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Après une synthèse de la politique douanière française de 1814 à 1914 et une présentation schématique des résultats escomptés par les théories libérales ou néo-libérales en matière de commerce extérieur, l'étude cherche à dégager l'impact réel de l'intermède libre-échangiste de la France. De l'analyse des données actuellement disponibles, il ressort clairement que les conséquences de l'expérience libre-échangiste ont été, dans l'ensemble, à l'opposé de celles escomptées par les théories libérales ou néo-libérales. La croissance éco­nomique a été sérieusement ralentie ; non seulement le taux de croissance durant cette période a été nettement plus faible que durant les périodes d'égales durées précédant et suivant cet intermède libre-échangiste, mais il a été un des plus faibles de ceux que la France ait connus depuis la fin du XVIII siècle. Loin de favoriser l'innovation, et la formation de capital, il apparaît, au contraire, que cette période a été défavorable sous ces aspects. L'atténuation de l'écart des niveaux de développement entre la France et la Grande-Bretagne, que, théoriquement, l'intensification des échanges aurait dû favoriser, ne s'est pas produite ; au contraire, la croissance économique a été plus rapide de l'autre côté de la Manche, et l'écart entre les deux pays s'est, de ce fait, encore creusé durant cette période. De même qu'au lieu du nivellement des coûts des facteurs de la production, qui aurait dû également se produire, il y a eu une accentuation de ceux-ci, les salaires notam­ment ayant augmenté plus vite en Grande-Bretagne. Cependant l'appui que cette expérience française pourrait apporter aux théories protectionnistes doit être nuancé, car, après analyse des causes de cette évolution négative, il apparaît que celle-ci peut être essentiellement imputée au ralentissement de la demande de la population rurale (qui représentait alors encore plus de 50 % des consommateurs) dont les revenus ont été fortement affectés par les impor­tations massives de céréales d'outre-Atlantique.

A côté des satisfactions matérielles qu'elle procure (apaiser la faim, protéger du froid) la consommation intervient dans les rapports avec autrui. Elle est un facteur de prestige et intervient en outre dan» la plus ou moins bonne intégration de l'individu au sein du groupe social auquel il appartient. Un modèle donnant une représentation simplifiée des phénomènes mis en jeu permet d'examiner les répercussions de cet état de fait sur le comportement des consommateurs. Il permet en particulier de mieux voir comment les effets d'intégration : peuvent infléchir des comportements de consommation qui, pour des raisons quelconques, seraient déviants par rapport au comportement d'un groupe que l'individu ne veut pas ou ne peut pas quitter ; introduisent une certaine viscosité dans l'évolution de la consommation et peuvent permettre le maintien indéfini par la seule pression de l'habitude du groupe, de consommations n'ayant aucune autre motivation, mais que personne n'a intérêt à prendre l'initiative d'abandonner. Il permet également d'aborder certains mécanismes relatifs à la consommation dans une société où il existe plusieurs groupes sociaux entre lesquels il y a certaines possibilités de passage. On peut voir que plus ces possibilités sont fortes, plus chaque groupe tend à se constituer avec des individus ayant un même niveau de consommation, moins les différences de prestige entre groupes à niveau de consommation égal sont fortes, moins les problèmes d'intégration interviennent dans la fixation du niveau de consommation de chaque individu.

La prise en considération des effets externes liés à l'utilisation et à la mise en valeur des ressources est l'aspect central de la « nouvelle économie » des ressources naturelles. L'économie des loisirs de plein air représente un champ d'application particulièrement intéressant à cet égard. D'une part, la pression de la demande d'espaces de loisirs, l'aménagement et la protection du patrimoine naturel tendent à valoriser les ressources dans leurs utilisations récréatives ; en l'absence de prix du marché, l'analyse économique fournit plusieurs méthodes per­mettant la mesure en termes monétaires de cette valorisation : le calcul de courbes de demande, les coûts liés à l'offre d'espaces de loisirs, l'impact sur les économies locales et régionales des zones récréatives. D'autre part, les risques de dégra­dation des espaces de loisirs augmentent par l'importance croissante des déséco-nomies externes de consommation : le cas des parcs nationaux montre la nécessité de limiter l'accès du public à ces biens collectifs autrefois gratuits ; une politique tarifaire peut être un des moyens de limiter et d'orienter la demande. D'une manière plus générale, la définition d'une programmation des ressources de plein air implique le choix des mécanismes et des instruments de répartition les plus adaptés aux objectifs poursuivis.