Contenu du sommaire : Numéro spécial: Construire la résilience climatique des entreprises

Adoptant une perspective historique et privilégiant le prisme du pilotage organisationnel, cette contribution s'intéresse à un concept sur lequel il y a encore peu de consensus mais une nécessité de réflexion tant les organisations publiques et privées y sont confrontées, celui de la résilience climatique organisationnelle. Proposant des définitions de la résilience organisationnelle et de la résilience climatique organisationnelle, cette recherche souligne le mouvement de fond qui est à l'œuvre et se traduit par l'essor de textes réglementaires, d'outils comptables et de dispositifs de reporting durable. Si la dimension technique des outils et des modalités d'évaluation est interrogée, il faut aussi souligner l'importance des jeux d'acteurs et de leur engagement.

La présente étude explore la transition climatique dans le secteur bancaire par le biais d'un nouvel outil de communication externe mis à disposition des entreprises : la matrice de matérialité. Son principal intérêt est qu'elle incorpore explicitement le rôle des parties prenantes dans le positionnement stratégique de l'entreprise. L'étude se déroule donc en deux temps. On analyse d'abord la logique du discours stratégique fait par des banques tel qu'il transparaît dans les matrices, notamment en relation aux enjeux climatiques. Nous prospectons ensuite l'articulation entre l'image stratégique transmise par lesdites matrices d'une part, et la réalité pratique des affaires, notamment en ce qui concerne le financement fait par les banques de l'industrie fossile, de l'autre.

L'article propose un modèle opérationnel de reporting interne pour les entreprises agroalimentaires, à partir d'une revue institutionnelle. Les chiffres sur la malnutrition en France et dans le monde, le surpoids et l'obésité, le développement des MNT (maladies non transmissibles) ne cessent de croître, représentant des coûts directs et indirects considérables. L'appropriation de cette question est un enjeu de santé publique. L'OMS et l'ONU le font par leurs objectifs de développement durable (ODD) comme les organismes de normalisation et l'Union Européenne en encourageant une information publiée accrue. Au-delà de la régulation et de l'invitation au reporting externe, il est temps d'inciter à l'intégration de ces objectifs dans le management de ces entreprises ; d'où la proposition d'un modèle adapté aux entreprises du secteur agroalimentaire susceptible de répondre aux attentes de leurs parties prenantes.

Cette étude se penche sur les firmes innovantes, notamment les start-ups et PME « Green-Cleantech / Vertes-Techpropre », acteurs clés de nos économies industrielles, et leur financement complexe. Ces entreprises, essentielles pour la transition écologique, affrontent des défis liés à leur valeur économique incertaine et à leur opacité informationnelle, générant un risque de sélection adverse pour les investisseurs. Nous explorons le rôle des Business Angels (BA) dans ce contexte, particulièrement leur approche hybride de financement, combinant motivations altruistes et financières. L'analyse des comportements d'accompagnement des BA, entre soutien aux objectifs durables et attentes de retours financiers, est essentielle pour comprendre leur impact sur la trajectoire d'évolution des projets « Green-Cleantech ». L'étude aborde la dynamique de collaboration entre BA et entrepreneurs, soulignant l'importance de la complémentarité des théories de l'agence et de l'intendance pour une relation équilibrée. Notre recherche, basée sur une analyse de cas unique et longitudinale, révèle des pratiques de collaboration distinctes et les conditions favorisant l'évolution des relations BA-entrepreneur, enrichissant la littérature sur la gouvernance des startups et la finance entrepreneuriale verte.

À l'aube d'une transformation environnementale et technologique sans précédent, la question se pose : quelles sont les compétences du futur indispensables pour adresser la crise climatique ? Au cœur de cette réflexion, le Design Thinking et l'IA générative émergent comme des outils essentiels, mettant en lumière l'importance de doter les collaborateurs de ces nouvelles compétences. En mariant approche centrée sur l'humain et puissance algorithmique, nous pouvons imaginer des solutions innovantes à des problèmes anciens. Cet article s'appuie sur une réflexion managériale, sociologique et philosophique pour explorer ces intersections, invitant le lecteur à comprendre pourquoi et comment intégrer ces compétences dans les stratégies de lutte contre le dérèglement climatique.

Les faits montrent un décalage significatif entre la lente conscience climatique des hommes et leur connaissance scientifique des dérèglements générés par l'activité humaine, relativement ancienne. Pour autant, l'ascension géopolitique du climat est indéniable depuis les années 1980, avec une gouvernance mondiale posée et désormais à l'oeuvre, même si le monde économique y est plutôt représenté que véritable qu'acteur. En revanche, l'ascension « managériale » tardive du climat semble seulement en voie de se dessiner à l'aube du second quart du vingt-etunième siècle, comment le montrent de nombreux signaux mis en perspective dans cette contribution.