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Revue | Les Cahiers d'Outre-Mer |
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Numéro | vol. 30, no 119, juillet-septembre 1977 |
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Etudes
- Un village du Deccan (Inde), Kedgaon - Denis Blamont p. 15 pages Un village du Deccan (Inde) : Kedgaon Résumé. Le village de Kedgaon se trouve dans la partie occidentale du plateau basaltique du Deccan, en amont des grandes régions de «regur». La faiblesse de la pluviométrie dont le régime présente (à cause de la proximité des Ghats occidentales) un maximum en septembre, impose la culture du sorgho, base de la nourriture, en assec en saison ràbi (septembre à janvier). Le canal d'irrigation qui longe la rivière Mula-Muta permet d'introduire dans les associations culturales traditionnelles le blé et des cultures spéculatives telles la canne à sucre, l'arachide, l'oignon. Le coton reste cependant la plus importante de ces cultures spéculatives. Les différentes castes d'agriculteurs ne tirent pas le même parti de ces possibilités de spéculation ; les Marathes (Kshatriyas devenus agriculteurs mais gardant un rôle politique administratif local important) introduisent les nouvelles cultures avec avidité mais cherchent un rapport investissement/production maximum : ils pratiquent une agriculture moins intensive que les Malis (horticulteurs). Ceux-ci ne reculent pas devant un travail très intensif à faible productivité car ils cherchent des rendements maxima. Cette opposition se traduit aussi sur le plan politique et dans la répartition de la propriété foncière. La hausse trop rapide de la population remet en question le fragile équilibre économique atteint grâce à la généralisation de l'irrigation.Kedgaon : A village in central Maharashtra. Kedgaon is a village in Western Deccan. The vicinity of the Western Ghats accounts for the low average of rainfall which compels to the dry farming of sorghum in rabi season (September to january). Owing to the irrigation canal of the Mula-Muta valley, the cultivation of wheat and cashcrops (like sugar cane, groundnuts, onions) has been introduced within the traditional cropping pattern. The casts of farmers are not equally skillful in the management of these cashcrops : Marathas Kshatriyas having turned into farmers but still preserving an important influence in the political and administrative local life) look for high input-output ratio. Their agriculture is less intensive than Malis' (gardeners) who work harder and look for higher yields. A similar opposition can be observed on the political level and concerning the repartition of land property. The strong increase of the population threatens the fragile economic balance recently restored by the extension of irrigation.
- La naissance d'une économie moderne dans le Sultanat d'Oman - Jacqueline Bouquerel p. 22 pages Le Sultanat d'Oman s'étend à l'extrême sud-est de la péninsule arabique et couvre une superficie de 260 000 km2. Pays montagneux, il présente trois parties : les plaines côtières, la dorsale calcaire qui culmine à 3 000 m au Jabal al Akhdar, et les hautes plaines arides de l'intérieur. La région la plus favorisée, la Batinah, borde la mer à l'ouest de Mascate, capitale doublée du port en eau profonde de Matrah. Depuis l'avènement du Sultan Qaboos, en 1970, l'Oman peuplé d'environ 800 000 habitants, s'est ouvert au monde extérieur et une économie moderne est f rain d'y naître. Le pétrole a été le principal facteur «d'ouverture». En 1975, la production pétrolière a été de 16 618 000 tonnes, tandis que débutait l'exploitation du gaz naturel. Les revenus pétroliers ont permis la mise en place des infrastructures (réseau de 500 km de routes asphaltées en 1975), la création de ports modernes et d'un aéroport international, d'équipements sociaux, d'une politique de développement agricole et industriel. Le premier Plan quinquennal (1976-1980) dont la réalisation doit être favorisée par la fin de la guerre du Dhofar, s'efforce de diversifier les sources des revenus de l'Etat.The Birth of a Modem Economical System in the Sultanate of Oman. The Sultanate of Oman is located in the extreme south-eastern portion of the Arabian peninsula and covers an area of 260,000 sq. km. A mountainous country, there are three distinctive parts to it : the coastal plains, the calcareous dorsal which culminates at an altitude of 3,000 meters at Jabal al Akhdar, and the high dry plains of the interior. The most favored region, the Batinah, is along the seaside to the west of Mascate, the capital, which, at Matrah, is also a deepwater seaport. Since the arrival to power of the sultan Qaboos in 1970, Oman has attained to a population of 800,000 inhabitants, has opened itself up to the outside world and a modern economical system is in the process of mush¬ rooming in it. Petroleum has been the main factor to this "opening up". In 1975, oil production was 16,618,000 tons, while the exploitation of natural gas began. Petroleum income has been responsible for the establishment of the infra-structures (a network of 500 kilometers of asphalt roads in 1975), the creation of modern ports and of an international airport, of social facilities and of an industrial and agricultural development program. The first Five Year Plan (1976-1980), the accomplishment of which should be favored by the end of the Dhofar war, has as its main objective the diversification of the revenu sources of the Government.
- Structures agraires et développement agricole au Swaziland - Yannick Lageat p. 32 pages Avant même de devenir protectorat britannique en 1902, le Swaziland avait été le cadre d'une emprise considérable de la propriété privée européenne. La puissance tutélaire s'est trouvée confrontée au problème suivant : redistribuer des terres au profit de la collectivité swazi en fort accroissement démographique sans léser les colons. En 1968, le royaume indépendant a hérité ainsi d'une opposition tranchée dans les structures agraires : on peut toujours lire dans le paysage l'imbrication d'un secteur traditionnel faiblement productif et uniforme selon les milieux, et d'un secteur moderne dont la production orientée vers la commercialisation est géographiquement diversifiée. Les autorités ne se sont pas attaquées à une réforme agraire car la propriété privée assure l'essentiel des exportations du jeune Etat, et la propriété collective est un élément fondamental de la cohésion du groupe swazi. A côté d'opérations ponctuelles de développement, la politique agricole est surtout marquée par la volonté de diffuser de nouvelles techniques au sein de la masse rurale africaine.Agrarian structures and agricultural development in Swaziland. Even before becoming, in 1902, a British protectorate, Swaziland had been a field of considerable European private appropriation. The colonial government was therefore faced with the problem of re-alloting the lands to the fast growing Swazi community undetrimentally to the European settlers. In 1968, the independent kingdom thus inherited a marked opposition in agrarian structures : a survey of the country reveals the intrication of traditional areas which suffer from land scarcity with modern areas whose production has commercial purposes. But the authorities have not undertaken an audacious transformation of the land-tenure : the greater part of the exports of the young state are due to private property, though collective property is of paramount importance for the cohesion of the Swazi group. Besides limited schemes for agricultural development, the policy is clearly marked by some efforts to introduce technological changes among African rural masses.
- Formes d'habitat montagnard en Afrique. L'habitat, expression d'un milieu de vie et d'un système de relations - Pierre Peillon p. 13 pages Comme beaucoup de phénomènes géographiques, on explique généralement les faits d'habitat par des causes naturelles et des causes humaines. Mais l'idée même d'un milieu naturel n'est-elle pas contredite par la compénétration totale des deux ordres et la manière dont chaque société interprète son espace ? C'est à la lueur du milieu de vie et du tissu de relations qui s'établissent que l'on peut comprendre un système d'habitat. Les exemples choisis se réfèrent à des zones physiques bien spécifiques et peu transformées par l'action humaine : les montagnes africaines ; au-delà de caractéristiques communes (densité, utilisation intense du sol, émigration) les oppositions que l'on peut observer dans les distributions de l'habitat, en particulier entre la Kabylie et le Rwanda, expriment une opposition radicale au niveau des systèmes politiques et des relations sociales.Forms of mountaineer dwelling places in Africa. The Dwelling Place as an Expression of Life Setting and of a System of Relationships.Like many geographical phenomena, the facts relating to a dwelling place are generally explained by natural causes and human causes. But isn't the very idea of a natural setting contradicted by the complete inter-penetration of the two orders and the manner in which each social group interprets its space ? It is in the light of a living setting and of the fabric of social relationships which are established in it that we can understand a dwelling place system. The examples chosen refer to highly specific physical zones which have been but little transformed by human action : the African mountains. Beyond the common characteristics (density, intense use of the soil, emigration) the differences that one observes in the distribution of the dwelling places, in particular the differences between Kabylie and Rwanda, express a radical difference that relates to the political systems and the social relationships
- Les genres de vie traditionnels au Burundi - Alain Cazenave-Piarrot p. 22 pages Pays très peuplé des hautes terres d'Afrique orientale, le Burundi vit essentiellement de l'agriculture traditionnelle. Les ruraux cultivent de véritables campagnes où l'habitat est un des plus dispersés du monde, et se subdivisent en deux grands groupes de paysans : les éleveurs d'ethnie tutsi et les agriculteurs hutu. Une organisation sociale extrêmement hiérarchisée régit les rapports entre les deux groupes. Les agriculteurs pratiquent une agriculture sèche. Mais l'intensification des cultures, la répartition des pluies et l'altitude permettent deux, voire trois récoltes par an, essentiellement de haricots qui constituent ici la base de l'alimentation. Les éleveurs poussent de grands troupeaux de bovins à longues cornes, surtout dans le sud du pays. Cet élevage, où les animaux sont menacés par tout le cortège des maladies tropicales, revêt des aspects sentimentaux qui marquent les modes de vie des Tutsi. Agriculteurs et éleveurs possèdent au Burundi des modes de vie fort typés.The Types of Traditional Ways of Life in Burundi. A heavily populated nation of the highlands of eastern Africa, Burundi subsists mainly upon traditional agriculture. The rural groups cultivate true countrysides where dwellings are among the most dispersed in the world and form two great subdivisions of peasants : the animal growers of the Tutsi tribe and the Hutu farmers. An extremely rigid hierarchical social order oversees the relationships between the two ethnic groups. The farmers engage in dry agriculture. But the intense degree to which the land is exploited, rain distribution and the altitude allow for two, even three harvests per year, mainly beans which constitute here the basic nourishment of the people. The animal growers raise large herds of long horn cattle, especially in the southern part of the country. This stock farming, where the animals are threatened with the whole train of tropical diseases, is clothed with sentimental aspects which mark the ways of Mfe of the Tutsi. In Burundi, farmers and animal growers possess highly typified ways of life.
- Un village du Deccan (Inde), Kedgaon - Denis Blamont p. 15 pages
Chroniques
Notes et comptes rendus
- Une richesse nationale africaine. Les phosphates du Togo - Philippe Roudié p. 6 pages
Bibliographie
Alimentation et nutrition en Océanie tropicale
- Jardin (Claude) et Crosnier (Jacques). — Un taro, un poisson, une papaye. 1975 - Guy Lasserre p. 1 page