Contenu du sommaire : Meilleures communications du 35e Congrès de l'AGRH

Revue @GRH Mir@bel
Numéro no 52, 2024/3
Titre du numéro Meilleures communications du 35e Congrès de l'AGRH
Texte intégral en ligne Accès réservé
  • Présentation de la revue - Delphine Lacaze, Patrice Terramorsi p. 3-4 accès libre
  • Introduction : Le 35e Congrès de l'AGRH – Entre fragmentation et hybridation des mondes du travail : quelle(s) GRH demain ? - Bruno Cohanier p. 7-9 accès réservé
  • Éditorial : La vitalité de la recherche francophone en gestion des ressources humaines à l'honneur - Delphine Lacaze, Patrice Terramorsi p. 11-12 accès réservé
  • Façonner la GRH algorithmique avec l'IA : la fonction RH face aux tensions paradoxales dans les nouvelles façons de travailler - Rayane Elidrissi p. 13-41 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    L'objectif de cette recherche est d'explorer la manière dont l'intelligence artificielle (IA) transforme les activités de Gestion des Ressources Humaines (GRH) et, comprendre les tensions paradoxales créées au sein de la fonction RH. L'IA dans les RH n'en est qu'à ses débuts et influence la façon dont les acteurs RH sont amenés à travailler aujourd'hui. En utilisant la théorie des paradoxes, nous visons à analyser les défis et les opportunités présentés par la GRH algorithmique dans les nouvelles façons de travailler. Une étude qualitative exploratoire a été menée, impliquant des entretiens avec des responsables RH et des éditeurs de solutions d'IA pour les RH. En utilisant la méthode Gioia, nous avons mis en évidence d'une part le pouvoir d'agir de l'IA et ses incidences sur la GRH et d'autre part les réponses positives et négatives aux tensions provoquées par l'introduction de l'IA. Les résultats révèlent une adoption progressive de la GRH algorithmique parmi les responsables RH, malgré l'existence de tensions paradoxales liées à une conscience algorithmique disparate. Ces tensions reflètent les défis internes et externes auxquels la fonction RH est confrontée dans les nouvelles façons de travailler induites par l'IA. Cette recherche met en lumière la nécessité pour les responsables RH d'adopter de nouvelles stratégies de management et de développer des conditions favorables pour de nouvelles manières de travailler. La compréhension des tensions paradoxales et la capacité à les gérer sont cruciales pour tirer pleinement parti des avantages de la GRH algorithmique qui s'impose progressivement. Par conséquent, les praticiens et les chercheurs doivent considérer l'IA comme un soutien précieux, voire un pilote pour un nouveau modèle pour les activités RH.
    The aim of this research is to explore how artificial intelligence (AI) is transforming human resource management (HRM) activities and to understand the paradoxical tensions created within HR functions. AI in HR is still in its early stages and is already influencing the way HR professionals work today. Using paradox theory, we aim to analyze the challenges and opportunities presented by algorithmic HRM in new ways of working. An exploratory qualitative study was conducted, involving interviews with HR managers and AI solution providers for HR departments. Using the Gioia method, we first highlighted AI's scope for action and its influence on HRM outcomes, before examining the positive and negative responses to the tensions caused by the introduction of AI. The results reveal a gradual adoption of algorithmic HRM among HR managers, despite the existence of paradoxical tensions linked to varying degrees of knowledge of the algorithms used. These tensions reflect the internal and external challenges facing the HR function in the new ways of working brought about by AI. This research highlights the need for HR managers to adopt new management strategies and develop favorable conditions for new ways of working. Understanding paradoxical tensions and the ability to manage them are crucial to reaping the full benefits of algorithmic HRM, which is gradually becoming the norm. Practitioners and researchers should therefore consider AI as a valuable support tool, if not the driving force of a new model for HR activities.
  • Le management face à l'organisation du travail hybride : quelles tensions de rôle et quelles pratiques managériales associées ? - Alice Monnier, Clara Laborie p. 43-72 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Objectif de la recherche : L'objectif de cette contribution est d'étudier comment la pratique du télétravail est susceptible de provoquer un ensemble de tensions chez les managers, du fait de la centralité de leur fonction dans la mise en œuvre et la réussite du travail hybride. Ces éléments font écho aux travaux sur les tensions de rôle et les stratégies d'ajustement, qui semblent composer un cadre pertinent pour analyser les problématiques actuelles du management en situation de télétravail. Pour répondre à cet objectif, nous avons également analysé les pratiques managériales élaborées pour faire face aux tensions ; le tout, en comparant la perception des équipes de travail, des managers de proximité et des managers stratégiques d'une organisation hybride. Méthodologie : Nous nous sommes appuyés sur une enquête qualitative exploratoire menée entre janvier et juin 2022, dans le cadre d'une étude sur les conditions de télétravail post-crise auprès des salariés d'une branche de la Sécurité sociale française. L'approche phronétique itérative a été mobilisée pour analyser les données. Résultats : Les résultats mettent en évidence quatre effets du télétravail : multiplicatif, additif, réductif et neutre. Parmi les tensions négatives qui découlent de ces effets (multiplicatif et additif), les managers parviennent seulement à limiter une partie des tensions additives d'ordre collectif, mais ne semblent pas en mesure de limiter les autres tensions additives ni les tensions multiplicatives. De plus, les pratiques managériales proposées tendent principalement à limiter le télétravail ou à résoudre les difficultés rencontrées lors des journées de travail sur site. Implications pratiques : Dans ce contexte, nous formulons un ensemble de préconisations managériales visant à limiter les tensions restées en souffrance.
    Research goal: The aim of this contribution is to study how teleworking can give rise to a number of tensions among managers, because of their central role in the implementation and success of hybrid working. These elements echo research on role tensions and adjustment strategies, which seem to provide a relevant framework for analyzing current management issues in teleworking situations. To meet our research objective, we set out to analyze the managerial practices developed to cope with these tensions, by comparing the perceptions of work teams, front-line managers, and strategic managers in a hybrid organization. Methodology: We used an exploratory qualitative survey conducted between January and June 2022, as part of a study of post-COVID teleworking conditions among employees of a branch of the French social security system. The phronetic iterative approach was applied to analyze the data. Results: The results highlight four effects of remote working, which are multiplicative, additive, reductive, and neutral in nature. Among the negative tensions resulting from these effects (multiplicative and additive ones), managers only succeed in limiting part of the additive tensions of a collective nature, but do not seem to be able to limit the other additive tensions, nor the multiplicative tensions. Moreover, the managerial practices proposed mainly tend to limit the use of remote work or to resolve the difficulties experienced during on-site working days. Practical contributions: In this context, we formulate a set of managerial guidelines aimed at limiting the tensions that remain unresolved.
  • Paradoxes d'une communauté de pratique face au défi de l'inclusion des décrocheurs scolaires : Le cas des compagnons du devoir et du tour de France - Lauryane Tassigny p. 73-100 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Le défi de l'inclusion des décrocheurs scolaires ne se limite pas à la société, il s'invite jusque dans les organisations, signifiant parfois pour elles, un projet à construire. Cet article propose de s'intéresser aux leviers permettant de promouvoir leur inclusion au sein des organisations. Alors que l'inclusion peut être perçue comme paradoxale (Ferdman, 2017) relativement aux deux besoins d'unicité et d'appartenance qu'elle adresse, et que les actions du groupe face à l'inclusion restent peu considérées, nous cherchons à comprendre comment les communautés de pratique contribuent-elles à l'inclusion organisationnelle des décrocheurs scolaires ? Nous sélectionnons, en tant que cadre d'analyse, l'approche par les paradoxes (Smith et Lewis, 2011) et cherchons, ainsi, à comprendre les forces opposées auxquelles une communauté de pratique (COP) « groupe de personnes qui partagent une préoccupation […] approfondissent leurs connaissances et leur expertise dans ce domaine en interagissant de manière régulière » (Wenger et al., 2002, p.4) doit faire face afin d'atteindre l'objectif d'inclusion des décrocheurs scolaires au sein d'une organisation. Le concept de communauté de pratique nous semble particulièrement pertinent pour étudier cette inclusion, car il offre un cadre d'apprentissage collaboratif au sein duquel le partage des connaissances et des expériences est facilité, les interactions pouvant mener à la cocréation de nouvelles pratiques. Notre étude se déroule au sein d'un organisme de formation professionnelle, les Compagnons du Devoir et se concentre sur l'étude de l'expérimentation du « projet 100 % inclusion » confiée à une COP « pilotée » (Cohendet et al., 2010) en son sein. Nous mobilisons une méthodologie longitudinale qualitative composée d'entretiens semi-directifs et d'observations. Nos résultats conduisent à identifier sept paradoxes d'inclusion auxquels la COP est confrontée et cinq stratégies de gestion de ces paradoxes. L'originalité de ce travail réside dans le choix du niveau d'analyse des COP pour l'étude de l'inclusion ainsi que d'un point de vue managérial, dans l'identification de différentes pratiques, permettant de mieux répondre au défi complexe de l'inclusion organisationnelle de publics particuliers.
    The challenge of integrating school dropouts into the workforce is not just a societal one; it is also tackled at the organizational level, sometimes requiring organizations to build a project from the ground up. This article looks at the ways in which social inclusion can be promoted within these settings. While inclusion can be perceived as paradoxical (Ferdman 2017) in terms of the two needs it addresses – uniqueness and belonging — and while collective efforts to tackle inclusion remain little explored, we seek to understand how communities of practice contribute to the organizational integration of school dropouts. To serve as our analytical framework, we have chosen the paradox approach (Smith and Lewis 2011) and thus seek to understand the opposing forces that a community of practice (COP)—a group of people “who share a concern or a passion for something they do and learn how to do it better as they interact regularly.” (Wenger et al. 2015) must face in order to achieve the objective of integrating school dropouts into organizations. The concept of a community of practice seems to us to be particularly relevant to the study of this inclusion because it offers a collaborative learning framework within which the sharing of knowledge and experience is facilitated, and where interactions can lead to the co-creation of new practices. Our study takes place within a French vocational training organization, the Compagnons du Devoir, and focuses on the trial of the “100% inclusion project” entrusted to a “piloted” COP (Cohendet et al. 2010) within the organization. We use a qualitative longitudinal methodology consisting of semi-structured interviews and observations. Our findings led us to identify seven inclusion paradoxes facing the COP and five strategies for managing these paradoxes. The originality of this work lies in the choice of the COP level of analysis for the study of inclusion and, from a managerial point of view, in the identification of different practices, making it possible to better meet the complex challenge of organizational integration of specific groups.
  • The impact of negative body image on turnover intention: the mediating and amplifying role of perceived discrimination - Kévin Sevag Kertechian, Hadi El Farr p. 101-119 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Cette étude explore l'impact de l'image corporelle négative sur les intentions de départ des employés, en reliant diverses disciplines académiques et en examinant le rôle de la discrimination perçue. Une analyse quantitative des données recueillies auprès de 860 employés à temps plein aux États-Unis, issus de divers secteurs, révèle que l'image corporelle négative influence significativement les intentions de départ, tant directement, à travers les auto-perceptions des employés, qu'indirectement, via la discrimination perçue. Les résultats montrent que les employés ayant une image corporelle négative sont plus susceptibles de percevoir une discrimination, ce qui augmente leur désir de quitter leur emploi. Les limites de cette étude incluent une focalisation sur les travailleurs à temps plein aux États-Unis, qui pourrait ne pas représenter adéquatement les employés à temps partiel ou internationaux, ainsi qu'une dépendance aux données auto-déclarées. Notre recherche souligne l'importance de promouvoir une image corporelle positive au travail pour améliorer le bien-être des employés et réduire les intentions de départ. Elle offre des recommandations pratiques pour créer des environnements de travail favorables, prenant en compte les effets de l'image corporelle et de la discrimination perçue.
    This study explores the impact of negative body image on employee turnover intentions, integrating perspectives from various academic disciplines and examining the role of perceived discrimination. Data were collected from 860 full-time U.S. employees across different industries and analyzed using quantitative methods. The findings reveal that negative body image significantly influences turnover intentions both directly, through employees' self-perceptions, and indirectly, via perceived workplace discrimination. Employees with negative body image feelings are therefore more likely to perceive discrimination, which, in turn increases the likelihood of them leaving their job. Limitations include a focus on full-time U.S. workers, which may not reflect part-time or international employees, and a reliance on self-reported data. The research highlights the importance of encouraging positive body image in the workplace to improve employee well-being and reduce turnover. The study offers practical recommendations for organizations, HR professionals, and policymakers to create supportive environments that address the effects of body image and discrimination, contributing new insights into micro-level management outcomes.