Contenu du sommaire : Dossier : Les étrangers en France / Conditions de travail et santé des ouvriers.

Le nombre d'étrangers vivant en France est sensiblement le meme qu'en 1931: environ 3 millions. Ce qui a changé, c'est l'origine des étrangers: la part des nationalités européennes se réduit au profit de nationalités d'origines plus lointaines (Maghreb, Afrique Noire, Asie).

En France, nos statistiques ne permettent pas de distinguer les français dont les parents ou les grands-parents étaient étrangers. On estime que 14 millions de personnes sont soit immigrées soit enfants ou petits-enfants d'immigrés.

En 1990, il y a autant d'étrangers travaillant en France qu'en 1980, soit 1,7 million. Cette population est plus sensible au chomage, mais exerce aussi de plus en plus d'emplois dans le secteur tertiaire.

A qualification égale, un étranger à plus de difficultés qu'un français à trouver un emploi stable. Au cours des années 80, la baisse de l'emploi industriel a plus touché les étrangers que les français et la reprise de 1988 est plus favorable à ces derniers. Dans le tertiaire, le développement de l'emploi n'est pas de meme nature pour les français et les étrangers.

En 1982, les différentes nationalités qui composent les 3,7 millions d'étrangers vivant en France sont très diversement réparties, et leur répartition a peu changé entre 1975 et 1982. Cependant, le nombre des étrangers a davantage augmenté en Ile de France qu'en province et leur concentration est plus forte pour toutes les nationalités. D'une façon générale, les étrangers sont éloignés des poles de technologies nouvelles.

Concentrés dans les grandes villes, les ménages étrangers sont de plus grande taille et perçoivent des revenus moindres que les ménages français: leurs conditions de logement sont donc moins bonnes. Ils sont en majorité locataires et occupent un logement social, bénéficiant d'aides au logement.

Depuis 10 ans, les conditions de vie des étrangers résidant en France se sont améliorées (logement, consommation, biens électro-ménagers). L'éloignement du pays d'origine accroit certaines dépenses (communication, transports). Par contre, la nature d'autres dépenses est propre à chaque communauté.

Les ouvriers soumis aux conditions de travail les plus pénibles ont globalement moins de problèmes de santé que l'ensemble des hommes de 40 à 64 ans, car ils effectuent une sélection par la santé. L'autre raison est que les conséquences de conditions de travail difficiles sur la santé ne sont pas immédiates et donc plus difficiles à évaluer.