Contenu du sommaire : L'origine d'un palais

Revue Hommes et migrations Mir@bel
Numéro no 1346-1347, juillet-décembre 2024
Titre du numéro L'origine d'un palais
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Les chantiers d'un palais - Marie Poinsot p. 3 accès libre
  • Le point sur : Le Palais de la Porte Dorée. Contexte et interprétations

    • Le Palais : contexte et interprétations - Élisabeth Jolys-Shimells, François Mairesse, Fabien Van Geert p. 8-12 accès libre avec résumé
      Le Palais de la Porte Dorée a lancé, à partir de 2021, une vaste réflexion sur la mise en médiation pérenne de son lieu, mêlant historicisation et lectures contemporaines. Le séminaire interne dont le présent dossier se fait l'écho entre dans cette perspective, ayant pour objet d'appréhender le contexte d'édification du Palais de la Porte Dorée, l'Exposition coloniale de 1931, mais aussi de décoder le discours porté par le programme décoratif du Palais, de le confronter aux points de vue de l'époque de sa mise en œuvre et en découvrir une lecture contemporaine, critique et polyphonique.
    • Les expositions coloniales : le « moment » années 1930 - Nadia Vargaftig p. 15-22 accès libre avec résumé
      L'Exposition coloniale internationale de 1931 participe d'une histoire longue et d'une géographie large des expositions de site aux formes, aux échelles et aux intentions variées. Dans le sillage de l'expansion coloniale européenne, cet événement représente un modèle pour la mise en scène de la propagande coloniale et va ainsi inspirer d'autres expositions postérieures, en France comme à l'étranger. L'Exposition coloniale constitue également un creuset paradoxal pour l'élaboration de sa propre critique, en servant de repoussoir au discours anticolonial qui prend alors un nouvel essor.
    • La section de synthèse des produits coloniaux, une « leçon de choses » à grande échelle - Dominique Lasserre p. 25-29 accès libre avec résumé
      Durant l'Exposition coloniale internationale de 1931, la représentation du vivant et de la nature occupe une sous-section dédiée au sein de l'exposition du musée permanent des Colonies : celle des « produits coloniaux ». Le discours de vulgarisation de l'agronomie tropicale, associant les sciences et les arts, repose sur un ensemble de vitrines, de photographies lumineuses, de dioramas et de panneaux décoratifs. Cette mise en scène contribue à naturaliser la priorité donnée par l'Empire français aux produits d'exportation des colonies, au détriment des cultures vivrières des populations locales.
    • Tel un paquebot en terre ferme… - Michel Pierre p. 29-47 accès libre avec résumé
      L'Exposition coloniale internationale (ECI) de 1931 à Paris marque un tournant dans la représentation de l'Empire colonial français. Le discours colonial se repositionne autour de la « plus grande France » et d'une communauté de civilisation dont l'Exposition doit constituer le rendez-vous symbolique, et le palais des Colonies le point d'orgue architectural. Dirigé par le maréchal Lyautey, le projet d'exposition et de musée mobilise un important réseau d'artistes et d'architectes dont l'influence va perdurer bien au-delà de la fin de l'événement.
    • L'Exposition coloniale et autres mirages dans Mirages de Paris d'Ousmane Socé - Nicolas Treiber p. 31-37 accès libre avec résumé
      Mirages de Paris, du Sénégalais Ousmane Socé Diop, paru en 1937, est le premier roman africain à mettre en scène l'Exposition coloniale internationale de 1931. Une étude de la représentation des mirages oniriques et optiques annoncée par son titre permet de mettre au jour une trajectoire colonisée dans le Paris de la fin des Années folles.
    • Les noms des « grands coloniaux » sur la façade ouest du Palais de la Porte Dorée - Armand Coutard p. 48-49 accès libre avec résumé
      L'inscription gravée sur la façade ouest du Palais de la Porte Dorée, datant de l'Exposition coloniale de 1931, célèbre les principaux acteurs de la conquête et de l'administration coloniales. De l'époque des croisades au XXe siècle, cette liste chronologique fonctionnait comme un lieu de mémoire à la gloire de l'impérialisme français.
    • 1931, Exposition coloniale et palais des Colonies : quelques enjeux économiques - Catherine Hodeir p. 51-57 accès libre avec résumé
      La stratégie de communication de l'Exposition coloniale internationale de 1931 présente deux aspects en lien avec l'économie : la valorisation des politiques économiques mises en œuvre dans les empires coloniaux, français ou européens, et l'attractivité de l'événement, problématique inhérente à l'économie des manifestations culturelles. Dans ce contexte, comment le musée permanent des Colonies – aujourd'hui Palais de la Porte Dorée – remplit-il les objectifs assignés par le commissariat général de l'Exposition ?
    • Les fresques de la salle des fêtes du palais des Colonies de Pierre-Henri Ducos de La Haille : Une synthèse de l'idéologie coloniale des années 1930 - Marianne Tricoire p. 58-63 accès libre avec résumé
      Couvrant les murs de la salle des fêtes du palais des Colonies, les 600 m2 de fresques peintes par Pierre-Henri Ducos de La Haille offrent une légitimation allégorique de la domination coloniale. En les resituant dans leur contexte, l'étude de leur iconographie permet d'entrer dans la fabrique de l'imaginaire colonial.
    • Le musée permanent des Colonies et le musée d'Ethnographie du Trocadéro : Une vocation coloniale partagée dans les années 1930 ? - Alice L. Conklin p. 65-71 accès libre avec résumé
      En 1931, au Trocadéro comme à la Porte Dorée, deux institutions muséales sont en travaux. La première, le musée d'Ethnographie, futur musée de l'Homme, est en pleine rénovation sous l'égide de Paul Rivet et de Georges Henri Rivière. La seconde, le musée permanent des Colonies, doit ouvrir ses portes à l'issue de l'Exposition coloniale. Si leurs projets diffèrent, entre discours ethnographique pour l'un, et discours historique, culturel et artistique pour l'autre, les deux musées ont vocation à transformer l'entreprise coloniale en objet d'exposition, en présentant au public français la diversité des peuples et des cultures de l'Empire.
    • La genèse de l'Aquarium tropical de la Porte Dorée - Charles-Édouard Fusari, Valérie Pillet-Dziedzicki p. 73-80 accès libre avec résumé
      L'Aquarium installé dans le sous-sol du Palais de la Porte Dorée ouvre en même temps que le musée permanent des Colonies lors de l'Exposition coloniale de 1931. La présentation des faunes marine et fluviale des colonies françaises est conçue à la fois pour éduquer, informer et émerveiller un public attiré par l'exotisme des espèces exposées. L'histoire de la création de l'Aquarium tropical est inséparable de celle de son créateur et premier directeur, le biologiste marin Abel Gruvel.
    • L'évolution des missions et du cadre technique et déontologique des aquariums publics - Jacques Maigret p. 83-92 accès libre avec résumé
      Un aquarium répond aujourd'hui à des enjeux de conservation, de présentation pédagogique des animaux aquatiques et de médiation autour de la préservation de leurs écosystèmes. L'histoire de la création de ce type d'institution patrimoniale débute durant la deuxième moitié du XIXe siècle, en lien étroit avec les avancées des sciences et des techniques aquariologiques. Si le développement des aquariums modernes se fonde sur la curiosité du public pour les mondes marins, il bénéficie d'un cadre législatif éprouvé censé garantir des dérives commerciales l'exposition du vivant qu'ils mettent en scène.
    • L'évolution des lectures du bas-relief du palais des Colonies - Dominique Jarrassé p. 95-103 accès libre avec résumé
      Le bas-relief monumental qui orne la façade du palais des Colonies constitue le lieu de mémoire par excellence de l'Exposition coloniale. Réalisée par Alfred Janniot sur le thème imposé des apports économiques des colonies à la France, l'œuvre, mêlant exotisme et inspiration classique, met en valeur une esthétique du divers. Le bas-relief déploie sur plus de mille mètres carrés un ensemble de représentations allégoriques célébrant l'imaginaire de la « plus grande France » promue par le maréchal Lyautey. L'histoire de sa réception engage à réfléchir sur les relations entre l'art et l'entreprise coloniale.
    • Le musée permanent des Colonies : de l'Exposition coloniale internationale à la collection - Sarah Ligner p. 105-113 accès libre avec résumé
      Inauguré en 1931 lors de l'Exposition coloniale internationale à Paris, le musée permanent des Colonies était conçu comme un outil de propagande coloniale. Répartie en deux sections, l'exposition dans ses murs proposait une histoire visuelle de l'impérialisme français et des données sur les actions menées dans les territoires conquis. À l'issue de la manifestation, un nouveau chantier attend cette institution muséale qui connaîtra de nombreuses mues : celui de la constitution d'une collection.
    • L'émergence et l'état des questions coloniales et postcoloniales en France - Nicolas Bancel p. 115-122 accès libre avec résumé
      La généalogie des études postcoloniales, qui ont connu une réception tardive en France, incite à distinguer les faux procès qui leurs sont faits dans le monde académique hexagonal de critiques légitimes. Si l'intérêt prononcé des études postcoloniales pour les textes littéraires tend à appauvrir la diversité des sources historiques, à l'inverse, l'accent mis sur la parole des subalternes leur permet de relever les formes de la domination coloniale dans le présent. En multipliant leurs champs d'études pluridisciplinaires et originaux, les théories postcoloniales contribuent à l'élargissement des corpus théoriques et des savoirs.
    • Un musée de l'Immigration au palais des Colonies : de la rupture muséologique au défi de la cohabitation - Hédia Yelles p. 124-127 accès libre avec résumé
      Le choix d'installer une institution muséale dédiée à l'histoire de l'immigration en France au sein du principal vestige de l'Exposition coloniale de 1931 ne cesse de poser question depuis la création de la Cité nationale de l'histoire de l'immigration en 2007 au sein du Palais de la Porte Dorée. Dans un musée où s'entrechoquent les histoires portées par le bâtiment et les collections, les pratiques muséographiques invitent au questionnement et au dialogue.
    • Patrimoine et création en contexte postcolonial - Farah-Clémentine Dramani-Issifou p. 129-136 accès libre avec résumé
      L'exposition Un.e Air.e de Famille, présentée au musée d'art et d'histoire Paul Éluard de Saint-Denis du 25 juin au 15 novembre 2021 dans le cadre de la Saison Africa2020, proposait un dialogue entre le fonds du musée traversé par l'engagement anticolonial des surréalistes et des œuvres d'artistes africaines ou afro-descendantes contemporaines. Participant d'une volonté de décolonisation du patrimoine, cette exposition sur le fil des représentations de l'histoire a constitué le laboratoire d'une réflexion sur la contribution du commissariat d'exposition à l'écriture critique du monde postcolonial.
    • Lectures postcoloniales en Grande-Bretagne et aux États-Unis - Martin Evans p. 139-147 accès libre avec résumé
      Les études postcoloniales, développées dans le champ anglo-saxon depuis la fin des années 1970, reposent sur des sources multiples. De Frantz Fanon à Salman Rushdie, en passant par Edward Said ou Ranajit Guha, la pensée postcoloniale croise l'histoire et la littérature pour saisir et critiquer les effets des relations, des discours et des imaginaires coloniaux dans le présent. Elle débouche aujourd'hui, sur l'exigence d'actions concrètes anticoloniales que relèvent des approches décoloniales, au croisement de l'activisme et de la recherche.
  • Au musée

    • Jean-Baptiste Marchand, héros colonial amovible - Emmanuelle Sibeud p. 190-199 accès libre avec résumé
      À Paris, un bas-relief Art déco représentant une colonne d'Européens et d'Africains continue de commémorer l'histoire sanglante de la mission Congo-Nil commandée par Jean-Baptiste Marchand (1863-1934). Si la statue de l'officier colonial a disparu de ce monument à sa gloire, l'histoire de son érection avenue Daumesnil, en face du Palais de la Porte Dorée, permet de déconstruire deux modalités du discours colonialiste et raciste.
    • « Quelles que soient les formes, ce sont des chants vitaux qui s'expriment là » - Jean de Loisy, Cécile Vermorel p. 200-201 accès libre avec résumé
      L'exposition Chaque vie est une histoire met en dialogue le Palais de la Porte Dorée avec les créations de 13 artistes contemporain. Elle constitue, avec Art et Récits. 200 regards sur l'immigration et le Palais portant sur les vingt ans d'acquisition de ses collections, une double exposition inédite qui se déploie dans tous les espaces du Palais, du 8 novembre 2024 au 9 février 2025.
    • Le Palais de la Porte Dorée, une ressource pour enseigner - Marie Bourdeau, Véronique Servat p. 202-205 accès libre avec résumé
      Faire du vestige de l'Exposition coloniale de 1931 une ressource pédagogique constitue un défi pour le Musée national de l'histoire de l'immigration. Si les prescriptions sont plus précises dans les programmes d'histoire du secondaire, nombre de disciplines, des lettres aux arts plastiques, peuvent s'en saisir dans le cadre des enseignements du collège ou du lycée.
    • L'immigration en France, une histoire commune : L'exposition permanente du MNHI en version mobile - Louise Luquet p. 206-211 accès libre avec résumé
      Le Musée national de l'histoire d'immigration (MNHI) a inauguré au printemps 2023 l'exposition mobile L'immigration en France, une histoire commune, tirée de son nouveau parcours permanent. Cet outil, mis à la disposition de toute structure souhaitant mener un projet sur l'histoire de l'immigration, vise à rendre le récit historique mis en scène au Musée accessible à tous les territoires et à tous les publics.
    • Des colonies à la Porte Dorée : représentations, interprétations et enjeux de médiation - Lieko Lelong p. 212-217 accès libre avec résumé
      Le Palais de la Porte Dorée, construit pour l'Exposition coloniale internationale de 1931, est une œuvre architecturale monumentale conçue pour célébrer l'Empire colonial français à son apogée. L'iconographie de la puissance française, omniprésente, se manifeste notamment dans le bas-relief qui orne la façade du bâtiment, ainsi que sur les fresques de l'ancienne salle des fêtes où s'impose une vision idéalisée et triomphante de l'expansion coloniale outre-mer. En décalage avec l'esthétique et le regard contemporain, ces représentations soulèvent la question de leur réception par les publics. D'objet historique et patrimonial, le Palais devient un support de réflexion, témoignant de l'évolution des regards sur l'époque coloniale, et invitant à aborder les questions de représentations des mémoires.
    • L'Envers du décor : un moment de déconstruction du regard sur le Palais - Cécile Vermorel p. 218-223 accès libre avec résumé
      Rendez-vous annuel dédié au dialogue entre les arts contemporains et les espaces du Palais de la Porte Dorée, L'Envers du décor invite, depuis 2018, des artistes à questionner le bâtiment phare de l'Exposition coloniale de 1931.
    • L'envers de mes décors au Palais de la Porte Dorée - Carole Chaix p. 224-229 accès libre avec résumé
      Carole Chaix développe des actions artistiques participatives dans les espaces du Palais de la Porte Dorée lors de rendez-vous annuels comme L'envers du décor ou la fête de l'Aquarium. À travers ses créations de fresques géantes en noir et blanc sur lesquelles le public est invité à dessiner, l'illustratrice propose un dialogue poétique avec l'histoire coloniale du bâtiment.
    • La Fondation pour la mémoire de l'esclavage et le Musée national de l'histoire de l'immigration : pour un récit national renouvelé - Jean-Marc Ayrault p. 230-231 accès libre
    • Le dessous des dates - Patrick Boucheron, Marianne Amar, Marie Poinsot p. 232-241 accès libre avec résumé
      Ouvert de nouveau au public en juin 2023, le nouveau parcours permanent du Musée national de l'histoire de l'immigration propose une présentation chronologique de la présence migratoire en France, conçue par un comité scientifique présidé par l'historien Patrick Boucheron.
    • « Chaque item nous raconte des histoires qui résonnent entre elles » - Maciej Fiszer, Marie Poinsot p. 242-247 accès libre avec résumé
      Le principal défi de la scénographie du parcours permanent du Musée national de l'histoire de l'immigration a consisté à organiser le dialogue entre les archives, les créations artistiques et les objets privés. Le choix d'une mise en scène lumineuse alternant entre les données historiques et les résonances esthétiques contribue à informer et à incarner l'histoire de l'immigration en France.
  • Champs libres

    • Le mouvement associatif de l'immigration (1968-1981) - Françoise Blum, Irène Coelho Gaspar, Vincent Gay, Camille Gourdeau, Solène Lavigne Delville, Mathilde Zederman p. 250-262 accès libre avec résumé
      Dans les années 1970, les créations d'associations par des étrangers se multiplient en France. Placé sous contrôle et surveillance par un décret-loi de 1939, le mouvement associatif immigré défend son autonomie vis-à-vis des pouvoirs publics français comme ceux des pays d'origine. Ce dossier coordonné par l'équipe de recherche sur la cause immigrée (Causimmi) présente quelques-unes des associations immigrées créées avant 1981.
    • Balises - Mustapha Harzoune p. 263-266 accès libre
    • Arte Flamenco : 35e édition - François Bensignor p. 267-273 accès libre avec résumé
      Le plus ancien des festivals français de flamenco fête en juillet 2024 sa 35e édition avec une équipe de programmation renouvelée. Durant toutes ces années, il a servi de porte d'entrée vers la scène française à de nombreux artistes et spectacles triés sur le volet. Le programme du Festival international Arte Flamenco propose autant de valeurs sûres que de tendances nouvelles. Un réseau de fins spécialistes, habitués des peñas, tablaos, biennales et autres prestigieux concours de Séville, Valence, Grenade, Cadix ou Carmona, l'informe sur l'émergence des talents qui perpétuent ou renouvellent l'art du chant, de la danse ou de la guitare. Également attentif au développement d'artistes français, le festival les accompagne entre deux éditions et présente leurs créations dans les meilleures conditions.
    • Blue Sun Palace : Film de Constance Tsang (États-Unis, 2024) - Anaïs Vincent p. 274 accès libre
    • Une langue universelle (Universal Language) : Film de Matthew Rankin (Canada, 2024) - Anaïs Vincent accès libre
    • Mongrel : Film de Chiang Wei Liang et You Qiao Yin (Taïwan, Singapour, France, 2024) - Anaïs Vincent p. 275-276 accès libre
    • Nouveau monde : Film de Vincent Cappello (France, 2024) - Anaïs Vincent p. 276 accès libre
    • Cœurs perdus - Anaïs Vincent accès libre avec résumé
      Cœurs perdus, programmé au studio des Ursulines (Paris, 5e arrondissement), rassemble trois courts-métrages comme autant de regards intimes et poignants sur la thématique de l'exil.
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