Contenu du sommaire : Emploi et chômage l'éclatement.
Revue | Economie et statistique (INSEE) |
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Numéro | no 193-194, Novembre-Décembre 1986. |
Titre du numéro | Emploi et chômage l'éclatement. |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Dossier : Emploi et chômage : l'éclatement
- Présentation - Claude Thélot p. 3-4
- Population active, emploi, chômage : des évolutions pas toujours compatibles - Olivier Marchand, Claude Thélot p. 5-15 Les statisticiens habitués à quantifier, ne tirent souvent que des conclusions quantitatives surtout lorsqu'il s'agit de dresser le bilan annuel des évolutions de population active, d'emploi et de chomage: les mesures disponibles de ces évolutions ne sont pas toujours compatibles! La difficulté n'est pas nouvelle: les mesures les plus fiables de la population active, de l'emploi et du chomage ne reposent pas sur les memes sources. Elles résultent de l'évolution meme des phénomènes. Les franges entre emploi, chomage et inactivité sont floues, épaisses et donc le tracé de la frontière est alors plus conventionnel.
- Les mouvements de main-d'œuvre en 1985 : nouvelle progression des contrats à durée déterminée - Patrick Corbel, Jean-Claude Guergoat, Marie-Claude Laulhé p. 17-26 En 1985, le recours aux contrats à durée déterminée s'est intensifié alors que l'embauche "ferme" reste stationnaire. La progression est plus rapide chez les hommes, elle concerne d'avantage d'emplois qualifiés. Cependant, il serait faux d'opposer ces deux types d'embauches (fermes et sur contrats à durée déterminée) car les entreprises qui embauchent les utilisent tous les deux. Dans les établissements les plus petits et du secteur tertiaire, les embauches sont nombreuses mais les salariés démissionnent facilement tandis que dans les établissements les plus grands, dans les secteurs les plus concentrés de l'industrie, la mobilité est plus réduite, et le recours au marché du travail "interne", privilégié.
- Emplois précaires, stages : des emplois « faute de mieux » - Jean-Luc Heller p. 27-35 Après plusieurs années de baisse, l'emploi salarié annonce une reprise. Mais les emplois classiques reculent au profit d'emplois précaires, d'emploi à temps partiel, ou encore de formes intermédiaires comme les stages. Sous la pression du chomage, les salariés les acceptent à défaut de situation plus stables. Aussi sont-ils de plus en plus nombreux à rechercher un autre emploi que le leur.
- Le sous-emploi a doublé en quatre ans - Claude Thélot p. 37-42 Le sous-emploi touchait, en mars 1986, 400.000 ou 500.000 personnes selon la façon dont on le mesure. C'est un phénomène d'ampleur encore modeste, mais il a doublé depuis quatre ans. Il est principalement répandu parmi les jeunes qui viennent d'etre embauchés, en particulier dans la fonction publique et le secteur associatif. Plus qu'un état permanent, le sous-emploi est une situation transitoire: substitut du chomage ou prélude à un emploi "plein".
- De plus en plus de salariés à temps partiel - Brigitte Belloc p. 43-50 C'est la forte progression du travail à temps partiel qui a permis que l'emploi féminin progresse encore au cours de la période 1982-1986. Fait nouveau: la diffusion du temps partiel chez les jeunes (hommes, femmes), meme sans tenir compte des "TUC" et autres stages. Les emplois à temps partiel restent concentrés dans les professions très féminisées et peu qualifiés du secteur tertiaire (commerce, restauration) ainsi que dans la fonction publique. Disposer de plus de temps pour s'occuper de leurs enfants en bas age ou du fait du chomage, les femmes acceptent de plus en plus un travail à temps partiel, "faute de mieux".
- Activité féminine : carrières continues et discontinues - Guy Desplanques, Michel de Saboulin p. 51-62 De moins en moins de femme restent complètement à l'écart du monde du travail. C'est chez les cadres que les carrières continues sont les plus fréquentes, chez les ouvrières qu'elles le sont le moins. Les interruptions d'activités culminent aux ages jeunes (naissance et éducation d'un enfant). Mais ce sont de plus en plus des motifs économiques qui sont à l'origine des interruptions d'activités. Le chomage provoque d'autant plus de retraits que les femmes sont moins qualifiées.
- Les jeunes à la sortie de l'école : poids du chômage et risques de déclassement - Nicole Coëffic p. 63-75 Les jeunes sortent du système scolaire à un age de plus en plus élevé et avec un niveau de formation meilleur que par le passé. Un nombre croissant d'entre eux transitent par l'apprentissage ou les stages de formation avant de se présenter sur le marché du travail. Pour ceux qui entre immédiatement dans la vie active, les risques de chomage se sont accrus depuis dix ans bien que des signes d'amélioration apparaissent. Des risques de déclassement à la sortie du système scolaire sont plus importants pour les moins diplomés que pour la majorité des diplomés de l'enseignement supérieur qui trouvent un emploi correspondant à leur niveau de formation.
- Le chômage et son halo - Michel Cézard p. 77-82 Pour le Bureau International du Travail (BIT), les chomeurs doivent satisfaire à des conditions strictes: rechercher effectivement un emploi, etre disponible pour l'occuper, n'exercer aucune activité professionnelle. Autour des 2.448.000 chomeurs ainsi recensés en mars 1986, gravite un halo de chomage composé de personnes qui parfois ne se déclarent pas chomeurs d'emblée, mais recherchent en fait, du travail et feront partie des chomeurs selon la norme internationale.
- 500 000 personnes sont au chômage depuis plus de deux ans - Michel Cézard p. 83-90 En mars 1986, un quart des chomeurs sont depuis plus de deux ans au chomage: surtout des travailleurs agés, mais de plus en plus d'hommes et de femmes adultes et meme des jeunes. Selon l'age, le sexe, l'effort de recherche d'un emploi n'est pas le meme: les plus jeunes cherchent à s'adapter tandis que les plus agés renoncent: ce sont les exclus du marché du travail. Selon le type d'emploi occupé auparavant,il est possible de distinguer des formes de chomage différentes en fonction de l'age et du sexe.
- Famille, milieu social et risque de chômage - Michel Cézard p. 91-96 Depuis quatre ans, le nombre de familles où 2 ou plusieurs personnes sont en meme temps au chomage est passé de 60.000 à 120.000. L'aggravation de la situation accentue le repli sur la cellule familiale, les jeunes chomeurs restant plus chez leurs parents que ceux qui travaillent. Au sein des familles, les jeunes dont la mère est inactive sont en proportion plus forte au chomage. A l'inverse, les jeunes sont très rarement chomeurs lorsque les parents sont cadres ou profession intermédiaire.
- La retraite anticipée : choix ou contrainte ? - Jean-Luc Heller p. 97-109 Au cours des 10 dernières années, la fin de l'activité professionnelle est intervenue de plus en plus tot: les différents régimes de préretraite y sont pour beaucoup. Les préretraités ne constituent pas un groupe homogène: assimilables aux chomeurs ou aux retraités, départs choisis ou contraints, licenciés ou démissionnaires sont autant de cas de figures qui les opposent. Formule de recours pour les grandes entreprises industrielles pour réduire ou redéployer leurs effectifs, elle s'étend aujourd'hui largement au tertiaire, et à toutes les CSP.
- Estimer la population d'une région à partir de l'emploi et du chômage : l'exemple du Nord - Pas-de-Calais - François Fontaine p. 111-120 Les mouvements migratoires de population sont un exercice déterminant lorsqu'on l'applique à une région ou un bassin d'emploi. Ainsi, dans le Nord-Pas-de-Calais, le déséquilibre entre les emplois masculins disponibles et les ressources potentielles de main d'oeuvre masculine joue un role important dans les migrations. C'est pourquoi la méthode d'estimation et de projection de population est centrée sur les différentes composantes de l'ajustement du marché du travail masculin. Cette méthode suppose la référence à un scénario d'emploi et à une projection de chomage qui sont déduits des projections nationales.
- L'emploi régional depuis 1967 - Brigitte Belloc, Olivier Marchand p. 121-126 Une publication importante en matière régionale vient de paraitre. Elle présente des séries régionales d'emplois salariés par sexe et secteurs d'activités, homogènes sur une période de 17 ans, et qui intégrent les chiffres du dernier recensement de la population de 1982. Ces données sont complètées par une publication annuelle permettant d'étendre l'analyse à l'emploi total (salarié et non salarié). Cet article relate ici les résultats les plus significatifs.
- La précision des enquêtes sur l'emploi - Jean-Claude Deville, Nicole Roth p. 127-134 L'enquete emploi est considérée comme une référence solide sur la population active, le chomage, les taux d'activité. Ce n'est cependant qu'un sondage: l'enquete ne fournit aucune mesure exacte mais simplement des estimations. Peut-on leur faire confiance? Sait-on quelle alchimie est mise en oeuvre pour arriver à des résultats plus précis grace à des informations auxiliaires? Cet article tente de vulgariser des pratiques qui paraissent parfois mystérieuses.
- Paru... à paraître - p. 135-138
- Résumés - Summaries - Resumenes - p. 139-151