation, more or less voluntarily. A political and geopolitical approach, complementing the juridical approach and illustrated by many key examples, is necessary in order to put the current situation in perspective, which in turn is deeply worrying for the future.
    • La conférence de Durban : un témoignage - Patrick hénault p. 51 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La conférence de Durban : un témoignage. La Troisième Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée (WCAR) a rencontré des difficultés croissantes pendant sa phase préparatoire en raison de la radicalisation du contexte international. Deux questions conflictuelles ont pesé sur la WCAR : le traitement du « passé » (esclavage, traite, colonisation, colonialisme, compensations), au cœur des revendications des pays africains, et les tentatives des pays arabo-musulmans d'introduire dans les textes des mots relativisant l'Holocauste et stigmatisant à tout propos Israël. Après le retrait des États-Unis et d'Israël, le sort de la Conférence a reposé sur l'Union européenne, sous présidence belge. La fermeté du ministre des Affaires étrangères de Belgique et la cohésion des Quinze ont permis de dégager un compromis sur le « passé » et, par l'entremise, sous forte pression, de la présidence sud-africaine de la Conférence, d'imposer la suppression de tout langage inacceptable sur l'Holocauste et Israël. En dépit d'un combat procédural tendu lors de la séance de clôture, la Conférence est parvenue à adopter par consensus un document final acceptable. Les excès du forum parallèle des ONG, largement couverts par les medias, ont singulièrement terni l'image de la conférence de Durban.
      La conférence de Durban : un témoignage
      The Third World Conference Against Racism, Racial Discrimination, Xenophobia and Related Intolerance (WCAR), ran into increasing difficulties during its preparatory phase, due to the radicalisation of the international context. Two contentious subjects weighed down on the Conference : how to deal with the « past » (slavery, the slave trade, colonisation, colonialism, compensations), at the heart of the claims of African states ; and the attempts by Arab and Muslim countries to introduce into the texts language relativising the Holocaust and singling out Israel on all occasions. After the withdrawal of the United States and Israel, the fate of the Conference rested on the European Union under the Belgian presidency. The firmness of the minister of Foreign Affairs of Belgium and the cohesion of the Europeans allowed a compromise on the « past » to be reached and, through the mediation, under strong pressure, of the South African Chair of the Conference, imposed the suppression of all unacceptable language on the Holocaust and Israel. Despite a tense procedural battle during the closing session, the Conference succeeded in adopting by consensus an acceptable final document. The incidents at the parallel NGO Forum were extensively covered by the media, thus singularly tarnishing the image of the Durban Conference.
    • La Sous-Commission des droits de l'homme des Nations Unies, de 1947 à nos jours - Emmanuel Decaux p. 59 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La Sous-Commission des droits de l'homme des Nations Unies, de 1947 à nos jours. Depuis 1947, la Sous-Commission des droits de l'homme a été le principal organe subsidiaire de la Commission des droits de l'homme. Elle était composée d'experts indépendants, venant de tous les horizons et travaillant dans un esprit de consensus au développement du droit international des droits de l'homme. Son mandat était de faire des études, en tant que « cellule de réflexion », analysant de nouveaux thèmes et préparant de nouveaux instruments. Mais, elle avait aussi la mission de protéger les droits de l'homme, en dénonçant les violations massives, à la fois dans des débats publics et à travers une procédure confidentielle, au sein du groupe de travail sur les communications (procédure 1503). La Sous-Commission s'est réunie pour sa 58e et dernière session en 2006, mais sa contribution sera durable. À la suite de la création du Conseil des droits de l'homme, la Sous-Commission sera remplacée par un « comité consultatif », avec moins de membres et des compétences réduites.
      La Sous-Commission des droits de l'homme des Nations Unies, de 1947 à nos jours
      Since 1947, the Sub-Commission on Humans Rights has been the main subsidiary body of the late UN Commission on Human Rights. It was composed of independent experts from all walks of life, working in a spirit of consensus to develop an international law of human rights. Its mandate was to carry out studies as a « think tank », analyzing new issues and drafting new instruments. But its mission was also to protect human rights, denouncing gross violations, both in public debates and in a confidential procedure within the working group on communications (the 1503 procedure). The Sub-Commission met for its 58th and last session, in August 2006, but is contribution will be long-lasting. With the creation of the Human Rights Council, the Sub-Commission will be succeeded by an « advisory committee », with less members and reduced powers.
    • Diplomaties conquérantes ou diplomaties enferrées ? - Bertrand Badie p. 79 accès libre
    • Notes de lecture
      accès libre