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Revue | Les Cahiers d'Outre-Mer |
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Numéro | vol. 43, no 169, janvier-mars 1990 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Etudes
- Réponses paysannes à la croissance urbaine en Côte d'Ivoire septentrionale - Jean-Louis Chaléard, Laurent Feckoua, Paul Pélissier p. 20 pages A travers trois exemples d'échelles différentes, l'article analyse la remarquable capacité des agriculteurs ivoiriens à répondre à la demande en produits vivriers «traditionnels» provoquée par l'explosion urbaine. Qu'il s'agisse des riziculteurs du pays Mahou sollicités par les marchés locaux, des producteurs de manioc alimentant Bouaké, la capitale des savanes baoulé, ou des spécialistes de la culture de l'igname répondant, depuis les confins du nord-est du pays aux goûts de la bourgeoisie d'Abidjan, partout les producteurs saisissent avec une impressionnante rapidité, les opportunités offertes par la croissance des villes. Le développement du «vivrier marchand» est particulièrement précieux en Côte d'Ivoire centrale et septentrionale où le coton est la seule culture d'exportation et où les revenus agricoles sont beaucoup plus faibles qu'en zone forestière. Son ampleur est à la mesure d'une urbanisation qui touche désormais la moitié de la population du pays et regroupe plus de 2 millions d'habitants dans la capitale économique. Mais en dépit de la redoutable concurrence des excédents alimentaires des pays riches, le même phénomène s'observe partout ; l'appui le plus positif de l'Etat aux initiatives paysannes réside dans l'ouverture d'un réseau routier rendant les marchés urbains accessibles aux producteurs nationaux.Farmer Responses to Urban Growth in Northern Ivory Coast. By means of three examples at different levels, the article analyzes the incredible ability of Ivory Coast farmers to meet the demand for «traditional» foodstuff products caused by the urban explosion. Whether it concerns the rice growers of the Mahou region that are approached by local marketplace vendors, manioc producers supplying Bouaké, the capital of the Baoulé savannah, or specialists of yam farming catering, from the northeastern confines of the country, to the tastes of the Abidjan middle classes, farmers everywhere are seizing with an impressive rapidity the opportunities offered them by the growth of cities. The increase in the number of «foodstuff merchants» is particularly important in central and northern Ivory Coast where cotton is the sole export crop and where agricultural income is far lower than in the forest region. Their augmentation is in line with an urbanization rate that now concerns half of the population of the country, of which more than two million inhabitants live in the economic capital. In spite of the serious competition given by rich countries having excess food supplies for sale, the same phenomenon is everywhere observed : the best and most productive aid that the government can give the farmers is the opening of road networks that render the urban markets accessible to national producers.
- Les relations entre la Communauté économique européenne et les pays Afrique-Caraïbes-Pacifique - Jean-Paul Charrié p. 28 pages A quelques mois du renouvellement de la Convention de Lomé entre les pays de la CEE et les Etats ACP on peut mesurer l'ampleur de l'aide fournie par la Communauté économique européenne, ses limites ainsi que son impact géographique. Appartenant au groupe des pays les plus pauvres de la planète, les pays ACP tentent d'obtenir plus alors que la CEE ne souhaite pas s'engager au-delà de ce qui a déjà été fait tout en cherchant à orienter ses interventions afin de ne pas accroître la dépendance commerciale de ses partenaires privilégiés.Relations between the European Economic Community and the African-Caribbean-Pacific Countries. At some months of the renewal of the Lomé Convention between the E.E.C. and the African-Caribbean-Pacific countries, one can measure the extent of the aid furnished by the European Economic Community, its limits as well as its geographic impact. Belonging to the group of the poorest countries in the world, the African-Caribbean-Pacific nations are seeking to obtain more, whereas the E.E.C. doesn't wish to go beyond what has already been done while at the same time endeavoring to dispense its aid in a manner that won't increase the commercial dependence of its privileged partners.
- Les voies de communication au Burkina Faso - Patrice Cosaert p. 23 pages Pour le Burkina Faso, pays enclavé, les communications avec les pays voisins et tout particulièrement avec leurs ports, constituent une priorité nationale affirmée par tous les gouvernements qui se sont succédés à la tête du pays. Au cours de ces vingt dernières années les liaisons routières internationales ont été considérablement améliorées de sorte que l'ancienne voie ferrée Ouagadougou -Abidjan, mal entretenue et mal gérée, supporte de plus en plus difficilement la concurrence de la route. Un nouvel axe bitumé vers le port de Lomé au Togo a été ouvert et connaît une grande vitalité, libérant ainsi le pays d'une dépendance excessive à l'égard d'Abidjan. Les liaisons aériennes internationales se développent lentement, mais restent globalement peu étoffées. Maintenant que pour l'essentiel les communications avec l'extérieur sont assurées, le Burkina Faso se préoccupe davantage de son désenclavement intérieur : l'option routière est de plus en plus ouvertement retenue alors que les projets de prolongement du chemin de fer sont à nouveau au point mort et que le réseau aérien intérieur, jusqu'ici quasi inexistant, ne semble pas devoir bénéficier d'investissements notables dans un avenir prévisible. De nombreux projets routiers sont donc en cours de réalisation sur financement extérieur et l'entretien courant du réseau, trop longtemps négligé, paraît devoir enfin être pris en considération.Communication Means in Burkina Faso. For Burkina Faso, a landlocked nation, communications with its neighboring countries and, in particular, with their ports, form a national priority that has been affirmed by all the governments that have succeeded each other as rulers of the country. During the past twenty years, the international road links have been considerably improved, to the extent that the old Ouagadougou -Abidjan railroad, badly maintained and badly run, has more and more difficulty meeting highway competition. A new asphalt road toward the port of Lomé, Togo, has been opened and is experiencing great activity, thus freeing the country from an excessive dépendance upon Abidjan. International air service is growing slowly but overall remains only slightly employed. Now that communications with the outside world are in the main assured, Burkina Faso is attaching more importance to opening up more fully the interior of its nations. To achieve this purpose, the road option is the one most often proned, whereas projects of extending the railroad lines have once again been shelved and the domestic sirline network, up till now almost inexistant, does not seem to be a candidate for important investments over the near future. Several road projects are at present being undertaken, thanks to foreign financing, and the maintenance of existing roads, far too long neglected, now seems as if it will be at last taken into consideration.
- "Habitations et occupation du sol". Le yir et le village dagara : l'exemple de Tobo - Honoré Poyouor Some p. 19 pages Édifié en matériaux de faible résistance, le Yir dagara (maison, habitation) est constamment reconstruit en partie, voire déplacé suivant l'ampleur des intempéries subies. Mais cette mobilité imposée par des contraintes d'ordre physique, obéit surtout à des considérations socio-culturelles et socio-économiques. Par ailleurs, l'aspect architectural du Yir et sa répartition dans l'espace ont suscité des interprétations diverses sur la qualité des liens qui unissent les habitants. Autorisent-ils à parler de village, c'est-à-dire un regroupement de maisons dont les habitants manifestent une certaine solidarité les uns à l'égard des autres ? La réponse est oui sans aucune hésitation . Ce n'est pas un abus de langage car la solidité des liens ne se mesure pas forcément au rapprochement des unités d'habitations. Le Yir qui, au sens large peut s'étendre à tout le village, a toujours symbolisé cette union. C'est maintenant que les murs se lézardent et qu'il faut craindre les effets d'un individualisme trop affiché.Dwellings and Land Occupation. The «Yir» and the Dagara Village ; the Exemple of Tobo. Built of a material with a weak weather resistance, the Dagara «Yir» (house, dwelling) is constantly reconstructed in part, or at times even erected elsewhere depending upon the degree of damage sustained because of bad westher. But this moving of the dwelling site, apparently made necessary because of material factors, is in reality a function of social-cultural and social économie considérations. The architectural appearance of the «yir», and its location in any particular area have, moreover, raised various interpretations as to the quality of the ties that unite the inhabitants. Do they authorize one to speak of village, that is, a collection of dwellings the inhabitants of which display a certain solidarity as respects one another ? The answer is unquestionably yes. It is not an abuse of language to say so, for the closeness of social ties is not necessarily measured by the distance separating the different dwellings. The «Yir» that, in the widest sense, can extend the entire lenghth of the village, has always been a symbol of this unity. It is now, at present, that cracks are appearing in the walls and that one must fear the effects of an individualism that is too strikingly set off.
- Réponses paysannes à la croissance urbaine en Côte d'Ivoire septentrionale - Jean-Louis Chaléard, Laurent Feckoua, Paul Pélissier p. 20 pages
Chroniques
Notes et comptes rendus
- Le Gabon - Pierre Gourou p. 6 pages
- Les cultures commerciales du pays Sénoufo (Mali) - Ginette Pallier p. 3 pages
Bibliographies
- L'Institut de Géographie en 1989 - p. 2 pages
- Les Lundis de la Géographie - p. 1 page