Contenu du sommaire : Risque : Éthique et Gouvernance

Revue Management & sciences sociales Mir@bel
Numéro no 13, juillet-décembre 2012
Titre du numéro Risque : Éthique et Gouvernance
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Éditorial - Zahir Yanat p. 2-3 accès libre
  • Dossier. Risque : Éthique et Gouvernance

    • Présentation générale - Zahir Yanat, Bernard Guillon p. 4-5 accès libre
    • Sciences du danger et éthique des organisations : une approche à développer ! - Michel Joras p. 6-13 accès libre avec résumé
      Par la globalisation en cours s'esquisse une économie monde que l'on pourrait représenter autour de trois repères, marqueurs de transformation, de mutation, si ce n'est de métamorphose : - une prise de conscience émergente par nombre de gouvernants et de dirigeants de l'importance de leur responsabilité sociétale (RSE) ; - une exigence de « comportements et pratiques éthiques » de tous les Agents ; - une préoccupation vitale pour la pérennité de leurs organisations d'appréhender la prévention de la réalisation du danger par des politiques de pilotage et de gestion des risques en « sécurité globale ». Après avoir répondu au double questionnement : « de quoi les sciences du danger sont-elles la chose ? » et « de quoi une éthique des organisations est-elle le nom ? », sera explicité le lien entre les concepts des cindyniques, sciences du danger, et la notion managériale de « sûreté éthique ». Enfin sera dressé un cadre pour une opérationnalité, et des moyens à diligenter pour satisfaire une « sûreté éthique » raisonnable. Pour conclure sera soulignée l'ardente nécessité de promouvoir, tant dans l'enseignement supérieur qu'au sein des organisations, la maîtrise des dangers, la responsabilité sociétale et l'éthique appliquée aux organisations.
    • L'intérêt social, concept à risques pour une nouvelle forme de gouvernance - Isabelle Cadet p. 14-26 accès libre avec résumé
      La recherche d'une définition du concept d'intérêt social, sociétal voire général est un jeu d'équilibriste. Elle dépend avant tout de la conception que l'on a des entreprises, contractuelle ou institutionnelle. Le débat juridique n'est pas clos : la crise économique, financière et sociale actuelle oblige à poser les jalons de nouvelles formes de gouvernance et à repenser la responsabilité d'entreprise selon ses finalités. La rencontre de ces thématiques contemporaines issues des sciences de gestion avec le monde du droit est donc incontournable. il y a même urgence car les conflits d'intérêts, dans un système d'autorégulation, virent toujours à la confusion ou la confiscation des pouvoirs.
    • De l'erreur humaine à la faute managériale : la responsabilité et la pérennité organisationnelle en question - Gilles Teneau, Nicolas Dufour, Max Moulin p. 27-43 accès libre avec résumé
      L'objet de cet article est de mettre en exergue le caractère de persévération dans l'erreur comme facteur d'irréversibilité dans la remise en cause de la pérennité de l'organisation. Cette erreur est alors constitutive d'une faute, forme particulière d'erreur au sens de J. reason (2003), dès lors qu'il s'agit de persévérer dans cette dernière une fois que l'on en a connaissance. Au travers de 3 études de cas menées en recherche-action dans des secteurs d'activité différents et d'entretiens complémentaires, l'apport de l'article est de mettre en lumière le caractère de persévération dans les choix stratégiques des dirigeants. Cette dimension de persévération liée à la surconfiance est caractéristique d'une faute de gestion. Les auteurs proposent alors d'appréhender le rôle du dirigeant au travers d'un principe de responsabilité se déclinant en une approche gestionnaire de risque.
    • Un grand groupe bancaire peut-il dépasser les limites des Principes Equateur pour s'affirmer comme « durable » ? Le cas d'HSBC - Pierre Baret, Marion Chivot p. 44-57 accès libre avec résumé
      Cet article vise à tester empiriquement la proposition selon laquelle les PE constituent un outil pertinent, mais insuffisant pour véritablement implémenter la RSE dans le secteur bancaire. de fait, quelle est la capacité d'un grand groupe bancaire à dépasser effectivement les limites des PE et s'imposer, non plus simplement comme « offensif », mais véritablement comme une banque « durable » ? C'est à cette question que nous tentons de répondre dans la présente recherche, à travers le cas du Groupe HSBC. Le résultat de notre étude montre que les PE constituent un outil intéressant pour accompagner une banque « classique » vers un comportement plus responsable en termes de financement de projet. Leur application effective permet de devenir « offensif » sur ce volet. Mais leurs limites sont trop importantes pour permettre à une grande banque classique de franchir la marche qui lui permettrait d'être considérée comme une « banque durable ».
    • Les universités françaises : un marché pour les auditeurs ? Une lecture croisant nouveaux risques et pratiques actuelles de pilotage - Caroline Baradat, David Carassus p. 58-65 accès libre avec résumé
      Les universités françaises connaissent actuellement une période de mutation importante entraînée par leur passage à l'autonomie. Cet article souligne ainsi les nouveaux risques auxquels elles s'exposent, l'importance de les maîtriser et met en lumière les décalages existant entre ces risques et les pratiques de pilotage utilisées dans ce cadre. L'identification de ces décalages confirme que les universités françaises représentent aujourd'hui un réel marché pour les auditeurs.
    • Gestion des dispositifs innovants en mode projet : quels risques pour une université d'entreprise ? - Lénaïg Barreau, Corinne Baujard p. 66-79 accès libre avec résumé
      Si le développement de l'innovation constitue un enjeu majeur pour les entreprises, rares sont celles qui anticipent les risques propres à un dispositif de gestion de l'innovation. de son côté, la littérature abondante et variée de la démarche en mode projet envisage rarement à la fois les aspects stratégiques et opérationnels qui traversent la gestion de l'innovation. En quoi la gestion de dispositifs innovants en mode projet présente-t-elle des risques pour une université d'entreprise ? A partir d'une recherche doctorale conduite en contrat Cifre à Alcatel-Lucent, nous avons identifié une diversité de risques basée sur l'expérience et le retour des deux précédentes structures mises en place.
    • Monsieur Frantisek Cuba : la légende d'un entrepreneur paradoxal - Patricia David p. 80-92 accès libre avec résumé
      La mise en avant, relativement récente, dans les programmes des écoles de management, la littérature académique ainsi que les discours des managers sur l'efficacité supposée des nouveaux entrepreneurs dans la gestion des entreprises ne pourraient-ils pas être rapprochés de ce que l'on pourrait désigner comme une nouvelle « utopie managériale » ? S'agit-il d'un phénomène nouveau ou de la résurgence des modèles de gestion paternalistes traditionnels ? A la recherche des éléments de réponse, nous nous intéresserons à l'émergence de trois « nouveaux » questionnements dans le management des entreprises concernant la responsabilité de l'entrepreneur, sa réputation (son image) et enfin, les risques managériaux et sociétaux auxquels l'entrepreneur s'expose et expose son entreprise. Ces trois questionnements nous amèneront à l'interrogation suivante : Assistons nous à la naissance d'un super-héros doté des pouvoirs innés, selon le professeur Zoltan Acs du Center for Entrepreneurship and Public Policy (Acs 2010) pour lequel « Le monde a besoin de super-héros, surtout lorsque les temps sont durs » ou plus précisément à la survalorisation d'une figure socio-économique ? Ou alors s'agit-il d'une construction polysémique, élaborée au cours de l'histoire, à laquelle les dernières décennies ont apporté des contours et structures nouvelles ?
    • Les facteurs explicatifs de la dépendance économique des patrons pêcheurs à une ressource naturelle : le cas de la pêcherie de bar commun en France - Bruno Drouot p. 93-109 accès libre avec résumé
      Troisième espèce débarquée en valeur en France (FranceAgriMer, 2012), le bar commun (dicentrarchus labrax) est une espèce capturée par de nombreux navires de pêche professionnelle. des travaux récents soulignent que des patrons pêcheurs dépendent économiquement de cette espèce (daurès et al., 2009 ; drouot, 2011). L'objectif de cet article est d'expliquer les facteurs qui influencent la probabilité qu'un navire de pêche soit dépendant du bar commun. La régression logistique permet d'étudier la relation entre la dépendance et les caractéristiques intrinsèques des navires, de leur activité et de leur origine spatio-temporelle. Les résultats issus du modèle permettent de caractériser les navires de pêche professionnelle et d'identifier les navires de pêche les plus exposés au risque de surexploitation du bar commun.
    • Représentation et image de la gestion étatique dans la pensée managériale française, 1880-1930 - Cédric Poivret p. 110-122 accès libre avec résumé
      La France est reconnue comme un pays où l'État a très tôt joué un rôle important dans la vie économique. Il était donc normal, du fait de ce poids important pour la puissance publique, que la pensée managériale française s'intéresse à la pratique de la gestion par l'État. Deux auteurs majeurs, Fayol et Courcelle-Seneuil, d'obédience libérale, vont présenter une vision très négative de cette gestion étatique, l'accusant d'inefficacité et prônant une mise en place d'une gestion de type privée. Notre problématique consistera donc à corroborer, mais aussi critiquer, cette représentation à l'aide d'études de romans, de travaux d'historiens, et d'un théoricien du droit ainsi que d'un économiste. Autrement dit, nous nous interrogerons sur la véracité de cette représentation. Nous verrons ainsi que la vision des deux auteurs contient un certain nombre de stéréotypes.
  • Varia

    • La mutualité des seniors en France : Valeurs mutualistes versus contrats mutualistes - Robert Noumen p. 123-131 accès libre avec résumé
      La question des seniors en France dans le tourbillon de la crise de l'État providence, de l'allongement de la durée de vie des populations et du renforcement des valeurs individualistes dans la société, a poussé les mutuelles régies par le code de la mutualité à prendre quelques libertés, certes à la marge et dans le respect de l'identité mutualiste, avec les valeurs au centre de son fonctionnement démocratique en renforçant la lutte contre la sélection adverse et le risque moral.