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Une mesure précise des inégalités de représentation qui affectent le système d'élection des sénateurs, faite à l'intérieur de chaque collège électoral départemental, permet de dresser un tableau réel et une carte des altérations de la représentativité de la seconde Chambre et d'en analyser les facteurs. On constate notamment que les distorsions entre communes, qui faussent la représentation de la quasi-totalité des départements, touchent en particulier ceux dont la structure et les activités sont les plus diversifiées. Un tel système manque à la fois d'équité et de cohérence. Il n'est pas justifié par les nécessités de la représentation territoriale. Il ne répond pas non plus à l'exigence constitutionnelle de l'égalité du suffrage. Enfin, la déformation du profil politique du Sénat, qui en résulte, n'est pas de nature à le mettre en mesure d'exercer correctement sa fonction d'instance de recours et de régulation du pouvoir : le balancier est désaxé. Cette situation n'est cependant pas une fatalité. Assurer au Sénat une représentativité plus authentique et plus large ? ce qui n'est nullement incompatible avec l'indispensable spécificité de la seconde Chambre ? accroîtrait son crédit, renforcerait son rôle politique ainsi que son efficacité et contribuerait à normaliser le fonctionnement du régime bicameral.

Les technopoles sont à la mode. Mais que sont-elles précisément et de quoi sont-elles capables ? La notion de technopole doit être précisée, en raison du nombre considérable d'auto-appelations non contrôlées. Les technopoles sont des instruments de développement économique fondés sur le concept de fertilisation croisée, c'est-à-dire de réunion féconde de différents éléments : enseignement et recherche scientifique, projets d'entreprise de haute technologie et moyens financiers ; et sur le concept de transferts de technologie : processus de développement du tissu industriel local par les technologies nouvelles. Le développement entraîné par les technopoles est sujet à controverses. En effet, les technopoles peuvent être victimes de leur propre développement quand la croissance urbaine a un coût social élevé. De plus, le développement technopolitain peut entraîner la désertification régionale. Enfin, les techniques de développement doivent être opérationnelles au bénéfice des pays en voie de développement : on peut douter que ce soit ici le cas.

Les frontières entre disciplines sont historiquement mouvantes et le lieu privilégié d'affrontements conceptuels et méthodologiques. L'explication du choix politique est actuellement un objet d'étude commun aux sciences économiques et politique. Cette double investigation produit une confrontation stimulante. L'analyse de la conceptualisation économique révèle, notamment, la difficulté de celle-ci à expliquer les comportements d'abstention et de participation électorales et l'obscurité de l'utilisation de la notion d'intérêt pour comprendre le choix politique. Finalement, est posée la question de la pertinence de l'application aux comportements électoraux des concepts économiques néo-classiques.

Les analyses socio-politiques de l'Etat-providence et de ses « clients » ont volontiers attribué au premier un pouvoir d'exclusion sociale et privé les seconds de leur faculté de volition, maintenant donc ces derniers dans un statut de « victimes ». La problématique de la victimisation oublie cependant que ceux-ci restent des « acteurs sociaux » et, partant, peuvent exercer leurs qualités de stratèges. Elle méconnaît aussi la fonction intégratrice de l'Etat-providence, institution démocratique par excellence. Avant d'être une erreur théorique, la problématique de la victimisation est le fruit d'une défaillance méthodologique du chercheur. On peut la regarder comme une forme d'expression de ses sentiments à l'endroit de son objet.

Analyse de l'ascencion électorale du parti socialiste en Grèce. L'auteur insère le PASOK dans son environnement social et historique. A partir de l'expérience du gouvernement il trace des perspectives futures.