Contenu du sommaire : Industrialisation, salarisation, secteur informel (sous la direction de Gérard Grellet)

L'auteur critique 3 des principales thèses qui ont concouru à l'élaboration des politiques d'industrialisation des pays sous- développés. La théorie des "industries-industrialisantes" se voit reprocher, l'incohérence de son schéma théorique, l'européocentrisme de sa conception et son inadaptation aux marchés restreints des P.S.D. La seconde thèse qui privilégie le role de l'Etat ou d'un secteur privé national entraine souvent un retard technologique qui empeche l'accès au marché mondial. La troisième thèse, des "technologies appropriées" perçoit faussement la nature de la technologie, qui est un "flux" et non un "stock". Ces trois théories sont détachées du contexte social où on les applique, et sont inaptes à développer une capacité locale d'innovation technologique.

Après avoir établi une typologie des pays qui utilisent le "modèle d'industrialisation soviétique" où l'auteur montre l'impact et les variations d'influence de l'industrialisation planifiée sur les économies du Tiers-Monde; il met à jour l'état de ce modèle théorique en faisant la synthèse des principales analyses des économistes soviétiques et occidentaux. Il apparait que seule la Corée du Nord, s'est rapprochée le plus des performances du COMECON. Cependant, il semble que ce modèle ait atteint le maximum de responsabilités. Critique et réforme par les pays du COMECON car il n'a pas su les protéger de la crise, il se voit aussi dénigrer par les pays sous-développés, qui "n'assimilent plus sortie du sous-développement et passage au socialisme à industrialisation planifiée".

Cet article s'inscrit contre les tenants d'une "nouvelle industrialisation du Tiers-Monde" dont il dénonce la reprise d'un débat ancien. L'auteur montre qu'actuellement le Tiers-Monde connait une "désindustrialisation" qui se traduit par un redéploiement des "contractors" et "design-firms" vers les marchés des pays développés. Il apparait que l'industrialisation du Tiers-Monde connait une "contraction" qui se traduit par une situation précaire des salariés et une montée des formes d'exclusion sociale liées à l'économie souterraine.

L'auteur souligne, après avoir montré son évolution, le fait que le secteur pétrolier n'est pas à meme d'accroitre le potentiel productif du Congo. L'essentiel des investissements pétroliers et publics profitent surtout aux sociétés étrangères qui travaillent sur le marché mondial. La rente pétrolière n'a pas joué le role, qu'on attendait, en matière de développement, par contre "elle a conduit l'Etat à s'enfoncer dans la dépendance des financements extérieurs". Situation aggravée par la chute du dollar et la baisse du cour du pétrole.

L'auteur montre que la prolétarisation en Afrique Noire est un processus qui donne un sens aux formes économiques et sociales que sont l'industrialisation, l'urbanisation, la salarisation. Le salaire en lui-meme n'existe pas, il n'a de sens que s'il protège le "salarié" de ce qui n'est pas salarial: "Le secteur informel". Ainsi rapport salarial et rapport non-salarial sont liés de manière organique, leur développement est soumis à l'extension d'une économie marchande et monétaire.

L'auteur veut aborder une question centrale du développement: "celle du mode par lequel les catégories Capital et Etat se constituent". Ce problème prend dans les pays sous développés, une double dimension car les Etats qui les constituent ont une place subordonnée dans l'économie mondiale, et qu'ils ont des rapports de pouvoirs de légitimation et de pouvoirs hérités de la période coloniale. L'exemple du Sud-Est du Brésil, ou l'on a vu le passage du travail forcé au travail libre, sert à étayer la démonstration.

La politique d'emploi en Amérique Latine tend à se disloquer. D'un coté on trouve l'ensemble des programmes "d'aides" au caractère très limité et contradictoire. De l'autre, dans les pays en voie de démocratisation, des concessions sont faites aux travailleurs "stabilisés" groupés dans les syndicats. Ce centre du système d'emploi, les mécanismes de mobilité entre le formel et l'informel sont touchés par le contexte mondial. D'où peu de chance de voir croitre dorénavant l'emploi industriel, et donc aussi, les entrées et sorties du secteur informel. Cette situation fragilise la démocratisation.

L'auteur vise, dans un "cadre démocratique", à intégrer le secteur informel dans l'économie colombienne. A cet égard, il nous montre les distances qui séparent les normes juridiques de la réalité économique et aussi comment le secteur informel tend à intéresser une partie de plus en plus grande de la population active. Contrairement, aux analyses en cours,l'informel n'est pas un secteur parasite mais un secteur dont il faut intégrer les acteurs marginalisés, cette intégration doit etre politique."Formaliser l'informel" tel est le défi colombien.

Les couts et bénéfices du tourisme dépendent des politiques pour le promouvoir. Le tourisme n'est pas un produit homogène, son impact sur le pays-hote nécessite l'étude préalable de la structure de l'industrie touristique. La compréhension, du tourisme implique une analyse du processus de changement, surtout de la stratification et de la diversification sociale découlant du développement. Le tourisme international est un élément de stratégie, de développement axée sur l'extérieur.

La planification économique africaine est en crise, elle n'a pas de prise sur les économies locales et elle mobilise peu les acteurs sociaux. L'auteur critique les pratiques de planification par rapport aux principes de planification et remet en causes les stratégies de croissance. L'auteur propose des solutions pour une planification du développement, touchant à l'amélioration des systèmes d'information, la gestion des relations extérieures, la reconstitution des filières prioritaires. L'organe planificateur doit assurer "le pilotage en situation d'environnement incertain et aléatoire".

Au Sénégal, il existe des associations de villages informels qui recueillent les cotisations des habitants afin de disposer de capitaux qui serviront à l'édification d'équipements sanitaires et sociaux. L'émigration, joue un role économique et social important, par l'importance de leur capitaux permettant la survie de la communauté. Cependant l'émigration risque de tarir cette source que constitue l'émigration.