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L'Essai analytique sur la richesse et sur l'impôt [1767] de Jean-Joseph Graslin est à la fois une des plus brillantes critiques de la physiocratie et la synthèse d'une pensée systémique qui annonce l'économie politique sensualiste de la fin de l'Ancien Régime. L'auteur, qui raisonne en termes de besoins et d'utilité, décrit une économie d'échange généralisée dans laquelle les prix des biens et des facteurs sont déterminés par les offres et les demandes qui s'expriment sur leurs marchés respectifs. Refusant les logiques de circuit et de surproduit propres à Quesnay et ses disciples, Graslin définit un « équilibre » qui n'est pas sans rapport avec celui de la théorie contemporaine, mais dont les conditions de réalisation – poids des inégalités et formes de l'imposition – en font un concept normatif plus fort.

La thèse d'efficience du « théorème de Coase » adresse une critique forte à l'économie du bien-être puisqu'elle affirme qu'on peut atteindre l'optimalité même en présence d'externalités. Cependant, le sens précis de cette critique varie selon la nature de l'échange envisagée. Soit le « théorème » fait l'hypothèse de concurrence parfaite et il permet d'élargir aux effets externes la conclusion du premier théorème de l'économie du bien-être. Soit, comme c'est le plus probable, il fait l'hypothèse de négociations décentralisées et il conclut à l'efficience du marchandage bilatéral sur des droits de propriété quand les coûts de transaction sont nuls. On n'aurait alors plus besoin pour l'optimalité des lourdes hypothèses du modèle de concurrence parfaite. La question du sens de l'hypothèse de coûts de transaction nuls est finalement posée dans ce cadre.

L'objet de cet article est de confronter certains principes de la comptabilité à la théorie économique. Trois points essentiels sont discutés : (i) la relation entre la comptabilité en partie double et le capitalisme, (ii) l'accord ou le désaccord entre les principes comptables et la théorie standard, (iii) la relation entre les flux et les stocks. Trois propositions sont avancées : (i) la partie double se justifie d'un point de vue théorique davantage par la généralité des déséquilibres en économie de marché (les « sanctions du marché ») que par l'existence du capital, (ii) l'approche monétaire, en tant qu'elle s'oppose à celle de la valeur, est en accord avec la comptabilité et les traits caractéristiques des économies de marché, (iii) il existe une hétérogénéité radicale entre l'enregistrement des flux de paiement, qui semble ne poser aucun problème de principe, et l'évaluation des stocks qui n'a aucune solution théorique en dehors des états d'équilibre.

Cet article traite principalement des propriétés incitatives de l'effet Saint Matthieu par lequel Merton [1968] rend compte de l'ensemble des avantages cumulatifs avérés affectant la compétition académique. Nous proposons un modèle de tournois séquentiels dans lequel les agents qui se sont montrés initialement les plus productifs vont être avantagés dans la suite de la compétition en cela qu'ils bénéficient des postes de recherche auxquels sont associés une plus grande productivité. Nous montrons notamment qu'il y a un niveau optimal d'effet Saint Matthieu et que ce biais dynamique optimal croît avec le caractère risqué de la recherche et décroît avec l'ampleur des inégalités initiales.

En raison des hauts niveaux de taxe qu'elle impose, la procédure antidumping est souvent considérée comme un obstacle important au libre-échange. Une explication possible pour ces taxes élevées est la règle des « faits disponibles » qui permet à l'agence en charge de l'antidumping de fixer la taxe sur la seule base de l'information fournie par les firmes domestiques. Cet article intègre cette caractéristique importante dans le processus de détermination de la taxe. En prenant en compte un possible biais en faveur de la firme domestique dans les préférences de l'agence, nous montrons comment la règle des faits disponibles peut impliquer des taxes élevées à la fois directement et indirectement.

Cet article passe en revue la littérature théorique sur l'effet des politiques publiques répressives de lutte contre les drogues illicites. Le cadre théorique commun aux modèles sur ce thème associe les deux principales caractéristiques de cette question, à savoir un crime et un marché, en réunissant l'analyse économique du crime et la théorie de l'organisation industrielle. Nous présentons différents travaux qui explicitent les comportements stratégiques des acteurs du marché, en particulier les offreurs. L'objectif des analyses proposées est d'expliquer l'échec des politiques répressives sévères mises en œuvre dans de nombreux pays, dont le but est la réduction de la consommation par une répression de l'offre.

Face à la domination croissante de l'actionnariat étranger dans les secteurs bancaires des pays en transition, notre objectif est de comparer l'efficience technique des banques à la propriété domestique et des banques à la propriété étrangère en Pologne et en République tchèque. L'estimation des scores d'efficience est effectuée au moyen de l'analyse d'enveloppement des données (dea). Nous montrons alors que les banques à la propriété étrangère disposent d'une meilleure efficience technique que les banques à la propriété domestique. Nous observons de plus que cet avantage d'efficience ne dépend pas des différences en termes de taille ou de structure d'activités entre les deux catégories de banques.