Contenu du sommaire

Revue Les Cahiers d'Outre-Mer Mir@bel
Numéro vol. 32, no 127, juillet-septembre 1979
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Etudes

    • Contrastes et changements dans l'agriculture du Goias central - Jean-François Dupon, André Vant p. 36 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans les immenses régions de l'Amazonie et du Centre-Ouest brésiliens, la mise en œuvre d'une politique concertée de désenclavement et d'aménagement régional ne date guère que des années 60. Les objectifs confirmés par le Second Plan National de Développement (1975-1979) restent la production de surplus agricoles, l'absorption des excédents de main-d'œuvre du Nordeste, la préparation à une décentralisation industrielle du Sud-Est. L'analyse de l'économie agricole de deux régions types du centre et du sud du Goias, illustrée par des exemples d'exploitation, vise à dégager la part relative du désenclavement routier, de la politique officielle d'aménagement et de l'initiative individuelle dans les transformations en cours. Mais de très forts contrastes opposent les deux régions situées à quelques centaines de kilomètres de distance, tant dans la densité du peuplement que dans les structures et les méthodes de l'agriculture. Au sud, dans une région «mûre» déjà densément peuplée pour la norme brésilienne, les incitations gouvernementales ont permis à de grandes exploitations modernisées, orientées vers l'agrobusiness, de prendre avec profit le relais des anciennes fazendas en aggravant, par la mécanisation et l'orientation vers l'élevage, le problème social et foncier posé par la présence d'une masse de ruraux sans terre. Au nord, le sous-peuplement d'une région de colonisation récente voue les exploitations de type pionnier à un élevage très extensif, dont l'amélioration ne fait que débuter au long des grands axes nouveaux de désenclavement. L'appropriation individuelle du sol, en cours de fixation, a permis la constitution d'immenses domaines, ce qui laisse mal augurer de l'avenir des petites exploitations familiales.
      Regional différenciation and social change in Central Goias agriculture. In the immense regions of the Brazilian Amazonia and Centro-Oeste , the establishement of an organized policy for the opening up and planning of the region dates but from sixties. The objectives, redefined by the Second National Development Scheme (1975-1979) remain the production of agricultural surpluses, the usage of excess manpower from the Nordeste, and the preparation of industrial decentralization from the South East. The analysis of the agricultural economy in two samples areas from Central and Southern Goias illustrated by examples of farms, aims to attribute the relative importance of the changes going on to the roads opening up, the official planning policy and individual enterprise. But, over a distance of a few hundred kilometers, these regions are affected by very sharp contrasts in the population density as well as in the structures and methods of agriculture. In the South, in a mature region already densely populated by Brazilian standards, governmental incentives allowed modernized farms, with a trend towards agrobusiness, to replace with increased profits the old fazendas, but thereby worsening, through mechanization and cattle raising specialization, the social and landowning problem created by the existence of a large class of landless people. In the North, the underpopulation of a recently colonized region determines that the pioneer-type farms tend towards a very low yiedling cattle raising which is beginning to improve as new trunk roads open up the area. As government land is ceded to private individuals, huge properties are created, the existence of which makes the future of the small family farms look very bleak. Specialization in cattle raising is still an answer to the scarcity of manpower here. Int he South, it is already a speçulative activity permitted, thanks to better transport facilities, by the nearness of large urban markets. La spécialisation pastorale est encore ici une réponse à la rareté des hommes. Elle est déjà dans le Sud une spéculation qu'autorise, grâce à de meilleures liaisons, la relative proximité des grands foyers urbains de consommation.
    • Activités de pêche maritime à la Réunion - René Robert p. 28 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les activités de pêche maritime à la Réunion ont évolué différemment depuis vingt-cinq ans. Pêche et cueillette sur les récifs frangeants sont des activités originales (jamais étudiées jusqu'ici) qui, sur une aire d'exploitation réduite, fournissent quelques résultats intéressants . Elles sont encore souvent un folklore vivant, de plus en plus menacé par Foverfïshing et les interdits administratifs. La pêche côtière est bien connue. L'étude se porte ici sur son évolution et ses difficultés. Des tableaux inédits de statistiques sont proposés, ainsi que des évaluations en tonnage et valeur réels. La pêche lointaine australe concerne depuis 1951 poissons et langoustes des îles australes françaises. La production de langoustes est maintenant réglementée (quota). La pêche lointaine tropicale a été le grand espoir des années 1962-1972, espoir le plus souvent déçu. Le bilan des activités réunionnaises sur ces vingt-cinq dernières années montre une progression en tonnage et en valeur. Mais ce bilan s'avère insuffisant. Les solutions de développement devraient être l'aquaculture et un meilleur usage des ressources des eaux froides autour des îles australes françaises.
      Sea Fishing Activities in Reunion. Sea fishing activities in Reunion have evolved in different manners during the past twenty-five years. Fishing and gathering on the fringe reefs are the original forms (which have not yet been studied) which, covering a limited exploitation area, produce some interesting results. They are still very often a display of living folklore, but are more and more being threatened with overfishing and legal restraints. Coastal fishing is well-known. The study here concentrates on its growth and its difficulties. New statistic tables are presented, as well as estimations regarding tonnage and real value. High-sea fishing to the south involves, since 1951, the fish and crayfish round the southern French islands. The production of crayfish is now controlled (a quota has been set). High-sea tropical fishing was the great hope of the years between 1962 and 1972, but most often the results have been disappointing. The overall results of the Reunion activities over these past twenty-five years shows a progression in tonnage and in value. But these results remain ina¬ dequate. The solutions for continued growth should be fish-farming and abetter use of the cold water resources around the southern French islands.
    • Les forêts de Côte-d'Ivoire : une richesse naturelle en voie de disparition - Jean-Claude Arnaud, Gérard Sournia p. 21 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Malgré l'utilisation traditionnelle du terme de «savane» pour désigner une partie de son territoire, la Côte-d'Ivoire est avant tout un pays boisé ; les paysages végétaux des régions du nord constitués presque uniquement de formations arborées (denses, claires) ou arbustives s'ajoutant aux forêts ombrophiles et mésophiles de la partie sud, lui confèrent une incontestable dominante forestière. Depuis des décennies, le bois est (avec le café et le cacao) l'un des piliers essentiels de l'économie nationale : par l'apport de devises que procurent son exportation, par son pouvoir industrialisant et par son rôle dans la politique d'aménagement du territoire, le bois contribue largement à expliquer les bons résultats de l'économie ivoirienne. Mais d'importantes modifications sont en train de se produire : l'exploitation intensive de la forêt et la faim de terres cultivables, en accroissement constant depuis dix ans, consomment 450 à 500 000 ha par an de surfaces boisées. Il ne reste plus que 3 à 4 millions d'ha de forêts exploitables, l'essentiel étant situé dans l'ouest et le sud-ouest ; le nouveau port de San Pedro évacue une part de plus en plus importante de bois destiné à l'exportation. Les dernières réserves entamées, la forêt ivoirienne est menacée de disparition, les reboisements sont inadaptés aux besoins et ont accumulé un énorme retard. Les partenaires commerciaux de la Côte d'Ivoire (principalement l'Europe des 9) se tournent désormais vers d'autres pays forestiers d'Afrique et d'Asie du Sud-Est. L'ultime chance de la Côte-d'Ivoire, qui en l'occurence récolte les fruits d'une gestion catastrophique de ses ressources naturelles, réside dans la promotion d'essences jusqu'alors négligées sur le marché international.
      The Ivory Coast Forests ; Natural Wealth in the Process of Disappearance. In spite of the customary use of the term «savannah» for designating a part of its territory, Ivory Coast is above all a wooded nation. The plant-covered countrysides in the North, formed practically exclusively of tree groups (dense, clear), or shrub plants joined to the ombrophile and mesophile forests in the southern part, make of it an incontestably forest country. For decades, lumber has been, along with cocoa and coffee, one of the main pillars of the national economy. Because of the foreign currency that exporting it brings in, because of its influence in the industrialization process, and because of the role it plays in land improvement programs in the country, lumber in large part accounts for the good results of the Ivory Coast economy. But important changes are now taking place. The intensive exportation of wood products and the hunger for arable land -in an ascendant growth pattern since some ten years now-consume between 450,000 to 500,000 hectares of wooded land each year. There are today no more than 3 to 4 millions hectares of wooded areas that remain, most of them being located in the West and Southwest. The new port of San Pedro evacuates a larger and larger amount of the lumber destined for export. The last reserves now being tapped, the Ivory Coast forests are threatened with extinction. Reforestation conforms to immediate needs and is wholly inadequate as regards future requirements. The trading partners of Ivory Coast (principally the 9 European Common Market countries) are now turning towards other forest nations of Africa, as well as to those of Southeast Asia. The final chance of Ivory Coast, which is in reality simply harvesting the fruits of a catastrophic management policy as regards its natural resources, resides in the promotion of species that it has until now neglected in the international markets.
  • Chroniques