Contenu du sommaire : L'économie française en 1986 / Retour sur les projections économiques des années 80.

La chute du prix du pétrole, la faiblesse du prix des matières premières et la baisse continue du dollar modifient profondément les conditions de la croissance de la France. Le partage des revenus se déforme à l'avantage des entreprises, au détriment des administrations et surtout des ménages. Le desserrement de la contrainte extérieure obtenu grace à la baisse de la facture pétrolière permet un endettement. Mais des problèmes structurels subsistent: insuffisance de capacités compétitives dans l'industrie, inachèvement de la désinflation, déficit tendanciel des administrations sociales et montée continue du chomage.

En règle générale, les prospections à moyen terme réalisées avec le modèle DMS indiquent correctement le sens d'inflexion des principaux agrégats économiques de la première moitié des années 80. Toutefois, des erreurs importantes sont commises sur l'ampleur de ces inflexions dans les précisions les plus anciennes, et elles ne sont corrigées que progressivement. L'évolution particulièrement heurtée de l'économie mondiale, jointe aux revirements de la politique économique française de 1981 à 1983, sont à l'origine des principales erreurs de prévisions concernant l'économie française.

Observer aujourd'hui le panorama sectoriel dressé pour le modèle Propage en 1980 souligne les mutations que l'économie française a connue au cours des six dernières années. Outre la surestimation globale de la demande, donc de la production, un certain nombre d'évaluations énoncées furent commises. L'éventail de croissances selon les branches a été plus dispersé que dans la prospection et les mutations structurelles plus rapides que prévu, ce qui traduit le caractère "conservateur" des modèles.