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Revue Les Cahiers d'Outre-Mer Mir@bel
Numéro vol. 42, no 166, avril-juin 1989
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Etudes

    • "Quelques réflexions critiques sur la Commission de l'océan Indien" (Les obstacles à la coopération régionale inter-îles dans la zone sud-ouest de l'océan Indien) - André Oraison p. 26 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Créée par l'Accord de Victoria du 10 janvier 1984, la Commission de l'océan Indien (C.O.I.) a pour but d'institutionnaliser la coopération économique, sociale et culturelle entre les îles du sud-ouest de l'océan Indien. Cependant, à ce jour, la nouvelle organisation internationale à vocation régionale manque d'ambitions au niveau des objectifs. Ses résultats concrets sont encore rares et souvent modestes.
      Some Reflections upon the Indian Ocean Commission. Created by the Victoria Accord of January 10, 1984, the Indian ocean Commission aims at institutionalizing the economic, social and cultural cooperation between the Islands in the southwest of the Indian ocean. However, up to now, the new international organization, delicated to regional interests, lacks ambition regarding its objectives. Its tangible results have been few and often modest in scope.
    • Le développement agricole du bassin supérieur de la Lokoho, à Madagascar - Guy Neuvy p. 20 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le bassin supérieur de la Lokoho est une cuvette, à 480 m d'altitude, au nord-est de Madagascar dont le fond marécageux resta longtemps inexploité. Son développement agricole commença avec les cultures du caféier et de la vanille, au début du XXème siècle. Cette région resta totalement isolée jusqu'en 1947, date de la mise en service d'une ligne aérienne entre Andapa et Tananarive. Ceci favorisa surtout le développement des deux cultures de rente dont les produits, vendus à un prix avantageux, pouvaient seul être exportés par avion. Le taux très élevé de la croissance démographique, due à une forte immigration surtout, nécessita le développement de la culture du riz pour l'alimentation locale. A partir de 1966, un aménagement hydraulique permit de produire assez de riz pour en exporter vers les régions voisines, grâce à la route de liaison Andapa-Sambava, créée en 1970. Actuellement, la région d'Andapa est surtout rizicole, mais la production du riz atteindra rapidement une stricte limite, lorsque l'aménagement de la plaine sera terminé. Le régime foncier impose aux exploitants de cultiver sur des parcelles trop réduites pour espérer une mécanisation agricole ; certaines sont d'ailleurs attribuées à des fonctionnaires et à des commerçants, n'ayant d'autre ambition que de nourrir leur famille. Enfin le riz, aliment de base des Malgaches, sera toujours taxé à un prix très bas, peu rentable pour le cultivateur. Sous l'impulsion d'une population croissante, les paysans cherchent alors à cultiver sur les versants. La culture du paddy y étant impossible, à cause de l'importante déclivité des pentes, celles du café et de la vanille devraient logiquement connaître une nouvelle période de croissance.
      Agricultural Development in the Upper Basin of Lokoho, Madagascar. The upper basin of Lokoho is a bowl in the Northeast of Madagascar, situated at an altitude of 480 meters, the bottom of which was for a long time unexploited. Its agricultural development began at the beginning of the Twentieth Century with the introduction of coffee and vanilla crops. This region remained totally isolated untill 1947, the year when an air service between Andapa and Tananarive was inaugurated. This service favored the development of the two income crops which, sold at favorable prices, were able to be exported profitably by plane. The very demographic growth, due essentially to immigration, was responsible for the development of rice growing, for local food purposes. Beginning in 1966, a hydraulic installation enabled the area to produce enough rice for export to the neighbouring regions, thanks to the linking road of Andapa-Sambava, built in 1970. At present, the Andapa region grows mainly rice, but rice production will rapidly a maximum limit, when the development of the plain is terminated. The real estate situation obliges the farmers to farm parcels that are too small for the economic use of machines ; some of these plots, moreover, have been attributed to bureaucrats and merchants whose only aim is to feed their families. Finally, rice, the basic food crop of the Madagascans, will always be sold at a very low price, not at all enticing to interest the farmer. Under the pressure of a constantly growing population, the peasants will then seek to farm the slopes. Rice paddy farming being impossible on the slopes, coffee and vanilla crops should logically experience a new growth phase.
    • L'évolution récente de la culture de la canne à sucre à Maurice - Alain Huetz de Lemps p. 34 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La canne à sucre occupe plus de 90 % des terres cultivées dans l'île Maurice ; la production qui atteint les bonnes années 700 000 tonnes de sucre, est de temps à autre affectée par la sécheresse et surtout par les cyclones ; elle conserve une place essentielle dans les exportations du pays. L'industrie sucrière reste entre les mains d'un groupe restreint d'usiniers-planteurs, en majorité des «franco-mauriciens». Malgré la concentration industrielle des dernières décennies, les sucreries sont de dimension moyenne : la production moyenne par usine est de 35 000 tonnes. Ces entreprises reçoivent la canne non seulement des grands planteurs mais aussi de 35 000 petits paysans d'origine indienne, pour la plupart propriétaires, parfois métayers. Les sols de Maurice exigent un travail considérable, en particulier pour l'épierrage et la récolte. Dans les parties basses et abritées des vents alizés, l'irrigation devient une nécessité. Les rendements agricoles sont satisfaisants, les usines sont performantes et les Mauriciens obtiennent 8 à 9 tonnes de sucre à l'hectare. Mais la production totale ne peut plus augmenter et la population, de plus en plus nombreuse, doit trouver de nouvelles ressources : la diversification agricole reste insuffisante, mais les propriétaires des entreprises sucrières ont eux-mêmes contribué au développement de nouvelles activités, telles que le tourisme et surtout l'industrie favorisée par le système de la zone franche (EPZ).
      Recent Developments in Sugar Cane Growing in Mauritius -Sugar cane occupies more than 90 % of the farm land in Mauritius. Production, which reaches 700,000 tons of sugar in good years, is from time to time affected by drought and especially by hurricanes ; sugar retains a high position in the exports of the country. The sugar industry remains in the hands of a small group of miller-planters, the majority of whom are «French Mauritians». In spite of the industrial mergers of recent years, the sugar mills are of medium size ; the average of the annual production by mill is about 35,000 tons. These companies obtain the cane not only from the large planters but also from the 35,000 small farmers -of Indian origin -most of whom are proprietors, with some being sharecroppers. The quality of the Mauritian soil demands considerable work, especially for stone clearing and at harvest time. In the lower areas and which are protected from the trade winds, irrigation is a necessity. Agricultural output is satisfactory, the mills are operated economically and the Mauritians obtain from 8 to 9 tons of sugar per hectare. But the total output can no longer rise, and the population, which is steadily increasing, must find other work outlets. Agricultural diversification remains insufficient, but the owners of the sugar companies have themselves contributed towards the development of new activities such as the tourism and the industry that has benefited from the free zone system (EPZ).
    • « Petite Ile », une commune agricole de l'Ile de la Réunion en mutation - Jean-Louis Guebourg p. 21 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La commune agricole réunionnaise de Petite Ile est fortement marquée par le morcellement des propriétés et du plan parcellaire ; son économie est encore fondée en grande partie sur la canne à sucre. Dans le cadre de la Départementalisation (1946) et avec un accroissement démographique soutenu jusqu'en 1974, la société agricole s'est transformée par suite du déclin du colonat, du morcellement des grandes propriétés et de l'augmentation des rendements, grâce aux engrais et surtout à l'irrigation. Ces efforts ont été soutenus par l'organisation de la Profession agricole. L'extension de l'irrigation, les initiatives de la SAFER, des A.P.R. et des Jeunes Agriculteurs se sont accompagnées d'un essor considérable des activités maraîchères et fruitières, d'un développement de l'élevage et d'un récent aménagement des Hauts (équipement du Domaine du Relais) et de nouvelles activités touristiques.
      «Petite Ile», a Reunion Island Agricultural Community in the Process of Transformation. The Reunion Island agricultural community of Petite He is strongly marked by the cutting up of properties and by the land parceling plan ; its economy is still based in large part on sugar cane. In the framework of Departementalization (1 946) and with a steady demographic growth until 1974, the agricultural population was transformed after the decline of the colonial system, the cutting up of large properties and the increase of agricultural output, due mainly to wide-spread use of fertilizer and especially to irrigation. These efforts were supported by the organization of the agricultural profession. The more extensive use of irrigation, the undertakings of SAFER, A.P.R. and Young Farmers were accompanied by a considerable growth of fruit growing and truck farm activities, by a development of animal raising and by a recent development of the highlands : transformation of the «Relais» domain and new tourist activities.
  • Chroniques