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Revue | Actes de la recherche en sciences sociales |
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Numéro | vol. 50, no. 1, 1983 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Une nomenclature et sa mise en œuvre - Dominique Merllié p. 3-47 Les facteurs et les formes de l'expérience du chômage. L'élévation des taux de chômage chez «les jeunes» risque de faire oublier l'extrême diversité des situations que recouvre le statut de chômeur, comme le montrent l'enquête statistique menée sur un échantillon de 3 000 chômeurs de moins de 25 ans inscrits à l'Agence nationale pour l'emploi, en octobre 1975, dans quatre départements et l'étude biographique de 50 d'entre eux interrogés cinq ans après : inégalement touchés par le chômage, les jeunes issus des différentes classes sociales et dotés de caractéristiques scolaires différentes sont aussi affrontés à des formes de chômage qui diffèrent non seulement par les conditions matérielles mais aussi par la durée, par les manières et les possibilités objectives et subjectives d'en sortir.A Nomenclature and its Implementation. Critiques of statistical categories are often limited to internal analysis of the notions on which they are based. This article seeks to show the sociological (and not only methodological) interest of analysing the pratical conditions of the implementation of these categories in surveys. It is illustrated by means of a detailed examination of the conditions of production of the statistics on the social origin of students in France. The modes of organization of the administrative survey, the conditions of information-gathering and the types of practical interpretation of the code of socio-occupational categories by the personnel are described and related to the statistics that are produced.
- Les loubards - Gérard Mauger, Claude Fossé-Poliak p. 49-68 Les loubards. L'ensemble des attributs symboliques, des consommations distinctives, qui, parfois isolément mais le plus souvent regroupés, valent à ceux qui les portent leur désignation et leur stigmatisation comme loubards, les formes de sociabilité et les pratiques de ces loubards (constitution de bandes plus ou moins étendues, bagarres, vandalisme, vols), sont non seulement communs à une large fraction des jeunes de milieu populaire sous des formes plus ou moins atténuées ou accentuées, mais se retrouvent aussi, parfois identiques, le plus souvent transposés, dans le monde ouvrier adulte. S'il en est ainsi c'est que le principe unificateur de ces attributs, consommations, pratiques n'est au fond rien d'autre que les valeurs de virilité fondées sur la force physique, seule propriété qui puisse être mise en avant pour se définir. Ainsi comprend-on à la fois qu'au vu de tel ou tel trait culturel n'importe quel jeune issu de milieu populaire puisse être désigné comme loubard et que le loubard,défini comme celui qui cumulerait l'ensemble des traits propres à le faire désigner comme tel, n'ait d'autre existence que celle d'un mythe ou d'un idéal-type.Yobbos. The set of symbolic attributes and distinctive consumption habits which, sometimes separately, but usually as a set, earn for those who exhibit them the stigmatizing label of «yobbos» (loubards), and the forms of sociability and the practices of these «yobbos» (big or small gangs, fighting, vandalism, theft) are common to a large proportion of working-class youths, in attenuated or accentuated forms. But they are also found, sometimes identical, but usually transposed, in adult working-class men. This is because the unifying principle of these attributes, consumption habits and practices is, at bottom, nothing other than the values of virility, based on physical strength, the one property which can be asserted in self-definition. So it can be understood why it is that, at the mere sight of one of these cultural traits, a working-class youth can be labelled a «yobbo» ; and also that the «yobbo», defined as the possessor of the whole set of traits that would lead him to be labelled as such, is never more than a myth or ideal type.
- Les facteurs et les formes de l'expérience du chômage - Gabrielle Balazs p. 69-83 Le baccalauréat E et le mythe du technicien. A partir d'entretiens auprès d'anciens élèves de la section E (mathématiques et technique), et des sections de baccalauréats de technicien ainsi que d'employeurs et de représentants de l'enseignement technique, on essaie de situer les limites de l'espace des possibles professionnels offerts aux bacheliers de la section E. Les détenteurs de ce titre «frontière» s'orientent, en fonction de leurs caractéristiques scolaires et sociales, plutôt vers l'une ou l'autre des positions limites désignées par la notion de technicien, celle de l'ingénieur ou celle de l'ouvrier, sans pouvoir toutefois s'identifier à l'un ou l'autre de ces deux mondes professionnels.Factors and forms of the experience of unemployment. The rise in levels of «youth unemployment» is liable to obscure the extreme diversity of the situations referred to as «unemployment». This emerges from the statistical survey carried out in four departements in October 1975 on a sample of 3 000 under-25s registered with the national employment agency as unemployed, and a biographical study of 50 of them, interviewed five years later. As well as being unequally exposed to unemployment, young people from the different social classes and with different educational characteristics also face forms of unemployment which differ not only in their material conditions but also in their duration and in the ways and the objective and subjective possibilites of getting out of it.
- Le baccalauréat "E" et le mythe du technicien - Jean-Pierre Faguer p. 85-96 Le baccalauréat E et le mythe du technicien. A partir d'entretiens auprès d'anciens élèves de la section E (mathématiques et technique), et des sections de baccalauréats de technicien ainsi que d'employeurs et de représentants de l'enseignement technique, on essaie de situer les limites de l'espace des possibles professionnels offerts aux bacheliers de la section E. Les détenteurs de ce titre «frontière» s'orientent, en fonction de leurs caractéristiques scolaires et sociales, plutôt vers l'une ou l'autre des positions limites désignées par la notion de technicien, celle de l'ingénieur ou celle de l'ouvrier, sans pouvoir toutefois s'identifier à l'un ou l'autre de ces deux mondes professionnels.'Baccalauréat E' and the Myth of the Technician. This article is based on a series of interviews with ex-pupils of the 'E' (mathematics and technical studies) section of the baccalaureat and with employers and representatives of technical teaching. It endeavours to situate the limits of the space of the occupational possibles available to those who obtain the 'section E' baccalaureat. The holders of this 'borderline' qualification tend to move, depending on their educational and social characteristics, towards one or the other of the extreme positions designated by the notion of 'technician' — engineer or manual worker — without, however, being able to identify with either of these occupational worlds.
- Résumés - p. 97-99