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Le double vote, législatif et régional, met en lumière un comportement électoral dédoublé, forme de volatilité électorale qualifiée ici de nomadisme électoral. Un sondage « sortie des urnes » réalisé dans la région Nord-Pas-de-Calais permet d'isoler les lieux où la volatilité est la plus marquée, de dénombrer l'importance et les itinéraires politiques de ces nomades. La totalité des formations est, à des degrés divers, touchée par ce phénomène, et l'offre électorale, parfois concurrentielle, n'y est pas étrangère. Mais l'explication n'est pas uniquement conjoncturelle. Le nomadisme électoral s'inscrit dans le temps comme une véritable pratique et constitue donc une donnée structurelle du vote, obéissant à ses propres logiques.

Parmi les forces politiques qui refusent le champ politique traditionnel et notamment le positionnement sur l'axe gauche-droite, les écologistes viennent en France au premier rang. Pourtant, chez les électeurs verts, cette quête de Tailleurs se résume, dans la pratique, comme l'ont montré différentes études, en un positionnement centriste. Les premiers résultats d'une enquête en cours suggèrent que, contrairement aux électeurs, les dirigeants écologistes, derrière un net discours de refus du positionnement, différencient largement le centre d'un ailleurs qui se veut hors univers politique établi. Si cet ailleurs est effectivement exclusif de toutes relations avec la droite, il n'empêche pourtant pas des rapports avec l'univers politique établi, par l'intermédiaire d'une certaine gauche.

Dans la période de l'immédiat après-guerre, de nouveaux et importants partis démocrates-chrétiens apparurent en France, en Italie et en Allemagne de l'Ouest. Dans ces deux derniers pays, ces nouveaux partis adoptèrent rapidement une stratégie politique simple assurant leur survie. De ce fait, parmi d'autres raisons, la DC et la CDU purent devenir les acteurs dominants de leurs systèmes politiques respectifs. En France, le MRP ne parvint pas à transformer ses triomphes initiaux en force durable. Cet article, après avoir proposé un cadre général d'analyse des conditions qui permettent à un parti nouveau de se faire une place dans un système de partis déjà structuré par des traditions politiques antérieures, suggère que des facteurs internes ont empêché le MRP d'adopter une stratégie politique cohérente. Ce sont ces facteurs mêmes qui expliquent le déclin de ce parti.

Les employés de bureau sont réticents à l'égard du mécanisme de la représentation qui veut qu'un individu ou un groupe accepte qu'un tiers parle et agisse en son nom. Cette réticence a, dans les bureaux, des racines originales. Les femmes, largement majoritaires, ont du mal à s'identifier à des représentants masculins et souvent permanents. Le groupe de travail n'est pas un bon support intermédiaire d'identification car il s'impose aux individus par l'unanimisme. Convaincu que sa puissance de travail et sa compétence ne sont pas des moyens pertinents de sauvegarder ses intérêts, chacun souhaite veiller personnellement à leur défense par d'autres voies. Dans les périodes de crise, l'enthousiasme fusionnel qui vient relayer le conformisme habituel n'est pas plus propice à la création de réels rapports de représentation.

Les individus impliqués dans le secteur public sont-ils différents de ceux du secteur privé sur le plan des attitudes et opinions politiques ? Si elle existe, la différence est-elle spécifique et indépendante des autres variables socio-économiques ? Une école réputée d'économie publique, le public choice, soutient que le fonctionnaire trouve un intérêt personnel dans l'expansion du secteur public, ce qui lui donne une spécificité politique. Une discussion des études existantes et un sondage administré auprès d'un échantillon représentatif de la population du Québec permettent de tester empiriquement cette hypothèse. Les résultats indiquent une influence ténue du secteur d'emploi sur l'orientation politique. Cette influence va dans le sens de la thèse du public choice mais est loin d'avoir la force explicative postulée par cette école.