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Revue | Les Cahiers d'Outre-Mer |
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Numéro | vol. 26, no 103, juillet-septembre 1973 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Etudes
- Situation actuelle de la culture bananière en Côte d'Ivoire - Dian Boni p. 25 pages La culture bananière en Côte d'Ivoire se développe dans les années 30 pour les besoins du marché français. Elle n'est pourtant encore dans la première partie des années 50, qu'un prolongement de la zone de production guinéenne. La progression des ventes enregistrée dans ces conditions à partir de 1955 apparaît remarquable. Justifiée par l'expansion du marché traditionnel dans les années de l'après-guerre, elle tire son origine la plus évidente de l'indépendance guinéenne, des difficultés internes du Cameroun et de la qualité des structures professionnelles et commerciales qui font de la COBAFRUIT et de l'OCP des modèles précieux pour l'ensemble de la production bananière de la zone franc. Malgré l'évolution récente des rapports avec l'ancienne métropole et le partage du marché que celle-ci met en place en 1962, la Côte d'Ivoire a pu maintenir en France ses positions commerciales et conserver les avantages d'un débouché garanti à des prix plus rémunérateurs que les cours internationaux établis par le libre jeu de l'offre et de la demande. Le développement de la culture bananière simultanément en milieu africain, la place relativement importante tenue par les exportations fruitières dans l'économie nationale, amènent le gouvernement ivoirien à des interventions de plus en plus précises à travers les années 60 pour soutenir la production fruitière et lui permettre de s'adapter aux exigences modernes du marché. Malgré d'intéressants efforts pour diversifier les ventes, l'économie bananière ivoirienne, devant les échecs en particulier du Marché commun en ce domaine, reste tributaire de la consommation française par l'effet des relations privilégiées qui l'unissent à l'ancienne métropole.The Present Situation of Banana Growing and Marketing in Ivory Coast Banana growing in Ivory Coast was developed during the 1930's for the needs of the French market. In the early 1950's, however, the stage it reached was no more than a prolongation of the Guinean production zone. Under these conditions, the growth in sales recorded since 1955 appears remarkable. Attained because of the expansion of the traditional market in the postwar years, its most striking factors of success are due to the Guinean indépendance, the internal difficulties of Cameroun and the quality of the professional and marketing organization who make of COBAFRUIT and OCP important models for the entire banana production region of the franc zone. In spite of the recent change in relations with the former parent state, Ivory Coast has been able to maintain in France its commercial position and preserve the advantages of an assured outlet, at more profitable prices than the international quotations which are established according to the free play of supply and demand. The development of African banana plantations since the war and the relatively important position held by fruit exporters in the national economy, brought the government of Ivory Coast to intervene more and more often during the 1960's to support fruit production and to enable the industry to adapt to the modern requirements of marketing. In spite of interesting efforts to diversify its sales, the Ivory Coast banana industry, in view particular of the failure of the Common Market on that point, remains tributary of French consumption by virtue of the privileged relations that link it to the former parent state.
- Un peuple noir aux confins du Tchad et du Soudan : les Beri aujourd'hui - Marie-José Tubiana, Joseph Tubiana p. 12 pages Le passé des Beri (Zaghawa et Bideyat) reste obscur, bien que l'existence des Zaghawa soit mentionnée dès le VIIIe siècle. Ce qui doit retenir l'attention sera plutôt la société beri, telle que nous la voyons vivre aujourd'hui et se transformer sous nos yeux. Dans un pays où les contraintes se lisent dans le paysage et se comprennent par le climat, les ressources exiguës du milieu naturel conditionnent étroitement la vie. L'économie des Beri apparaît avant tout comme une économie de consommateurs. Que l'activité soit la cueillette des plantes sauvages ou une agriculture sporadique, la chasse ou l'élevage, le principal effort est de collecte, non d'aménagement. La production artisanale est aux mains d'une caste méprisée : celle des forgerons. Les échanges commerciaux avec les voisins ou avec les centres urbains lointains apportent les compléments nécessaires. La société beri a été successivement modifiée par l'impact de l'Islam et de l'arabisation, suivi de celui de la colonisation européenne (anglaise et française). Elle s'efforce vigoureusement de s'adapter au monde actuel.A Black People on the Confines of the Chad and Sudan : the Beris Today The past of the Beris (Zaghawas and Bideyats) remains obscure even though the existence of the Zaghawas is mentioned as early as the Vlllth century. What should rather draw our attention is the Beri tribe such as we see it existing today and changing before our eyes. In a region where the difficulties of ekeing out an existence are apparent în both the landscape and the climate, the scant natural resources of the area play a dominant role as respects the way of life that people know. The economy of the Beris is above all a consumer economy. Whether the activities involved concern the picking of wild plants or sporadic farming, hunting or animal raising, the main effort is directed toward procurement, not augmentation and growth. Handicraft production is in the hands of a scorned caste, that of the blacksmiths. Commercial dealings with neighbours or with distant urban centers round out the necessary subsidiary activities. The Beri nation has submitted the influences of Islam and Arabization, followed by that of European colonization (English and French). It is making a vigorous attempt to adapt to the world of today.
- Les limites d'une étude de régionalisation au Sud Kanem - Christian Bouquet p. 17 pages La régionalisation, dans les pays en voie de développement, a donné lieu, au cours des dernières années, à un certain nombre de publications dont certaines proposaient des méthodes d'approche, et d'autres illustraient le succès d'une telle démarche. Le Sud-Kanem, ou littoral septentrional du lac Tchad, sert, dans le présent article, de terrain d'essai pour un certain nombre de critères généralement retenus jusqu'alors pour suivre les processus de régionalisation. A l'exception de la notion «d'espace maillé» proposée par G. Sautter, qui convient assez bien à l'analyse du milieu, la plupart des directions d'investigation envisagées (l'indifférenciation de l'espace, le découpage administratif, le passage de l'économie traditionnelle à l'économie moderne, les interventions commerciales) deviennent caduques dans le cas précis du Sud-Kanem. L'une des conclusions à retenir est que l'étude de la régionalisation ne peut être menée n'importe où, et que, même en cas de réussite, elle risque de conduire à imposer les règles de structuration de l'espace propres aux pays développés à des zones qui pourraient acquérir un mode d'organisation original et différent.The limits of regional study in Southern-Kanem (Chad) Regional study in the developing countries has been at the origin, these years, of a number of publications some of which suggested methods of approach and others illustrated the success of such a line of research. Southern-Kanem, or the northern shore of Lake Chad, is used, in this paper, as an experiment for a certain number of criteria usually called into play in the study of the regional process. Except for the notion of «espace maillé» suggested by G. Sautter, which is reasonably adapted to the analysis of the environment, most of the experimental directions used (the lack of differenciation of space, the administrative division, the shift from traditional to modern economy, the commercial interventions) prove fruitless in the particular study of Southern-Kanem. One of the conclusions that must be derived is that regional study cannot be conducted anywhere, and that, even if it succeeds, it runs the risk of leading to the imposition of the rule of structurating space, specific to developed countries, to areas that might have a different and original way of organization.
- La culture de la pomme de terre à Ouro Branco (Minas Gerais) : un exemple de spécialisation agricole - Yves Gervaise p. 35 pages Le choix d'Ouro Branco, municipe du centre minier du Minas Gérais, pour une étude rurale détaillée se justifie par la valeur d'exemple que ce cas présente pour illustrer certains aspects fondamentaux de l'agriculture de cette région. Comme beaucoup d'autres municipes du centre du Minas Gérais, Ouro Branco apparaît en effet comme un îlot d'agriculture commerciale spécialisée, ici de pommes de terre. Après avoir décrit les caractéristiques locales de cette culture, l'auteur s'est attaché à expliquer le mécanisme d'innovation qui a pu donner naissance à cet îlot d'agriculture spécialisée dans un ensemble sans vocation agricole marquée. La crise actuelle de cette économie locale est alors analysée surtout pour ce qu'elle témoigne du manque d'adaptation des paysans aux impératifs techniques et commerciaux. L'auteur constate que si cette paysannerie est incapable d'innover ou même de s'adapter, si cette spécialisation agricole est restée dans des limites spatiales étroites, c'est que la société rurale est restée étonnamment isolée et qu'il faut donc insister sur une ouverture qui passe nécessairement aussi par l'éducation.Potato Farming in Ouro Branco (Minas Gerais ) : An Example of Agricultural Specialization The choice of Ouro Branco, a large township in the mining center of Minas Gerais, for a detailed rural study is justified by the fact that this locality possesses many characteristics which make it a typical case as respects several fundamental aspects of the farming conducted in this region. Like many other towns of Minas Gerais, Ouro Branco has in fact the appearance of an isolated specialized commercial farming zone, here the farming of potatoes. After having described the local characteristics of this crop, the author has endeavored to explain what factors were responsible for giving birth to this specialized agricultural region, which has no pronounced farming vocation. The crisis which potato growing here is at present experiencing is then analysed, in particular as it reflects upon the lack of ability of peasants to adapt as regards technological and commercial problems. The author notes that if the peasantry here is incapable of innovating or even of adapting, if the specialized crop in question has remained confined to a relatively small region, it is because rural society has remained astonishingly backward and that as a consequence enlightenment is necessary, an enlightenment that can only come about if the peasants have a broader exposure to education.
- Situation actuelle de la culture bananière en Côte d'Ivoire - Dian Boni p. 25 pages
Chroniques
Notes et comptes rendus
- Un aspect mineur de la géographie australienne : la production bananière au Queensland, en Nouvelle-Galles du Sud et en Australie occidentale - Jean-Claude Maillard p. 9 pages
- Survivances du colonat européen dans la vallée du Niari (Congo) - Marie-Louise Villien-Rossi p. 10 pages
Bibliographie
La population du Katanga
L'expansion portugaise au Congo dans la deuxième moitié du XIXe siècle
- Latour da Veiga Pinto (Françoise). — Le Portugal et le Congo au XIXe siècle : étude d'histoire des relations internationales. 1972 - Christian Huetz de Lemps p. 2 pages
Un petit livre sur le Kenya
- Horrut (Ch.). — La République du Kenya. 1972 - Serge Lerat p. 1 page
Vulgarisation et progrès agricoles en Afrique