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ANATOMIE D'UN MOUVEMENT FASCISTE EN FRANCE, LE FAISCEAU DE GEORGES VALOIS, par ZEEV STERNHELL Le mouvement fasciste de Georges Valois est créé en novembre 1925. Pour être comparable aux entreprises analogues en Europe, à la même époque, il ne s'inscrit pas moins, cependant, dans une tradition antirépublicaine, anti­parlementaire et antidémocratique spécifiquement française. Né de la droite, le Faisceau se trouvera vite en butte à son hostilité. Financé par de gros industriels, son ouvriérisme verbal lui fera rapidement perdre ce soutien indispensable. Organisé en quatre sections : celle des « combattants », celle des producteurs, celle des jeunes et celle des sympathisants, le Faisceau au plus haut de son influence, pourra revendiquer 25 000 adhérents essentiellement dans la région parisienne. Succès éphémère ; en 1927 avec le départ des derniers bailleurs de fonds, le Faisceau disparaît de la scène politique. A cette date, la droite française, assurée de son pouvoir et satisfaite de ses formes traditionnelles d'organisation, n'a pas eu besoin d'entretenir les ambiguïtés d'une organisation fasciste. [Revue française de science politique XXVI (1), février 1976, pp. 5-40.]

PRESSE ET JUSTICE PÉNALE : UN CAS DE DIFFUSION IDÉOLOGIQUE, par PIERRE LASCOUMES et GHISLAINE MOREAU-CAPDEVIELLE Comment analyser la participation de la presse aux débats actuels sur l'institution judiciaire ? Comment étudier le rôle idéologique que la presse assume en cette circonstance ? Quelles représentations spécifiques de cette institution diffuse-t-elle et quelles sont les modalités de mises en œuvre du discours journalistique pour assurer cette diffusion ? Une analyse de type qualitatif appliquée aux articles consacrés ? par un certain nombre de publications ? aux comptes rendus du procès de Clairvaux permet de mettre en lumière les relations existantes entre les représentations du système de justice pénale véhiculées par ces récits de presse et le caractère idéologique du code sous-jacent du message transmis. [Revue française de science politique XXVI (1), février 1976, pp. 41-69.]

RÉGIONALISME INTERNATIONAL ET POUVOIRS AFRICAINS, par FRANÇOIS CONSTANTIN Elément tactique au cœur d'un ensemble complexe de relations de pouvoir, le régionalisme africain paraît voué à demeurer un mythe sinon une illusion dont les effets ne peuvent aller qu'en s'émoussant aussi longtemps qu'il demeurera conçu sur les mêmes bases. Dans la mesure où la survie du cadre étatique constitue une condition de la suprématie de couches privilégiées où se retrouvent aussi bien les élites bureaucratiques que les salariés d'un secteur industriel embryonnaire, les efforts pour repenser le cadre du pouvoir africain demeureront isolés. Aussi longtemps que l'« intégration horizontale » sera orientée vers le maintien d'un statu quo interne, on restera en présence d'un type de relation qui, pour être horizontale, ne sera pas intégration, ainsi que pourrait le laisser croire une vision européo-centrée trop sommaire. [Revue française de science politique XXVI (1), février 1976, pp. 70-102.]

LE RAPPORT DE CLIENTÈLE : DU PHÉNOMÈNE SOCIAL A L'ANALYSE POLITIQUE, par JEAN-FRANÇOIS MÉDARD Les phénomènes de dépendance personnelle, et plus précisément le rapport de clientèle, ou de patronage, sont connus et étudiés depuis fort longtemps notamment par les historiens et les ethnologues. Ces phénomènes ont été repérés dans des sociétés extrêmement nombreuses et, de plus, très variées. Dans certaines sociétés, leur importance est décisive pour comprendre le fonctionnement du système social. Dans d'autres, les sociétés modernes en particulier, leur prise en considération peut apporter un éclairage nouveau, ou permettre d'attirer l'attention sur des phénomènes négligés. [Revue française de science politique XXVI (1), février 1976, pp. 103-131.]