Contenu du sommaire : Chemsex

Revue Psychotropes : Revue internationale des toxicomanies et des addictions Mir@bel
Numéro vol. 30, 2024/2-3
Titre du numéro Chemsex
Texte intégral en ligne Accès réservé
  • Éditorial - Pierre Poloméni p. 5-9 accès réservé
  • Dossier : Chemsex

    • Chemsex : il est temps d'agir ! - Thomas L'Yavanc p. 13-16 accès réservé
    • Liens entre la prise en charge, la psychothérapie et les facteurs déterminants dans les pratiques problématiques du chemsex, selon une expérience clinique - Muriel Grégoire p. 17-35 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Le chemsex est l'usage de produits psychoactifs en contexte sexuel, quelle que soit la voie d'usage dans la population HSH, en vue d'augmenter le plaisir et d'améliorer les pratiques sexuelles. Les premiers chemsexeurs viennent dans les centres de soins addictologiques depuis une douzaine d'années. C'est à partir de ces rencontres que j'ai développé un type d'accompagnement qui s'est construit avec les usagers. Quelques techniques théoriques de base ont enrichi ces accompagnements thérapeutiques. Ce texte va expliciter le travail thérapeutique de suivi en CSAPA, avec les dimensions travaillées issues de ce travail et la description des facteurs spécifiques qui concourent à rendre cette pratique problématique, voire addictive.
      Chemsex is the use of psychoactive substances in a sexual context, irrespective of how the substances are consumed, by MSM in order to improve sexual performance and increase pleasure. Members of the first generation of chemsexers have been coming to addiction treatment centers for the past dozen years. During these encounters I developed a type of support in conjunction with the users. I have drawn on some basic theoretical techniques to enrich this therapeutic support. This text will describe the therapeutic work done with patients of an addition treatment and prevention center (CSAPA), the issues that emerge from this work, and the specific factors that contribute to making the practice of chemsex problematic or even addictive.
    • Pratique du chemsex en France : actualisation des données d'addictovigilance - Anne Batisse, Leila Chaouachi, Johan Thiery, Anne Roussin, Cécile Chevalier, Anne-Sylvie Caous, Aurélie Aquizerate, Liselotte Pochard, Émilie Bouquet, Reynald Leboisselier, Amélie Daveluy, Célian Bertin, Bruno Revol, Hélène Peyrière p. 37-52 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Le chemsex se définit classiquement par l'usage de substances psychoactives avant ou pendant les relations sexuelles afin d'améliorer performance, durée et plaisir sexuel. Cette pratique peut avoir des conséquences sanitaires individuelles très importantes (complications addictologiques, somatiques) et populationnelle (transmission d'infections virales ou bactériennes). Le chemsex a émergé en France à partir de 2009, avec l'apparition des nouveaux produits de synthèse (NPS) et d'internet (achat des produit et site de rencontre). La population principalement concernée par le chemsex est la population des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). L'addictoVigilance est un acteur de veille sanitaire incontournable de la surveillance des complications en lien avec la pratique du chemsex et ce à travers des indicateurs clairs : complications médico-légales (évolution des décès via l'enquête annuelle DRAMES et des soumissions chimiques), des évènements graves (troubles addicto-psychiatriques, neurologiques, cardiovasculaires, infectieux) via les notifications spontanées. Une mise à jour des données d'addictovigilance proposée dans cet article montre une augmentation importante et inquiétante des complications et des décès en lien avec cette pratique depuis 2008 (nombre de cas multiplié par un facteur 3 en 5 ans). La persistance à bas bruit de la pratique du chemsex par voie injectable est retrouvée dans les données avec des complications infectieuses pouvant se compliquer en arthrite septique. Les antécédents infectieux sont en baisse dans la population des chemsexeurs, que ce soit concernant le VIH, le VHC ou bien les autres IST. Les classes de substance rapportées sont toujours des cathinones de synthèse associées ou non à la cocaïne et au GHB/GBL. Les cathinones évoluent avec l'arrivée des dérivées chlorés type 3-CMC /4-CMC. Les principales complications sont les troubles liés à l'usage de substances, les infections (majoritairement abcès, hypodermite, nécroses), des troubles neurologiques impliquant dans la grande majorité des cas de G-holes (surdosage en lien avec le GHB/GBL), des troubles psychiatriques (psychoses avec hallucinations, délire, angoisse et dépression) et des complications cardiovasculaires en lien avec la toxicité des produits. Les agressions sexuelles et les cas de soumissions chimiques possibles soulignent les risques d'abus sexuels ou de rapports sexuels non-consentis plus importants dans le cadre du chemsex. La mise en place d'interventions multidisciplinaires a permis, pas à pas, une prise en charge holistique des chemsexeurs (addicto-psycho-socio-sexologique). La PrEP et la réduction des risques en matière de sexualité et de consommation de produits psychoactifs sont inscrites dans cette prise en charge. La diminution des antécédents infectieux est à souligner. Les initiatives de toutes parts, professionnels de santé ou société civile doivent continuer pour faire face à ce phénomène.
      Chemsex is defined as the use of psychoactive substances before or during sexual relations to enhance sexual performance, duration, and pleasure. This practice can have major health consequences for individuals (addictive and somatic complications) and the population (transmission of viral or bacterial infections). Chemsex emerged in France in 2009, following the appearance of new psychoactive substances (NPS) and the internet (where users can buy drugs and connect to dating websites). The population most affected by chemsex is men who have sex with men (MSM). The Addictovigilance network plays an important role in monitoring the health complications of chemsex practice, using clear indicators. It monitors medico-legal complications (via spiking records and the annual DRAMES register showing changes in death rates) and serious events such as addictive-psychiatric, neurological, and cardiovascular disorders and infectious diseases (via spontaneous notifications). This article offers updated addictovigilance data, showing a significant and worrying increase in complications and deaths linked to chemsex since 2008 (the number of cases increased by a factor of three in five years). The low-level persistence of chemsex using injectable drugs has been noted in the data, leading to the transmission of infectious diseases, which may be complicated by septic arthritis. However, among the chemsex population, previous medical history of HIV, HCV, or other STIs is declining. The substance class most reported is still synthetic cathinones, used with or without cocaine and GHB/GBL. Cathinones are evolving with the emergence of chlorinated derivatives of the 3-CMC/4-CMC type. The main complications are substance-related disorders, infections (mainly abscesses, hypodermatitis, and necrosis), neurological disorders most often involving G-holes (overdose linked to GHB/GBL), psychiatric disorders (psychoses with hallucinations, delirium, anxiety, and depression) and cardiovascular complications linked to the toxicity of the products. Sexual assaults and cases of possible spiking highlight the greater risk of sexual abuse or non-consensual sexual relations in chemsex situations. The introduction of multidisciplinary interventions has enabled health practitioners to treat chemsexers with a holistic (addicto-psycho-socio-sexological), step-by-step approach. PrEP and risk reduction in terms of sexual behavior and consumption of psychoactive substances form part of this treatment. The reduction in the number of previous infections among users should be highlighted. Initiatives on all fronts, from health care professionals to civil society, must continue in order to tackle this phenomenon.
    • La pratique du chemsex dans les enquêtes nationales Rapport au sexe (ERAS) auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes : évolutions entre 2017 et 2023 - Annie Velter, Perrine Roux p. 53-73 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      L'Enquête Rapport Au Sexe (ERAS) est une enquête en ligne transversale, auto-administrée et basée sur le volontariat, menée auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) ; quatre éditions ont été réalisées depuis 2017 (2019, 2021, 2023). L'article a pour objectif de décrire l'évolution de la pratique du chemsex au sein de ces enquêtes nationales et les caractéristiques des HSH qui le pratiquent à partir d'ERAS 2023. Depuis 2017, la pratique du chemsex est stable dans le temps, quel que soit l'indicateur utilisé. Celle au cours du dernier rapport sexuel s'élève à 5 % en 2017 et à 6 % en 2023 lors du dernier rapport sexuel et à 12 % en 2021 et 13 % en 2023 au cours des 6 derniers mois avant l'enquête. Par rapport aux participants qui ne pratiquent pas le chemsex, ceux qui le pratiquent sont plus souvent âgés de 25-45 ans, urbains, chômeurs, financièrement moins aisés ; attachés aux sociabilités et aux valeurs de performances sexuelles gay, séropositifs au VIH ou séronégatifs et usagers de la Prophylaxie pré-exposition (PrEP). Ils sont plus souvent multipartenaires et utilisent moins systématiquement le préservatif lors des pénétrations anales avec des partenaires occasionnels. La pratique du chemsex est associée à des comportements à haut risque de contamination au VIH et aux autres infections sexuellement transmissibles (IST) mais aussi à des signes de détresses psychosociales qui restent à explorer. Des services adaptés à la pratique du chemsex, répondant à la fois aux enjeux de réduction de risques, de santé sexuelle et de prise en charge psychosociale destinés aux HSH doivent être déployés afin d'assurer une prévention adaptée et des interventions en faveur du bien-être de cette population.
      The Rapport au Sexe Survey (ERAS) is a cross-sectional, self-administered, voluntary survey, done online, of men who have sex with men (MSM); four editions have been carried out since 2017 (2019, 2021, 2023). The aim of the article is to describe the evolution of chemsex practice within these national surveys and the characteristics of MSM who practice it as of ERAS 2023. Since 2017, the practice of chemsex has been stable over time, whatever the indicator used. Thus, in 2017, 5 percent of respondents had practiced chemsex during their last sexual interaction, compared to 6 percent in 2023. In 2021, 12 percent had practiced chemsex in the six months before the survey, compared to 13 percent in 2023. Compared with respondents who don't practice chemsex, those who do are more likely to be aged 25–45, live in urban areas, be unemployed, be financially less well-off, be attached to gay sociability and sexual performance values, be HIV-positive, or HIV-negative and use pre-exposure prophylaxis (PrEP). They are more likely to have multiple partners, and to use condoms less systematically for anal sex with occasional partners. The practice of chemsex is associated with high-risk behaviors for HIV and other STIs, but also with signs of psycho-social distress that remain to be explored. Services adapted to the practice of chemsex, addressing the issues of risk reduction, sexual health, and psychosocial care for MSM, need to be deployed to ensure appropriate prevention and interventions to promote the well-being of this population.
    • Une initiative thérapeutique innovante : L'exemple de la mise en place d'un parcours de soin dédié au chemsex dans le service des maladies infectieuses de l'hôpital Saint-Louis - Iris Bichard p. 75-83 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Face à l'augmentation de la pratique du chemsex, le service des Maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Saint-Louis (AP-HP) s'est organisé pour proposer un parcours de soins multidisciplinaire spécialisé en 2019. Des infirmières ont été formées à la réduction des risques et des dommages (RdRD) liés au chemsex et l'ensemble de l'équipe a été sensibilisé à la prise en charge de ces usagers. Les médecins du service identifient et orientent les personnes qui le souhaitent vers les consultations de RdRD. Dans le cadre de ces consultations, des soignantes mènent des entretiens de RdRD avec les patients chemsexeurs souhaitant modifier ou faire le point sur leurs pratiques de consommation. À chaque consultation, l'infirmière spécialisée et l'usager fixent un objectif de RdRD, un plan d'action personnalisé est établi, aidant notamment à gérer les cravings. Les moyens d'action sont réévalués à chaque séance et de nouveaux objectifs établis. Le patient est adressé au médecin référent, psychiatre, psychologue ou sexologue en cas de comorbidité ou de problématique identifiée. Entre septembre 2019 et septembre 2023, 264 usagers ont consulté dans le cadre de la consultation chemsex et 1115 consultations de RdRD ont été menées par les infirmières. Une enquête menée en 2021 a démontré l'intérêt de ce parcours de soins en santé sexuelle transverse et disponible en un lieu unique, facilitant le soin des patients pratiquant le chemsex.
      Faced with an increase in the practice of chemsex, the Infectious and Tropical Diseases Department at Hôpital Saint-Louis (AP-HP) took the necessary steps to be able to offer a specialized multidisciplinary care pathway in 2019. Nurses were trained in risk and harm reduction (RdRD) related to chemsex, and awareness-raising was carried out with the entire team to prepare them to treat these users. The department's doctors identify relevant patients and refer those who are willing to RdRD consultations. As part of these consultations, nurses conduct RdRD interviews with chemsex patients wishing to change or take stock of their consumption practices. At each consultation, the nurse specialist and the user set a RdRD objective, and a personalized action plan is drawn up, helping in particular to manage cravings. The means of action are reassessed at each session, and new objectives are set. Patients are referred to the referring doctor, psychiatrist, psychologist, or sexologist in the event of comorbidity or other problems. Between September 2019 and September 2023, 264 users attended chemsex consultations and the nurses carried out 1,115 RdRD consultations. A survey conducted in 2021 demonstrated the value of this cross-disciplinary sexual health care pathway available in a single location, facilitating care for chemsex patients.
    • Chemsex et sexualité : Caractériser les facteurs de vulnérabilité, les besoins des patients et les approches sexologiques lors d'une intervention en milieu hospitalier - Alexandre Aslan, David Lessard, Bertrand Lebouché p. 85-113 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Le chemsex est une forme d'usage de drogues sexualisé en expansion chez les GBHSH, avec des risques pour la santé physique et mentale. Cet article vise d'abord à mieux comprendre les facteurs de vulnérabilité des GBHSH, de même que les approches sexologiques possibles. Ensuite, des consultations en réduction des risques et des dommages pour les GBHSH pratiquant le chemsex ont été proposées dans une unité de maladies infectieuses parisienne. Nous avons cherché à décrire les comportements des patients. Une enquête a été réalisée auprès des patients des consultations en RdRD. Un total de 96 GBHSH ont rempli un questionnaire en ligne. La plupart rapportaient une pratique du chemsex assez fréquente et des impacts négatifs du chemsex sur leur vie sociale, professionnelle, intime ou sexuelle. La majorité était satisfaite de l'intervention et constatait une réduction du risque. De telles interventions multidisciplinaires préventives, diagnostiques et thérapeutiques en sexologie, psychologie et psychiatrie, dans les services déjà fréquentés par les GBHSH, sont efficaces et grandement nécessaires.
      Chemsex is an expanding form of sexualized drug use among GBMSM, posing risks to physical and mental health. This article first explores the vulnerability factors of GBMSM and possible sexological approaches. It then gives an account of harm reduction consultations for GBMSM practicing chemsex, offered in a Parisian infectious disease unit. The focus is on describing patient behaviors. A survey was conducted among patients attending the harm reduction consultations. Ninety-six GBMSM completed an online questionnaire. Most reported fairly frequent chemsex practices, and negative impacts of chemsex on their social, professional, personal, or sexual life. The majority were satisfied with the intervention, finding it effective at reducing risk. Such multidisciplinary preventive, diagnostic, and therapeutic interventions in sexology, psychology, and psychiatry, within units already frequented by GBMSM, are effective and greatly needed.
    • Évaluation de la santé sexuelle des hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes, suivis en consultations d'addictologie à Montpellier, pour un usage du chemsex - Hélène Donnadieu, Marion Ambrosino p. 115-135 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Le chemsex désigne la consommation de substances psychoactives afin d'initier, faciliter, prolonger ou améliorer les rapports sexuels. La pratique concerne préférentiellement les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). En France, ces substances sont principalement représentées par les cathinones de synthèse et le gamma-hydroxybutyrate (GHB). La visibilité de la pratique s'est largement accrue et diffusée sur le territoire au cours des dix dernières années, portée par internet et l'avènement des applications de rencontres géolocalisées. De nombreuses complications sont associées à cette pratique et sont largement décrites mais la santé sexuelle est peu abordée. Par conséquent, nous nous questionnons sur l'impact du chemsex sur la qualité de vie et la satisfaction sexuelle des usagers. Méthode. Étude observationnelle. Lors des consultations, le questionnaire MSHQ a été proposé aux usagers consultant pour un usage de chemsex. Les données socio-démographiques et les modalités de la pratique étaient également recueillies. Résultats. 22 participants interrogés, d'âge médian 36 ans. Les médianes des scores révèlent l'existence de perturbations érectiles et surtout éjaculatoires avec des scores médians s'élevant respectivement à 13/15 et 28/35. Les scores de gêne érectile et éjaculatoire vont également dans ce sens. Ce constat met à nouveau en lumière l'impact des substances et de la pratique sur la qualité de vie en santé sexuelle et la nécessité d'élaborer des questionnaires adaptés à cette population d'usagers.
      Chemsex refers to the use of psychoactive substances to initiate, facilitate, prolong, or enhance sexual intercourse. The practice mainly concerns men who have sex with men (MSM). In France, these substances are mainly represented by synthetic cathinones and gamma-hydroxybutyrate (GHB). Over the past ten years, the practice has become increasingly visible and widespread, thanks to the internet and the advent of location-based dating apps. Numerous complications are associated with this practice and have been extensively described, but sexual health is rarely addressed. We have therefore studied the impact of chemsex on users' quality of life and sexual satisfaction. Methods. Observational study. During consultations, those attending for chemsex use were asked to complete the Male Sexual Health Questionnaire (MSHQ). Socio-demographic data and information on modes of practice were also collected. Results. Twenty-two participants were interviewed, with a median age of thirty-six years. Median scores revealed erectile and especially ejaculatory disturbances, with median scores of 13/15 and 28/35 respectively. The scores for erectile and ejaculatory discomfort also point in this direction. This finding once again highlights the impact of chemsex substances and practice on sexual-health quality of life, and the need to develop questionnaires tailored to this user population.
    • Le chemsex en psychiatrie : des effets systémiques ? - Jean-Victor Blanc p. 137-149 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Le chemsex, prise volontaire de substances psychoactives afin de faciliter, initier, augmenter, intensifier ou prolonger les rapports et les performances sexuelles, implique souvent un polyusage de substances. Parmi celles-ci, les cathinones de synthèse, la méthamphétamine, la kétamine et la cocaïne, qui peuvent induire des troubles psychiques. L'objectif de cet article est d'explorer, à l'aide d'une revue de la littérature et de données cliniques issues d'une consultation spécialisée : 1) Les complications psychiatriques les plus fréquemment associées au chemsex : descentes, symptômes productifs et pharmacopsychoses. 2) Les comorbidités associées au chemsex, notamment les plus fréquentes : troubles dépressifs, anxieux, et leurs implications dans la prise en charge. 3) La place des antécédents psychiatriques chez les usagers de chemsex, notamment les vulnérabilités pouvant préexister avant l'usage de substance et leurs effets systémiques.
      Chemsex, the voluntary use of psychoactive substances to facilitate, initiate, increase, intensify, or prolong sexual intercourse and performance, often involves multiple substance use. These include synthetic cathinones, methamphetamine, ketamine, and cocaine, all of which can induce psychic disorders. The aim of this article is to explore, with the help of a literature review and clinical data from a specialized consultation: 1) The psychiatric complications most frequently associated with chemsex: comedown, psychotic symptoms, and drug addiction. 2) The comorbidities associated with chemsex, in particular the most frequent: depressive and anxiety disorders, and their implications for treatment. 3) The role played by chemsex users' previous psychiatric problems, if any, in particular the vulnerabilities that may pre-exist substance use and their systemic effects.
  • Varia

    • Sevrages GBL en milieu hospitalier : un retour d'expérience - Dorian Rollet, Melody Moya, Julien Azuar, Frank Questel, Romain Icick p. 151-168 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Introduction. Le GBL ou gammabutyrolactone est un produit psychotrope bon marché utilisé dans le cadre du chemsex et des milieux festifs techno dont l'usage a remplacé le GHB ces dernières années. Celui-ci présente un risque de dépendance et de sevrage physique. Méthodes. Nous présentons une série de cas de patients hospitalisés pour sevrage basée sur les données de soins courants du service d'addictologie de l'hôpital Fernand-Widal. Sont investiguées les caractéristiques sociodémographiques des usagers, leur usage du GBL, ainsi que leurs comorbidités. Les sevrages ainsi que leurs stratégies de gestion médicamenteuse sont rapportés. Résultats. Sur la période étudiée, nous avons relevé 31 sujets hospitalisés pour sevrage en GBL pour au total 52 hospitalisations. Le nombre de demandes de sevrages résidentiels en GBL est en augmentation. Dans l'échantillon, la part des hommes ayant des relations sexuelles est de 71,0 %, et 76,4 % des usagers présentent des comorbidités psychiatriques. Les consommations de GBL sont quotidiennes dans 77,4 % des cas, nécessitent souvent d'importantes doses de benzodiazépines et sont à risque de complications, en particulier d'épisodes confusionnels. Conclusion. Le nombre de demandes de sevrages hospitaliers en GBL est en augmentation au cours des dernières années. Lors du sevrage, les benzodiazépines sont le traitement de référence dans cette indication. D'autres études sont nécessaires pour évaluer les possibilités de prévention du delirium pendant le sevrage.
      Introduction. GBL or gamma-butyrolactone is a cheap psychotropic product used in chemsex and at techno parties, where it has replaced GHB in recent years. It can lead to dependence and physical withdrawal symptoms. Methods: We present a series of case studies of patients hospitalized for withdrawal, using routine care data from the addictology department at Fernand-Widal hospital. We examine the sociodemographic characteristics of users, their use of GBL, and their comorbidities. Moreover, we describe their withdrawal symptoms and the drug-based strategies used to manage them. Results. Over the study period, we recorded thirty-one subjects hospitalized for GBL withdrawal, out of a total of fifty-two hospitalizations in the department. The number of requests for in-patient GBL withdrawal treatment is increasing. In the sample, the proportion of men having sexual relations was 71 percent and 76.4 percent of users had psychiatric comorbidities. GBL use was daily in 77.4 percent of cases, often requiring large doses of benzodiazepines, and was associated with a risk of complications, particularly episodes of confusion. Conclusion. The number of requests for in-patient GBL withdrawal treatment has increased in recent years. During weaning, benzodiazepines are the reference treatment in this indication. Further studies are needed to assess the possibilities for preventing delirium during withdrawal.
    • L'utilisation du cannabis dans la gestion des consommations d'autres substances psychoactives : Une enquête par questionnaire auprès de personnes utilisatrices de cannabis en France - Martin Bastien, Fabienne Lopez, Pierre Chappard, Perrine Roux p. 171-197 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Le cannabis est la substance psychoactive illicite la plus consommée en France, et de nombreuses personnes l'utilisent de manière thérapeutique en dehors d'un cadre de prescription. Une enquête collaborative par questionnaire en ligne a été menée en France afin d'explorer l'utilisation du cannabis dans le but de maîtriser, réduire ou arrêter les consommations d'autres substances psychoactives, légales, illégales ou prescrites médicalement. Nous décrivons les profils des participants, ainsi que les pratiques et perceptions liées à cette utilisation du cannabis, suggérant qu'elle s'intégrerait dans une diversité de parcours de consommation et de parcours de soin chez les personnes concernées. Face à de possibles difficultés dans l'accès ou le maintien des soins pour certaines personnes utilisatrices de substances ou ayant une prescription médicamenteuse, nous interprétons cette utilisation du cannabis comme une stratégie d'appropriation de ses consommations et ainsi de sa santé.
      Cannabis is the most widely used illegal substance in France, and many people use it for therapeutic purposes without medical supervision. We conducted a participative online survey in France in order to study the intentional use of cannabis to control, reduce, or stop consumption of other psychoactive substances, such as alcohol, illegal drugs, and prescription medications. We describe the participants' characteristics and perceptions of this practice, showing that it occurs in a wide range of contexts in terms of experience with substance use and health care pathways. We assume that some people who use drugs or prescription medications may face barriers to accessing health care or meeting the costs. We interpret this practice as a strategy for managing their consumption habits and their health.
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