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Revue Revue Française de Science Politique Mir@bel
Numéro 33e année, n°6, 1983
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Le « vote juif » en France - Dominique Schnapper, Sylvie Strudel p. 933-961 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Le vote juif en France est analysé à partir des résultats de travaux menés à Toulouse (Benayoun, 1978) et à Paris (Deutsch, 1978; IFOP, 1983) et d'une enquête effectuée dans quatre bureaux de vote à Strasbourg, sans doute la seule ville de France, où l'on puisse trouver, dans certains bureaux, une concentration de la population juive atteignant 25 % de l'ensemble de la population. Le faible pourcentage des juifs et leur dispersion dans l'espace interdiraient, en toute hypothèse, un effet décisif du vote des juifs au niveau des élections nationales. De plus, le vote des électeurs juifs est très proche de celui des électeurs non juifs appartenant aux mêmes catégories sociales. On peut toutefois avancer l'hypothèse d'une forte politisation des juifs, dont le comportement électoral tendrait à amplifier les mouvements de l'ensemble du corps électoral.
    This article uses the results of previous surveys carried out at Toulouse (Benayoun, 1978) and Paris (Deutsch, 1978; IFOP, 1983) and a survey of four precincts in Strasbourg, probably the only city in France, where, in some divisions, the concentration of the Jewish population reaches 25 % of the whole. The small size of the Jewish population and its dispersion over the territory preclude a decisive impact on national elections. Furthermore, the Jewish vote is virtually similar to that of the non Jewish voters of similar socio-economie status. It would appear, however, that Jews are strongly politicized. Their electoral behavior would amplify the changes in the électorale.
  • La loi du 2 mars 1982 sur la décentralisation. De l'analyse des textes à l'observation des premiers pas - Jean-Claude Thoenig, François Dupuy p. 962-986 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    (100 responsables interviewés) permet d'analyser la mise en place du premier acte concret de la réforme: la signature de conventions entre l'Etat et le Conseil général. Entre autres choses, les effets indirects paraissent plus significatifs que l'impact immédiat, notamment une centralisation du pouvoir départemental autour de la fonction de président du Conseil général, et une redistribution des enjeux au sein de l'appareil administratif local de l'Etat. Les résultats paraissent, en définitive, plus ambigus que ne le laisse croire l'optimisme du législateur.
    The aim of the French socialist government's decentralization policy, launched in 1981, is to redefine the relations between the State and local authorities. To what extent has this policy really rnodified the political-administrative management of the country ? A greater integration of lower officials by higher ones and by the parties might be one result. The State puts financial burdens on local authorities. The region's place is not clear. A 1982 study of six departments (100 officials interviewed) allows an analysis of the first concrete act of the reform : the signing of conventions between the State and the Conseil general. The indirect effects seem more significant than the immediate impact, in particular a centralization of departmental power around the office of the président of the Conseil general, and a redistribution of the stakes within the local administrative apparatus of the State. The results thus appear more ambiguous than suggested by the legislator's optimism.
  • La Cinquième République à l'épreuve de la proportionnelle. Essai de prospective institutionnelle - Jean-Luc Parodi p. 987-1008 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Pour analyser les conséquences sur le système politique français d'une éventuelle instauration de la représentation proportionnelle aux élections législatives, le modèle proposé recense, dans un premier temps, les logiques potentielles du mode de scrutin envisagé et de celui qui serait supprimé : le desserrement des contraintes liées au scrutin majoritaire à deux tours (dominante binaire, espace quadripolaire, construction pré-électorale des alliances parlementaires, fabrication d'un comportement électoral bipolaire) apparaît à cet égard plus important encore que les effets propres de la RP. Dans un second temps, il incite à examiner les freins (aspect binaire de l'élection présidentielle, caractère structurant du système des partis) que les autres éléments du système institutionnel pourraient apporter à ces logiques potentielles. Deux hypothèses prospectives sont alors envisagées, celle de la double polarisation maintenue avec ses inflexions plausibles et celle de la dépolarisation du système politique français avec ses victimes (par scission ou par exclusion) et son fonctionnement bouleversé.
    Pour analyser les conséquences sur le système politique français d'une éventuelle instauration de la représentation proportionnelle aux élections législatives, le modèle proposé recense, dans un premier temps, les logiques potentielles du mode de scrutin envisagé et de celui qui serait supprimé : le desserrement des contraintes liées au scrutin majoritaire à deux tours (dominante binaire, espace quadripolaire, construction pré-électorale des alliances parlementaires, fabrication d'un comportement électoral bipolaire) apparaît à cet égard plus important encore que les effets propres de la RP. Dans un second temps, il incite à examiner les freins (aspect binaire de l'élection présidentielle, caractère structurant du système des partis) que les autres éléments du système institutionnel pourraient apporter à ces logiques potentielles. Deux hypothèses prospectives sont alors envisagées, celle de la double polarisation maintenue avec ses inflexions plausibles et celle de la dépolarisation du système politique français avec ses victimes (par scission ou par exclusion) et son fonctionnement bouleversé. To analyze the consequences on the French political system of an eventual introduction of proportional representation in legislative elections, the model first reviews the potential logics of the new possible voting system and of that which it would replace : the loosening of constraints linked to the two-round majority election (binary dominant, four-pole space, pre-electoral construction of parliamentary alliances, manufacture of bipolar electoral behavior) appears more important than the specific effects of proportional representation. The model also leads to examine the cheeks (binary aspect of the presidential election, structuring effect of the party system) that the other elements of the institutional system could apply to these potential logics. Two perspective hypotheses are then envisaged : that of a double polarization maintained with plausible inflexions, and that of a depolarization of the French political system, with its victims (through party divisions or by exclusion) and deep change in its functioning.
  • La théorie de la « personne fictive » dans le Léviathan de Hobbes - Lucien Jaume p. 1009-1035 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Le concept hobbien de «personne fictive ou artificielle» sous-tend une vision originale de la représentation. Le concept superpose trois noyaux sémantiques et organise un surprenant renversement: si la « multitude » institue contractuellement l'Etat, c'est l'Etat qui institue « le peuple ». Il ne peut donc s'agir dans le Léviathan, ni de ce qu'on appelle habituellement une pure « métaphore », organiciste et artificialiste, ni d'une vision juridique de l'Etat à titre de « personne morale ». Avec Hobbes, l'Etat devient « fictif », c'est-à-dire humain, sécularisé et institué, mais réel, de cette réalité incontour­nable qui fait que les hommes obéissent à ce qu'ils ont créé. A la fois précurseur d'un gouvernement au nom du Peuple (dont la France révolutionnaire proclamera l'existence), et modèle pur du Pouvoir, le Léviathan devrait entrer dans toute réflexion sur la politique moderne et la démocratie d'après 1789. Il resterait à montrer en quoi Hobbes se rattache, mais surtout s'oppose, à la pensée politique anglaise de son temps, par cette théorie de la souveraineté comme « personne fictive » du peuple : complément qui fait l'objet d'une recherche en cours.
    " legal entity ". In Hobbes, the State becomes "fictive " that is human, secularized and instituted, but real in that men obey what they have created. Both the precursor of a government of the people (of which revolutionary France would proclaim the existence), and a pure mode! of power, the Leviathan should be part of any reflexion on modem politics and post 1789 democracy. The positive and negative links between Hobbes and English political thought of his tirne through this theory of sovereignty as "fictive person" of the people remain to be shown.
  • Notes Bibliographiques

  • Informations bibliographiques - p. 1052-1085 accès libre
  • Résumés des articles/ Abstracts

  • Tables de l'année 1983