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Revue Les Cahiers d'Outre-Mer Mir@bel
Numéro voL. 31, no 121, janvier-mars 1978
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Etudes

    • La canne à sucre aux Iles Fidji - Alain Huetz de Lemps p. 43 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le sucre constitue la ressource essentielle des Iles Fidji : il représente plus des trois quarts des exportations totales. La culture de la canne est localisée sur les côtes sous-le-vent des grandes îles de Viti Le vu et de Vanua Le vu. Les pluies sont abondantes mais la saison sèche est suffisamment bien marquée pour que la concentration de jus dans la tige puisse se faire dans de bonnes conditions. Les champs de canne ont occupé d'abord les petites plaines alluviales au sol fertile et ont ensuite conquis une partie des basses collines dont les sols sont plus pauvres et où les morsures de l'éro¬ sion sont fréquentes. La culture est pratiquée surtout par des paysans d'origine indienne, descendants des travailleurs agricoles amenés aux Fidji entre 1879 et 1919. Les grandes plantations du XIXe siècle, en particulier celles de la Colonial Sugar Refining Australienne, ont été morcelées en petites exploitations de quelques hectares louées à des «tenants» tandis que d'autres cultivateurs indiens, les «contractors», prenaient en location des terres appartenant aux Communautés fidjiennes. Après l'indépendance de l'archipel (1970) la Compagnie australienne qui avait réussi à avoir le monopole de la fabrication du sucre céda ses intérêts à une société d'Etat, la Fiji Sugar Corporation, qui gère les 4 usines, le domaine foncier de la CSR devenant «terre de la Couronne». Les paysans indiens vivent dans des fermes éparpillées dans les zones sucrières ; leur habitat s'est nettement amélioré au cours des dernières années grâce au prix élevé du sucre mais leurs exploitations sont souvent trop petites et de nombreuses familles ne pourraient vivre sans les revenus apportés de l'extérieur par certains de leurs membres. Des Mélanésiens profitent indirectement de la canne en louant des terres aux Indiens et certains cultivent eux-mêmes la canne ; leurs rendements sont dans l'ensemble plus faibles que ceux des Indiens. Le choix de variétés qui résistent bien aux maladies, l'emploi d'engrais chimiques, un encadrement satisfaisant permettent d'obtenir des rendements corrects en canne (plus de 50 tonnes/ha) et en sucre (7,4 tonnes de canne pour faire une tonne de sucre). La récolte est uniquement manuelle ; les coupeurs de canne groupés en équipes (gangs) chargent la canne sur des camions et surtout sur des wagonnets. Les deux tiers de la récolte sont trans¬ portés par voie ferrée. Le sucre produit par les 4 sucreries est pour 90 % exporté, la Grande-Bretagne restant le client essentiel, même depuis son entrée dans le Marché Commun. La production de sucre des îles Fidji a eu tendance à baisser au cours des dernières années (355 147 t. en 1970, 268 107 en 1975) par suite de précipitations excessives mais aussi d'un certain laisser-aller de la part des cultivateurs. Un effort pour relancer la production a été entrepris ; il s'appuie sur le choix de meilleures variétés, l'amélioration du drainage des terres basses et la con¬ quête de terres nouvelles, soit aux dépens de la mangrove, soit sur le plateau forestier de Seaqaqa, dans l'île de Vanua Levu. Ces progrès devraient permettre aux îles Fidji de se rapprocher des 400 000 tonnes de sucre qui représentent à la fois la capacité de production des 4 usines et le quota accordé au pays depuis quelques années.
      Sugar Cane in the Fiji Islands. Sugar constitutes the main resource of the Fiji Islands ; it represents more than seventy-five percent of the total exports. Sugar cane growing is concentrated along the leeward coasts of the large islands of Viti Levu and Vanua Levu. Rainfall is abundant but the dry season is sufficiently long in order for the concentration of juice in the stem to form under good conditions. At first, the fields of sugar cane were located only on the small alluvial plains of fertile soil, later they extended part way up the bases of the hills, the soil of which is poorer and scoured with the effects of erosion. Farming is undertaken mainly by peasants of Indian origin ; they are the descendants of farm workers brought to the Fiji between 1879 and 1919. The large plantations of the 19th century, in particular those of the Australian Colonial Sugar Refining Company, were cut up into small farms of several hectares that were rented out to «tenants», while other Indian farmers, the «contractors», rented land belonging to the various Fijian communities. After indépendance of the archipelago in 1970, the Australian company, which had succeeded in obtaining a monopoly of the sugar production, ceded its interests to a Government-owned company, the Fiji Sugar Corporation, which today manages the four sugar mills, the landed properties of the C.S.R. having become «Crown lands». The Indian peasants live on farms distributed throughout the sugar cane growing areas ; their homes have been considerably improved during the course of recent years, thanks to the high price of sugar, but their farms are often too small and many families would be unable to survive without income brougth to them by some of their members working elsewhere. Some Melane-sians benefit directly from sugar by renting land to the Indians, and some of them grow sugar cane themselves ; in general, their output is smaller than that of the Indians. The choice of varieties that resist well to disease, the employment of chemical fertilizers, and a satisfactory organization enable the Fijians to obtain good cane output (more than 50 tons per hectare) and a good sugar output (7.4 tons of cane to produce one ton of sugar). Harvesting is done solely by hand ; the cane cutters are organized into teams (gangs), load the sugar on to trucks and especially on to carts. Two-thirds of the harvest is transported by rail. Ninety percent of the sugar produced by the four mills is exported, Great Britain remaining the main client, even since its entrance into the Common Market. Sugar production in the Fiji Islands has tended to decline in recent years (355,147 tons in 1970, 268,107 tons in 1975) due to excessive rainfall, but also due to a certain laxness on the part of the farmers. An effort to increase production has been undertaken ; it is based on a selection of better varieties, drainage improvements in the lowlying lands, and the conquest of new land, either at the expense of the mangroves, or on the forest covered plateau of Seaqaqa, in Vanua Levu. Progress in all these domains should enable the Fiji Islands to increase its production to about 400,000 tons of sugar, which is both the production capacity of the four mills as well as the sugar quota accorded to the nation for some years now.
    • L'agriculture traditionnelle chez les Bakouélé et les Djem du Congo - Bonaventure Maurice Mengho p. 37 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans la Sangha occidentale, l'agriculture est l'activité dominante, car pratiquée par tous les villageois, bien que les sols ne soient pas partout également doués (les sols hydromorphes sont impropres à la culture). Les seuls outils employés sont encore la machette, la hache, la houe et même le bâton à fouir. Les techniques culturales sont des plus anciennes : culture itinérante sur brûlis, avec une longue jachère morte de dix à vingt ans. Ainsi, même si l'espace agricole est vaste du fait d'une densité de population trop faible, l'espace réellement cultivé est très faible. Les champs qui associent souvent diverses cultures (manioc, bananiers, légumes, etc...) sont exigus. Les rendements sont faibles, La production est insuffisante pour couvrir les besoins des non-producteurs. Somme toute, il s'agit dans l'ensemble d'un système de culture peu efficace.
      Traditional Agriculture among the Bakouele and the Djem of the Congo. In Western Sangha, agriculture is the main activity, for it is practiced by all the villagers, even though the soil is not everywhere of an uniform and propitious quality (hydrotmorphic soils are not good for crops). The only tools used are still the machete, the axe, the hoe and even the digging stick. Crop-raising techniques are among the oldest known ; itinerant crops on burn-baited land, with a long fallow period extending from ten to twenty years. In view of this fact, even if the space devoted to agri¬ culture is immense in relation to a very low density of population, the space really cultivated is very limited. The fields in which diverse crops are often grown (cassava, banana trees, vegetables, etc.) are quite small. Output is extremely low. Production is insufficient to cover the needs of the non-pro¬ ducers. In brief, we have here a system of farming which is, in the main highly inefficient.
  • Chroniques