Contenu du sommaire

Revue Revue historique Mir@bel
Numéro no 649, janvier 2009
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Le sophiste Dion de Pruse, le bon roi et l'empereur - Gangloff Anne p. 3-38 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Cet article porte sur la réflexion politique grecque au sujet du principat et sur les relations entre le sophiste Dion de Pruse (40-50 après J.-C. - après 110 ?) et le pouvoir impérial. Il propose une analyse des discours de Dion qui concernent les modèles de royauté : les quatre discours Sur la royauté (Or., I à IV), l'Agamemnon (Or., LVI), le discours Sur la royauté et la tyrannie (Or., LXII). La première partie examine les circonstances de rédaction ou de prononciation des discours, afin de distinguer différentes étapes dans la pensée politique du sophiste et dans son jugement sur la figure de l'empereur. La deuxième partie étudie les deux images du " bon " roi : le roi imparfait, soumis à reddition de compte ; l'Optimus Princeps. Cette seconde image, beaucoup plus développée, est définie à la fois par un ensemble de vertus et par l'imitation du roi des dieux. La troisième partie analyse les objectifs de Dion, compare sa réflexion avec celles des intellectuels romains du Ier et du IIe siècle, dégage sa position complexe à l'égard du principat et de la figure de Trajan.
    The paper focuses on Greek political thinking on principate as well as on the relations between the sophist Dio of Prusa (40-50 till 100 AD ?) and the imperial power. It analyses Dion's speeches on royal models : the four speeches On Kingship (Or., I to IV), the Agamemnon (Or., LVI) as well as the speech On Kingship and Tyranny (Or., LXII). The first part examines under which circumstances these speeches have been drafted and given, in order to highlight the evolution of the sophist's political thinking and his assessment of the figure of emperor. Secondly, the two images of a good king are examined : the imperfect and accountable king on the one hand, the Optimus Princeps on the other. The latter image, more largely developed, is both defined by a collection of virtues and an imitation of the king of gods. The third and last part analyses Dion's objectives, compares his thoughts with the ones of Ist and IInd centuries Roman intellectuals and sketches his complex standpoint towards the principate and Trajan.
  • Le prédicant, hérétique et séditieux. De l'édit de Compiègne (1557) à l'édit de janvier (1562) - Durot Éric p. 39-64 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La figure du prédicant telle qu'elle apparaît pour le pouvoir royal est définie clairement à partir de l'édit de Compiègne. Elle révèle un " singulier collectif " qui devient le principal vecteur des idées hérétiques et des scandales, un responsable d'actes de séditions et un individu sous les ordres des pasteurs de Genève. La construction de cette image repose sur la figure traditionnelle du faux prophète, largement remodelée par le contexte des années de genèse de la Réforme française. Entre 1557 et 1560, le " prédicant " traduit l'interprétation de la crise religieuse – et politique – du pouvoir royal, il envahit son champ de l'imaginaire et de son action politique, il est au cœur de tous les édits, répressifs comme d'apaisement. En 1561, après ce qui semble être un apogée de cette figure paradigmatique, la régence de Catherine de Médicis cherche à imposer une politique de concorde qui recompose la figure du prêcheur hétérodoxe, qui peut désormais être aussi un prédicateur catholique exclusiviste. Et, par l'édit de janvier 1562, elle promeut des prédicants calvinistes au statut de ministres de la Religion.
    The Edict of Compiègne clearly defines how the " prédicants " are perceived by the royal authorities : the predicant acts for himself and on behalf of those he represents, he is the most important vehicle for heretic ideas and scandals, he is responsible for insurrectionary acts and obeys the preachers in Geneva. This image is built upon the traditional figure of the false prophet such as it was revisited during the first years of the French Réforme. Between 1557 and 1560, this perception of the predicant is the consequence of a crisis – political as well as religious – of the royal power which becomes obsessed with it. Hence the predicants become the target of every edict, whether they are repressive or, on the contrary, meant to pacify the people. In 1561, after what is generally regarded as the climactic period for this paradigmatic figure, Queen Regent Catherine de Médicis tries to impose an agreement which gives a new dimension to the heterodox preacher, who, from then on, may also be a Catholic preacher. Finally, in her 1562 edict, Catherine de Médicis raises some Calvinist predicants to the status of ministers of Religion.
  • Guerres de religion ou guerres ethniques ? Les conflits religieux en Irlande, 1500-1650 - ό Hannrachain Tadhg p. 65-97 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Cet article traite de l'évolution des conflits religieux dans l'Irlande moderne, à partir de 1500 environ, jusqu'à la fin de l'Interrègne en 1660. Au début de la période, l'Irlande était extrêmement divisée d'un point de vue politique. D'un point de vue religieux, le monde de la chrétienté irlandaise était assez différent du modèle du catholicisme de la fin du Moyen `!-- Acirc --bge. La Réforme en Irlande eut des origines presque entièrement étrangères. Le protestantisme attira peu de fidèles parmi la population irlandaise gaélique ou dans la communauté anglaise pré-élisabéthaine. Cet article souligne que la raison principale en fut la co ïncidence entre le changement religieux et l'édification de l'État Tudor en Irlande. Au début de l'époque Stuart, l'État anglais avait conquis toute l'île, mais l'Église d'État était extraordinairement impopulaire. Cependant, entre 1580 et 1641, une authentique identité protestante apparut en Irlande à la suite d'une immigration anglaise et écossaise à grande échelle. Favorisées par le gouvernement, ces populations connurent un succès économique rapide et s'arrogèrent le monopole de la détention des offices. L'église d'État, cependant, ne rencontrait qu'une audience limitée. La conquête de l'Irlande par les régicides victorieux de la seconde guerre civile déboucha sur un nombre élevé de victimes, une diminution massive de la propriété catholique et la destruction des élites urbaines catholiques. Considérés ensemble, ces événements des années 1640 et 1650 devaient avoir une influence décisive sur la nature des identités confessionnelles au cours des siècles suivants. La mémoire des attaques surprises des Catholiques contre les Protestants en 1641 forma la base d'une insistance aiguë sur la nécessité de réduire la puissance et la propriété catholiques. Du côté catholique, les rudes épreuves des années 1650 devinrent centrales dans une conscience de persécution et de pertes subies, sur fond religieux. En Irlande, les différences religieuses se sont greffées sur des antagonismes ethniques et coloniaux ajoutant aux divisions confessionnelles une profondeur et une complexité généralement absentes du reste de l'Europe.
    This article examines the evolution of religious conflict in Early Modern Ireland from a starting date of circa 1500 until the end of the Interregnum in 1660. At the beginning of this period Ireland was highly fragmented in political terms. In religious terms, the world of Irish Christianity differed in many respects from the pattern of late medieval Catholicism, although the parts of the island where English influence and settlement was strongest corresponded more closely to the European norm. The reformation in Ireland was almost entirely external in origin. Protestantism attracted few adherents among either the Irish Gaelic population or the pre-Elizabethan English community. The article argues that the chief reason for this historically vital development was the fatal coincidence of religious change and Tudor state-building in Ireland. By the beginning of Stuart rule, the English State had conquered the entire island but the State Church was extraordinarily unpopular. Between c. 1580 and 1641, however, an authentic Protestant identity was created in Ireland through large-scale immigration of English and Scots. Favoured by the government, these enjoyed rapid economic success and gained a monopoly over office-holding. The State Church, however, enjoyed little evangelical success. The conquest of Ireland by the victorious regicides of the second English Civil War led to enormous loss of life and a massive diminution in Catholic landownership and the destruction of Catholic urban elites. Taken together the events of the 1640s and 1650s were to have a critical influence on the nature of confessional identities in Ireland in the centuries that followed. The memory of sectarian attacks by Catholics on unprepared Protestants in 1641 laid the basis for a strident insistence on the need to repress Catholic power and property. On the Catholic side, the great hardships of the 1650s became central to a shared conviction of persecution and loss on religious grounds. In Ireland confessional differences had become mapped onto ethnic and colonial antagonism adding a depth and complexity to confessional divisions largely absent elsewhere in Western Europe.
  • Le débat sur Rome capitale (1861-1871) : choix de localisation et achèvement de la construction nationale italienne - Djament-Tran Géraldine p. 99-118 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Cet article aborde le débat sur Rome capitale (1861-1871) dans la perspective d'une étude territoriale de la construction nationale italienne. Le choix de localisation de la capitale est interprété en s'inspirant des thèses de D. Mack Smith comme la reprise cavourienne du choix spatial du Risorgimento démocratique vidé de son contenu politique et comme facteur de la victoire du Risorgimento monarchique. Le débat parlementaire et d'opinion est également analysé comme un révélateur des représentations du territoire italien au moment de l'unification. La conception d'une Italie polycentrique, terre d'histoire traversée par la question méridionale, conduit au choix de Rome comme capitale historique, capitale charnière et capitale neutre. Cette logique de désignation constitue un élément d'explication des difficultés que connaît la " Ville Éternelle " après 1871.
    This article treats the debate on Rome as capital city (1861-1871) with an outlook for the territorial study of the Italian nation making. Determining the capital city localization can be read according to the thesis of D. Mack Smith, both as a Cavourian spatial choice of democratic Risorgimento emptied of its political content and a victory factor of the monarchic Risorgimento. The parliamentary debate as well as the public debate reveal the representations of the Italian territory at the time of the unification. The vision of a polycentric State and the Southern Italy issue lead to the choice of Rome regarded as an historical and neutral capital city and as a bridge between northern and southern Italy. These logics of location explain the difficulties occurred to the " Eternal City " after 1871.
  • MÉLANGES