Contenu du sommaire : Les pays industrialisés à la recherche d'un nouvel ordre économique mondial

A LA RECHERCHE D'UN NOUVEL ORDRE ÉCONOMIQUE MONDIAL. LES ÉTATS-UNIS : DU REFUS AU COMPROMIS, par STANLEY HOFFMANN De l'été 1974 à l'automne 1975, la politique américaine envers le Tiers Monde a connu trois phases. En 1974, c'est la volonté d'organiser un front commun des pays consommateurs de pétrole. A partir de décembre 1974, s'ajoute l'acceptation, en principe, de l'idée d'un dialogue sur l'énergie avec des pays producteurs. A partir de mai 1975, les Etats-Unis font des propositions en vue d'engager un dialogue général. Les causes de cette évolution se trouvent à la fois dans la politique intérieure et dans les réalités extérieures. Le contenu de la politique nouvelle reste prudent en raison des obstacles qui proviennent notamment de la nature même du système économique et de l'état de l'opinion américains. [Revue française de science politique XXVI (4), août 1976, pp. 684-695.]

A LA RECHERCHE D'UN NOUVEL ORDRE ÉCONOMIQUE MONDIAL. L'URSS FACE AUX REVENDICATIONS DU TIERS MONDE: SOUTIEN DE PRINCIPE ET INTÉRÊT MUTUEL, par ROBERT BOSC L'URSS a de meilleures relations, en 1976, avec l'immense majorité des pays du Tiers Monde qu'avec ses voisins du camp socialiste, ou avec les pays du monde capitaliste. Son prestige est plutôt en croissance dans les pays d'Afrique, d'Amérique latine, même d'Asie. C'est pourquoi, il ne semble pas que l'URSS éprouve d'inquiétude en face des revendications du Tiers Monde. Même lorsqu'elle n'est pas prête à donner suite à des requêtes qui nuiraient à ses propres intérêts (droit de la mer, suppression du veto aux Nations Unies), elle sait toujours donner satisfaction à la fierté nationale de ses interlocuteurs, qui ont l'impression d'avoir choisi la « bonne voie ». [Revue française de science politique XXVI (4), août 1976, pp. 696-708.]

A LA RECHERCHE D'UN NOUVEL ORDRE ÉCONOMIQUE MONDIAL. L'EUROPE DES NEUF: UNE DÉPENDANCE CONTRADICTOIRE, par HELENE DELORME et FREDERIQUE LANGER Dans le débat Nord-Sud, l'Europe des Neuf se présente comme un acteur dont le comportement contradictoire révèle la dépendance à l'égard des Etats-Unis. Elle ne parvient pas à définir une politique commune dans le domaine de l'énergie et se soumet, en ordre dispersé, aux exigences de la politique américaine. Les Neuf s'unifient, au contraire, pour préserver leurs zones d'influence extérieures traditionnelles ; mais, dans ce cas aussi, leurs décisions ne se prennent que sous l'accord et le contrôle des Etats-Unis. Quand s'ouvre la négociation d'ensemble avec les pays du Tiers Monde, la logique de la solidarité atlantique se révèle plus clairement encore : l'Europe des Neuf laisse la conduite des opérations aux Etats-Unis et s'aligne sur leurs positions. [Revue française de science politique XXVI (4), août 1976, pp. 709-723.]

A LA RECHERCHE D'UN NOUVEL ORDRE ÉCONOMIQUE MONDIAL. LA FRANCE: LES INITIATIVES D'UNE «PUISSANCE MOYENNE», par CHARLES ZORGBIBE Sur l'échiquier Nord-Sud, le débat déjà ancien sur la politique étrangère de la France se poursuit. Perpétuer le comportement manœuvrier des ultimes phases de là diplomatie gaullienne, qui tendait à se réduire à une série de réactions tactiques destinées à minimiser les conséquences dommageables des initiatives de l'extérieur ? Poursuivre pour l'Europe, et non plus pour la France seule, les objectifs d'indépendance vis-à-vis des Etats-Unis et de constitution d'une « troisième force», mais aussi accepter une véritable direction commune des pays de la Communauté européenne ? Transporter totalement dans l'arène économique les ambitions individualistes de la France gaullienne, par l'épanouissement des coopérations bilatérales les plus diverses mais les plus efficaces ? au détriment, peut-être, des ambitions politiques de la France et de l'Europe ? Le choix stratégique n'est pas encore fait. [Revue française de science politique XXVI (4), août 1976, pp. 724-734.]

?A LA RECHERCHE D'UN NOUVEL ORDRE ÉCONOMIQUE MONDIAL. LA GRANDE-BRETAGNE : UNE PARTICIPATION RÉTICENTE, par FRANÇOISE DE LA SERRE Les réticences initiales concernant la recherche d'un nouvel ordre économique international ont fait place aujourd'hui à Londres à de nombreuses déclarations en faveur d'une meilleure interdépendance entre pays industrialisés et pays en voie de développement. Mais, en dépit de quelques initiatives ? dont la plus spectaculaire est la proposition d'un accord général sur les produits de base ? la politique britannique tend davantage vers un aménagement du système existant que vers une réforme d'ensemble des relations économiques internationales. Dans cette optique, la lutte contre la récession et le maintien d'un volume suffisant d'échanges mondiaux l'emporte sur une refonte du système monétaire tandis qu'une stratégie fondée sur le commerce et l'aide multilatérale tient lieu de réforme de structures plus radicale. [Revue française de science politique XXVI (4), août 1976, pp. 735-745.] IN SEARCH OF NEW WORLD ECONOMIC ORDER GREAT BRITAIN RELUCTANT PARTICIPATION FRAN OISE DE LA SERRE The initial reticence regarding the objective of new international economic order has now given way in London to numerous statements in favour of greater independence between the industrialized and the developing countries Despite -few initiatives however of which the most spectacular is the proposal for general agreement on commodities British policy is directed more towards modifying the existing system than reforming international economic relations as whole From this point of view the measures taken to counter the recession and the maintaining of sufficient volume of world trade are more important than reorganisation of the monetary system while strategy based on trade and multilateral aid is preferred to more far- reaching change in structures Revue fran aise de science politique XXVI 4) août 1976 pp 735-745.

?A LA RECHERCHE D'UN NOUVEL ORDRE ÉCONOMIQUE MONDIAL. LE JAPON: UN CONFORMISME POLITIQUE AU SERVICE D'UNE ÉCONOMIE DYNAMIQUE, par PHILIPPE PONS Des pays industrialisés, le Japon sera probablement le premier à profiter d'une relance sur le marché mondial. Ce redressement spectaculaire d'un des pays les plus touchés par le renchérissement du prix des matières premières est dû à une restructuration de ses relations extérieures, en particulier avec les pays du Tiers Monde. Mais le nouvel ordre économique mondial n'a cependant pas incité Tokyo à abandonner, en matière diplomatique, le « profil bas » qui fut le sien au cours des deux décennies écoulées. Bien que le gouvernement japonais déclare chercher à donner des bases nouvelles à ses relations avec les pays en voie de développement, notamment en Asie du Sud-Est, en quête d'un équilibre à la suite du retrait des Américains, il semble que Tokyo soit loin de se démarquer de son « suivisme » traditionnel à l'égard des Etats-Unis. Cette politique, qu'encourage la Chine qui y voit un contrepoids à la présence soviétique en Asie, sert assurément les intérêts économiques du Japon mais ne contribue pas à lui donner, sur la scène internationale, un rôle à la mesure de sa puissance économique. [Revue française de science politique XXVI (4), août 1976, pp. 746-768.] to place its relations with the developing countries on new -footing parti cularly in South-East Asia which is seeking some sort of equilibrium -following the American withdrawal it would seem that Tokyo is not about to deviate from its traditional alignment on the United States This policy which is encouraged by China since it sees it as counterbalancing the Soviet presence in Asia undoubtedly serves economic interests but does not help to give it an international role commensurate with its economic power .Revue fran aise de science politique XXVI 4) août 1976 pp 746-768.