Contenu du sommaire : La transition écologique

Revue Administration Mir@bel
Numéro no 282, juin-juillet 2024
Titre du numéro La transition écologique
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  • Éditorial - Jean Godfroid, Éric Sacher p. 5 accès libre
  • Le réchauffement climatique : enjeu crucial du XXIe siècle - Frédéric Durand p. 6-9 accès réservé avec résumé
    Le réchauffement climatique lié aux émissions de gaz à effet de serre des sociétés techno-industrielles est de plus en plus abordé par les médias et les décideurs. Pourtant, peu connaissent sa gravité et ses enjeux. Cela est lié à divers éléments dont : l'activité des lobbys, le manque de volonté de la communauté internationale, l'ampleur d'un phénomène dépassant ce qu'a connu l'humanité depuis 12 000 ans, ainsi que des perspectives inquiétantes sans vraie solution.
  • Quelques effets peu connus du réchauffement climatique - Louis Caudron p. 10-12 accès réservé
  • Miquelon : un village qui se déplace pour faire face aux risques de submersion - Bruno Andre p. 13-15 accès réservé avec résumé
    L'archipel de Saint-Pierre et Miquelon, collectivité d'outre-mer régie par l'article 74 de la Constitution, se compose de plusieurs îles totalisant 242 km² et se situe au sud de Terre-Neuve (Canada). Il possède un littoral d'environ 200 km soumis à des dépressions subarctiques et à des cyclones, générant des phénomènes dangereux dans les zones basses où est implantée la population. Le village de Miquelon (600 habitants), construit au niveau de la mer, est ainsi fortement exposé au risque de submersion marine, aux remontées de nappe et au recul du trait de côte. Le changement climatique, avec la hausse du niveau de la mer et la multiplication des évènements extrêmes, va amplifier ces aléas. Face à ces risques, une démarche concertée sur l'évolution du village a été engagée en 2022 au travers d'un « atelier des territoires » financé par la Direction générale de l'aménagement, du logement et de la nature (DGALN). Soutenue par l'État, elle a abouti à un projet de relocalisation du village sur un secteur plus en hauteur, à l'abri du risque. Ce projet de territoire, construit en continu avec la population, est soutenu par l'ensemble des élus locaux. En organisant une véritable recomposition du village, Miquelon se positionne comme précurseur dans la prise en compte des risques naturels majeurs et l'anticipation des conséquences du changement climatique.
  • Les assureurs, partenaires de l'État dans la gestion du changement climatique - Florence Lustman p. 16-18 accès réservé avec résumé
    Le dérèglement climatique est pleinement reconnu par la Fédération française des assureurs, qui anticipe une hausse du coût des sinistres en lien avec l'environnement. C'est avec les pouvoirs publics que les assureurs pourront faire face à cette évolution, par l'intermédiaire de divers processus mis en œuvre conjointement. Le meilleur outil demeure en tout état de cause l'application de politiques préventives, à même de maintenir les meilleurs garanties face aux risques en devenir.
  • L'Accord de Paris : un outil indispensable pour contrer les changements climatiques dont la mise en œuvre doit être accélérée - Francesco Gaeta p. 19-21 accès réservé avec résumé
    Les effets du changement climatique sont de plus en plus visibles et son impact inquiète. Les scientifiques alertent sur les implications des émissions croissantes de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, responsables du réchauffement de la planète, et appellent à les réduire fortement pour atteindre la neutralité climatique en 2050. Réduire ces émissions et s'adapter aux effets du changement climatique nécessitent une action concertée au niveau international. À cette fin, l'Accord de Paris fixe un cap et des outils efficaces. La mise en oeuvre de l'Accord de Paris constitue donc un enjeu majeur pour lutter contre le changement climatique. Aussi, les États Parties à cet accord se réunissent tous les ans pour dresser le bilan des actions entreprises et prendre de nouveaux engagements. Dans ce contexte, la France joue un rôle majeur tant par l'exemple que par la mobilisation.
  • L'Europe face au changement climatique : histoire d'une ambition - Jérôme Brouillet p. 22-23 accès réservé avec résumé
    Depuis 1995, l'Union européenne s'est toujours positionnée à la pointe de l'action internationale contre le changement climatique. Cela l'a conduit à assumer des objectifs de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre de plus en plus volontariste, sans hésiter à les réviser régulièrement et à tenir ces objectifs. Pour ce faire, l'Union répartit les efforts à faire entre les Etats membres, mais aussi entre les secteurs économiques avec la mise en place en 2005 d'un marché carbone européen. Cependant, l'ampleur des changements à opérer dans l'économie ont conduit les législateurs européens à compléter cette approche en adoptant un nombre croissant de textes sectoriels. Cette planification écologique sectorielle se développe particulièrement dans le secteur des transports qui s'est avéré le plus difficile à décarboner. Le prochain mandat européen sera celui de la mise en oeuvre de ces législations, mais aussi de l'élaboration d'une politique européenne de l'adaptation au changement climatique qui est le parent pauvre de cet effort.
  • Le pacte vert mal conçu ? - Xavier Desjardins, David Djaïz p. 24-25 accès réservé avec résumé
    La transformation écologique n'a pas commencé. Malgré les innovations technologiques, les changements d'habitudes, les promesses des entreprises, les plans étatiques ou encore les COP, le monde, en 2023, n'a jamais autant consommé d'énergie fossile. Pourquoi tant de discours pour si peu de résultats ? La Chine et les États-Unis ont déjà amorcé un tournant industriel spectaculaire. Ils s'imposent en champions de l'économie verte et organisent notre dépendance. La France et l'Europe, elles, multiplient les ambitions et normes environnementales qui provoquent un retour de bâton populiste et anti-écologique. Dans leur ouvrage, La révolution obligée (Allary, 2024), ils proposent une méthode pour transformer les façons de produire, de consommer, d'habiter, de se déplacer, de s'alimenter, sans faire monter les colères et tout en réaffirmant une puissance industrielle et politique.
  • Le Pacte vert n'est pas la cause de tous nos maux mais la solution à la crise que nous traversons Un collectif - p. 26-27 accès réservé
  • Les procès climatiques : quand la justice se mêle du climat - Éric Sacher p. 28-30 accès réservé avec résumé
    Ces dernières années, les procès dits « climatiques » se multiplient. Il serait toutefois risqué de les considérer comme tous semblables et relevant de la même catégorie tant ils sont protéiformes dans les acteurs concernés (associations, régions, entreprises privées ou publiques, États, collectivités), dans leurs objectifs (indemnisation, compensation, négociation, médiatisation, communication, incitation, pression, injonction, coercition…) et dans les instruments qu'ils utilisent (tribunaux locaux, cour suprême, juge judiciaire, juge administratif, justice internationale à l'échelle intra ou intercontinentale…). Au-delà de leur forme et de leur objectif se pose naturellement la question de leur utilité dans la prise de conscience des populations et des gouvernements.
  • Les défis de l'adaptation au changement climatique - Vincent Viguié p. 31-33 accès réservé avec résumé
    Les stratégies d'adaptation sont relativement techniques à concevoir et diffèrent assez largement, par exemple, de la gestion habituelle des risques naturels. Elles doivent prendre en compte les possibilités de crises multiples et simultanées, les multiplications de pénuries de produits locaux et internationaux, se projeter dans le temps long avec un changement climatique bien supérieur à celui vécu aujourd'hui, et doivent éviter d'accroître les pressions sur l'environnement, pour éviter un effet boule de neige à l'issue très incertaine. Les erreurs, par lesquelles l'adaptation devient de la mal-adaptation, sont le principal écueil à éviter aujourd'hui.
  • Conflits de sobriété - Bruno Villalba p. 34-37 accès réservé avec résumé
    La notion de sobriété fait l'objet d'une lutte définitionnelle entre deux référentiels. Le premier, qui s'inscrit plutôt dans la tradition éthique et morale occidentale, construit la sobriété comme un outil de l'efficacité, ce qui permet d'envisager la poursuite de la croissance « verte ». La sobriété est ainsi la construction de la juste mesure dans l'usage d'un produit. Le second s'inscrit résolument dans le cadre des limites planétaires. La sobriété est un moyen de s'ajuster aux limites et de concevoir le rapport à la richesse, au confort, au bonheur à partir des limites. Dans le débat public, ces deux conceptions de la sobriété ne sont pas confrontées en équivalence : la première a les faveurs des instances politiques et des milieux industriels, et reçoit le soutien tacite des consommateurs. Pourtant, si nous voulons établir une relation pacifiée au monde, aux non-humains et préserver les capacités d'action des générations futures, nous devrons prendre en considération la stratégie de renoncement à l'accumulation portée par une sobriété intégrale.
  • Le rôle clé du secteur du recyclage - Jean-François Carenco p. 38-40 accès réservé avec résumé
    Dans un contexte où la transition écologique devient une priorité mondiale, le secteur du recyclage émerge comme un pilier essentiel pour atteindre les objectifs de durabilité de nos modèles économiques et de résilience. Cet article expose l'importance cruciale de ce secteur dans la lutte contre le changement climatique et les défis économiques, diplomatiques et juridiques qui y sont associés. À travers une analyse approfondie, il met en lumière le rôle central du recyclage dans la réussite de la transition écologique.
  • Le changement climatique s'impose à nous - Étienne Crépon, Hervé Charrue p. 41-43 accès réservé avec résumé
    Les engagements pris pour lutter contre le changement climatique passent par une décarbonation quasi-totale du secteur du bâtiment en 2050, et son adaptation aux climats futurs dans la perspective de +4 °C en 2100. Ceci touche plus de 98 % du parc qui devra donc être rénové. Encore faut-il le connaître précisément. C'est ce que permet aujourd'hui la base de données nationale des bâtiments (BDNB) issue de la direction recherche et développement du CSTB et de ses partenaires académiques. Elle autorise d'ores et déjà des simulations à grande échelle au niveau du parc, en support à l'action publique. Pour chaque acteur socioéconomique, elle permet une mise en perspective ainsi qu'une optimisation des impacts du réchauffement climatique sur le projet de rénovation du bâtiment dans son environnement urbain et, avec les outils de simulation de dernière génération couplés aux données massives, la fiabilisation des solutions de rénovation énergétique pour les différents types de bâtiment. C'est une condition nécessaire pour réussir.
  • Des politiques de sobriété foncière pour transformer le ZAN en opportunité - Brigitte Bariol-Mathais p. 44-46 accès réservé avec résumé
    Le ZAN pose aux collectivités et acteurs locaux une équation complexe et apparaît comme source d'injonctions paradoxales. Le ZAN demande à construire de véritables stratégies de sobriété foncière. La Fnau plaide dans ce but pour une mobilisation renforcée de l'ingénierie territoriale locale, dans une chaîne maillée qui va de l'observation à la planification et à l'action opérationnelle. La connaissance et la maîtrise des outils de mesure sont en effet des enjeux clefs pour guider les décisions. Identifier le « foncier caché » pour le mobiliser dans les projets urbains est indispensable car, fréquemment, les gisements fonciers sont mal connus et mal appréhendés par les acteurs locaux. Des projets de territoire robustes, socles des documents d'urbanisme SCOT et PLUI, permettent de bien estimer les besoins en fonction des contextes : territoires tendus et détendus n'auront pas les mêmes besoins. Enfin, les leviers économiques et fiscaux doivent pouvoir se transformer afin de privilégier les opérations en renouvellement urbain par rapport à l'artificialisation. Le ZAN peut devenir une opportunité pour revitaliser des centres et il invite aussi à considérer les espaces périurbains comme des laboratoires de nouvelles formes d'habiter, d'ingénierie et de politiques publiques.
  • L'immobilier bas-carbone, une avancée française - Guillaume Poitrinal p. 47-49 accès réservé avec résumé
    Voici l'une de ces injonctions contradictoires qui alimentent les débats sur le climat : le bâtiment est responsable de 36 % des émissions de CO2 dans l'Union européenne et il convient donc de tout faire pour les limiter… mais pas au point de construire moins puisqu'en Europe, la pénurie de logements est un problème social majeur. Comment sortir de cette contradiction apparente ? En opérant un changement profond dans la façon de construire et de gérer des bâtiments. Heureusement, la moitié de ceux qui existeront en 2050 n'ont pas encore été construits. Il s'agit donc d'une opportunité fondamentale pour les acteurs du bâtiment et de la construction de se réinventer pour imaginer, réaliser et livrer des immeubles résilients, économes en énergie et à faible émission de carbone. Et la France détient dans ces domaines des compétences éprouvées.
  • Une nouvelle approche pour décarboner le transport de marchandises - François Tainturier p. 50-52 accès réservé avec résumé
    Pour relever le défi de la décarbonation du transport de marchandises, de nouvelles approches sont engagées, s'appuyant sur la maîtrise de la demande, la mobilisation des filières économiques, une vision plus systémique et une nouvelle gouvernance. La dynamique collective est encourageante, mais encore fragile, l'inscription dans les territoires constituant le socle de la réussite.
  • Les enjeux financiers de la transition écologique - Thierry Dallard p. 53-55 accès réservé avec résumé
    Cet article analyse les conditions à réunir pour permettre à l'ensemble des investissements publics d'être réalisés dans les délais requis afin d'atteindre les objectifs de décarbonation et de préservation de la biodiversité à l'horizon 2050. Elles font l'objet d'un travail approfondi de la part du Comité Scientifique du think tank TDIE (Transport Développement Intermodalité Environnement).
  • Le transport routier de marchandises, un acteur incontournable de la décarbonation - Florence Berthelot p. 56-58 accès réservé avec résumé
    Le transport routier de marchandises représente un secteur stratégique et vital de l'économie nationale, comme il a pu le prouver durant la crise sanitaire. S'il est à l'origine d'une part des émissions de gaz à effet de serre qui participent au réchauffement climatique, le secteur s'engage depuis de nombreuses années dans des initiatives pour se décarboner.
  • Quand décarboner l'aviation devient une réalité du présent - Jacques Rocca p. 59-60 accès réservé avec résumé
    En cette fin de premier quart de XXIe siècle, les enjeux du changement climatique sont devenus l'alpha et l'oméga des politiques tant publiques que privées, pour la quasi-totalité des pays européens ainsi que progressivement pour pas mal d'autres pays du globe. Dans le secteur aéronautique, l'OACI, Organisation Mondiale de l'Aviation Civile, est parvenue elle aussi à un accord avec l'ensemble de ses membres, qu'il s'agisse des constructeurs d'aéronefs ou de compagnies aériennes, afin de décarboner totalement l'aviation d'ici 2050. Cette équation est particulièrement ambitieuse car elle nécessite à la fois l'implication des industriels, des motoristes, des compagnies aériennes, des énergéticiens mais aussi des aéroports. Son objectif implique d'une part, le soutien des pouvoirs publics par un encadrement réglementaire adapté et d'autre part, l'engagement d'une politique fiscale ou d'investissements fléchés. Mais Rome ne s'est pas faite en un jour et la décarbonation a elle aussi ses étapes. Aura Aero, jeune acteur toulousain du secteur aéronautique, propose d'ores et déjà des solutions pour y parvenir dès 2030 dans le segment de l'aviation régionale, car c'est elle qui est la plus émettrice de CO2 par kilomètre parcouru.
  • Numérique et transition écologique : deux transitions récentes et massives - Hélène Begon p. 61-65 accès réservé avec résumé
    L'analyse des scénarios tendanciels à 2030 et 2050 pour la France montre que le secteur du numérique ne s'inscrit pas dans une dynamique de décarbonation et de réduction de ses impacts environnementaux, en opposition aux engagements pris par la France. La même tendance est observable au niveau mondial, et renforcée par des innovations et usages qui ont tendance à alourdir cet impact environnemental : course à l'intelligence artificielle et à l'intelligence artificielle générative (de textes, images, vidéos…) ; agrandissement des écrans ; multiplication des objets connectés (montres, capteurs, électroménager…) ; usages en transit (streaming), etc. Les différentes études disponibles convergent pour estimer que le numérique représente actuellement de 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde et 2,5 % au niveau français, et qu'il pourrait au moins tripler entre 2020 et 2050, malgré l'utilisation de technologies leur assurant une meilleure efficacité énergétique ou les réglementations promouvant notamment l'allongement des durées d'usage des appareils. Ces scénarios ne doivent pas faire oublier les impacts favorables du numérique sur la transition écologique, grâce aux potentiels de mesure et d'optimisation qu'il recèle.
  • Notre agriculture est durable et responsable ! - Sylvie Brunel p. 66-68 accès réservé avec résumé
    Alors que la souveraineté alimentaire est redevenue une priorité stratégique nationale, il faut cesser de prôner une petite agriculture familiale paysanne et le retour à un passé idéalisé. Confrontée au défi du renouvellement des générations et de la transmission des exploitations, la profession agricole est en réalité pleinement engagée dans la troisième révolution agricole, où l'acte de produire est indissociable de celui de préserver l'environnement et les ressources, mais les exploitations agricoles, à travers une grande diversité de modèles et une agriculture multifonctionnelle, doivent avant tout rester performantes, respectées et rémunératrices.
  • Le bio : une agriculture d'intérêt général - Laure Verdeau p. 69-72 accès réservé avec résumé
    Le bio n'est pas une somme de clefs pour résoudre des problèmes environnementaux, c'est un multi pass avec une approche globale. La nation ne doit pas se contenter d'être productrice de bio, mais doit également devenir mangeuse de bio en éduquant du CP à la terminale les enfants à l'alimentation, l'agriculture ou la cuisine. À ce prix, ces derniers apprendront à manger plus bio, quel que soit leur pouvoir d'achat, car le bio est une question d'envie et d'éducation, et non qu'une question de budget. C'est à ce prix que les citoyens feront des choix de consommateurs éclairés, formant une vraie démocratie alimentaire où ils votent avec leur panier de courses pour soutenir 60 000 fermes bio françaises, véritable trésor national. Alors, ensemble, pour les citoyens, pour les producteurs locaux et pour la planète, le #BioReflexe est à adopter !
  • Gestion efficace de l'eau en agriculture : l'importance cruciale de la recherche pour des solutions concrètes - Elisabeth Payeux p. 73-75 accès réservé avec résumé
    La gestion efficace de l'eau en agriculture est un impératif pour assurer la durabilité des systèmes alimentaires mondiaux. Cette tâche s'avère de plus en plus complexe en raison des pressions croissantes sur les ressources hydriques et du changement climatique. En explorant les avancées scientifiques et technologiques dans ce domaine, nous soulignons l'urgence d'investir dans la recherche pour garantir sécurité alimentaire et durabilité environnementale. Les solutions innovantes en termes d'irrigation de précision, de sélection de cultures nouvelles résistantes au stress hydrique, de systèmes de gestion intégrée de l'eau sont autant de résultats de recherche qui permettent au secteur agricole de se réformer en matière de gestion de l'eau.
  • Un futur sans passé - Jean-Baptiste Fressoz p. 76-77 accès réservé avec résumé
    Le discours politique actuel sur la « transition énergétique » se réfère souvent à l'histoire de l'énergie. La transition énergétique à opérer serait analogue à une « nouvelle révolution industrielle ». Cette instrumentalisation repose sur une histoire de l'énergie déficiente, centrée sur la compétition entre techniques et non sur les dynamiques matérielles réelles. Elle néglige la dimension symbiotique fondamentale qu'entretiennent les énergies entre elles.
  • Le nucléaire, un atout pour la transition énergétique - Cédric Lewandowski p. 78-80 accès réservé avec résumé
    Les tensions géopolitiques, la crise énergétique et le changement climatique contribuent aujourd'hui à une accélération de la construction de nouvelles centrales nucléaires dans le monde et à un « retour en grâce » de cette énergie en Europe de l'Ouest. Le nucléaire civil est aujourd'hui la première technologie de production d'électricité en Europe et représente 9 % de la production mondiale d'électricité. Le nucléaire civil constitue en effet une industrie stratégique, un outil de souveraineté tant énergétique qu'industriel pour notre pays. Il permet notamment de produire une électricité pilotable, à très faible contenu en CO2 et à coût maîtrisé, essentielle pour mener à bien la transition énergétique et la réindustrialisation de la France. Aujourd'hui, la guerre commerciale que se livrent les États-Unis d'Amérique, la Chine et la Russie influe fortement sur le marché mondial du nucléaire civil. Alors que le parc de centrales nucléaires français est le deuxième au monde et qu'EDF est le premier opérateur mondial, l'ambition affirmée par le président de la République à Belfort en février 2022 ouvre la voie à un grand programme industriel national, à l'instar de celui engagé après le choc pétrolier de 1973, dont la réussite nécessitera la mobilisation de toutes les parties prenantes.
  • Développement de l'éolien terrestre et en mer en France : un enjeu pour réussir la réindustrialisation - Michel Gioria p. 81-83 accès réservé avec résumé
    L'éolien, filière tant décriée et étant pendant les dernières campagnes électorales (présidentielles de 2017 et 2022, régionales de 2021, européennes de 2024) devenu un objet politique, assure désormais plus de 10 % de la production française d'électricité. L'atteinte des objectifs de la Stratégie française pour l'énergie et le climat devrait lui permettre de représenter 25 à 30 % de la production française d'électricité d'ici 2035. Ces atouts économiques (ex. : compétitivité, stabilité des coûts de production, implantation dans les zones rurales) en font un outil au service de la compétitivité de l'usine France, de la protection du pouvoir d'achat des Français, de la sauvegarde du budget des communes et intercommunalités rurales. Néanmoins, pour déployer toute sa valeur, l'ensemble des parties prenantes (État, régulateur, collectivités locales, filière) doivent dans la logique du triptyque de la loi d'accélération planifier, accélérer et redistribuer. Ces trois éléments de méthode sont indispensables pour permettre à la filière de contribuer bien plus fortement à la réduction de notre dépendance aux énergies fossiles (pétrole et gaz en France) qui représentent encore plus de 60 % de notre consommation d'énergie.
  • L'énergie solaire : un atout pour le mix électrique, le développement économique bas carbone et l'activité des territoires - Daniel Bour p. 84-86 accès réservé avec résumé
    Le secteur photovoltaïque représente une filière d'avenir. Outre sa facilité d'usage, ses rendements connaissent une hausse continue. Enerplan assure le déploiement de cette source d'énergie dans le respect des réglementations telles que la biodiversité. Et les marges de progrès demeurent importantes, notamment à travers l'implantation de nouvelles gigafactories, ceci à la condition d'une implication de toutes les parties prenantes.
  • La transition écologique se fera à l'échelon local ou ne se fera pas - Jean-Luc Moudenc p. 87-89 accès réservé avec résumé
    Métropole européenne, référence internationale dans les domaines de l'aéronautique et du spatial, Toulouse affiche un dynamisme économique et une qualité de vie qui séduisent chaque année plusieurs milliers de nouveaux arrivants. Terre de prédilection pour les pionniers, Toulouse est le berceau d'une épopée aéronautique, commencée avec l'Aéropostale, poursuivie avec le premier vol du Concorde, et avec l'assemblage de l'A-380, le plus gros avion civil jamais construit. En s'appuyant sur un écosystème industriel, universitaire et entrepreneurial dynamique, Toulouse se tourne vers les filières du futur : numérique, sciences de la santé et du vivant, transports du futur… L'innovation, la recherche et développement, sont au coeur de l'ADN toulousain. Sur ce territoire d'excellence sont dénombrés plus de 22 000 chercheurs, 400 unités de recherche et quelque 120 000 étudiants. La ville rose propose également une vie culturelle intense, une convivialité sans égale, un patrimoine d'exception, une offre sportive portée par des clubs amateurs et d'élite et un cadre de vie qui donne toute sa place à la nature en ville.
  • Enquête auprès des anciens élèves de l'INSP sur la transition écologique - p. 90-92 accès réservé avec résumé
    Une forte inquiétude face aux enjeux écologiques : la situation de l'environnement est jugée comme alarmante ou préoccupante par 94 % (alarmante par 45 %). L'État premier acteur, le progrès technique une solution partielle: l'État vient en premier (74 %) lorsqu'il s'agit de savoir qui a la responsabilité pour agir (entreprises (35 %) et collectivités (31 %) viennent ensuite). Le progrès technique est jugé comme une solution importante ou majeure par 36 % et n'apparaît pas ou peu comme une solution à 28 %. Un regard critique sur le niveau d'implication de sa structure : 60 % estiment que leur structure n'est pas assez investie dans le sujet, ce pourcentage atteint 66 % dans la fonction publique. Les freins les plus cités sont l'inertie des modes d'organisation (plus de la moitié), le coût (43 %), la culture de l'organisation (37 %). Une implication ou une volonté d'implication personnelle forte : seuls 24 % se déclarent non engagés parce que démunis ou non concernés. Un manque de compétences: plus des deux tiers estiment avoir besoin de nouvelles compétences sachant que les trois quarts disent ne pas avoir reçu de formation sur les enjeux écologiques. Une attente forte à l'égard de Servir: plus de trois quarts considèrent que Servir devrait accompagner les anciens élèves sur les enjeux écologiques (80 % chez les moins de 65 ans).
  • Faire de la décarbonation un levier de croissance : Une étude de l'institut Rexecode - p. 93-95 accès réservé
  • Une politique publique d'investissement en réponse au défi de la transition écologique - Bruno Bonnell p. 96-98 accès réservé avec résumé
    À l'heure de l'urgence climatique, les acteurs privés ne sauraient seuls résoudre le défi de la transition écologique. De par son ampleur et les obstacles qu'elle soulève, celle-ci exige un soutien public conséquent. En engageant près de la moitié de ses crédits dans la décarbonation de l'économie, le plan d'investissement France 2030 transforme durablement nos industries, tout en créant des emplois et en améliorant la qualité de vie des Français. Investir dans la transition écologique n'est toutefois pas dénué de tout risque. Face à la résurgence d'enjeux géostratégiques décisifs, il importe ainsi de renforcer notre autonomie stratégique.
  • La planification écologique en Pays de la Loire : une méthode globale pour identifier les actions adaptées enjeux et aux besoins des territoires - Nolwenn Briand Herio p. 99-100 accès réservé avec résumé
    La planification écologique est la coordination de l'ensemble des acteurs économiques, collectivités et parties prenantes pour atteindre les objectifs de réduction d'émission de CO2 et de préservation des ressources naturelles qui découlent des engagements nationaux et européens fixés (Pacte Vert Européen notamment). Elle se décline en région Pays de la Loire au travers d'une Conférence des Parties (COP). Lancée le 15 mars 2024 par le Ministre Christophe Béchu et la présidente du conseil régional, la démarche doit permettre la construction collective de la feuille de route régionale de la transition écologique et sa finalisation en septembre 2024. Le suivi de la mise en oeuvre de ce chantier territorial est assuré par la secrétaire générale de la COP, Nolwenn Briand Hério.
  • Territorialisation de la planification écologique dans la Somme : défis globaux, leviers locaux - Rollon Mouchel-Blaisot p. 101-103 accès réservé avec résumé
    La préfecture de la Somme et le conseil départemental ont souhaité mettre en place une démarche collaborative en matière de planification écologique, initiée lors de visites, réunion et Assises ayant suivi la COP régionale. En adoptant une réflexion à l'échelle de tous ses territoires, l'action publique locale doit s'adapter aux spécificités locales, impliquant activement citoyens, élus, entreprises et experts. L'organisation d'Assises sur l'eau, les énergies et la sobriété foncière a permis de partager des connaissances spécialisées, d'élaborer des stratégies concrètes et de favoriser l'innovation. Cette méthode de travail pragmatique basée sur le partage des diagnostics, des difficultés et des bonnes pratiques permettra d'éclairer la décision publique. Il est en effet essentiel que la transition écologique, notre feuille de route collective, réponde aux aspirations légitimes de nos concitoyens et des acteurs locaux. À défis globaux, leviers locaux.
  • La planification écologique, une méthode inédite pour réaliser la transition écologique - Antoine Pellion p. 104-106 accès réservé avec résumé
    Depuis 2022, la France met en oeuvre une planification écologique, soit une démarche inédite pour piloter efficacement la transition écologique du pays, et atteindre ses objectifs environnementaux : réduire de 55 % les émissions de GES avant 2030, conformément au Fit for 55 européen ; restaurer et protéger la biodiversité sur tout le territoire ; et faire pivoter notre économie vers un modèle circulaire, plus économe en ressource. Placé auprès du Premier ministre, le Secrétariat général à la planification écologique coordonne le travail interministériel pour élaborer et suivre la mise en oeuvre d'un plan cohérent, concret et crédible, qui doit servir de cadre commun de mobilisation de tous les acteurs, publics et privés. Dans la continuité de ce travail, des COP régionales ont été lancées depuis décembre 2023, animées par les préfet(e)s de région conjointement avec les président(e)s du Conseil régional, afin de décliner ces objectifs, partager un état des lieux et proposer un plan d'action cohérent et adapté aux spécificités de chaque territoire.
  • Entretien avec Monsieur Pascal BERTEAUD, Directeur général du Cerema : « Au Cerema, nous avons le changement climatique optimiste » - Pascal Berteaud p. 107-110 accès réservé
  • Une politique publique d'investissement en réponse au défi de la transition écologique - Sylvain Waserman p. 111-113 accès réservé avec résumé
    L'objectif est clair : la neutralité carbone en 2050, nécessitant une réduction durable des émissions de CO2. Depuis juillet 2022, une planification écologique commune entre l'État et les territoires a été mise en place. Son succès dépend de quatre facteurs : la mobilisation des élus locaux, l'implication des citoyens, le rôle crucial des entreprises et le soutien de l'État. En ce sens, l'ADEME, par son expertise et son soutien financier, apporte un accompagnement répondant aux spécificités de chaque territoire et joue un rôle clé dans la mise en oeuvre des projets. La réussite de la transition écologique exige une action collective et ambitieuse où tout le monde a un rôle à jouer. Les résultats sont là : 5,8 % de baisse des émissions de gaz à effet de serre en France en 2023. La transition est un défi collectif, et ensemble, nous réussirons à le relever.