Contenu du sommaire : L'esprit de défense
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Numéro | no 283, septembre-octobre 2024 |
Titre du numéro | L'esprit de défense |
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- Éditorial - Didier Cultiaux, Jean Godfroid p. 5
- Pour un réarmement moral de la nation : Interview du général François LECOINTRE, général d'armée, ancien chef d'état-major des armées, Grand Chancelier de la Légion d'Honneur, Chancelier de l'Ordre national du Mérite - François Lecointre p. 6-8 En affirmant que l'esprit de défense est aujourd'hui malmené, le général Lecointre s'appuie sur un double constat : un émiettement de notre société doublé d'un manque de clairvoyance, par exemple par le biais d'un mauvais discernement dans la réception d'informations. En réaction, le Général convoque les acteurs les plus concernés, qu'ils soient politiques ou professionnels de l'information, pour un réveil des consciences vers une lutte contre les préjugés et les opinions toutes faites. Il en résulte, pour les autorités préfectorales en particulier, l'urgence de “réarmer” le moral de la société, notamment en s'attaquant à la résolution des problématiques énoncées plus haut.
- Réflexions sur l'esprit de défense - Hubert Védrine p. 9-10 L'esprit de défense implique une analyse des menaces, une assurance du patriotisme et une mobilisation de moyens d'action. La France, sous l'autorité du président de la République, chef des armées, a une longue tradition de vision budgétaire pluriannuelle des besoins militaires. Avec l'invasion russe de l'Ukraine, elle est passée de la « mondialisation heureuse » à une intégration de la défense européenne sous pavillon de l'OTAN, avec les incertitudes de la prochaine élection présidentielle américaine. Reste à savoir où en est le patriotisme en France. Comme dans d'autres pays, il est érodé par l'individualisme, le consumérisme, le pourrissement de la question migratoire et un anticapitalisme s'accompagnant de populisme. Dans ces conditions, un programme ciblé, méthodique et pédagogique d'affermissement du patriotisme, enrichi d'expériences de visions européennes, serait souhaitable.
- Le cadre institutionnel de la défense - Gilles Cazanave p. 11-13 Des qualité et clarté d'un cadre institutionnel dépendent défense et sécurité nationales, ainsi que l'esprit de défense. Dans la France de 2024, aux lendemains de deux élections générales, et de Jeux olympiques et paralympiques, lesquels ont mobilisé aussi les armées, il s'agit de conjuguer (ou de concilier) : – autorités civiles et militaires ; – sécurités intérieures et extérieures, – action diplomatique ; – responsabilités ministérielles (industrie et économie ; transports, éducation ) ; – administrations déconcentrées, sous l'autorité des préfets, et décentralisées des trois niveaux ; – pouvoirs du Parlement et de l'exécutif ; – attributions du Président et du Premier ministre ; – autorités nationales, européennes et atlantiques (OTAN).
- Un regain de patriotisme chez les jeunes - Anne Muxel p. 14-16 Des enquêtes menées par la Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) révèlent que le lien entre armée et jeunesse demeure important, en l'occurrence pour la plus jeune génération, particulièrement connectée à l'actualité. Ces derniers considèrent par ailleurs l'imminence d'un conflit comme inéluctable. Chez eux, les notions d'engagement et de mobilisation n'ont pas décliné, charge à l'armée et à la société civile de s'y adapter.
- Louis Marin (1871-1960) et l'esprit de défense - Éric Freysselinard p. 17-19
- L'idéal républicain du citoyen soldat : Brève histoire de l'esprit de défense, d'Athènes à l'Ukraine - Jean-Vincent Holeindre p. 20-22 L'esprit de défense désigne l'engagement des membres d'une communauté politique lorsque celle-ci est attaquée ou susceptible de l'être. L'expression renvoie à la sphère militaire, mais dans la France républicaine, la défense touche plus largement au sentiment, politique et social, d'appartenir à une seule et même nation, indivisible, libre, égalitaire, fraternelle. Dans l'histoire, le marqueur républicain provient de l'idéal du citoyen-soldat hérité de la Grèce et de la Rome antiques. Selon Machiavel, l'oubli de ce modèle fondé sur l'engagement citoyen a conduit les cités italiennes à leur perte. En faisant appel au mercenariat, la République de Florence a cassé le ressort civique qui assure la protection militaire et la pérennité politique. Dans la période récente, l'exemple de l'Ukraine rappelle les bienfaits de l'esprit de défense « républicain ». La capacité de se défendre n'existe pas sans liberté politique et à cet égard, les démocraties sont moins fragiles qu'il n'y paraît.
- Le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, socle interministériel de la protection française - Stéphane Bouillon p. 23-25 L'esprit de défense, c'est la force d'un collectif et une force morale. S'il s'agit d'abord d'assurer une protection, ce concept recouvre également des valeurs d'engagement et de solidarité. Le Secrétariat général à la défense et à la sécurité nationale (SGDSN), rattaché aux services du Premier ministre, participe à cet esprit de défense en interministérialité, entre autres dans sa lutte contre les ingérences étrangères. De nouveaux défis apparaissent pour le SGDSN, à travers toutes sortes de crises. Pour y faire face, les outils sont multiples : les réserves, mais également la préparation citoyenne dans la lutte contre ces risques, l'appui du secteur privé, ainsi que l'organisation d'exercices de grande ampleur, comme ORION en 2023.
- Les attributions du préfet de zone de défense et de sécurité - Christophe Mirmand p. 26-28 Instituées en 1950 et réorganisées au fil du temps, les zones de défense et de sécurité sont devenues des divisions administratives essentielles à la coordination des efforts civils et militaires pour la défense et la sécurité nationales. Dirigées par un préfet de zone, assisté d'un préfet délégué et d'un officier général, elles assurent la sécurité civile, intérieure et économique, en lien avec l'État. Alors que leurs missions incluent notamment la gestion des crises, la prévention des menaces et la coordination interarmées, l'organisation zonale continue de prouver sa pertinence et son efficacité lors d'événements majeurs comme les incendies, la pandémie de Covid-19, ou encore la préparation des Jeux olympiques.
- Défense et territoires : quels rôles pour les différents acteurs ? - Gilles Cazanave, Robert Korb p. 29-31 Le rapport d'information n° 2650 fait ressortir une distance manifeste entre les administrations territoriales et le monde militaire, ceci dans un contexte où un rapprochement entre ces deux secteurs est plus que jamais nécessaire. Plus généralement, il importe que les questions de défense puissent être mieux considérées par tous les acteurs tels que les citoyens, les collectivités locales, les entreprises et les associations.
- Éducation à la défense et esprit de défense : approche et déploiement au sein des ministères de l'Éducation nationale et de la Jeunesse (MENJ) et de l'Enseignement supérieur et la Recherche (MESR) - Stéphane Colin p. 32-35 L'enseignement de défense est depuis la suspension du service national, une obligation légale inscrite au Code de l'éducation. L'éducation à la défense, transversale, se définit comme l'enseignement et la sensibilisation des élèves et des étudiants à l'organisation et aux enjeux de la défense et de la sécurité nationale, par les enseignements dispensés et la mobilisation d'actions éducatives. Formation citoyenne, elle est un vecteur d'égalité des chances. Cette politique éducative est notamment portée au MENJ et au MESR par le délégué pour l'éducation à la défense, qui anime le réseau des référents des trinômes académiques et le réseau des REDS (enseignement supérieur). Cette politique en essor est partenariale, en lien étroit avec le ministère des armées et un rapprochement en cours avec d'autres acteurs régaliens. Dans l'enseignement scolaire, la priorité concerne la formation des enseignants. Le déploiement des dispositifs partenariaux s'accélère, notamment celui des classes de défense et de sécurité globales. Une offre de ressources pédagogiques est proposée, en particulier avec le MINARM. Des travaux visant à mieux déployer l'offre de stages sont en cours. Dans l'enseignement supérieur, le REDS porte cette politique au sein de son établissement. Le réseau des REDS a été redynamisé, consolidé, et se développe vers certains champs disciplinaires (sciences, management) ou certains établissements (INSPE, IUT, écoles du service public). Cette politique, là aussi partenariale, bénéficie d'une dynamique estudiantine forte. L'effort principal vise à la sensibilisation du plus grand nombre d'étudiants.
- Mémoire, c'est Renan qu'il nous faut ! - Serge Barcellini p. 36
- Une double vie : journaliste et officier réserviste d'état-major - Pierre Servent p. 37-39 Marqué durablement par l'expérience militaire, Pierre Servent a mené de front une carrière avec une double casquette : journaliste à l'état civil et officier de réserve en parallèle. Ces deux expériences en coexistence se sont nourries mutuellement, sans que l'une ne l'emporte sur l'autre. Il a pu ainsi observer une évolution de l'attention des médias aux questions de défense, aboutissant au conflit russo-ukrainien actuel, et répondant à une curiosité accrue de la population. Dans sa mission, il met particulièrement l'accent sur l'importance de la transmission et de la pédagogie.
- De la disposition des Allemands à se défendre - Ralph Thiele, Cyrille Schott p. 40-42 La culture de la défense en Allemagne a connu un tournant, lié à la guerre en Ukraine. La priorité sécuritaire s'est imposée dans la société et à la structure militaire, jusque-là animée essentiellement par un idéal de paix. Elle s'est finalement traduite par un rapprochement entre l'armée et la société allemande, allant jusqu'à tendre vers un retour du service militaire. Ce nouvel esprit s'inscrit pleinement dans une vision européenne qui privilégie un système de défense en réseau et plus opérationnel. La prévention des conflits suppose désormais une approche globale, combinant des aspects tant stratégiques que géopolitiques et économiques.
- L'esprit de défense européen - Sylvain Kahn p. 43-45 Le conflit entre la Russie et l'Ukraine est apparu comme un élément déclencheur du lien qui soude les pays du continent européen. Ce sont en effet l'ensemble des États européens qui reconnaissent et appuient l'Ukraine dans sa lutte contre la tentative d'invasion russe. Ce soutien global n'occulte pas une diversité dans l'acceptation des mesures d'appui, traduisant un esprit de défense au niveau européen encore en progrès.
- Le modèle finlandais de défense et de sécurité - Claire Bertaux p. 46-48 Le mot finlandais du Sisu est nécessaire pour comprendre le système de défense finlandais. Ce mot, intraduisible en français, est utilisé pour décrire la ténacité et la résilience de la société finlandaise. Or, c'est ce que reflète le modèle finlandais, la volonté d'une population toute entière de défendre son territoire. Cette volonté s'est forgée par l'histoire du pays et son voisinage avec la Russie. Cela explique les choix qui ont été faits en matière de défense comme celui d'une armée de conscription et d'une réserve forte. Cela permet également de comprendre que le modèle de défense finlandais est un modèle global qui met l'ensemble de la société au service de la défense territoriale.
- Le Royaume-Uni et la défense de l'Europe - Robert Walter p. 49-51 Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Royaume-Uni a constamment dépensé plus pour la défense que tout autre pays européen. La chute de l'Union soviétique et la fin de la guerre froide ont vu disparaître la nécessité de se préparer à un conflit majeur en Europe. Après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, la vision britannique a quelque peu divergé de celle de ses partenaires européens. Au cours des dix années ayant suivi le tournant du siècle, les dépenses de défense du Royaume-Uni ont augmenté de quelque 23 % en termes réels. La crise financière de 2008 et les échecs des guerres en Irak et en Afghanistan ont conduit le Royaume-Uni à se retirer de l'intervention militaire à l'étranger. Depuis plus de deux ans, l'Europe est le théâtre d'une guerre territoriale totale sur son continent. L'Ukraine a été un signal pour l'Europe. Nous devons dépenser beaucoup plus pour notre défense, plus efficacement, grâce à des instances de coopération, tels que l'Agence européenne de défense, l'OCCAR, le Fonds européen défense et la coopération structurée permanente. Les membres européens de l'OTAN et l'Union européenne doivent créer les mécanismes et les capacités nécessaires pour dissuader tout agresseur et pour défendre notre continent.
- La Baltique, région stratégique pour l'Europe de la défense : Estonie, Lettonie et Lituanie aux confins de l'Europe - Nathalie de Kaniv p. 52-54 Neuf pays côtiers composent la région de la mer Baltique, cette partie du continent européen, jadis dessinée par le voisinage entre l'URSS et les pays de l'Europe du Nord qui est aujourd'hui largement dominée par des pays désormais membres de l'OTAN et de l'UE. Depuis l'agression russe contre l'Ukraine et la demande quasi immédiate de la Suède et de la Finlande de rejoindre l'Alliance atlantique, la position stratégique de la Baltique a pris une nouvelle dimension. Face à l'agression russe en Ukraine, solidarité et coopération, s'appuyant sur des acquis solides, ont jusque-là prévalu avec le déploiement de forces otaniennes, la protection des infrastructures critiques, les réorientations des approvisionnements énergétiques, le renforcement des mesures de cyberdéfense et le soutien sans faille à l'Ukraine. Si, aujourd'hui, le discours politique de la majorité des pays de la Baltique embrasse les enjeux de la défense européenne, c'est que cette région est d'abord marquée par sa proximité avec la Russie et la Biélorussie qui multiplient les provocations et les menaces au travers notamment de cyberattaques, de violations répétées des espaces aériens et maritimes ou de liens revendiqués avec les populations russophones de ces ex-satellites de l'URSS. A cela s'ajoute le fait que la Russie garde toujours deux accès à la mer par le Golfe de Finlande et grâce à l'enclave de Kaliningrad, quartier général de la flotte de la Baltique. Dans ce contexte stratégique, il est possible d'affirmer qu'une partie de la sécurité collective des Européens se joue en mer Baltique et dans les pays de l'Europe nordique.
- Politique de sécurité et de défense de la Pologne après le changement de gouvernement fin 2023 - Tomasz Orlowski p. 55-58 Après plusieurs invasions et partages, la Pologne, de par sa position géographique, s'est trouvée au XXe siècle sous la double menace de l'Allemagne et de la Russie soviétique. L'occupation par l'Allemagne nazie a été atroce. Puis la réconciliation germano-polonaise s'est accomplie au sein de l'Union européenne. En revanche, l'agression de l'Ukraine par la Russie a reposé un problème existentiel à la Pologne et a déplacé le centre de gravité de l'Union européenne vers l'Est. Dès lors, la Pologne a fourni une aide militaire considérable à l'Ukraine, a accueilli plus de 950 000 réfugiés permanents et a fortement augmenté ses propres dépenses militaires. Si l'OTAN demeure le pilier de la défense collective, l'autonomie stratégique européenne, avec, en son sein, le Triangle de Weimar, demeure un objectif commun et particulièrement du nouveau gouvernement Tusk.
- Coopération de défense franco-japonaise : enjeux et évolutions - Jérôme Chardon p. 59-63 Le Japon connaît une évolution rapide de sa politique de défense, dans un environnement régional qu'il perçoit comme de plus en plus menaçant. Sa nouvelle stratégie de sécurité, caractérisée par un objectif inédit de renforcement de ses capacités défensives et une réflexion étendue à de nouveaux domaines (cyber, économie, espace), se traduit par un approfondissement des liens avec ses grands partenaires, dont la France, à travers une coopération opérationnelle de plus en plus ambitieuse.
- L'esprit de défense au prisme de l'IHEDN - Benoît Durieux p. 64-66 Comment définir l'esprit de défense, que l'Institut des hautes études de défense nationale a pour mission de promouvoir ? Une série de textes adoptés depuis 1936 et l'évolution du contexte national et international permettent d'en préciser le sens. Lié aux domaines militaires mais aussi économique, géopolitique et sociétal, cet esprit est bien plus large et ambitieux que la seule connaissance des armées à laquelle on le ramène parfois, et bien différent de la préparation à une hypothétique mobilisation générale.
- S'adapter au contexte : le retour de la défense opérationnelle du territoire (DOT) - Christian Rodriguez p. 67-69 Concept ancien, la défense opérationnelle du territoire (DOT) est un mode d'engagement des forces armées sur le territoire national qui concourt, en cas de menace grave, au maintien de la liberté et de la continuité d'action du gouvernement, ainsi qu'à la sauvegarde des organes essentiels à la défense de la nation. Elle est revenue au centre des préoccupations depuis l'attaque russe contre l'Ukraine et le retour des conflits de haute intensité aux portes de l'Europe. Des réflexions ont ainsi été initiées par le Secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale et l'état-major des Armées, en lien étroit avec la Gendarmerie Nationale, dans le but d'adapter la DOT à une aggravation des adversités. En tant que force armée, la Gendarmerie y participe de manière décisive, grâce aux atouts dont elle dispose. Elle poursuit aujourd'hui son renforcement capacitaire pour être en mesure de se mobiliser si les circonstances le commandent.
- Pour une défense des territoires numériques - Nicolas Duvinage, Marc Watin-Augouard p. 70-72 La nécessaire prévention des risques nés de l'expansion du cyberespace ne doit pas faire négliger les menaces conjointes sur les infrastructures physiques numériques, plus proches de nous. Il en résulte l'indispensable mise en place d'une réelle stratégie préventive dans ce domaine. La sécurisation de ces infrastructures représente un objectif ambitieux, qui nécessite d'être partagé par toutes les parties prenantes, en particulier les autorités préfectorales, les opérateurs publics de services et les délégataires de services publics.
- Esprit de défense, forces morales et résilience - Tsiporah Fried p. 73-75 Difficile de définir précisément les trois notions – de forces morales, d'esprit de défense et de résilience. Il est cependant évident qu'elles sont distinctes, mais qu'elles interagissent profondément. Alors qu'en Europe (occidentale du moins), nous payons les dividendes de la paix et que la cohésion nationale n'a jamais été aussi fragilisée, notamment en France, en Allemagne et au RoyaumeUni, l'exemple des pays alliés, comme l'Ukraine et Israël, devraient nous donner des pistes de réflexion et d'actions malgré les différences de situation et de culture. Il est impératif de retrouver un esprit de défense et celui-ci doit s'adosser à des forces morales qu'il reste à forger. La résilience du pays n'est possible qu'à cette condition.
- À ces jeunes, il faut leur dire que tout est possible - Pierre-Joseph Givre p. 76-77 Autant au ministère des Armées qu'au niveau interministériel, la direction du service national et de la jeunesse (DSNJ) a pour principale mission l'organisation des journées défense citoyenneté (JDC) pour tous les jeunes du territoire. La DSNJ développe en outre des procédés visant à renforcer le lien entre la jeunesse et l'armée, en coordonnant divers dispositifs (service militaire volontaire, service militaire adapté, journées sportarmée-jeunesse ), pour répondre à des objectifs d'attractivité et de fidélisation dans les métiers de la défense.
- Le Service national universel : une politique publique pour construire une société de l'engagement face aux défis du monde actuel - Corinne Orzechowski p. 78-80 Avec pour objectif l'émancipation et l'engagement de la jeunesse, le Service national universel est une politique publique interministérielle récente expérimentée pour la première fois en 2019 dans treize départements, avec 1 978 participants. Le dispositif a été ensuite déployé, à partir de 2021, sur l'ensemble du territoire national. Depuis les origines du projet, le Service national universel (SNU) s'inscrit dans un contexte de crises multiformes, contexte auquel le dispositif vise à apporter des éléments de réponse en direction de la jeunesse.
- La Garde nationale : rehausser les forces morales de notre pays et renforcer sa résilience par le développement de partenariats avec les entreprises - François-Xavier Poisbeau p. 81-83 Créée le 13 octobre 2016 après les attentats terroristes qui ont frappé notre pays, la Garde nationale est le creuset fédérateur des réserves opérationnelles relevant du périmètre « Défense et Sécurité » sans pour autant constituer un commandement organique et autonome. Dans un contexte caractérisé par le doublement, d'ici 2030, des effectifs de la Garde nationale, le Secrétariat général de la Garde nationale (SGGN), instance permanente de gouvernance de la Garde nationale, développe des partenariats avec les employeurs, qu'ils soient publics ou privés afin d'accompagner cette montée en puissance, au plan quantitatif et qualitatif. Prenant la forme de conventions, ils ont pour but de faciliter l'employabilité et la disponibilité des salariés qui ont fait le choix de rejoindre la réserve. Leur engagement est un levier essentiel pour renforcer les forces armées (FA) et les forces de sécurité intérieure (FSI) et leur donner les moyens de mieux protéger les Français face à l'ensemble des menaces auxquelles notre pays est confronté.
- La politique de la Gendarmerie nationale pour les réserves et en faveur de la jeunesse - Jean-Pierre Gesnot p. 84-86 La Gendarmerie nationale offre plusieurs possibilités d'engagement aux citoyens qui souhaitent la renforcer à temps partiel, bénévolement ou non, dans les réserves. C'est le commandement de la Gendarmerie pour les réserves et la jeunesse (CRJ) qui, au niveau national, définit les règles relatives à l'administration, la gestion et favorise le recrutement des réservistes. En 2022, il lui est également confié de porter la politique jeunesse de la Gendarmerie. Face aux défis présents et à venir, la montée en puissance des réserves est un véritable enjeu pour la Gendarmerie nationale. En vue d'atteindre cet objectif, les réserves de la Gendarmerie se transforment et progressent à mesure qu'elles s'adaptent.
- L'ESORSEM, une exception française - Georges-André Maron p. 87-88 L'École supérieure des officiers de réserve spécialistes d'étatmajor (ESORSEM) : une institution unique en Occident, originale et dynamique, au service des cadres de la nation dont l'offre de formations est reconnue à la fois au sein des armées, mais aussi de la société civile à travers des équivalences élevées inscrites au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).
- La cohésion nationale, facteur clé de la résilience : les armées à la manœuvre - Frédéric Barbry p. 89-90 La cohésion nationale est un facteur clé de la résilience de notre pays, face à la menace que représente le retour de la guerre sur le sol européen depuis 2022. Fragilisée, ses failles sont autant de vulnérabilités exploitées par nos adversaires. Renforcée, elle constitue un élément clé pour « gagner la guerre avant la guerre ». Les armées y contribuent, tant par les ponts qu'elles édifient avec l'éducation nationale au bénéfice de la jeunesse que par la constitution d'une réserve crédible et élargie.
- INSP : forger les connaissances et la maîtrise de soi des futurs cadres supérieurs et dirigeants de l'État dans une logique d'excellence et d'exigence - Maryvonne Le Brignonen p. 91-93 La réforme de l'encadrement supérieur et dirigeant de l'État vise à permettre aux cadres supérieurs et dirigeants de l'État d'être davantage acteurs de leur carrière, sur la base de leurs aspirations et de leurs compétences, afin de mieux répondre aux besoins des employeurs publics. La création de l'Institut national du service public constitue un des piliers de cette réforme, pour leur offrir une formation initiale et continue d'excellence, reconnue sur le plan international et en prise avec les enjeux du XXIe siècle et les réalités de la société française. Le nouveau cursus de formation initiale de l'INSP comprend une « immersion souveraineté, commandement, cohésion » de trois semaines. Construite en partenariat avec le ministère des Armées, le ministère de l'Intérieur et des Outre-Mer et le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques, cette expérience sur le terrain a pour objectif de développer le leadership et la capacité d'adaptation des futurs cadres supérieurs de l'État, ainsi que de les sensibiliser aux grands enjeux de défense nationale. L'immersion s'inscrit dans la volonté de faire découvrir les enjeux stratégiques, le fonctionnement et le quotidien des armées aux élèves de l'Institut. Ces trois semaines exceptionnelles ont contribué à l'ambition pédagogique de l'INSP : forger les connaissances et la maîtrise de soi des futurs cadres supérieurs et dirigeants de l'État, dans une logique d'excellence et d'exigence. L'immersion est à l'image de l'ambition de la réforme de l'encadrement supérieur de l'État : professionnelle, opérationnelle et en prise directe avec les grands défis de l'action publique.
- L'état des lieux du patriotisme et le rôle des sapeurs-pompiers en France - Jean-Paul Bosland p. 94
- Militaires, marins et pompiers : le Bataillon, l'exception marseillaise de la sécurité civile - Lionel Mathieu p. 95-96 Unité de pompiers la plus sollicitée de France et plus grande unité de la Marine nationale, le bataillon de marins-pompiers de Marseille a une histoire et une identité singulières. Pleinement marins autant que pompiers, les 2 500 militaires qui la composent protègent les Marseillais depuis 85 ans, assurant la permanence des opérations de secours au sein de la deuxième ville de France. Ses missions s'étendent cependant au-delà des frontières de la cité phocéenne : spécialisé dans la sécurité civile à terre, en mer et dans les ports, le Bataillon tire profit de son ADN de marin en mettant son savoir-faire au service de la Marine, es Armées et de la nation, en France comme à l'étranger.
- Un aperçu sur les questions morales : guerre juste et objection de conscience - François de Lacoste Lareymondie p. 97-99 Une réflexion sur l'“esprit de défense” ne saurait s'abstraire d'une dimension morale. Puisqu'il s'agit de recourir à la violence, jusqu'à tuer un adversaire le cas échéant, nul ne peut échapper à la question du bien-fondé de ses actes. Il ne suffit pas qu'une autorité politiquement légitime l'ordonne pour dégager la responsabilité morale des acteurs. La question morale se pose sur deux plans : un plan individuel, celui de l'obligation de porter les armes, avec son corollaire qui concerne l'objection de conscience ; et un plan collectif, celui du droit pour un État de recourir à la guerre, avec son corollaire qui interroge la notion de guerre juste. Tous deux pointent vers la légitime défense : peut-elle être acceptable au plan individuel sans l'être au plan collectif, et réciproquement ?
- Tu ne tueras point… - Bruno Feillet p. 100-102 L'expérience de la violence en soi, entre les personnes et entre les États, est aussi ancienne que l'humanité. Comment agir pour empêcher les passages à l'acte ? Les ressources viennent de loin et l'Église catholique a pris sa part. Sur la violence entre les États et la question de la guerre, si les critères anciens demeurent, ils doivent évoluer en raison de la modernisation des armes. Enfin, le plus important pour éviter la guerre est de construire la paix.
- Comme un seul homme avec un seul cœur - Haïm Korsia p. 103-104
- Les 90 ans de l'armée de l'Air et de l'Espace : Un anniversaire sur les traces des pionniers - Yann Malard p. 105-107 Les 27 et 28 juin 2024, l'armée de l'Air et de l'Espace (AAE) a célébré son 90e anniversaire là où tout a commencé : Versailles. Ces célébrations, audacieuses, mémorielles et festives, ont permis de mettre en lumière l'esprit pionnier qui perdure au sein de cette institution, fière de son héritage et toujours au rendezvous des opérations. Cette rencontre entre les Français et ses aviateurs a été une occasion exceptionnelle de mieux comprendre les missions de l'AAE et ses enjeux dans un monde instable.