Dans les approches traditionnelles (keynésienne et monétariste), toute rupture d'une situation d'équilibre pré-existante est interprétée comme un problème d'instabilité et la politique économique est conçue, en conséquence, comme une politique de stabilisation. L'idée sous-jacente, en effet, est qu'il y a une position d'équilibre à atteindre ou à retrouver, de telle sorte que les fluctuations du produit et de l'emploi qui affectent l'économie sont considérées comme des perturbations qui ont un caractère réversible. De telles approches ne conviennent pas pour analyser les problèmes de changement économique quand ceux-ci impliquent des modifications structurelles, dans le cas de changement technique par exemple, parce qu'elles ignorent le fait que la production prend du temps. Dans ce cas un modèle temporel peut mettre en évidence le caractère séquentiel du processus d'innovation dont la direction et le contenu ne peuvent pas être prédéterminés, mais sont supposés prendre forme à mesure que la technologie se construit étape par étape. Il est alors possible de faire apparaître les délais de production quand des politiques économiques quantitatives sont la réponse à un problème qui appelle un changement qualitatif, et ce qui est requis pour qu'un choix innovateur soit viable, si celui-ci est considéré.
In the traditional approaches (keyne- sian and monetarist), every break in a pre-existing equilibrium situation is interpreted as an instability problem and accordingly economic policy is conceived as stabilization policy. The underlying idea, in fact, is that there is an equilibrium position to be reached or returned to, so that the fluctuations in output and in employment which affect the economy are considered as disturbances which have a reversible character. Such approaches are not suitable for dealing with problems of economic change when these imply structural modifications as is typically the case with technical change, because they abstract from the fact that production takes time. In this case a temporal model will help bringing to the fore the sequential character of the process of innovation whose direction and content cannot be predetermined, but are assumed to take shape as technology builds on technology step by step. It is possible then to throw light on production delays when quantitative economic policies are the answer to a problem which calls for a qualitative change, and on what is required for an innovative choice to be viable when conversely the latter is considered.