Contenu du sommaire : Féminisme rural face au Bolsonarisme

Revue L'Ordinaire des Amériques Mir@bel
Numéro no 233, 2024
Titre du numéro Féminisme rural face au Bolsonarisme
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Dossier

    • Résistances, savoirs et expériences de femmes rurales : un numéro situé / situer un numéro - Héloïse Prévost accès libre
    • Resistências, saberes e experiências de mulheres rurais: um número situado / situar um número - Héloïse Prévost accès libre
    • Mobilidade rural‑urbana e desigualdades étnico‑raciais e de Gênero no Acesso ao Auxílio Emergencial durante Governo Bolsonaro - Lorena Lima de Moraes, Shana Sampaio Sieber, Rebeca Mascarenhas Fonseca Barreto, Nicole Louise Macedo Teles de Pontes, Tatiane Vieira Barros accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La mauvaise répartition des revenus au Brésil rend difficile l'accès aux droits fondamentaux, conduisant une partie de la population à vivre dans une situation de vulnérabilité sociale, notamment dans les régions du Nordeste et du Nord. La pandémie de Covid-19 a mis en évidence ces écarts, exprimés par la difficulté de se déplacer pour accéder aux politiques d'urgence, comme l'aide d'urgence (AU). L'isolement social a aggravé les pertes économiques et, bien que l'AU ait atténué cette situation, la difficulté d'y accéder a mis en évidence les défis de mobilité des populations rurales. Cet article vise à discuter des questions de genre et d'inégalités socio-spatiales vécues par les femmes du Nordeste issues des communautés traditionnelles et de l'agriculture familiale du Nordeste, en considérant la mobilité comme un élément central pour un accès effectif à l'AU. Pour ce faire, nous avons interrogé 74 femmes qui ont souligné la mobilité rurale-urbaine comme un obstacle à l'accès aux politiques sociales, en plus du risque de contamination par le coronavirus. Nous concluons que le mépris du gouvernement fédéral à l'égard des populations pauvres, rurales, noires et des femmes des villes rurales constitue une violence d'État.
      The poor distribution of income in Brazil makes access to basic rights difficult, leading part of the population to live in poverty and social vulnerability, especially in the Northeast and North regions. The Covid-19 pandemic has further highlighted these inequalities, expressed in the difficulty of mobility to guarantee access to emergency policies, such as emergency aid. Thus, the social isolation of millions of people aggravated the economic losses and, although the Emergency Aid has alleviated this situation, the difficulty of access highlighted the mobility challenges faced by rural populations in these regions. This article focuses on discussing gender issues and socio-spatial inequalities experienced by Northeastern women from traditional communities and family farming in the Northeast, considering mobility as a central element for effective access to Emergency Assistance. To this end, we interviewed 74 women who highlighted rural-urban mobility as an obstacle to accessing social policies, in addition to exposure to the risk of contamination by the coronavirus. We conclude that the federal government's disregard for poor, rural, black populations and especially inner-cities women, was configured under the aegis of State violence.
    • Genre et mobilité rurale-urbaine : une analyse de l'aide d'urgence durant le gouvernement Bolsonaro - Lorena Lima de Moraes, Shana Sampaio Sieber, Rebeca Mascarenhas Fonseca Barreto, Nicole Louise Macedo Teles de Pontes, Tatiane Vieira Barros accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La mauvaise répartition des revenus au Brésil rend difficile l'accès aux droits fondamentaux, conduisant une partie de la population à vivre dans une situation de vulnérabilité sociale, notamment dans les régions du Nordeste et du Nord. La pandémie de Covid-19 a mis en évidence ces écarts, exprimés par la difficulté de se déplacer pour accéder aux politiques d'urgence, comme l'aide d'urgence (AU). L'isolement social a aggravé les pertes économiques et, bien que l'AU ait atténué cette situation, la difficulté d'y accéder a mis en évidence les défis de mobilité des populations rurales. Cet article vise à discuter des questions de genre et d'inégalités socio-spatiales vécues par les femmes du Nordeste issues des communautés traditionnelles et de l'agriculture familiale du Nordeste, en considérant la mobilité comme un élément central pour un accès effectif à l'AU. Pour ce faire, nous avons interrogé 74 femmes qui ont souligné la mobilité rurale-urbaine comme un obstacle à l'accès aux politiques sociales, en plus du risque de contamination par le coronavirus. Nous concluons que le mépris du gouvernement fédéral à l'égard des populations pauvres, rurales, noires et des femmes des villes rurales constitue une violence d'État.
      The poor distribution of income in Brazil makes access to basic rights difficult, leading part of the population to live in poverty and social vulnerability, especially in the Northeast and North regions. The Covid-19 pandemic has further highlighted these inequalities, expressed in the difficulty of mobility to guarantee access to emergency policies, such as emergency aid. Thus, the social isolation of millions of people aggravated the economic losses and, although the Emergency Aid has alleviated this situation, the difficulty of access highlighted the mobility challenges faced by rural populations in these regions. This article focuses on discussing gender issues and socio-spatial inequalities experienced by Northeastern women from traditional communities and family farming in the Northeast, considering mobility as a central element for effective access to Emergency Assistance. To this end, we interviewed 74 women who highlighted rural-urban mobility as an obstacle to accessing social policies, in addition to exposure to the risk of contamination by the coronavirus. We conclude that the federal government's disregard for poor, rural, black populations and especially inner-cities women, was configured under the aegis of State violence.
    • Mulheres Sem Terra – construindo a resistência nas ruas, nos quintais e nas ações de solidariedade - Lucinéia Miranda de Freitas accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Depuis le coup d'État de 2016, le Brésil a connu une série de reculs dans les politiques publiques sociales, qui ont eu un impact sur la vie des gens et sur l'environnement. Dans les campagnes, la réforme agraire et la démarcation des territoires indigènes et quilombolas ont été paralysées, tandis que la régularisation foncière des grandes propriétés, l'exploitation des minerais et des forêts en ont profité, et que la violence dans les campagnes a augmenté. Cette période a également été marquée par de nombreuses résistances, notamment de la part des femmes, avec la mise en place de luttes importantes. Avec la pandémie de Covid-19 et l'aggravation de la crise, les processus de résistance ont dû être réinventés. Cela nous fait prendre conscience que la résistance est quotidienne et qu'elle imprègne les actions de soins pratiquées par les femmes, du potager au panier-repas. L'objectif de cet article est de comprendre ce processus, en analysant des documents produits par le MST dans le cadre de la campagne “Femmes sans terre : contre les virus et la violence”.
      Since the impeachment of 2016, Brazil has experienced a series of setbacks in public social policy, with consequences for people's lives and the environment. In the countryside, action on the national agrarian reform policy and the demarcation of indigenous and quilombola territories has been paralyzed, while the regularization of large land grabs, mineral and forest exploitation has been allowed, with a consequent increase in violence against peasants, quilombolas and indigenous peoples. This period was also marked by great resistance, especially from women, with the development of important struggles. With the Covid-19 pandemic, the economic and social crisis worsened along with the health crisis, and the resistance processes of organizations and social movements had to be reinvented. This has made us realize that the need for resistance is daily and permeates the actions of care carried out by women, which range from the backyard to the production of lunch boxes. The aim of this article is to understand the above process through documents produced by the MST in the context of the Landless Women's Campaign: Against Viruses and Violence.
    • Femmes sans terre – construire la résistance dans les rues, les potagers et dans les actions de solidarité - Lucinéia Miranda de Freitas accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Depuis le coup d'État de 2016, le Brésil a connu une série de reculs dans les politiques publiques sociales, qui ont eu un impact sur la vie des gens et sur l'environnement. Dans les campagnes, la réforme agraire et la démarcation des territoires indigènes et quilombolas ont été paralysées, tandis que la régularisation foncière des grandes propriétés, l'exploitation des minerais et des forêts en ont profité, et que la violence dans les campagnes a augmenté. Cette période a également été marquée par de nombreuses résistances, notamment de la part des femmes, avec la mise en place de luttes importantes. Avec la pandémie de Covid-19 et l'aggravation de la crise, les processus de résistance ont dû être réinventés. Cela nous fait prendre conscience que la résistance est quotidienne et qu'elle imprègne les actions de soins pratiquées par les femmes, du potager au panier-repas. L'objectif de cet article est de comprendre ce processus, en analysant des documents produits par le MST dans le cadre de la campagne “Femmes sans terre : contre les virus et la violence”.
      Since the impeachment of 2016, Brazil has experienced a series of setbacks in public social policy, with consequences for people's lives and the environment. In the countryside, action on the national agrarian reform policy and the demarcation of indigenous and quilombola territories has been paralyzed, while the regularization of large land grabs, mineral and forest exploitation has been allowed, with a consequent increase in violence against peasants, quilombolas and indigenous peoples. This period was also marked by great resistance, especially from women, with the development of important struggles. With the Covid-19 pandemic, the economic and social crisis worsened along with the health crisis, and the resistance processes of organizations and social movements had to be reinvented. This has made us realize that the need for resistance is daily and permeates the actions of care carried out by women, which range from the backyard to the production of lunch boxes. The aim of this article is to understand the above process through documents produced by the MST in the context of the Landless Women's Campaign: Against Viruses and Violence.
    • Entrevista com Verônica de Santana, agricultora e militante: “Construir um feminismo rural, agir em rede e reconstruir as políticas públicas” - Verônica de Santana, Héloïse Prévost accès libre
    • Entretien avec Verônica de Santana, agricultrice et militante : “Notre féminisme rural se construit dans nos expériences, dans la mise en réseau et dans la reconstruction des politiques publiques” - Verônica de Santana, Héloïse Prévost accès libre
    • As mulheres na economia da existência e os programas institucionais de apoio a elas - Maria Emília Lisboa Pacheco, Héloïse Prévost accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Lors de la 7e Marche des Margaridas en 2023, elle a été intervenante à la conférence thématique consacrée à la « Souveraineté alimentaire et l'agroécologie comme voie pour vaincre la faim » (15.08.2023). Elle a aimablement accepté que nous transcrivions ici le texte de son intervention, dans laquelle elle évoque les enjeux, dans ce contexte politique, de la reconstruction de l'accès aux droits et aux programmes publics pour la souveraineté alimentaire, entre autres. Alors que des féministes en France valorisent l'approche écoféministe de la « subsistance », l'intervention de Maria Emília Lisboa Pacheco témoigne d'une politisation différente élaborée à partir des perspectives d'économie de l'existence et d'économie du care. Certaines informations ont été mises à jour de 2023 à 2024 en lien avec la nouvelle situation gouvernementale.
      At the 7th Margaridas March in 2023, she was a speaker at the thematic conference on ‘Food sovereignty and agroecology as a way of overcoming hunger' (15.08.2023). She kindly agreed to allow us to transcribe here the text of her speech, in which she discusses the challenges, in this political context, of rebuilding access to rights and public programmes for food sovereignty, among other things. While some feminists in France are promoting an ecofeminist approach to ‘subsistence', Maria Emília Lisboa Pacheco's contribution reflects a different kind of politicisation based on the perspectives of the economy of existence and the economy of care. Some information has been updated from 2023 to 2024 in line with the new government situation.
    • Les femmes rurales construisent l'économie de l'existence. Quels programmes institutionnels pour les soutenir ? - Maria Emília Lisboa Pacheco, Héloïse Prévost accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Lors de la 7e Marche des Margaridas en 2023, elle a été intervenante à la conférence thématique consacrée à la « Souveraineté alimentaire et l'agroécologie comme voie pour vaincre la faim » (15.08.2023). Elle a aimablement accepté que nous transcrivions ici le texte de son intervention, dans laquelle elle évoque les enjeux, dans ce contexte politique, de la reconstruction de l'accès aux droits et aux programmes publics pour la souveraineté alimentaire, entre autres. Alors que des féministes en France valorisent l'approche écoféministe de la « subsistance », l'intervention de Maria Emília Lisboa Pacheco témoigne d'une politisation différente élaborée à partir des perspectives d'économie de l'existence et d'économie du care. Certaines informations ont été mises à jour de 2023 à 2024 en lien avec la nouvelle situation gouvernementale.
      At the 7th Margaridas March in 2023, she was a speaker at the thematic conference on ‘Food sovereignty and agroecology as a way of overcoming hunger' (15.08.2023). She kindly agreed to allow us to transcribe here the text of her speech, in which she discusses the challenges, in this political context, of rebuilding access to rights and public programmes for food sovereignty, among other things. While some feminists in France are promoting an ecofeminist approach to ‘subsistence', Maria Emília Lisboa Pacheco's contribution reflects a different kind of politicisation based on the perspectives of the economy of existence and the economy of care. Some information has been updated from 2023 to 2024 in line with the new government situation.
    • A resistência feminista e agroecológica ao governo de Jair Bolsonaro - Sarah Luiza de Souza Moreira, Sheyla Saori, Emma Siliprandi accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article s'intéresse à l'impact du démantèlement des politiques publiques sous le gouvernement de Jair Bolsonaro (2018-2022, Brésil) sur la vie des femmes rurales; présente des expériences locales de réseaux et de mouvements féministes et agroécologiques qui construisaient des stratégies de résistance pendant cette période et analyse comment ces mouvements se sont organisés pour affronter le gouvernement et contribuer par la suite à la reconstruction du pays. Les Réseau Agroécologique des Femmes Agricultrices et Réseau Semences Agroécologiques sont présentés, ainsi que les stratégies politiques de la Marche Mondiale des Femmes, du Groupe de Femmes de l'Articulation Nationale d'Agroécologie, et de la Marche des Margaridas. L'article conclut sur le fait que, outre le processus de résistance, ces articulations ont été fondamentales pour réaffirmer la centralité des femmes rurales en tant que sujets politiques dans la reconstruction du pays, d'un point de vue populaire et féministe.
      This article analyzes how the dismantling of public policies under the Bolsonaro government (Brazil) impacted the lives of rural women; presents local experiences of feminist and agroecological networks and movements that were building resistance strategies during that period; and analyzes how these movements organized themselves to confront the government and subsequently contribute to the reconstruction of the country. The cases of the Agroecological Network of Women Farmers and the Agroecology Seeds Network were presented, as well as the political strategies of the World March of Women, the Women's Group of the National Articulation of Agroecology, and the March of Margaridas. The article concludes by showing that, beyond the process of resistance, these articulations were fundamental in reaffirming the centrality of rural women as political subjects in the reconstruction of the country, from a popular and feminist perspective.
    • La résistance féministe et agroécologique au gouvernement de Jair Bolsonaro - Sarah Luiza de Souza Moreira, Sheyla Saori, Emma Siliprandi accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article s'intéresse à l'impact du démantèlement des politiques publiques sous le gouvernement de Jair Bolsonaro (2018-2022, Brésil) sur la vie des femmes rurales ; présente des expériences locales de réseaux et de mouvements féministes et agroécologiques qui construisaient des stratégies de résistance pendant cette période et analyse comment ces mouvements se sont organisés pour affronter le gouvernement et contribuer par la suite à la reconstruction du pays. Les Réseau Agroécologique des Femmes Agricultrices et Réseau Semences Agroécologiques sont présentés, ainsi que les stratégies politiques de la Marche Mondiale des Femmes, du Groupe de Femmes de l'Articulation Nationale d'Agroécologie, et de la Marche des Margaridas. L'article conclut sur le fait que, outre le processus de résistance, ces articulations ont été fondamentales pour réaffirmer la centralité des femmes rurales en tant que sujets politiques dans la reconstruction du pays, d'un point de vue populaire et féministe.
      This article analyzes how the dismantling of public policies under the Bolsonaro government (Brazil) impacted the lives of rural women; presents local experiences of feminist and agroecological networks and movements that were building resistance strategies during that period; and analyzes how these movements organized themselves to confront the government and subsequently contribute to the reconstruction of the country. The cases of the Agroecological Network of Women Farmers and the Agroecology Seeds Network were presented, as well as the political strategies of the World March of Women, the Women's Group of the National Articulation of Agroecology, and the March of Margaridas. The article concludes by showing that, beyond the process of resistance, these articulations were fundamental in reaffirming the centrality of rural women as political subjects in the reconstruction of the country, from a popular and feminist perspective.
    • As mulheres nos sistemas agroalimentares, ação coletiva e as políticas públicas (2019 a 2022) - Andrea Butto, Marielle Eden accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les inégalités de genre, les inégalités intersectionnelles et les positionnalités sont entretenues par la division sexuelle du travail productif et reproductif, générant une surcharge de travail et des restrictions à l'accès aux biens et aux politiques publiques. L'action collective des mouvements sociaux des femmes rurales a mis en lumière la contribution des femmes au développement rural au Brésil et dans le monde ces dernières années. En jouant un rôle de premier plan dans la lutte contre les entreprises transnationales, en élaborant des alternatives populaires et en proposant des politiques publiques, les femmes rurales ont acquis une plus grande reconnaissance. Depuis les années 2000, des politiques publiques ont été construites durant les gouvernements populaires afin de rendre effectifs les droits des femmes rurales. La réaction conservatrice ayant porté au coup d'État parlementaire de 2016 a provoqué l'extinction ou le démantèlement de politiques publiques. Ce n'est que récemment que l'on a assisté à une reprise des acquis. L'objectif de cet article est de réfléchir sur ces processus de changement, sur les stratégies sociales et politiques développées afin de mettre en évidence les nouveaux programmes portés par les mouvements sociaux et les réponses de l'État. Nous prenons comme exemple le cas du Programme d'Organisation Productive et une étude de cas réalisée dans l'Agreste Méridional, une micro-région de l'État du Pernambouc, dans la région Nordeste du Brésil.
      Gender inequalities, intersectionality and positionalities are sustained by the sexual division of productive and reproductive work, generating overload and restrictions on access to goods and public policies. The contribution of women to rural development gained greater attention in Brazil and around the world through the collective action of rural women's social movements. By taking a leading role in confronting transnational corporations, building popular alternatives and proposing public policies, they gained greater recognition. Since the 2000s, several achievements have been achieved, but the conservative reaction provoked the parliamentary coup in 2016 and only recently has been resumed. The objective of this article is to reflect on these processes of change, the social and political strategies that were conducted in order to highlight the new agendas that are joining the agenda of social movements and the State's responses.
    • Les femmes dans les systèmes agroalimentaires, action collective et politiques publiques (2019 à 2022) - Andrea Butto, Marielle Eden accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les inégalités de genre, les inégalités intersectionnelles et les positionnalités sont entretenues par la division sexuelle du travail productif et reproductif, générant une surcharge de travail et des restrictions à l'accès aux biens et aux politiques publiques. L'action collective des mouvements sociaux des femmes rurales a mis en lumière la contribution des femmes au développement rural au Brésil et dans le monde ces dernières années. En jouant un rôle de premier plan dans la lutte contre les entreprises transnationales, en élaborant des alternatives populaires et en proposant des politiques publiques, les femmes rurales ont acquis une plus grande reconnaissance. Depuis les années 2000, des politiques publiques ont été construites durant les gouvernements populaires afin de rendre effectifs les droits des femmes rurales. La réaction conservatrice ayant porté au coup d'État parlementaire de 2016 a provoqué l'extinction ou le démantèlement de politiques publiques. Ce n'est que récemment que l'on a assisté à une reprise des acquis. L'objectif de cet article est de réfléchir sur ces processus de changement, sur les stratégies sociales et politiques développées afin de mettre en évidence les nouveaux programmes portés par les mouvements sociaux et les réponses de l'État. Nous prenons comme exemple le cas du Programme d'Organisation Productive et une étude de cas réalisée dans l'Agreste Méridional, une micro-région de l'État du Pernambouc, dans la région Nordeste du Brésil.
      Gender inequalities, intersectionality and positionalities are sustained by the sexual division of productive and reproductive work, generating overload and restrictions on access to goods and public policies. The contribution of women to rural development gained greater attention in Brazil and around the world through the collective action of rural women's social movements. By taking a leading role in confronting transnational corporations, building popular alternatives and proposing public policies, they gained greater recognition. Since the 2000s, several achievements have been achieved, but the conservative reaction provoked the parliamentary coup in 2016 and only recently has been resumed. The objective of this article is to reflect on these processes of change, the social and political strategies that were conducted in order to highlight the new agendas that are joining the agenda of social movements and the State's responses.
  • Webographie

  • Coin des curiosités