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Cet article examine la manière dont les normes de justice distributive dépendent du type d'interactions dans le groupe familial et de la position de celui-ci dans la hiérarchie socio-économique. A partir d'une typologie des familles construite autour des notions de « cohésion interne ». « mode de régulation », « style d'intégration avec l'environnement », il est d'abord montré que ces types d'interactions sont étroitement associés à la catégorie socio-économique d'appartenance des familles. On examine ensuite la corrélation entre ces types et les principes de justice distributive jugés légitimes, la place de la justice procédurale dans la décision et les modes de comparaison entre les acteurs.

A partir d'une réexploitation de l'enquête longitudinale de Fined menée entre 1962 et 1972 sur un vaste échantillon d'élèves sortis de l'école primaire, deux types d'analyse de la sélection sociale dans le système scolaire sont successivement proposés et confrontés. Le premier consiste à prolonger sur les années 1968 à 1972 le calcul des taux d'accès à chaque classe selon la catégorie sociale des parents, calcul qui n'avait été effectué par les auteurs de l'enquête que pour la première partie de la période d'observation. La seconde méthode consiste à reconstituer année après année la composition sociale de l'entourage des élèves dans leur classe, et cela dans les principales filières d'orientation. Bien qu'elles partent des mêmes données, les deux représentations de la sélection sont très contrastées. On donnera une image graphique de ce décalage et l'on s'interrogera sur ses raisons et certains de ses effets.

La sociologie de la délinquance des jeunes relève le plus souvent d'une analyse en termes de classes sociales. En fait, cette orientation n'offre aucune unité car la notion de classe y occupe des sens multiples et recouvre des processus sociaux fondamentalement différents. Trois conceptions différentes peuvent être dégagées selon que la classe désigne une appartenance, des « chances » et un acteur. L'article vise à présenter un mode d'articulation de ces acceptions à travers la comparaison de deux figures de la marginalité des jeunes : celle des « blousons noirs », encore enfermés dans une société industrielle, et celle de la « galère » vécue par les jeunes qui sortent de ce type de société.

La sociologie de l'immigration en France s'est surtout attachée à décrire la situation précaire et marginale des jeunes immigrés, cherchant, dans l'addition de l'exclusion politique et sociale et de la différence culturelle, les principales causes de leurs problèmes et de leurs conduites. Pourtant, la tradition sociologique amène plutôt à formuler une hypothèse inverse, celle de l'assimilation, pour expliquer l'apparition d'une action des jeunes immigrés et ses orientations. Cette hypothèse, reprise des analyses des problèmes noirs aux Etats-Unis faites par Tocqueville et Myrdal, peut être transposée au cas des jeunes immigrés maghrébins en France. En prenant appui sur les travaux inspirés par la problématique de la mobilisation des ressources, puis sur la sociologie de l'action, cet article cherche à montrer l'utilité d'une telle hypothèse.