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Entretien avec Wu Xuequian ministre des Affaires Etrangères de Chine

Le monde connaît une double crise caractérisée par la détérioration des relations Est-Ouest, la course aux armements et une récession économique qui pourrait conduire, si elle s'aggrave, vers la dépression et la déstabilisation politique. Après avoir analysé les différentes perceptions, russe, américaine, européenne et en particulier allemande, de la situation actuelle, et montré les incompréhensions réciproques opposant Russes et Occidentaux, l'auteur insiste sur la nécessité urgente de la mise sur pied d'une stratégie globale, seule capable de faire face à l'expansionnisme soviétique.

La chronique de l'Alliance ne traite que de malentendus ou de crises. Mais cette litanie cache un fait essentiel, à savoir le rapprochement qui s'est opéré depuis trente ans entre l'Europe et les Etats-Unis, tant au niveau du genre de vie, de l'économie, de la vie politique et de la politique étrangère. Quant à l'avenir, il pose à l'Europe et aux Etats-Unis des problèmes voisins, qu'il s'agisse du péril soviétique ou des défis que le Tiers-Monde lance à l'Occident. Mais certaines divergences correspondent à des disparités permanentes. Des transformations ont modifié le paysage des relations tant entre l'Est et l'Ouest qu'entre l'Europe et l'Amérique. Il est temps de reconnaître ces disparités et ces transformations et de les prendre en compte. Mais il y a aussi des changements que nous devons nous imposer à nous-mêmes si nous voulons que la politique de l'Alliance corresponde à un concept clair, retrouve la continuité qu'elle a perdue et assure un partage des responsabilités plus conforme aux aspirations qui s'expriment des deux côtés de l'Atlantique. L'Alliance atlantique doit être préservée et renforcée.

Alors que les pays d'Europe occidentale s'accommodaient de la protection américaine aussi longtemps que les Etats-Unis jouissaient d'une supériorité stratégique incontestée, la modification du rapport des forces mondiales et les progrès de l'intégration européenne ont conduit à poser en termes nouveaux le problème de la défense de l'Europe. Toutefois les perspectives d'une défense européenne autonome sont lointaines et, en dépit des tentatives faites pour édifier un « deuxième pilier », on ne voit pas se dessiner d'alternative crédible à l'organisation de la sécurité du continent dans le cadre atlantique. Le gouvernement français quant à lui persévère dans la voie d'une politique militaire indépendante, tout en réaffirmant son respect des obligations contractées vis-à-vis des alliés. Il a pris tout récemment des dispositions en vue de renforcer sa contribution à la défense commune et de résoudre les antinomies entre la stratégie française et celle de l'OTAN dans l'hypothèse d'un conflit Est-Ouest en Europe.

Des convergences apparaissent en ce qui concerne la nécessité de dissiper les nouveaux malentendus transatlantiques, de persévérer dans l'effort de défense au plan national et de résoudre les antinomies qui résultent de l'existence dans la zone européenne de deux stratégies distinctes: celle de l'OTAN et celle de la France.

L'A. met en garde contre les illusions d'une sanctuarisation élargie. Selon lui, la contribution de la France à la défense de l'Europe dépendra en dernière instance de l'effort qu'elle accomplira pour son propre compte; d'où l'importance du débat sur la loi de programmation militaire

Plaidoyer en faveur d'une garantie nucléaire française élargie pour toute l'Europe

L'A. rejette le plan de défense présenté par le RPR et UDF comme une atteinte à l'indépendance nationale et rappelant trop la C.E.D.

L'A. déplore l'insuffisance de l'effort budgétaire en faveur de la défense et prone une concertation des stratégies de la France et de ses alliés dans le cadre d'un Conseil Européen de Sécurité

L'A. tente de définir une politique de défense qui se situerait entre la garantie nucléaire américaine toujours opérante mais moins fiable et une force nucléaire européenne peu probable à moyen terme et non absente de risques. Ces solutions préserveraient l'autonomie de décision, l'approfondissement du dialogue avec la RFA et ménageraient les chances d'une négociation sur la maitrise des armements

La Yougoslavie continue à vivre et à souffrir dans l'ombre de Tito. Celui-ci a laissé un Etat non aligné et farouchement indépendant, géré selon un système marqué « d'autogestion socialiste », mais aussi un taux d'inflation de 40 %, un million de chômeurs, et des tensions entre nationalistes qui n'ont cessé de s'exacerber. Grèves et mouvements de mécontentement se sont accrus. Jamais la Yougoslavie n'a été aussi vulnérable qu'aujourd'hui sur le plan intérieur et si mal préparée à résister aux tentatives de subjuguer sa volonté d'indépen- dance tant vantée. Dès la mort de Tito, les Soviétiques ont multiplié les efforts pour courtiser la Yougoslavie. Les Yougoslaves savent aussi que les tensions grandissantes entre les grandes puissances vont les rendre de plus en plus vulnérables dans les années 80. Aussi, l'Occident, tout en continuant sa politique d'aide à ce pays, doit faire comprendre très clairement à l'Union soviétique qu'il ne tolérera pas que la Yougoslavie devienne un champ de bataille dans le conflit Est-Ouest.

Considéré pendant longtemps comme un modèle de socialisme éclairé et de gestion raisonnable, le régime de Budapest se rapproche des zones de turbulences. La Hongrie connaît des difficultés semblables à celles de ses voisins (ralentissement de la croissance, déficit de la balance commerciale, baisse du niveau de vie, manque de compétitivité extérieure, endettement majeur...) résultant en grande partie d'une politique économique erronée, dont le maître mot était : se moderniser à crédit. Jusqu'à présent, le gouvernement s'en est sorti grâce au capital de confiance dont il jouissait de la part des Hongrois, et qui reposait sur un contrat de bien-être qu'il avait juré de respecter, mais qui n'avait de sens que dans la prospérité. Privée de cette base indispensable, que va devenir l'entente du peuple avec le pouvoir ? La carte à jouer, selon de nombreux observateurs, pour préserver la stabilité hongroise et celle de la réforme. Celle tentée en 1968 a été en grande partie enterrée en 1972. Si l'on parle de nouveau de « réforme » au niveau des instances dirigeantes, il semble que rien d'important ne sera entrepris dans l'avenir prévisible. Mais, face à la dégradation de la situation, le pouvoir n'aura pas toujours la faculté de reporter les échéances.

Après Beyrouth, c'est toute leur stratégie diplomatique que doivent revoir les Palestiniens. Il faut à la fois préserver l'unité du peuple palestinien et de ses représentations, veiller à ne pas ètre dépossédé de la terre palestinienne (territoires occupés) et réfléchir à l'avenir et aux propositions américaines et européennes: plan Reagan, double reconnaissance simultanée OLP-Israèl, fédération jordano-palestinienne