Contenu du sommaire : Numéro spécial: Déséquilibres internationaux.

Déséquilibres internationaux

• Présentation générale - Claude Bismut p. 3-7
• La dette du Tiers-Monde - Jean Baneth p. 9-24
  La dette forme un obstacle difficilement surmontable aux efforts d'ajustement par bien des pays d'Amérique Latine et d'ailleurs. Le refinancement concerté par les créanciers privés, et plus récemment les réductions de dette par le canal de rachats et de conversions à l'aide de fonds publics ont permis de gagner du temps, mais ont rapidement rencontré leurs limites. D'ailleurs, quand les taux d'intéret dépassent les taux de croissance, le temps qui passe est perdu, pas vraiment gagné. Il faut par une intervention délibérée des pouvoirs publics, dans un cadre international approprié, alléger d'une façon suffisante, durable et crédible le service de la dette des pays qui entreprendraient des efforts de redressement économique crédibles, durables et suffisants.
• Allemagne : année zéro - Jean-Pierre Broclawski, Laurent Kenigswald p. 25-32
  L'union monétaire allemande appelle de la part de la R.F.A. des transferts importants vers la R.D.A. afin de limiter l'immigration. Cette situation n'est pas dépourvue de risques inflationistes: les transferts financiers provoquent un déficit budgétaire important et la forte demande adressée par la R.D.A. à la R.F.A. pourrait alimenter l'inflation. Bien que l'unification allemande accroisse le poids économique de l'Allemagne dans la communauté, elle offre à la France des opportunités conjoncturelles: celle-ci devrait bénéficier de la forte demande d'importation de deux Allemagnes et son déficit commercial devrait etre sensiblement réduit.
• L'impact des transferts internationaux d'épargne sur les déséquilibres extérieurs - Joaquim Oliveira Martins, Dominique Plihon p. 33-48
  L'analyse proposée ici, sur la période 1967-1988, des profonds déséquilibres des balances de paiements, de leur durée et de l'imbrication des flux de capitaux qui les sous-tendent, suggère que les déséquilibres soient le reflet d'importants transferts d'épargne entre pays industriels. Si tel est le cas, les conséquences en termes de politique économique sont enrichies par rapport au cadre habituel d'analyse de la compétitivité. Autrement dit, stimuler l'épargne (nationale et étrangère) apparait comme un levier important de la politique économique dans un environnement d'intégration financière croissante.
• Les disparités internationales de comportements d'épargne - Virginie Coudert p. 49-67
  La concentration persistante des déséquilibres extérieurs sur certains pays industrialisés est un problème majeur des années 80. Elle ne reflète pas seulement des phénomènes réels ou monétaires (compétitivité, spécialisation, taux de change) mais aussi les différences d'ajustement entre épargne des ménages divergent, ils tendent à pérenniser une division du monde entre pays emprunteurs et pays créditeurs. Mais des renversements spectaculaires interviendraient: ainsi le taux d'épargne devrait se redresser aux Etats-Unis, alors qu'il baisserait vivement au Japon.
• Pourquoi les taux d'intérét réels restent-ils élevés ? - Claude Bismut p. 69-79
  L'économie mondiale aborde la nouvelle décennie avec des taux d'intéret réels à des niveaux historiquement élevés. On peut en retarder à terme les effets dépressifs sur l'activité réelle. De tels niveaux ne peuvent etre attribués à une cause unique mais à une série de facteurs, ayant joué leur role successivement au simultanément durant les années 80: la déréglementation des systèmes financiers, la modification des interventions des autorités monétaires et les conséquences de la désinflation sur la solvabilité des débiteurs.
• Le déficit extérieur américain peut-il se résorber ? - Philippe Ducos, François Lecointe p. 81-92
  Le déficit extérieur est devenu une question majeure pour les Etats-Unis à mesure qu'il se creusait dans la première partie de la décennie. Il semble que l'appréciation du dollar ait modifié durablement, définitivement peut-etre, la structure du marché américain et son partage entre importateurs et producteurs nationaux. Dans cette hypothèse, en dépit d'une compétitivité retrouvée, les Etats-Unis risquent de conserver longtemps un déficit extérieur important, meme si une amélioration passagère se manifeste à la faveur de l'actuel décalage conjoncturel.
• Le système productif japonais joue la carte de la globalisation - Evelyne Dourille p. 93-106
  A l'image des Etats-Unis, l'Europe doit-elle craindre à son tour une implantation massive d'entreprises japonaises? Une analyse plus fine des implantations des entreprises industrielles japonaises aux Etats-Unis montre que celles-ci liées dans un premier temps à une simple attitude dépensive pour contourner les barrières protectionnistes s'organisent désormais en un réseau industriel cohérent, intégré verticalement ou horizontalement selon les cas. C'est ce nouveau type de stratégie japonaise et le regain de compétitivité qu'il sous-entend qui pourrait bien justifier dans l'avenir les craintes présentes des industriels américains et européens, à moins que ceux-ci n'adoptent des stratégies similaires.