Contenu du sommaire
Revue | Revue Française de Science Politique |
---|---|
Numéro | Vol. 57, no 2, 2007 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Une primaire à la française. La désignation de Ségolène Royal par le parti socialiste - Dolez Bernard, Laurent Annie p. 133-161 Les conditions et l'ampleur de la victoire de Ségolène Royal lors de la primaire socialiste du 16 novembre 2006 conduisent à s'interroger sur les mécanismes politiques à l'œuvre dans une « primaire » à la française. La relation qui se noue entre les « candidats à la candidature » et les militants appelés à choisir leur champion ne se construit pas à l'abri des influences internes ou externes. Elle s'inscrit, au contraire, dans un système plus vaste d'interactions, où les cadres du parti et les électeurs occupent une place de choix : tant les rapports de force internes que l'anticipation des attentes de l'opinion, telles que mesurées par les sondages, contribuent à façonner l'offre, à modifier le scénario de la campagne et, en définitive, à peser sur le vote lui-même. Si Ségolène Royal a réussi à imposer sa candidature, puis à l'emporter avec plus de 60 % des suffrages exprimés dès le premier tour du scrutin, c'est parce qu'elle est parvenue à faire entrer en résonance l'opinion, les cadres du parti et, finalement, les adhérents.The conditions and the scale of Ségolène Royal's success at the socialist primary elections (16th November 2006) question the political system engaged in French primary elections. Both external and internal influences characterize the relation that ties up the candidates to the militants. However, such relation is deep rooted in a vaster system of interactions in which the leading party officers and the electors take up a major place: internal rapports de force, as much as anticipating on public opinion expectation – as measured up in the polls – contribute to shape the nature of the supply and modify the campaign's circumstances; ultimately, they influence the vote. Ségolène Royal succeeded to force her candidature and then to win with over 60 % votes as early as the first ballot because she achieved to reconcile public opinion with her party's officers and finally her party's members.
- Candidats et députés français en 2002. Une approche sociale de la représentation - Sineau Mariette, Tiberj Vincent p. 163-185 Par une approche sociographique de la représentation nationale, cet article montre comment les « tamis » de l'élection laissent de côté un certain type de candidats à la députation. À partir des trois critères du genre, de l'âge et des milieux sociaux, il donne tout d'abord la mesure chiffrée du décalage entre les députés élus en 2002 et le corps électoral, montrant que la distorsion s'accentue tout au long du processus allant de l'investiture à la qualification pour le second tour, puis à l'élection. Dans un deuxième temps, par le truchement de méthodes de modélisation, l'article tente de dépasser ce simple constat pour mesurer la performance électorale des candidats, tentant de démêler les parts de responsabilité incombant aux électeurs, au système uninominal et aux partis dans les distorsions de représentativité entre élus et électeur.Analysing sociologically the 2002 French representatives in the National Assembly, this article demonstrates how the electoral process leaves aside specific types of candidates. Firstly it illustrates the discrepancies in terms of gender, age and social backgrounds between the electorate and the elected deputies and the gap between this two populations which grows wider during the following electoral steps : from the candidate nomination, to the qualification for the second round and finally to the election. Secondly, it evaluates through the inferential methods the main factors behind the social biases of electoral representation. What part do the electoral system, the parties and the electorate take in the process ?
- Expliquer les succès électoraux de l'extrême droite. La « formule gagnante » de Kitschelt au banc d'essai des élections flamandes de 1999 - Swyngedouw Marc, Depickere Astrid p. 187-208 Kitschelt formule en 1995 deux théories à propos des partis d'extrême droite d'Europe de l'Ouest. Il met d'abord en avant « la formule gagnante » séduisant les électeurs : une posture libérale au plan économique combinée à une attitude autoritaire et chauvine. Puis, il s'appuie sur la « théorie de la formation des préférences sociales » reliant l'électeur à ces orientations politiques. Selon Kitschelt, les préférences de l'électeur, dans les sociétés post-industrielles, sont principalement, mais non exclusivement déterminées par son niveau de qualification professionnelle et son secteur d'emploi. Sa théorie de « la formule gagnante » a été critiquée aussi bien en France qu'ailleurs en Europe. En effet, son étude de cas ne prenait pas en compte l'un des partis d'extrême droite les plus prototypiques et les mieux implantés : le Vlaams Blok flamand de Belgique. À partir de l'enquête consacrée aux élections nationales belges de 1999, nous cherchons à vérifier la validité des hypothèses de Kitschelt, en utilisant les méthodes d'analyse factorielle confirmatoire et des concepts convenablement évalués, le Vlaams Blok constituant le cas d'étude. Rejetant la théorie de la « formule gagnante », nous pouvons cependant partiellement confirmer le rôle joué par la qualification professionnelle et le secteur d'emploi, mais devons également reconnaître la validité de « la théorie des perdants de la modernisation » pour expliquer le vote en faveur de l'extrême droite.Kitschelt formulates in 1995 two theories about the success of extreme right parties in Western Europe. First, there is the « winning formula » to attract supporters : a market-liberal stance combined with an authoritarian-particularistic stance. Secondly, there is the « theory of social preference formation » linking the voter with these political orientations. According to Kit-schelt, the voter's preference will be mainly, but not exclusively determined by his/her occupational qualifications and employment sector in advanced industrial society. Kitschelt winning formula theory was criticized by different authors as well in France as in the rest of Europe. His case selection neglected one of the most successful prototypical extreme right parties : the Flemish-Belgian Vlaams Blok. Using the Belgian National Election study 1999, we will test in a confirmatory way Kitschelt's hypotheses using properly measured concepts and with the Vlaams Blok as the case. Rejecting the « winning formula » hypothesis, we can confirm partially the role of occupational qualifications and employment sector, but have to recognize also the validity of « the losers of modernization theory » to explain extreme right voting preference.
- Protester contre le marché : du geste individuel à l'action collective. Le cas du mouvement anti-publicitaire - Dubuisson-Quellier Sophie, Barrier Julien p. 209-237 La contestation sociale contre les formes de domination associées au marché prend de multiples formes aujourd'hui dans le monde : le boycott, les achats responsables, les gestes écologistes, le détournement publicitaire, les pétitions envoyés aux élus. L'article analyse le cas de la protestation anti-publicitaire en France. Celle-ci propose un répertoire d'actions très hétérogène, allant du geste individuel et quotidien à l'action de groupe, tout en construisant des formats d'action standardisés. Elle peut ainsi recruter des militants dans des réseaux larges de la contestation sociale, attirés par son répertoire d'action spécifique. L'action anti-publicitaire fournit une grille de lecture de la contestation sociale contre le marché qui s'articule à la fois sur des collectifs associatifs fournissant des cadres collectifs, mais également sur des réseaux militants très labiles en quête d'actions plus concrètes.In recent years, protests against the market have relied on actions as diverse as boycotts, ecological initiatives, ethical buying, “culture jamming”, or petitions addressed to elected officials. This article discusses the case of one of these social movements : anti-advertising groups in France. While anti-advertising groups offer a large repertoire of heterogeneous actions – ranging from day-to-day individual practices to organized protests – they also construct and diffuse specific, standardized forms of action. Anti-advertising actions thus appeal to a wide array of social activists and movements, providing them with a common platform for protest. We argue that the very forms of anti-advertising actions allow for the juncture between social movement organizations, which help frame mobilizations, and fluid networks of activists, searching opportunities for collective actions against the market.
Lectures critiques : regards sur la société française
- Lectures critiques - p. 239-267
Lectures critiques : regards sur la société française - comptes rendus
- Comptes rendus - p. 268-270
Revue des revues
- Revue des revues - p. 271-276