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L'auteur analyse les effets politiques de l'engagement associatif dans trois associations locales de jeunes d'origine maghrébine en adoptant une approche d'inspiration interactionniste et en s'appuyant sur des méthodes ethnographiques. Cette démarche lui permet de mettre en évidence les processus d'évitement du politique à l'œuvre dans le contexte associatif, qui viennent nuancer les résultats des études quantitatives sur le lien entre engagement associatif et politisation. Ce questionnement l'amène à proposer une définition élargie de la politisation (entendue comme montée en généralité et reconnaissance des clivages) et à déplacer le regard des déterminants individuels de la politisation, appréhendés en termes de compétence politique, vers les ressorts interactionnistes de la politisation.

Parangons de la modernisation publique, les réformes répétées de la carte des territoires politico-administratifs s'alimentent d'arguments sans cesse renouvelés. Ces remembrements institutionnels sont néanmoins structurellement condamnés à l'échec, car ils poursuivent des objectifs ambivalents, voire antagonistes, comme le soulignent les analyses convergentes de politistes et de géographes. Pour autant, ces jeux sur les découpages et les limites, réels ou virtuels, favorisent l'action publique locale. L'utopie de la cohérence permet, paradoxalement, de créer les instabilités, les désynchronisations, les tensions, susceptibles de donner des raisons et des moyens d'agir et de décider.

Cet article analyse la façon dont les principaux acteurs concernés par la politique européenne de sécurité et de défense (PESD), soit les militaires, perçoivent celle-ci. Sont étudiées les représentations collectives qui résultent de l'expérience quotidienne des officiers français en poste à Bruxelles, appelés à adapter leurs pratiques professionnelles aux standards, aux normes et aux procédures européennes. Sont également examinées les implications de l'introduction du référentiel militaire, qui tend à modifier la nature de l'acteur traditionnellement civil qu'avait jusqu'ici été l'UE : est ainsi envisagée la possibilité d'émergence d'une culture stratégique spécifiquement européenne, dont le propre serait d'être civilo-militaire.

Un processus original d'ouverture du système politique est à l'œuvre aujourd'hui au Maroc, fondé sur un nouveau type de relations entre État et opposition. Initié par la monarchie, ce processus a transformé le rôle joué par les élections, devenues plus transparentes. Il a aussi intégré aux mécanismes de compétition politique légale le Parti de la Justice et du Développement, un parti islamiste nouveau, atypique et aujourd'hui présent au parlement. Ces deux éléments sont à la base de la mutation du fonctionnement du système politique. Loin de domestiquer ce nouveau parti d'opposition, ils permettent au PJD de se rapprocher du discours de la monarchie tout en continuant de faire preuve de son fort pouvoir de mobilisation électorale.

L'auteur propose un regard croisé sur le développement de la sociologie des élites dans la recherche anglo-saxonne et française. Dans le premier cas de figure, controverses théoriques et sociologiques ont permis de montrer que la problématique élitaire est au cœur de la dynamique démocratique. en France, l'absence de travaux comparatistes, ainsi que la querelle sémantique autour de l'usage de la notion d'élite(s) et la forte imbrication entre élite et État ont généré un désintérêt manifeste pour ce concept. Tout en rappelant les dilemmes liés à la construction de l'objet « élite », l'auteur identifie les voies récentes de la recherche : la première est celle du changement de régime où les élites constituent une des variables clefs de l'explication ; la seconde est celle des modes de transformation de l'État en action.