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La numérisation et la plateformisation ont modifié en profondeur le contexte d'action des acteurs des industries créatives et culturelles (ICC). Ces transformations ont particulièrement fragilisé le rôle des intermédiaires et leur capacité de prescription. Ces derniers ont cherché à réagir face à ces ruptures à partir d'une nouvelle perspective, la commoditisation. Quelles sont les stratégies de résistance des acteurs des ICC face au risque de commoditisation ? Les auteurs répondent à cette question à partir du cas des librairies indépendantes qui, face aux transformations de leur environnement, développent une stratégie d'enracinement pour préserver leur capacité de prescription. Cette étude de cas repose sur une ethnographie organisationnelle mise en perspective par un matériau complémentaire.

L'article s'intéresse à la question du dialogue sur le travail et à ses obstacles en étudiant le risque de blessure auquel chacun est exposé, dans le dialogue avec l'autre. Ce risque est pensé depuis les travaux en économie et en philosophie de Bruni (2014) et Esposito (2000). À partir d'une recherche-intervention au sein d'un grand hôpital français, l'article étudie quelle ingénierie du dialogue peut venir soutenir les acteurs face au risque de la blessure. Deux dimensions sont mises en lumière : 1) la ritualisation reconstruit des repères dans l'exercice imprévisible du dialogue, 2) la ressaisie des règles de civilité ordinaire.

La responsabilité humaine dans les changements géophysiques questionne la dépendance de notre modèle socio-économique à l'idée de croissance. En miroir, elle doit nécessairement faire émerger la question de la décroissance et ses incidences dans les sciences de gestion. C'est ce que les auteurs proposent dans cet article qui approfondit les représentations sociales de la notion de décroissance chez les consommateurs à partir de trois questionnements. Au regard de ces derniers, des perspectives sont discutées pour le marketing, concernant la nécessaire intégration de la notion de décroissance dans la pratique et la recherche de cette discipline.

L'ennui au travail s'inscrit au cœur de nombreux paradoxes organisationnels, mais il est pourtant peu pris en compte, voire délégitimé au sein des organisations. En effet, il apparaît difficile à définir et mesurer, de même qu'à situer entre émotion et sensation, frustration et adaptation. Si peu de travaux francophones en sciences de gestion y font référence, cette revue de la littérature révèle une richesse de recherches montrant que l'ennui apparaît à la fois comme une cause et une conséquence de conditions de travail dégradées ou de déficits de sens. Un agenda de recherche sur les enjeux théoriques de cette thématique est suggéré, permettant de souligner les perspectives managériales fructueuses pour les salariés et les organisations.

S'il est connu que l'ingénierie a toujours eu partie liée au management, l'étendue de cette association reste à mettre en évidence. C'est là l'objectif de cet article, qui propose de retracer la contribution des ingénieurs à l'élaboration et à la mise en œuvre des pratiques managériales du milieu du 19e siècle à nos jours. Les implications de ces liens entre ingénieurs et management sont ensuite discutées, pour les ingénieurs comme pour les sciences de gestion.

Malgré les ressources injectées dans le système, le malaise des professions de santé persiste. L'hypothèse avancée est qu'une grande partie des problèmes se situe au niveau de l'activité réelle. À partir d'une analyse sur le fardeau administratif, les hiérarchies hospitalières, et la coordination du parcours du patient, et en s'inspirant de la pensée pragmatiste, un diagnostic d'ensemble ressort : menée par des professionnels qui agissent sur le terrain, des solutions adaptées se bâtissent, mais restent assez invisibles, car éloignées de la mise en place des réformes officielles.