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Revue Les Cahiers d'Outre-Mer Mir@bel
Numéro vol. 25, no 99, juillet-septembre 1972
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Etudes

    • La migration maghrébine vers l'Europe - Gildas Simon, Daniel Noin p. 36 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cette étude est une mise au point synthétique sur l'émigration maghrébine vers l'Europe et, en particulier, sur son évolution récente. Au plan quantitatif, il y a eu un développement massif du mouvement au cours des années soixante. Au plan qualitatif, de nouveaux caractères apparaissent : le contrôle administratif des flux, l'amélioration du niveau professionnel et surtout l'essor d'une émigration familiale. Au plan géographique, des changements doivent également être notés. Dans les pays du Maghreb, c'est surtout l'importance croissante des migrants d'origine urbaine ; il y a désormais plusieurs types de régions de départ. Dans les pays de l'Europe continentale du Nord-Ouest, il y a aussi plusieurs types de lieux d'arrivée même si les grandes villes industrielles restent les principaux foyers d'attraction. L'étude aborde enfin les conséquences économiques et humaines de cette importante migration en la replaçant dans le cadre des relations entre pays développés et pays en voie de développement.
      The Maghrebian Migrations to Europe This study is a synthetic reevaluation of the Maghrebian emigration to Europe and, in particular, of the latest developments. As far as numbers are concerned, there was a tremendous increase during the 1960's. As respects qualitative factors, new characteristics appear : an administrative supervision of the flows, improvement in the professional categories, and especially the growth of family units which emigrate. Regarding geographical considerations, changes must also be noted. In the various countries of the Maghreb, it is especially the great growth of migrants from urban regions that must be underlined ; from now on there will be various different regions of migrant origin. In the northwestern countries of continental Europe, there are also many different localities which receive the migrants even if the large industrial centers remain the principal points of attraction. Finally, the study comments upon the economic and social consequences of this large migratory movement by placing it in the sphere of relations between developed countries and those nations undergoing development.
    • Les industries de Brazzaville - Pierre Sirven p. 30 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Grâce à sa position de capitale de l'ex-A.E.F., Brazzaville est relativement industrialisée par rapport aux villes des autres pays de l'ancienne fédération. A la fin de 1971, elle comptait 13 usines qui employaient plus de 30 ouvriers chacune (9 usines du secteur privé et 4 usines du secteur public). Toutes ces industries de transformation ont en commun le problème des débouchés dans un pays d'un million de personnes à faible pouvoir d'achat et la concurrence devient de plus en plus forte dans les pays voisins où s'installent des usines similaires. Les usines du secteur public doivent non seulement résoudre le problème des débouchés mais aussi ceux de la formation professionnelle, des investissements et de la gestion. Toutes les industries d'Etat sont en déficit ; la plus importante, SOTEXCO, qui emploie 1 241 Africains, a eu, en 1970, un déficit de 305000 000 de francs C.F.A. Au total, 2 455 Africains travaillent dans les 13 usines étudiées. 80 à 95 % de la main-d'œuvre africaine est née à l'extérieur de la capitale. Le recrutement dans le secteur public est souvent influencé par le tribalisme, cause de forts mouvements de main-d'œuvre. Les effets induits sont importants pour les usines du secteur privé (SI AT 1 645 735 600 francs C.F.A. en 1970) mais faibles pour les entreprises d'Etat (SOTEXCO 170 172 600 francs C.F.A. en 1970) qui ne versent pas de droit de douane et accusent un fort déficit. La croissance urbaine est favorisée par l'industrialisation de la ville : plus de 16 000 personnes vivent grâce aux salaires versés. Pour favoriser l'industrialisation, il est nécessaire d'une part de donner confiance aux investisseurs privés et, d'autre part, d'assainir la situation actuelle des entreprises du secteur public avant de songer à de nouvelles créations.
      The industries of Brazzaville Thanks to its position as capital of the former Franch Equatorial Africa, Brazzaville is relatively industrialized with respect to the cities of the other countries of the former federation. At the end of 1971, there were 13 factories that each employed more than 30 workers (9 factories in the private sector and 4 in the public sector ). All of these processing industries have in common the problem of viability, in a country of a million inhabitants of very limited purchasing power and, the competition between neighbouring countries with similar factories is steadily increasing. The factories in the public sector must not only resolve the problem of viability, but also those of acquiring professional personnel, investments, and financial administration. All the industries of the State show a deficit ; the most important SOTEXCO, which employs 1 241 Africans, had in 1970 a deficit of 305 000 000 francs C.F.A. Of the 2 455 Africans working in the 13 factories of the study, 80-95 % were born outside the capital. Recruitment by the industries in the public sector is often influenced by tribalism, which often necessitates the replacement of workers. Secondary effects are important for the factories in the private sector (SIAT 1 645 735 600 francs C.F.A. in 1970) but are not important for the enterprises of the State (SOTEXCO 170172600 francs C.F.A. in 1970) which do not pay duty on imported raw materials or taxes and show a substantial deficit. Urban growth is accentuated by industrialization as more than 16000 people are directly supported by the wages provided by the industries. To encourage industrialization it is necessary, on one hand, to instil confidence in the private investors and, on the other hand, to improve the present state of the public enterprises before thinking of new undertakings.
    • L'industrie marocaine de la conserve de poissons - Jean Domingo p. 31 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La conserve de poissons est devenue la troisième industrie exportatrice du Maroc grâce à trois facteurs principaux ; la richesse en sardines des côtes atlantiques de ce pays, les investissements français, les bénéfices réalisés grâce aux conditions privilégiées accordées par la France. Spatialement et économiquement très concentrée, cette activité souffre d'une spécialisation trop grande, qui a pour corollaires des rythmes saisonniers de production et donc d'emploi trop inégaux, une grande vulnérabilité de ses exportations, rendues indispensables par la faiblesse de la consommation intérieure. Devant les transformations actuelles du marché extérieur, une amélioration des structures de production s'impose, tandis que la mise en exploitation d'une flottille destinée à régulariser et à diversifier les apports risque, malgré les difficultés de mise en œuvre, de se trouver accélérée par le souci de protéger les stocks sardiniers locaux.
      Fish-canning industry in Morocco Fish-canning has become the third exporting industry off Morocco due to three main factors ; the good supply of sardines of the Atlantic coast of the country, French investment and the profit gained through privileged conditions offered by France. This activity, very concentrated both spatially and economically, suffers from too great a specialization, which has, as corollaries, seasonal production rhythmes and thus far too irregular employment rhythmes, and high vulnerability of its exports, which are all-important because of low national consumption. In view of present changes in the export market, an improvement in production structures is imperative, whilst the setting up of a fleet intended to regularize and to diversify the catches will probably, in spite of the difficulties of running it, be accelerated by the need to protect local sardine reserves.
    • La tempête tropicale "Dorothy" à la Martinique (20-21 août 1970) - Jean-Michel Sirivine p. 9 pages accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les 20 et 21 août 1970, la région de Fort-de-France et le Nord-Ouest de la Martinique ont été frappés par la tempête tropicale «Dorothy». Dans cette partie de la Martinique, le passage de la tempête a été marqué par des pluies exceptionnelles qui sont tombées en quelques heures provoquant des glissements de terrain et des inondations catastrophiques en particulier dans la ville basse de Fort-de-France. Normalement, compte tenu de la trajectoire de la tempête qui avait été détectée te 17 août, à 2 000 km à l'E.S.E. de la Martinique, la moitié S.E. de l'île aurait dû être touchée au lieu du N.O. L'auteur recherche l'origine de ce phénomène dans des modifications de la structure de la tempête qui entraînèrent une très grande ascension verticale des nuages et une dislocation de l'ensemble nuageux à l'approche de l'île — une partie de la tempête passant par le Canal de Sainte-Lucie, l'autre partie abordant l'île dans sa moitié Nord, épargnant ainsi le S.E. — dans la conjonction d'un phénomène météorologique et la présence de reliefs élevés qui expliquent l'abondance des pluies dans la moitié N.O. de la Martinique. L'inondation du centre de Fort-de-France est due à la topographie en cuvette de la ville et au déboisement des pentes où l'agglomération ne cesse de s'étendre .
      Martinique and the Tropical Storm «Dorothy» On August 20 and 21, 1970, the region of Fort de France and the northwest of Martinique was struck by the tropical storm «Dorothy». In this part of Martinique the passage of the storm was marked by exceptionally heavy rains which fell in a few hours, provoking catastrophic landslides and floods, in particular in the low-lying city of Fort de France. Normally, taking into consideration the trajectory of the tempest which was detected on August 17th at 2 000 km. to the E.S.E. of Martinique, the southeast portion of the island should have been struck instead of the northwest. The author seeks the origin of this phenomenon in the changes of the structure of the storm, which led to a very great vertical ascension of clouds and a dislocation of the cloud group upon approaching the island, one part of the tempest passing by the Sainte Lucie Canal, the other part hitting the island in the northern portion, thus sparing the southeast. The conjunction of a meteorological phenomenon and the presence of high mountains explains the abundance of rains in the northwest half of Martinique. The flooding of the center of Fort de France is due to the basin structure of the city and to the deforestation of the slopes, where the agglomeration does not cease to spread.
  • Chroniques