Contenu du sommaire : Populations et migrations

Revue Le Courrier des Pays de l'Est Mir@bel
Numéro no 1035, mai 2003
Titre du numéro Populations et migrations
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Populations et migrations. Avant-propos - p. 3 accès libre
  • CEI. Tendances migratoires de la décennie 1990 - Zaïontchkovskaïa Janna p. 4-14 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    En dépit d'obstacles bureaucratiques variés, l'espace de l'ex-URSS demeure commun et libre, en l'absence de visas. Après la suppression de jure du permis de résidence (propiska) de l'époque soviétique, chaque pays a mis en place son propre système d'enregistrement, parfois défaillant, ou tatillon dans le cas de la Russie. La population de l'URSS était très mobile. Si dans la période 1990-1992, les flux migratoires se sont à peu près maintenus au niveau antérieur, par suite du «divorce» de l'armée et de l'arrivée des réfugiés consécutive aux conflits armés, ils ont ensuite considérablement chuté, en raison de la dépression économique (moins d'emplois), mais aussi du flou des systèmes politiques et sociaux. Les difficultés sont, en particulier, très grandes pour les jeunes désireux de faire leurs études dans un autre pays que le leur. Autre effet négatif, le facteur ethnique joue désormais un rôle déterminant dans les migrations, avec des déplacements forcés de population. Les travailleurs migrants constituent le gros des flux migratoires, en raison des difficultés à obtenir un permis de séjour permanent ; contrairement aux idées reçues, la plupart d'entre eux sont dans une situation légale et leur apport est très positif tant pour le pays d'accueil, principalement la Russie, que pour leur pays d'origine. Quant à l'émigration vers les pays extérieurs à la CEI, elle est modeste, concernant environ 200 000 personnes par an selon les estimations, ce qui contredit les craintes émises par les pays occidentaux lors de l'ouverture des frontières.
    CIS Migration Trends of the 1990s Decade Despite various bureaucratic obstacles, the countries of the ex-USSR remain open and free with no visa requirements. After the suppression of Soviet era de jure residence permits (propiska), each country set up its own often dysfunctional or, in the case of Russia, overly demanding registration system. The USSR's population was extremely mobile. Although migration remained at previous levels between 1990-1992, following on the “divorce” within the army and the arrival of refuges from armed conflicts, it fell dramatically with the economic depression (fewer jobs) as well as with the uncertainties within the political and economic system. In particular, young people who wish to study in other countries face substantial difficulties. Another negative aspect is the ethnic factor which now plays a decisive role in migration with forced population displacements. A large part of migrants are workers because of the difficulties in obtaining permanent residence. Contrary to what it believed, most are in the country legally and they make a greater contribution to their host country, principally Russia, than they do at home. There is not much emigration to non-CIS countries, some 200,000 persons by year according to estimates, which contradicts the concern put forward by the West when the borders were open.
  • Russie. D'un recensement à l'autre - Blum Alain, Gousseff Catherine p. 15-26 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    L'étude des comportements démographiques dans les Etats issus de l'URSS permet d'analyser les répercussions des bouleversements qui ont suivi l'éclatement de l'URSS, mais aussi ce qui, dans l'évolution de ces pays, a trait ou non à la continuité. Des transformations très importantes se sont produites entre 1989 et 2002 dans tout l'espace post-soviétique, dues en particulier à des flux migratoires considérables. Les chiffres sont souvent aléatoires, car l'enregistrement de la population, déjà imparfait du temps de l'URSS, est encore moins fiable dans les nouveaux Etats indépendants. C'est ainsi que le recensement effectué en Russie en 2002 a fait apparaître un «surplus» de plus de 2 millions d'habitants par rapport aux estimations antérieures du Comité d'Etat des statistiques. Il faut par ailleurs noter que cette opération a donné lieu à de nombreux débats, en particulier sur la formulation des questions relatives à l'appartenance ethnique et à la langue. Mais les grandes tendances de l'évolution n'en sont pas pour autant remises en cause et on constate une contraction de la population dans tous les Etats européens issus de l'URSS et une croissance dans ceux d'Asie centrale et en Azerbaïdjan. Les indicateurs, en particulier de mortalité, portent encore, dans l'ensemble des pays, la trace des incertitudes qui ont pesé sur les populations, mais ils ont tendance à se diversifier de plus en plus. Les Etats baltes s'engagent dans un processus de convergence avec les pays de l'Union européenne, alors que d'autres pays, comme la Russie, l'Ukraine et la Biélorussie, ne parviennent pas à redresser la barre. Les indicateurs de fécondité et de nuptialité se rapprochent en revanche pratiquement partout des standards européens.
    Russia From One Census to Another
    By analyzing the demographic trends in the ex-USSR, it is possible to assess the repercussions of the upheavals following on the collapse of the USSR, as well as that which remains or does not remain stable as these countries develop. Substantial changes took place within the entire post-Soviet zone between 1989 and 2002, as a result, in particular, of considerable migration. Statistics are often questionable as population registration, which was less than perfect in the Soviet era, is even less reliable in the new independent states. Thus, the census conducted in Russia in 2002 showed a “surplus” of over 2 million inhabitants with regard to State Statistical Committee estimates. It has given rise to numerous debates, in particular on the formulation of questions related to ethnicity and language. The leading developmental trends have not been brought into question, however, and there has been population decline in all European states in the ex-USSR but a population increase in Central Asia and Azerbaijan. The indicators, in particularly mortality, reflect the uncertainty which weighs heavily on the populations of all these countries, but these are becoming increasingly diversified. The Baltic states are now converging with the European union, while other countries, such as Russia, the Ukraine and Azerbaijan are finding it difficult to regain control. Fertility and marriage indicators, on the other hand, come close nearly everywhere to European standards.
  • Europe centrale. Des trajectoires démographiques inquiétantes - Sardon Jean-Paul p. 27-42 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    La Pologne, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie comptent environ 8 % de la population de l'Europe. La chute du mur de Berlin y a bouleversé fondamentalement toute la sphère politique, économique et sociale et certains effets néfastes de la transition ont engendré une véritable crise morale, ce qui ne pouvait que se répercuter sur les comportements démographiques. La forte baisse de la fécondité, même si elle s'était déjà amorcée dans la période précédente, représente, dans ce contexte, le phénomène le plus préoccupant. Il va en résulter à terme un vieillissement de la population, dont les effets viendront s'ajouter à ceux de la réduction de cette dernière, en même temps que la diminution du nombre d'actifs et, par conséquent, de la création de richesses. Seule une immigration forte pourrait atténuer ces inquiétantes évolutions, mais bien qu'en progression depuis l'ouverture des frontières, elle demeure modérée. Le seul indicateur positif actuel est celui de la mortalité, après une détérioration dans les premières années de la transition. La crise sanitaire semble dépassée et l'espérance de vie connaît une amélioration sensible. Les problèmes démographiques étaient latents avant les changements, mais ces derniers les ont dans bien des cas exacerbés. On peut imaginer que l'entrée de ces pays dans l'Union européenne, qui leur sera sans aucun doute bénéfique sur le plan économique, le sera aussi sur les comportements démographiques.
    Central Europe Disquieting Demographic Trends Poland, Hungary, the Czech Republic and Slovakia account for approximately 8 % of the population of Europe. The fall of the Berlin Wall fundamentally upset the entire political, economic and social sphere and some destructive effects of the transition led to a real moral crisis which has had repercussions on demographic trends. Although it had begun to diminish in the previous period, the sharp decline in fertility remains of greatest concern. The resultant ageing of the population will adversely effect this reduced population as will the concurrent decline in the active population, and the consequential creation of wealth. Only high levels of immigration, which has been increasing, albeit modestly, since the borders were opened, will attenuate these disquieting developments. After its decline in the early transition years, the only positive indicator is mortality. The health crisis seems to be over and life expectancy continues to improve visibly. Demographic problems, previously latent, were, in most instances, exacerbated by these changes. It is possible that the entry of these countries into the European Union, which will undoubtedly benefit them economically, will also have a positive effect on demographic trends.
  • Balkans. Des comportements démographiques bouleversés - Mrdjen Snjezana, Penev Goran p. 43-55 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Le terme de pays balkaniques regroupe, outre les Etats issus de la Yougoslavie, l'Albanie, la Roumanie, la Bulgarie et la Grèce. Certains d'entre eux ont connu des conflits meurtriers qui ont eu bien évidemment de graves conséquences sur leur situation démographique. La population de l'ensemble de la région a connu une importante croissance entre 1960 et le début des années 1990, mais la plupart des pays, et pas seulement ceux qui ont été le théâtre d'une guerre, ont vu leur population diminuer dans la dernière décennie du XXe siècle. La structure par âges, bien qu'en voie d'homogénéisation, fait encore apparaître d'importantes différences entre pays et même entre régions et a été fortement perturbée par les conflits armés. Bien évidemment, les indicateurs de mortalité en ont été également affectés. Des tendances positives semblent cependant se dessiner au cours de ces dernières années, en particulier pour la mortalité féminine, bien que les paramètres soient encore éloignés de ceux de l'Europe occidentale. En matière de fécondité, alors que l'ensemble de la région enregistrait des taux élevés, avec même des records en Albanie et au Kosovo (six enfants par femme), à l'heure actuelle, le renouvellement des générations n'est pas assuré. La Bulgarie enregistre le taux de fécondité le plus bas d'Europe (1,09 enfant par femme), après les nouveaux Länder allemands. Les bouleversements politiques et économiques ont par ailleurs entraîné deux phénomènes jusque-là rares, la baisse de la nuptialité et l'augmentation des naissances hors mariage, ce qui rapproche les comportements de ceux des populations du reste de l'Europe.
    Balkans Demographic Upsets In addition to the countries of the ex-Yugoslavia, the term Balkans includes Albania, Rumania, Bulgaria and Greece. Some of these countries have experienced bloody conflicts which have had serious consequences on their demographic situation. The entire region reported substantial growth between 1960 and early 1990s but most countries, and not only those in the theatre of war, experienced a population decline in the last decade of the twentieth century. Age distribution, while becoming increasingly homogeneous, has revealed important differences between countries, as well as regions, and has been significantly perturbed by armed conflicts. This has also affected mortality levels. Positive trends have been emerging over the last years, particularly in terms of female mortality, although they remain far from Western European levels. While the entire region has reported higher fertility rates, with a record of six children per woman in Albania and Kosovo, generation renewal is not assured. Bulgaria shows the lowest in Europe (1.09 child per woman) following the new German Länder. Political and economic upheavals have resulted in two previously rare phenomena : a decline in the number of marriages and an increase of-wedlock births, which is similar to that of their counterparts in the rest of Europe
  • Quelle sécurité pour la région baltique ? - Nies Susanne p. 58-70 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Une décennie après l'éclatement de l'URSS, l'instauration d'un nouveau type de sécurité dans la région baltique, qui constitue un carrefour stratégique entre plusieurs mondes, semble toucher à sa fin. Dans un premier temps, de 1991 à 1994, le divorce entre les Etats ex-soviétiques s'est fait dans un climat de tensions, Moscou et les pays baltes nourrissant mutuellement nombre de suspicions. Et c'est finalement grâce à la médiation occidentale qu'a été effectué le retrait de la région des effectifs militaires russes et qu'a pu être trouvé un compromis sur l'épineux dossier de la citoyenneté en Estonie et en Lettonie, qui pose le problème du statut des populations russophones dans ces pays. Ensuite, de 1994 à 2001, les Baltes se sont trouvés face à ce qu'ils ont considéré comme un vide sécuritaire, leur candidature à l'Otan bénéficiant du seul soutien du Danemark et de l'Islande. Enfin, en 2001, c'est une toute nouvelle donne qui se fait jour pour la sécurité dans la région avec le rapprochement russo-occidental et la disparition, chez les Baltes, de l'identification de la Russie à une menace majeure pour eux, période qui se conclura par l'adhésion, en mai 2004, de l'Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie à l'Otan et à l'UE. Par ailleurs, la question délicate de Kaliningrad, enclave russe dans la région baltique, a trouvé un début de règlement avec le renoncement par Moscou à son statut militaire et la mise en place de certaines facilités pour le passage vers la Russie via la Lituanie ou la Pologne. Toutefois, les Etats baltes, même s'ils ont opté sans ambiguïtés pour un alignement sur les positions américaines, se trouvent confrontés à de nouveaux risques en matière de sécurité : l'évolution des secteurs militaire et nucléaire dans l'espace post-soviétique, l'hétérogénéité politique, économique et culturelle de la zone de «fracture» que représente la région baltique et, surtout, le rôle joué par les «nouveaux voisins».
    The Baltic Security in Question A decade after the collapse of the USSR, the establishment of a new type of security in the Baltic region, a strategic crossroads between several worlds, seems to be reaching completion. In the first phase, from 1991 to 1994, the separation of the ex-Soviet states took place in an atmosphere of tension, Moscow and the Baltic countries each harbouring a certain number of suspicions. The West mediated the withdrawal of the Russian military as well as a compromise on the thorny question of Estonian and Latvian citizenship, a problem affecting the status of the Russian populations in these countries. From 1994 to 2001, the Balts faced what they considered to be a security vacuum as their NATO candidacy was only supported by Denmark and Iceland. Finally in 2001, Russia's rapprochement with the West became a major factor in regional security and the Balts no longer considered Russia to be a major threat, a period ending in May 2004 with Estonia and Latvia's entry into NATO and the EU. Moreover, first steps have been taken towards resolving the delicate question of Kaliningrad, the Russian enclave in the Baltic, as Russia has dropped its military status and some facilities for passage to Russia via Lithuania or Poland have been set up. Even if they have unambiguously aligned themselves with American positions, the Baltic states have however been confronting new security risks : trends within military and nuclear sectors in the post-Soviet region, as well as political, economic and cultural differences within the chasm of the Baltic states and above all, the role played by its “new neighbors”.
  • Les parcs naturels en Hongrie. Protection de la nature et développement local - Depraz Samuel p. 71-79 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    La Hongrie, richement dotée en espaces naturels protégés, compte dix parcs nationaux, le premier ayant été créé en 1973. Par ailleurs, un travail important de mise en conformité de la législation avec les normes européennes a été fourni dans le domaine de l'environnement. Il existe différents degrés dans la protection de la nature, le parc national représentant le plus élevé d'entre eux dans la mesure où la réglementation les concernant proscrit toute activité humaine : viennent ensuite les réserves paysagères et naturelles, moins contraignantes à cet égard. Les principaux acteurs publics pour la protection de la nature sont les dix Directions des parcs nationaux qui jouissent d'un statut tout à fait original au sein de l'Union européenne : en effet, elles sont propriétaires de la plus grande partie des espaces protégés (elles les posséderont dans leur intégralité en 2010 selon le plan du ministère de l'Environnement), assurent leur gestion écologique et exercent une fonction administrative sur un dixième du territoire national. Si les parcs se veulent être des pôles d'attraction pour le tourisme, notamment de masse et international, ils jouent également un rôle non négligeable dans le développement de certaines zones rurales de par les relations qu'ils établissent avec les agriculteurs voisins, le contrôle des ressources en eau, les interventions dans les plans locaux d'urbanisme, les appels d'offres concernant les infrastructures à créer sur leurs propres terres, etc.
    Hungarian National Parks Protection of Nature and Local Development Richly endowed with protected natural reserves, Hungary boasts ten national parks, the first of which was created in 1973. The country has also worked hard to bring its legislation into conformity with European environmental standards. There are different levels of protection, with the national parks at the top in that the legislation prohibits any human activity. This is followed by landscape and natural reserves with fewer constraints. The main public actors are the ten national park agencies which play a very original role within the European Union : they own most of the protected areas (according to the Ministry for the Environment, they will be granted 100 % ownership in 2010), assuring their ecological management and administrating over one-tenth of the national territory. As the parks are hoping to attract tourists, particularly mass and international tourism, they will play an important role in development of some rural areas through their relations with neigboring farmers, the control of water resources, their intervention in local urban planning, and in the bidding that will take place for the infrastructures to be created on their own lands, etc.
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