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Revue | Revue française d'économie |
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Numéro | vol. XXII, no 2, octobre 2007 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Incertitude en économie de l'environnement. - Jean-Marc Tallon et Jean-Christophe Vergnaud p. 3 Nous proposons dans cet article un panorama des modélisations de la prise de décision dans des situations de risque ou d'incertain. Une attention particulière est portée aux incertitudes environnementales. Après avoir rappelé les modèles canoniques d'espérance d'utilité, nous développons les intuitions sous-jacentes au comportement d'aversion vis-à-vis de l'ambiguïté ou de l'imprécision. Nous étudions ensuite la manière dont les agents prennent leur décision dans l'incertain (par exemple des décisions d'assurance) en fonction des réalisations des aléas qu'ils ont personnellement subi (leur vécu) plutôt qu'en fonction d'une information statistique plus neutre. Nous développons la possibilité que les acteurs économiques aient des préférences incomplètes, en ce sens qu'ils n'arrivent pas à classer toutes les alternatives incertaines qui se présentent à eux. Enfin, nous considérons les problèmes posés par la dépendance des préférences à la formulation du problème de décision en nous concentrant plus particulièrement sur le biais d'ancrage et ses conséquences dans les enquêtes d'évaluation contingente.Uncertainty in Environmental Economics We review models of decision making under risk and uncertainty, with a special attention to environmental uncertainties. After a quick review of standard expected utility theories, we present models of ambiguity and imprecision aversion. We then study how the personal history of individuals (say in terms of the realization of a risk) affect their behavior {e.g., their insurance behavior). We also explore incompleteness of preferences. We finally consider problems caused by framing effects, in particular, the anchoring effect.
- Les effets redistributifs des systèmes de retraite en Europe. - Mathieu Lefèbvre p. 57 Les systèmes de pensions varient d'un pays à l'autre de l'Union européenne selon différentes caractéristiques. Mais tous effectuent une certaine redistribution au sein des cohortes d'individus. Cet article compare les performances redistributives intragénéra- tionnelles des transferts de pensions publiques en utilisant les données du Luxembourg Income Study. L'analyse montre qu'il existe une grande variabilité entre les pays mais que ces differences peuvent être expliquées en partie par les caractéristiques propres aux systèmes. Il est aussi démontré que la redistribution ne favorise pas l'ensemble de la population retraitée de la même manière et que les femmes les plus âgées constituent la catégorie la moins favorisée.The Redistributive Effects of Pension Systems in Europe Pension systems differ across European countries according to various characteristics. But every one operates some redistribution within cohort. This paper analyses the comparative intra- generational redistributive performances of public pension transfers using data from the Luxembourg Income Study. The analysis shows that there is wide variation among the countries but that these differences can be explained by the characteristics of the systems. It is also shown that redistribution does not occur the same way among subgroups of population and that older women are the less favoured by the pension systems.
- Emploi des seniors : bilan et perspectives. - Amandine Brun-Schammé et Véronique Janod p. 81 Cet article offre une synthèse de l'évolution de la place des travailleurs âgés dans l'emploi en France depuis 1 975 et s'interroge sur les principaux facteurs conditionnant leur activité. Le milieu des années 1990 apparaît comme une période charnière au cours de laquelle le mouvement de concentration de l'activité sur la génération des âges médians (30-49 ans) semble s'être interrompu, au vu de la stabilisation du taux d'emploi des 50-64 ans à son faible niveau de 1995. Toutefois, le taux d'emploi des 60-64 ans en France demeure en 2005 le plus bas de l'Union européenne à 25. Si les caractéristiques productives des seniors n'apparaissent pas être à même d'expliquer leur faible taux d'emploi, les réflexes et attitudes induits par trente ans d'accessibilité aux dispositifs de préretraite semblent avoir contribué à leur désaffection sur le marché du travail. Néanmoins, les comparaisons internationales invitent à mieux comprendre l'évolution salariale en toute fin de carrière. Ce regard rétrospectif sur la place des seniors dans l'emploi depuis trente ans souligne que leur maintien en activité, souhaité par les réformes du système de retraites par répartition, sera plus coûteux s'il s'avère que l'usage des préretraites a contribué à un mouvement plus large de modification du processus productif, défavorable aux seniors et difficilement réversible.Senior Employment: Overview and Prospects This article provides an overview of the evolution of the senior workforce in France since 1975 by investigating the main determinants of employment for 50 to 64-year olds. The mid-1990s is found to be a turning point during which the increasing concentration of economic activity on middle-aged workers (30-49) came to a halt and the declining employment share of senior workers stabilized at its lowest level. However, in 2005, the employment rate for over 60-year olds in France was still the lowest in the EU-25. While the productivity of seniors does not seem to play a significant role, the behaviors and attitudes formed after thirty years of access to pre-retirement plans most likely have contributed to the low employment share of seniors in the labor market. International comparisons, however, call for a better understanding of income patterns at the very end of careers. This retrospective look at the senior workforce over the past thirty years suggests that keeping older workers in the labour market, as is the goal of retirement benefit reform, will be more costly if pre-retirement plans result in the production process being made irrevocable unfavorable for senior workers.
- L'uniformité versus la différenciation des normes dans les accords environnementaux internationnaux. - Basak Bayramoglu p. 103
- Comment faut-il distribuer les quotas échangeables de gaz à effet de serre. - Philippe Quirion p. 129
- Statut résidentiel et durée de chômage en France et au Royaume-Uni. - Carole Brunet, Andrew Clark et Jean-Yves Lesueur p. 165 Carole Brunet Andrew Clark Jean-Yves Lesueur Statut résidentiel et durée de chômage en France et au Royaume- Uni Des études sur données agrégées ont mis en évidence une corrélation positive entre le taux de propriétaires et le taux de chômage en Europe et aux Etats-Unis. Les nombreux travaux éco- nométriques sur données individuelles américaines, danoises, hollandaises ou anglaises, plus rarement sur données françaises, qui ont été développés dans la littérature, ont conduit à des résultats très contradictoires. L'étude économétrique proposée dans cet article s'inscrit dans cette réflexion en proposant une analyse comparée, sur données individuelles britanniques et françaises, des effets du statut résidentiel sur la durée des épisodes de chômage. L'influence des différents modes d'occupation du logement sur la durée de séjour dans l'état de chômage est estimée pour la France à partir du panel européen des ménages et pour le Royaume-Uni à partir du British Household Panel Survey. On contrôle lors des estimations les sources de biais relevant de la censure et de l'auto-sélection. Les résultats économétriques font apparaître des effets très discriminants entre les deux pays. Si la propension à la propriété immobilière augmente la durée de chômage en France, elle n'induit en revanche aucun effet statistiquement significatif en Angleterre. Dans les deux pays, les accédants à la propriété manifestent, toutes choses égales par ailleurs, les durées de chômage les plus basses, témoignage de salaires de réserves différenciés au sein des propriétaires. Au Royaume-Uni, ce sont plutôt les locataires du secteur social qui enregistrent les durées de chômage les plus longues, résultat qui ne réfute pas l'observation faite dans d'autres études d'une plus faible mobilité des locataires du secteur social par rapport aux locataires du secteur privé.Residential Tenue Status and Unemployment Duration in France and U.K. The objective of this paper is to provide microeconomic evidence for the so- called "Oswald hypothesis", which suggests that home ownership produces negative outcomes in the labour market. To estimate this effect we use two data sets, comparing results from British Household Panel Survey and the French part of the European Community Household Panel Survey. In a first step, a multinomial logit model for the choice of tenure status is estimated. The estimated probabilities of being either a homeowner, or a public or private renter are then used to explain the length of the individual unemployment spell. This flexible method of estimation accounts for both censoring and selection bias, without constraining the shape of the hazard rate of leaving unemployment. The results show sharp differences between French and British household behaviour. Home ownership has a positive effect on unemployment duration in France, but no significant effect in the United Kingdom. However we find a positive impact of public-sector renters on unemployment duration in UK. These stylised facts seem to confirm the existence of a real spillover effect between the labour and housing markets.