Contenu du sommaire : Le nouvel âge du travail
Revue | Administration |
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Numéro | no 281, avril 2024 |
Titre du numéro | Le nouvel âge du travail |
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Éditorial
- Chers amis lecteurs, chères amies lectrices, - Jean Godfroid p. 5
Dossier
- Préface - Catherine Vautrin p. 8
- Et si nous inventions ensemble le futur du travail ? - Muriel Pénicaud p. 9-12 L'ampleur et la vitesse du bouleversement à venir sont inédites dans l'histoire humaine. Quatre lames de fond vont profondément modifier le monde du travail dans les années à venir : l'intelligence artificielle, la transition écologique, l'évolution démographique et le changement du rapport au travail. Un milliard de jobs vont être créés, détruits ou transformés à l'échelle de la planète d'ici dix ans. Dans nos économies développées, cela représente 50 à 80 % des emplois. Le bilan quantitatif sera probablement positif, mais la vitesse et l'ampleur de la transformation à mener sont redoutables. Ce défi nous attend tous, gouvernants, entreprises, syndicats, administrations, associations, médias et société civile : enjamber ensemble le mouvement pour le transformer en progrès économique, social et écologique, ou bien se laisser emporter par un tsunami qui génèrerait chaos et drames sociaux. Nous tous, après d'autres, avant les générations à venir, portons la responsabilité de dessiner le futur du travail. Alors, engageons-nous !
- Repenser le travail en s'appuyant sur le dialogue social - Pierre Ramain p. 13-15 Les transitions numérique et climatiques, ainsi que les évènements récents (crise sanitaire, débat sur les retraites, Assises du Travail…) ont replacé la question du travail au coeur du débat public et mis en perspective les évolutions à l'œuvre dans le rapport des actifs avec leur travail. Le nombre d'accords annuellement conclus témoignent du dynamisme du dialogue social, notamment au niveau de l'entreprise. Des marges de progrès demeurent encore et il est donc nécessaire d'accompagner et d'outiller les acteurs du dialogue social, particulièrement les TPE et les PME, afin de se saisir de la plénitude des moyens à leur disposition pour répondre aux adaptations nécessaires, notamment en matière d'organisation du travail.
- Les trois temps de l'organisation du travail - Michel Lallement p. 16-17 Voici un peu plus de cent ans que, à l'occasion de la Grande Guerre en particulier, la rationalisation de l'organisation du travail a chamboulé l'ordre productif qui prévalait au XIXe siècle. Au rythme des évolutions socio-économiques et des révolutions technologiques, le paysage n'a cessé depuis lors de se recomposer. Trois modèles d'organisation des tâches se sont succédé mais sans que le nouveau n'efface jamais totalement l'ancien ni que le travail ne cesse d'occuper une place de choix dans l'échelle des valeurs des Françaises et des Français.
- L'autorité dans le management : Interview de Julia de FUNES, philosophe, essayiste - Julia de Funès p. 18
- Mutations du travail et féminisation des emplois préfectoraux - Fabienne Balussou p. 19-20 La féminisation des emplois préfectoraux suit aujourd'hui la trajectoire mise à jour par la loi du 18 juin 2023, qui fixe aux ministères des objectifs d'équilibre entre les sexes dans les nominations et dans les stocks d'emplois. Ainsi, la direction du management de l'administration territoriale et de l'encadrement supérieur est pleinement engagée dans la déclinaison de ces objectifs, orientant les collègues dans leurs parcours professionnels et leurs démarches de formation, et accompagnant de manière pragmatique les autorités préfectorales au quotidien pour réduire les contraintes induites par les sujétions propres à ces fonctions.
- Jeunesse et accès à l'emploi - Nadège Baptista p. 21-23 Délimités en fonction du niveau de vie de leurs habitants, les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) regroupent une population plus jeune que la moyenne. Ce constat justifie que l'on y concentre des moyens dédiés à l'accompagnement scolaire et à l'insertion professionnelle. On retient de la jeunesse une définition extensive, s'agissant de la classe d'âge allant jusqu'à 25 ans. Celle-ci est vouée à connaître une transition rapide, de l'école vers l'emploi. L'arbre des possibles se déploie encore, à peine élagué par les réalités de la vie. Cette première projection dans l'univers professionnel justifie que l'on s'y attarde. De quelle façon est-elle anticipée (1) ? De quelle façon cette transition est-elle vécue (2) ? Lorsque le seuil de l'emploi est franchi, qu'attend-on du milieu professionnel que l'on découvre (3) ? A travers ces trois étapes, retraçant le cheminement des études à l'emploi, la présente contribution explore le lien qu'entretient la jeunesse, en particulier celle issue des QPV, au travail. Les situations qu'elle évoque, ne sauraient bien entendu être généralisées ; elles ne sont que des exemples choisis d'une réalité hétérogène.
- Les Chinois et le rapport au travail : de l'engagement total à l'amertume - Sandrine Zerbib p. 24-26 Sous l'influence de la pensée confucéenne, puis de l'éthique communiste, le travail a toujours été une vertu cardinale de la Chine. Après les grandes réformes économiques qui ont tué la notion d'emploi à vie, les Chinois se sont massivement investis dans le travail, notamment au travers de la semaine « 996 ». Mais, comme dans d'autres pays occidentaux, cette relation au travail se transforme sous l'effet du désintérêt croissant des jeunes Chinois pour de tels sacrifices. L'appel de Xi Jinping, qui leur enjoint de « se retrousser les manches », sera-t-il entendu ?
- Le temps de travail en Allemagne – l'enjeu actuel des syndicats - Brigitte Lestrade p. 27-28 En Allemagne, les personnes qui occupent aujourd'hui un emploi à temps plein doivent s'attendre à travailler entre 37,5 et 40 heures par semaine au maximum. Le dispositif actuel, la loi sur le temps de travail (Arbeitszeitgesetz), qui s'appuie sur la règlementation européenne, est entrée en vigueur le 1er juillet 1994. Elle s'applique à tous les modèles d'organisation du temps de travail modernes, y compris les temps de déplacements. Si la répartition du temps de travail hebdomadaire ou mensuel n'est pas règlementée par la loi, un contrat ou un accord, elle est soumise au droit d'instruction de l'employeur en vertu du paragraphe 106 du Code du travail (Gewerbeordnung, GewO). L'importance croissante des horaires de travail flexibles, nouveau champ de bataille des syndicats, montre que la transformation de la règlementation du temps de travail n'est pas terminée. Les modèles d'horaires flexibles et de temps partiel, ainsi que la présence non obligatoire sur le lieu de travail dans certains secteurs professionnels, répondent à de nouvelles circonstances, voire exigences, sociales.
- Une crise du travail française - Dominique Méda p. 29-30 Alors que l'espace public est rempli de rumeurs stigmatisant la préférence française pour le loisir, pointant du doigt une « épidémie de flemme » et la perte du sens de l'effort, cet article s'intéresse à la dégradation des conditions de travail, particulièrement intense en France, qui continue malheureusement de faire l'objet d'un véritable déni.
- Vive la retraite, une spécificité française - Philippe d'Iribarne p. 31-32 Alors que la France se distingue déjà, en Europe, par un âge légal de départ en retraite exceptionnellement bas, elle se singularise aussi par l'intensité des résistances que suscite le relèvement de cet âge. Les facteurs couramment mis en avant pour justifier ces résistances, la pénibilité du travail, l'usure des corps, ne sont pas propres à la France. Pour comprendre cette singularité, il faut prendre en compte l'écart qui s'est creusé entre la vision française d'un travail d'homme libre, impliquant l'autonomie de l'homme de métier, et la réalité du travail. La situation est autre là où, comme en Allemagne, on trouve une vision bien différente d'un travail d'homme libre.
- Le travail en questions - Cécile Gondard-Lalanne, Élisabeth Tomé-Gertheinrichs p. 33-34 Dans une résolution, adoptée à l'unanimité le 27 juin 2023, le CESE pose le cadre d'une réflexion nouvelle à mener sur le travail aujourd'hui. Cette résolution met en avant quatre axes qui structurent et parfois conditionnent le travail : développer de nouvelles organisations du travail en repensant le rapport au travail ; engager la mutation des métiers vers une transition juste ; dynamiser la démocratie au travail ; lutter contre toutes formes d'inégalités, de discriminations et de précarité.
- Quel impact de la hausse de l'alternance depuis 2019 sur la productivité moyenne du travail ? - Fanny Labau, Adrien Lagouge p. 35-36 Au troisième trimestre 2022, la productivité du travail par tête des branches marchandes nonagricoles se situe 6,4 % en deçà de sa tendance prévalant avant la crise sanitaire liée au Covid-19. Parmi les différents facteurs susceptibles d'expliquer cet écart, le développement de l'alternance y contribuerait à hauteur d'un cinquième, soit 1,3 point.
- Droit à la paresse - Sandrine Rousseau p. 37-39 Le « droit à la paresse » versus le « devoir de travailler ». Derrière ces mots, deux visions radicalement différentes de la société. D'un côté, un rapport au temps comme un outil de qualité du travail réalisé, du lien, des temps de la vie permettant la préservation de la santé physique, psychique et de la planète, et de l'autre une société du toujours plus, de l'accélération, du profit et pour laquelle la planète et les personnes sont des ressources à disposition d'un système économique qui poursuit un objectif propre. Les deux ne sont pas conciliables et dessinent des futurs opposés. Est-il encore possible aujourd'hui de poursuivre et accélérer le modèle productiviste ou sommesnous au moment de la bifurcation ? Telle est la question que pose le droit à la paresse. Derrière l'expression, volontairement provocatrice, il s'agit d'une interrogation sur la place du travail et de ce qui crée les conditions de la qualité plutôt que de la quantité. Ralentissons.
- La quête de sens au travail, dans les entreprises et administrations - Jean-Baptiste Barfety p. 40-42 Le paysage actuel du travail en mutation suppose l'exploration de la quête de sens au travail. La « Grande Démission » et la supposée « épidémie de flemme » révèlent une aspiration à l'équilibre et à la recherche de sens, plutôt qu'un rejet du travail. L'article examine les facteurs influençant cette évolution, notamment la dégradation des conditions de travail et la demande croissante de travail ayant un impact positif sur la société. Il souligne l'importance de repenser la finalité et la culture organisationnelle pour répondre aux nouvelles attentes des travailleurs, notamment dans le service public, où le sens au travail est une exigence vivement ressentie.
- L'inspection du travail au cœur de l'évolution du rapport au travail - Imed Bentaleb p. 43-45 Le monde du travail connaît des mutations profondes induites par les aspirations sociétales, la révolution numérique, de nouveaux modes d'organisation et de participation du salarié à la vie de l'entreprise transformant profondément le rapport au travail. Au coeur de ses relations de travail, l'inspection, dépositaire d'un certain ordre public social, cherche à adapter sa réponse et son mode d'action aux enjeux et défis que posent ces mutations.
- Les défis technologiques et organisationnels de l'emploi des seniors - Hippolyte d'Albis p. 46-48 Fin 2023, le taux d'emploi des 55-64 ans approchait les 59 % en France contre 75 % en Allemagne et près de 78 % en Suède. Pour concrétiser les bénéfices des réformes des retraites, il est nécessaire de relever le défi de l'accroissement de la part des seniors en emploi. Deux pistes doivent être privilégiées : l'adaptation aux changements technologiques par la formation tout au long de la vie et la prise en compte des demandes spécifiques des seniors quant à l'organisation de leur environnement de travail.
- Transformation du travail : le début d'un long chemin - Benoit Serre p. 49-51 Les différentes crises que nous traversons depuis quelques années touchent les individus comme la société dans son ensemble. Le monde du travail est évidemment concerné. Confronté à de nouvelles aspirations des individus, à une accélération des transformations technologiques via l'IA générative, les organisations s'interrogent. Elles mesurent que la période qui s'ouvre va bouleverser le travail dans son management, son évaluation, sa place chez l'individu et bien entendu son organisation elle-même. Le modèle classique de fonctionnement des entreprises, relativement stable depuis plus d'un siècle, connaît un bouleversement inédit qui engage à de multiples transformations pour répondre durablement à une polycrise.
- Le bon dosage entre horizontalité et verticalité, principe actif de la qualité du management - Laurent Cappelletti p. 52-54 L'amélioration significative de l'attractivité du travail, de la satisfaction sociale et de la productivité au travail est possible au travers d'un mode de management de proximité s'appuyant sur une méthode de mesure de type coûts-performances cachés, fondé sur un dosage adapté de verticalité et d'horizontalité et rompant avec le modèle anachronique de type taylorien qui affecte les six leviers de la qualité du management : les conditions de travail tant physiques que psychologiques, l'organisation du travail, la communication-coordination-concertation et le sens au travail, la gestion du temps, la formation et l'évolution professionnelles, les valeurs et la mise en œuvre stratégique, notamment en matière de rémunérations.
- De nouvelles organisations du travail et une évolution des modes de management ? - Pascal Ughetto p. 55-57 Entreprises et administrations ont vu renaître un intérêt pour une réflexion sur l'organisation du travail et les modes de fonctionnement. Elles sont à la recherche, depuis dix à quinze ans, de modalités de relâchement du contrôle et d'une reconnaissance plus grande de la confiance et de l'autonomie. Il s'agit ici de rendre compte de ce mouvement dans sa dimension historique, vis-à-vis de la phase précédente, peu portée à mettre en débat une organisation privilégiant de fait les standards et le contrôle, mais aussi à l'aune du retour régulier d'expérimentations d'organisations alternatives aux hiérarchies classiques.
- Face aux défis collectifs que nous devons relever, l'encadrement attend d'être entendu - Agathe Le Berder p. 58-60 Quatre ans après la crise sanitaire dont nous subissons encore les conséquences humaines et économiques, ni le gouvernement ni le patronat n'ont tiré les enseignements de cette épreuve collective exceptionnelle. Pour l'Ugict-CGT, la priorité est d'écouter les salarié·es et de leur redonner la main.
- Inventons le travail d'aujourd'hui - Marylise Léon p. 61-63 Trop souvent caché derrière les chiffres de l'emploi ou du chômage, le travail mérite d'être pensé en tant que tel. Deux grands évènements ont contribué à lever le voile posé sur ce sujet : la crise Covid qui a révélé ces travailleurs et travailleuses « essentiels » et pourtant sous-considérés, crise sanitaire qui a également soulevé beaucoup d'interrogations sur le sens et sur notre rapport au travail. Puis, dans ce prolongement, se sont tenues les extraordinaires mobilisations retraites, qui ont été l'expression d'attentes fortes en termes de conditions de travail et de dignité au travail. Ne laissons pas retomber ce sujet dans l'oubli, c'est le quotidien de dizaine de millions de Français dont il s'agit. Partons de leurs aspirations, de leurs difficultés et de leurs propositions pour construire le travail d'aujourd'hui. C'est un enjeu de démocratie.
- Le nouvel âge du travail dans l'agriculture : entre modernité et interrogations existentielles Interview de Nicolas RUSCH, agriculteur - Nicolas Rusch p. 64-66
- L'impact de la technologie sur l'évolution des métiers - Vincent Lebunetel p. 67-69 Cet article explore l'impact de la technologie sur le monde du travail. En mettant l'accent sur la nécessité de s'adapter à cette nouvelle ère, il met en lumière les opportunités d'amélioration des conditions de travail, d'augmentation de la productivité et d'optimisation du temps. Il souligne l'importance de la formation continue et de la réinvention personnelle et collective pour rester pertinent dans un paysage professionnel en mutation rapide. L'article aborde également les défis sociaux et éthiques posés par ces technologies, tels que le risque de marginalisation et les questions de souveraineté technologique et de protection des données. Finalement, il appelle à une approche proactive pour façonner un avenir du travail équitable, inclusif et prospère, en embrassant l'innovation comme un catalyseur de développement professionnel et social.
- Pourquoi l'IA générative va révolutionner le rapport au travail ? - Florian Douetteau p. 70-72 Les nouveaux outils d'intelligence artificielle générative vont modifier profondément le rapport au travail chez les « cols blancs ». Il se pourrait que l'on observe dans les années qui viennent une « nouvelle alliance » entre l'homme et l'IA, non seulement pour traiter les tâches répétitives mais aussi et surtout pour apporter aux décideurs humains les éléments d'analyse, de prévision, voire de création qui les rendront plus compétents.
- Santé au travail : prévention débordée, management interpellé - Arnaud Mias p. 73-74 L'action en santé au travail peut de plus en plus difficilement être conçue comme un champ d'action spécialisé, indépendant de l'action managériale ordinaire. Les limites et les débordements des politiques de prévention actuelles invitent à réinventer les pratiques de dialogue au plus près du travail réel pour développer les ressources nécessaires à la réalisation d'un travail facteur de santé.
- Travailler autrement dans l'administration publique : La route vers de nouvelles pratiques managériales - Benjamin Mathieu p. 75-77 La direction des services numériques (DSN) du Département des Alpes-Maritimes travaille depuis quelques années à l'applicabilité du Management 3.0. Inspiré d'auteurs comme Jürgen Appelo, le Management 3.0 positionnant l'humain est au coeur de la réussite. La lecture de cet article aide à comprendre pour-quoi il convient de travailler autrement, en quoi cela consiste, comment peut-on l'appliquer dans nos organisations publiques et à quels résultats peut-on prétendre.
- Le travail et l'école : une interactivité aux multiples sujets - Christophe Mauny p. 78-80 Le lien entre le travail et l'école semble de prime abord évident, tant le premier constitue une condition pour le second. On va à l'école pour travailler. Mais lorsqu'on y regarde de plus près, force est de constater une relation aux diverses complexités. L'article traite de quelques linéaments de cette relation, au sein de laquelle se joue le processus de construction des identités. Le travail est aussi bien un sujet, dès lors que l'on aborde les conditions de travail, qu'un objet lorsqu'il s'agit d'appréhender l'articulation entre les démarches d'enseignement et d'apprentissage. Il est enfin un levier, car sans lui pas de transformations possibles au bénéfice du développement personnel des jeunes comme des adultes.
- Les jeunes et le travail : les enseignements du Baromètre DJEPVA sur la jeunesse 2023 : Interview d'Amélie CHARRUAULT, chargée d'études et de recherche à l'institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (INJEP), Mission études et recherches - Amélie Charruault p. 81-83 L'INJEP en partenariat avec le CREDOC a publié une étude sur le rapport des jeunes au travail, en s'appuyant sur le Baromètre DJEPVA sur la jeunesse réalisé, en 2023, auprès d'environ 5 500 personnes âgées de 15 ans et plus résidant en France. Nous avons ainsi choisi d'interroger l'une des chargées d'études et de recherche qui a collaboré à ce travail. Cet article, structuré autour de quatre questions, soutient que les jeunes ont globalement un rapport au travail et à l'emploi qui n'est pas très différent de celui des plus âgés. Les écarts entre générations, bien réels sur certains points, n'effacent pas ceux observés à partir d'autres caractéristiques sociodémographiques des personnes enquêtées (genre, situation d'emploi, catégorie socioprofessionnelle…).
- Répondre à la quête de sens au travail - Erwan Le Mene p. 84-85 Le rapport au travail a beaucoup évolué ces dernières années, significativement depuis la pandémie de Covid, la prise de conscience planétaire qu'elle a induite et la modification profonde des conditions du travail salarié. Aux États-Unis, cela s'est traduit par un mouvement de grande démission, qui a été moindre en Europe. N'en demeure pas moins une puissante attente de la part des salariés occidentaux pour un travail qui ait du sens. Mais qu'est-ce qu'un travail qui a du sens ? Alors que le dérèglement climatique est l'une des plus lourdes menaces qui pèse sur notre monde, les entreprises qui affichent clairement leurs objectifs environnementaux voient affluer des candidats en quête de sens.
- Faire cohabiter des travailleurs indépendants et des salariés, un défi pour le management - Laurent Grandguillaume p. 86-87 À l'heure où les organisations publiques et privées doivent réaliser de nouvelles transformations numériques, il est souvent nécessaire de faire appel à des ressources externes spécialisées à travers notamment les travailleurs indépendants. Si ces derniers interviennent en complémentarité avec les salariés internes aux organisations, il devient important pour les managers de maîtriser l'écosystème dans lequel évoluent ces indépendants, leurs besoins. Ils doivent aussi avoir la capacité de mener des projets qui mobilisent différents statuts et postures pour réussir ces transformations.
- Anticiper le travail de demain pour améliorer les conditions de travail d'aujourd'hui - Caroline Gadou p. 88-90 Établissement public administratif, sous tutelle du ministère du Travail, l'Anact a vocation à améliorer les conditions de travail en agissant notamment sur l'organisation du travail et les relations professionnelles. Administrée par des représentants de l'État, des représentants des salariés et des employeurs, elle s'appuie sur un réseau de seize agences régionales pour déployer des projets d'amélioration des conditions de travail au plus près des besoins locaux. L'établissement propose notamment aux acteurs des TPE-PME et aux organismes qui les accompagnent des méthodes et outils pour concilier durablement qualité de vie au travail, qualité de service et performance. En lien avec le sujet de cet article, l'Anact soutient l'initiative Positive Future « Le travail en 2050 », un concours de récits sur les futurs du travail. Elle organisera également la Semaine pour la qualité de vie et des conditions de travail sur le thème du travail de demain du 17 au 21 juin 2024.