Contenu du sommaire : Les jeunes dans une société vieillissante
Revue | Horizons stratégiques |
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Numéro | no 4, 2007/2 |
Titre du numéro | Les jeunes dans une société vieillissante |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Éditorial - Boissard Sophie p. 2-5
- Évolution des valeurs des jeunes entre 1979 et 2006 - Bigot Régis p. 8-29 Suivre les valeurs de la jeunesse au cours du temps se heurte à une difficulté conceptuelle de taille : comment définir la jeunesse ? Qui est jeune et qui ne l'est pas ? Reprenant les conclusions d'un travail mené en 2003 par le CREDOC, nous avons fixé les limites de la jeunesse à 30 ans, considérant qu'à cet âge, la plupart des gens ont terminé leurs études et quitté le domicile parental. L'analyse évolutive, sur la période 1979-2006, d'une vingtaine d'opinions et d'attitudes suivies dans l'enquête « Conditions et vie et aspirations des Français » du CREDOC montre que, dans plus d'un cas sur deux, les opinions des jeunes sont significativement différentes de celles des adultes. Même si certaines opinions se sont rapprochées depuis une trentaine d'années, il serait cependant exagéré de parler d'une homogénéisation des attitudes. Moins radicaux qu'ils ne l'étaient à la fin des années 1970, les jeunes sont aujourd'hui plus favorables à la mondialisation que leurs aînés ; ils se montrent également plus optimistes que les adultes vis-à-vis de l'évolution de leurs conditions de vie. En matière de mœurs, ils restent toujours « en avance » sur leur temps, même si les plus de 30 ans tendent de plus en plus à rejoindre leur point de vue sur des thèmes tels que le mariage ou le travail féminin.
- Autonomie et insertion des jeunes adultes, une comparaison France-Danemark - Van de Velde Cécile p. 30-42 L'article propose une analyse croisée des modes d'entrée dans la vie adulte en France et au Danemark. Il s'appuie sur la comparaison des trajectoires familiales et professionnelles de jeunes Français et Danois, du point de vue des transitions effectives et des représentations qui leur sont associées. Le matériau empirique est issu d'une part de l'exploitation des six premières vagues du Panel européen des ménages (1994-1999), et d'autre part d'une enquête qualitative conduite auprès de jeunes Français et Danois portant sur le rapport à la famille, aux études et à l'emploi. L'article souligne l'existence de deux modèles contrastés d'entrée dans la vie adulte, en lien avec leurs fondements socio-politiques et culturels : si la configuration danoise tend à favoriser des parcours de jeunesse caractérisés par une indépendance précoce et par de longs itinéraires d'alternance entre études et expériences professionnelles, le modèle français, marqué par une forte valorisation de la formation initiale, induit plutôt des trajectoires dominées par l'enjeu du diplôme et du premier emploi, légitimant un maintien prolongé sous dépendance familiale.
- Entre autonomie et insertion. . Les grands dispositifs de la politique de la jeunesse et de la famille en Allemagne - Salzbrunn Monika p. 43-69 Les débats politiques actuels en Allemagne autour de la jeunesse sont marqués par deux problèmes majeurs : un taux de chômage élevé qui indique les limites du système d'apprentissage et un faible taux de natalité qui appelle à une réorientation profonde des politiques familiales. Ces deux problèmes sont analysés à partir d'éléments historiques et factuels. Dans le domaine de l'emploi, il est difficile de déceler une politique spécifique destinée exclusivement à la jeunesse en Allemagne, car toutes les mesures ont pour objectif de permettre aux personnes en difficultés d'obtenir un diplôme scolaire et/ou une formation professionnelle. En revanche, les jeunes d'origine étrangère sont moins qualifiés et rencontrent des difficultés d'insertion sur le marché de travail, ce qui a poussé le gouvernement à développer un grand nombre de mesures spécifiques. D'un autre côté, l'Allemagne présente un très faible niveau de diplômés de l'enseignement supérieur. Ce groupe est presque épargné par les problèmes de chômage. Face aux graves problèmes démographiques qui s'annoncent, l'Allemagne repense les politiques publiques en faveur de la famille, de la jeunesse et de la solidarité entre les générations. Les nouvelles mesures proposées par la ministre de la Famille (une allocation pour les parents d'enfants ayant entre 12 et 14 mois, et la création d'ici à 2013 de nouvelles places en crèche permettant de garder un tiers des enfants) se heurtent à des méfiances anciennes vis-à-vis de l'État. Finalement, les rapports entre les générations sont repensés par la création de lieux de vie communs qui sont un moyen de faire face à la modification des structures familiales et au surnombre de personnes âgées. Dans une première partie, les nouvelles mesures d'orientation destinées aux jeunes en difficulté sont analysées dans le contexte du marché de travail. La seconde partie est consacrée à une analyse des nouveaux dispositifs des politiques familiales.
- Le passage tardif à l'âge adulte des Italiens : entre maintien du modèle traditionnel et individualisation des trajectoires biographiques - Cicchelli Vincenzo, Merico Maurizio p. 70-87 Si l'allongement de la jeunesse a été observé partout en Europe, le prolongement de la permanence des jeunes au domicile parental assume en Italie et en Europe du Sud des proportions plus importantes qu'ailleurs. Les sociologues italiens focalisent leur attention sur les transformations des relations intergénérationnelles au sein de la « famille prolongée (« famiglia lunga »). En dépit de ce consensus, les modalités du passage à l'âge adulte voient s'opposer les chercheurs qui plaident pour l'émergence d'une individualisation des trajectoires à ceux qui estiment que les étapes de cette transition restent dans la plupart des cas ordonnées selon une séquence bien précise : fin des études, entrée sur le marché du travail, départ du domicile parental, mariage et naissance du premier enfant.
- Introduction à l'analyse u BEPA. « Investir dans la jeunesse : de l'enfance à l'âge adulte » - Damon Julien p. 88-90
- Investing in Youth : from Childhood to Adulthood. Marcel Canoy, Graça Carvalho, Christer Hammarlund, Agnès Hubert, Frédéric Lerais, Anna Melich / , (BEPA) - p. 91-110 Early investments are crucial for all aspects of human capital formation. Investing in youth is an occasion to reunite social and economic goals. Investing early in youth education and care is much more efficient than repairing later when grown ups turn out to be unskilled, unemployed, depressed or violent. Investing in youth is a centre-piece for modernising our societies to stimulate performance and cohesion. A number of youth policy initiatives have been implemented across Europe, but the youth agenda can be further pushed forward in three dimensions. First, more investments are needed from public and private sources. Second, most fields of youth policy interact with each other and the situation of youth is deeply dependant on mainstream policy decisions. This calls for appropriate policy coordination. Third, there is ample opportunity for policy improvement through exchange of practical knowledge and experience.
- Qu'en est-il des rapports intergénérationnels en France ? - Damon Julien, Chauvel Louis, Viriot-Durandal Jean-Philippe, Masson André p. 111-129
- L'Assemblée nationale est-elle trop âgée ? - Arnoux Gabriel p. 130-137
- L'influence française au sein du Parlement européen à mi-mandat. Quelle stratégie à l'horizon 2009 ? - Beaune Clément, Chopin Thierry p. 140-155 À mi-parcours de la 6e législature (2004-2009), l'influence française au Parlement européen semble s'être renforcée par rapport aux mandatures précédentes. Le changement de présidence qui vient d'avoir lieu fournit une occasion de mesurer les évolutions enregistrées sur cette question depuis 2004. Une amélioration doit être notée, comme en témoignent les éléments suivants : regroupement des eurodéputés français au sein des groupes politiques les plus puissants ; présence plus forte au sein des commissions parlementaires qui « comptent » ; implication accrue dans le travail parlementaire. Néanmoins, les progrès observés restent fragiles : à l'approche des grandes échéances nationales de 2007, certains eurodéputés français ont déclaré vouloir être candidats aux élections législatives nationales, risquant d'envoyer à l'Union européenne un message de désintérêt, nuisible à l'influence hexagonale. Pour consolider et renforcer celle-ci, une approche prospective doit être adoptée, afin d'envisager les pistes d'actions possibles dans la perspective des prochaines élections européennes en 2009 : au niveau des pouvoirs publics, vers les partis politiques et en direction des électeurs eux-mêmes. Enfin, renforcer l'influence française au sein du Parlement européen suppose un changement de logique, qui concerne la manière dont les responsables politiques français intègrent la dimension européenne : il convient de passer d'une « rhétorique de la puissance » à une réelle « politique d'influence », nécessitant un engagement constant des responsables politiques français dans les affaires européennes et l'abandon d'une action à portée trop souvent symbolique qui isole la France. À cet égard, l'acceptation du débat sur le siège du Parlement européen constituerait un signe d'ouverture bienvenu.
- Concurrence et innovation : quelles politiques pour favoriser le développement des entreprises ? - Lallement Rémi, Wisnia-Weill Vanessa p. 156-175 Au cœur de la Stratégie de Lisbonne et compte tenu du contexte actuel de la mondialisation, la concurrence et l'innovation constituent des processus tantôt complémentaires, tantôt antagoniques. Cette situation rend nécessaire une meilleure articulation entre la politique de concurrence et la politique d'innovation. À l'échelle de l'UE, la politique de concurrence prend de plus en plus en compte des considérations d'efficience dynamique. Compte tenu des pratiques observées sur d'autres continents, la politique de concurrence et la politique industrielle pourraient à l'avenir être conduites à dialoguer davantage entre elles, en Europe.
- Les politiques familiales dans l'Union européenne et la Stratégie de Lisbonne : quelques enseignements de l'expérience française - Courtioux Pierre, Thévenon Olivier p. 176-195 Bien que la politique familiale ne soit pas un domaine d'intervention explicitement identifié au niveau européen, certains indicateurs de la Stratégie européenne pour l'emploi et des Méthodes ouvertes de coordination correspondent au champ « traditionnel » des politiques familiales. Au regard de ces objectifs, la France présente des résultats plutôt satisfaisants, exception faite de l'indicateur de taux d'emploi féminin. Le centrage d'un pilotage des politiques familiales françaises sur ce seul objectif est problématique, car il existe un risque de réduction des performances en termes d'inclusion et d'égalité entre les sexes. Or ces performances correspondent également à des objectifs européens. De ce point de vue, l'expérience française conduit à recommander une meilleure coordination des objectifs européens.
- Accords et désaccords sur l'avenir de l'Union européenne - Milliat Marie-Cécile p. 196-218 Les deux « non » successifs des référendums français et néerlandais du printemps 2005 ont bouleversé la marche en avant d'un projet de Traité constitutionnel destiné à donner une nouvelle efficience à l'Union européenne. Une crise rejaillissant sur l'ensemble des partenaires s'est alors ouverte, révélatrice des tensions qui perdurent. Cet article s'essaie d'abord à tracer un panorama des solutions dominantes dans le débat actuel, car contrairement à une opinion largement répandue, il ne s'est pas « rien passé » durant la « période de réflexion » ouverte depuis juin 2005. Les États membres disposent aujourd'hui de plusieurs options allant du « mini-traité » au « non-traité » en passant par le « traité-plus ». Mais ce sont eux et eux seuls qui détiennent aujourd'hui les clés d'un nouvel élan de la construction européenne. Ayant fait le pari de la relance, cet article s'attache également à décliner pour la France les conséquences des options possibles.
- La section « Planification et Stratégie » de la Chancellerie fédérale suisse. Actualité des homologues étrangers - Le Bihan Jean-François, Rousselot Aude p. 222-236 Si l'allongement de la jeunesse a été observé partout en Europe, le prolongement de la permanence des jeunes au domicile parental assume en Italie et en Europe du Sud des proportions plus importantes qu'ailleurs. Les sociologues italiens focalisent leur attention sur les transformations des relations intergénérationnelles au sein de la « famille prolongée (« famiglia lunga »). En dépit de ce consensus, les modalités du passage à l'âge adulte voient s'opposer les chercheurs qui plaident pour l'émergence d'une individualisation des trajectoires à ceux qui estiment que les étapes de cette transition restent dans la plupart des cas ordonnées selon une séquence bien précise : fin des études, entrée sur le marché du travail, départ du domicile parental, mariage et naissance du premier enfant.
- Colloques - p. 245-249
- Comptes rendus - p. 250-270
- Analyses critiques - p. 271-286