Contenu du sommaire : Compétitivité et emploi à l'horizon 1992 / L'évolution récente de l'emploi et du chômage.

La façon dont la contrainte extérieure risque de limiter les possibilités de croissance de l'économie française est étudiée dans le cadre de plusieurs scénarios: environnement international coopératif pour les 5 années à venir, environnement moins coopératif. Dans tous ces scénarios, l'obstacle à l'expansion est une contrainte extérieure due à une insuffisance de capacité d'offre industrielle. Accroitre cette capacité d'offre par des nouveaux investissements mieux orientés ainsi que par une meilleure utilisation du capital existant est nécessaire pour autoriser des résultats plus satisfaisants.

D'ici 1992, l'emploi pourrait décroitre fortement dans le Nord, Nord-Est et Massif Central. C'est du moins ce qui ressort de la régionalisation des perspectives nationales d'emploi effectuées à l'aide du modèle tendanciel SPORE Lorraine et Nord-Pas-de-Calais seraient fortement touchés par la chute de l'emploi industriel. En revanche, le ralentissement de la croissance de l'emploi tertiaire retracé au niveau national se répercuterait assez uniformément sur les régions. L'emploi agricole continuera à décliner; les pertes devraient etre particulièrement lourdes pour le Limousin et en Bretagne, régions où le poids de l'agriculture est déterminant.

Avec le recul, le jugement que l'on peut porter sur l'évolution de l'emploi et du chomage au cours de l'année 86 est plus assurer. La population active a moins progressé qu'on ne le prévoyait, mais la conjoncture peut expliquer un certain nombre de retraits ou de reports d'entrées sur le marché du travail. Cette croissance de la population active s'est traduite par une extension du chomage, dans la mesure où le nombre d'emplois offerts n'a pas augmenté. Le chomage aurait cependant augmenté moins sensiblement qu'on ne le supposait au printemps.

Le nombre de chomeurs au sens BIT estimé par l'enquete Emploi et le nombre de demandeurs inscrits à l'ANPE n'ont apparemment pas évolué au meme rythme entre mars 86 et mars 87. En réalité, la précision de ces deux indicateurs est insuffisante pour conclure à une différence significative. Indépendamment de cette incertitude, les deux concepts "chomage BIT" et "demande d'emploi" ne s'identifient pas.

Horaires réduits, emplois précaires à contrat court, activités épisodiques, l'ensemble de ces "petits boulots" a augmenté de 14,5% entre 1983 et 1987. La croissance a été particulièrement vive pour les emplois précaires. Au total, environ 1,2 million d'actifs exercent un "petit boulot" en mars 1987.

La population active a constamment progressé, elle s'est rajeunie et féminisée. Elle est également plus diplomée. L'emploi a progressé jusqu'en 1980. Les emplois tertiaires ont connu un développement très important. Les "petits boulots" -intérim, temps partiel, et C.D.D.- sont également en forte expansion. La montée du chomage est antérieure à 1974. Les jeunes et les femmes sont les plus exposés, mais les plus agés restent le plus longtemps au chomage. Ces tendances sont retirées d'une publication importante présentant des données homogènes sur l'évolution du marché du travail en France depuis 30 ans.