Contenu du sommaire
Revue | Revue Française de Science Politique |
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Numéro | 44e année, n°6, 1994 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Articles
- La longue nuit de la Première République. L'implosion clientéliste en Italie - Stefano Guzzini p. 979-1013 La longue nuit de la Première République : L'implosion clientéliste en Italie. Stefano Guzzini. Plusieurs analystes ont expliqué la disparition du système politique italien de l'après-guerre comme un effet de la fin de la guerre froide. Privés du ciment de l'anticommunisme, les Italiens seraient enfin libres de remplacer un régime corrompu. Il semble, au contraire, que les changements récents doivent être considérés comme l'effet de dynamiques transnationales et sociétales sur les États-providence modernes qui ont subverti le contrat consociatif-clientéliste sur lequel reposait l'économie politique italienne. Tant que les problèmes fondamentaux de ce contrat demeurent sans solution, comme par exemple l'absence de distinction nette entre la sphère politique et la sphère économique, ou l'application systématique de doubles normes, il est prématuré de parler d'un passage à la Seconde République italienne.The long night of the First Republic : Clientelistic implosion in Italy. Stefano Guzzini. Several analysts have explained the end of the post-war political System in Italy as an effect of the end of the Cold War. Deprived of the anti-communist cement, Italians, it is asserted, were finally free to replace their corrupt regime. In fact, the recent changes should be seen as the impact of transnational and societal dynamics on moderne welfare states, which have subverted the consociational-clientelistic compact on which Italy's political economy was based. As long as the fundamental problems of thaï compact remain unsolved, for instance the lack of a clear distinction between the political and economie spheres or the systematic application of double standards, it is premature to talk of the advent of a Second Italian Republic.
- La force des racines : la culture politique du Mouvement social italien au seuil du gouvernement - Piero Ignazi p. 1014-1033 La force des racines : la culture politique du Mouvement social italien au seuil du gouvernement. Piero Ignazi. Le Movimento Sociale Italiano (MSI), traditionnel représentant de l'extrême droite italienne, qui a pris lors des élections législatives du 27 mars 1994 le nom de Alleanza Nazionale (AN), a récemment fait une percée électorale et politique significative. Son succès électoral et sa participation au gouvernement Berlusconi tiennent à des facteurs de longue durée (« historicité » du fascisme et fin de la polarisation politique) et à des facteurs contingents: effondrement de la Démocratie chrétienne, opération «mains propres», entrée en scène de Berlusconi, et efficacité médiatique du leader du MSI, Gianfranco Fini. Le projet de transformation du MSI en AN représente-t-il un véritable bouleversement idéologique? L'analyse de la culture politique des militants du MSI, à l'aide de données d'enquête sur les cadres intermédiaires et les jeunes du parti, révèle une idéologie qui, bien que nuancée, reste fortement ancrée dans la tradition fasciste.The strength of the roots : the political culture of the italian social movement on the threshold of government. Piero Ignazi. The Italian Social Movement (MSI), the traditional representative of the Italian far right, which took the name of National Alliance (AN) for the 27 March 1994 parliamentary elections, recently achieved a major electoral and political breakthrough. Its electoral success and its participation in the Berlusconi government are due both to long term factors (the "historicity" of fascism and the end of political polarisation) and to contingent ones : the collapse of Christian democracy, the "clean hands" operation, Berlusconi's entry on the scene and the media effectiveness of the MSI's leader, Gianfranco Fini. Does the transformation of the MSI into the AN represent a real ideological upheaval ? The analysis of the MSI militants' political culture, based on survey data concerning mid-level cadres and party youth, reveals an ideology which, though nuanced, remains strongly anchored in the fascist tradition.
- Les années Thatcher en Écosse : l'Union remise en question - Gilles Leydier p. 1034-1053 Les années Thatcher en Écosse: l'Union remise en question. Gilles Leydier. L'arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher et des conservateurs britanniques en 1979, faisant suite à l'échec des référendums sur la "dévolution", semblait clore pour le Royaume-Uni une période marquée par l'expression des revendications nationalistes périphériques. Pourtant, "les années Thatcher" allaient témoigner d'un renforcement progressif de l'identité écossaise et d'un nouveau nationaliste, et aboutir à une large remise en cause par l'opinion écossaise des conditions de fonctionnement de l'Union avec l'Angleterre. L'étude des fondements du nationalisme écossais contemporain fait apparaître que le soutien écossais à l'Union est contingent de critères moins linguistiques ou religieux qu'économiques (perception par les Écossais d'avantages matériels nés de l'Union), politiques (capacité du système partisan à intégrer des demandes écossaises spécifiques à l'intérieur de priorités britanniques), et idéologiques (existence d'un ensemble commun de valeurs entre l'Écosse et l'Angleterre). Pour l'Écosse, les années Thatcher allaient signifier la non-vérification de chacune des trois conditions évoquées. Au début des années 1990, le nationalisme écossais "post-thatchérien" apparaissait ainsi à la fois renouvelé et renforcé par rapport à la vague indépendantiste des années 1970.The Thatcher years in Scotland : the union questioned. Gilles Leydier. The victory of Margaret Thatcher and the British Conservatives in 1979 in the U.K., following the fallure of the referenda on devolution, seemed to put and end to an period which had been characterised by peripherie nationalist daims. The "Thatcher years" were nevertheless to witness the progressive strengthening of the Scottish identity and a nationalist revival, leading to a critical questioning of the working of the Union by Scottish opinion. The study of the foundations of contemporary Scottish nationalism shows that support for the Union is contingent less on religious or linguistic criteria than on economie, political and ideological conditions, i.e. the Scots' perception of the economie benefits derived from the Union, the ability of the political parties to include specifie Scottish demands within British priorities, and the existence of a set of values common to England and Scotland. For Scotland, none of these conditions was verified during the Thatcher years. Consequently, Scottish nationalism in the early 1970s appeared both renewed and strengthened with respect to the independence movement of the 1970s.
- Le vote comme produit historique de la pensée magique - Paul Guyonnet p. 1054-1078 The vote as a historic product of magic thinking. Paul Guyonnet. The classic explanatory models setting the analysis of electoral behavior in strategic or ecological terms do not resolve ail the enigmas of voting. The psychologizing conceptions display an excessively radical reductionism of collective action to the individual sphere underestimate the fundamental dimension of the social individual. The more globalising epistemological approach of the social-psychoanalysis paradigm which combines with the sociological approach, and within a problematic of complementarity, the achievements of anthropology and psychoanalysis, leads to an interpretation of voting in the conceptual framework of reflection about primitive thinking. The analysis of the voting act, thus identified as a magie rite, refers to the major proposition that in magie, in linguistics as in politics, it is unconscious ideas that act.
- La longue nuit de la Première République. L'implosion clientéliste en Italie - Stefano Guzzini p. 979-1013
Lectures critiques
- À la recherche des temporalités de la démocratisation - Javier Santiso p. 1079-1085
- Le choix des mots comme choix des armes - Philippe Braud p. 1086-1089
Comptes rendus
- Bayart (Jean-François) dir. - La réinvention du capitalisme. - Zaki Laïdi p. 1089-1092
- Lenman (Bruce P.) - The eclipse of Parliament, Appearance and reality in British politics since 1914. . Judge (David) - The parliamentary state. . Foley (Michael) - The rise of the British presidency. - Jacques Leruez p. 1092-1094
- Beer (Samuel H.) - To make nation. The rediscovery of American federalism. - Olivier Beaud p. 1095-1098
- Cohen (Samy) - La défaite des généraux. Le pouvoir politique et l'armée sous la Ve République. - Marisol Touraine p. 1098-1100
- Sari (Jocelyne) - Etre musulman en France. Associations militants et mosquées. - Catherine Wihtol De Wenden p. 1100-1101
- Nadelmann (Ethan A.) - Cops across borders. The internationalization of US criminal law enforcement. - Didier Bigo p. 1102-1103
- Spierenburg (Dirk), Poidevin (Raymond) - Histoire de la Haute Autorité de la Communauté européenne du charbon et de l'acier. Une expérience supranationale. Préf. de Jacques Delors. - Pierre Gerbet p. 1103-1105
- Revue des revues - p. 1106-1112
- Informations bibliographiques - p. 1113-1138
Tables de l'année 1994
- Sommaires - p. 2-5
- Index des auteurs - p. 6
- Table des lectures critiques - p. 7-8