Contenu du sommaire : Les impensés de l'économie

Revue Esprit Mir@bel
Numéro No 1, janvier 2010
Titre du numéro Les impensés de l'économie
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  • Editorial - Travailler dans un monde fini - p. 4 accès libre avec indexation
  • Articles

    • Migration et identité : le paradoxe des influences réciproques - Philippe Fargues p. 6 accès réservé avec résumé avec indexation
      L'arrivée de populations migrantes change-t-elle l'identité des pays dans lesquels elles s'installent ? Si cette question est fréquemment débattue, on néglige en revanche trop souvent de traiter la réciproque : comment la culture des migrants est-elle transformée par leur arrivée dans un pays ? Or, pour le démographe, c'est cette influence du pays d'accueil sur les arrivants qui se révèle déterminante.
    • Lire et écrire, c'est toute une histoire (entretien) - Anne-Marie Chartier p. 17 accès réservé avec résumé avec indexation
      Les apprentissages qu'on appelle « élémentaires » ne sont pas les plus faciles à comprendre ni à observer. Rares sont les historiens de l'école comme Anne-Marie Chartier à proposer des descriptions empiriques de ce qui se fait dans la classe avec les enfants. En retraçant ici son parcours, elle fait comprendre pourquoi les méthodes (comment lire ?), à différentes périodes de notre histoire, sont indissociables des contenus (que lit-on ?) et des attentes sociales (pourquoi lit-on ?).
  • Les impensés de l'économie

    • Nos aveuglements face au réel. Introduction - Mickaël Foessel et Olivier Mongin p. 35 accès libre avec indexation
    • 1. Voir et raconter
      • La faillite islandaise - Einar Mar Gudmundsson p. 45 accès réservé avec résumé avec indexation
        Il faut bien la plume d'un poète et d'un écrivain pour prendre la mesure du choc que constitue pour un petit pays paisible comme l'Islande l'effondrement de son système financier. Après la stupeur, c'est la colère qui remonte en repensant à l'arrogance prétentieuse des affairistes qui, au milieu d'un large consensus politique, ont monté une économie de casino, et à leur irresponsabilité présente.
      • La crise financière actuelle, selon les écrivains du XIXe siècle - Philippe Reffait p. 57 accès réservé avec résumé avec indexation
        Que nous disent les romanciers de la naissance de la Bourse (Dumas fils, Zola...) sur la crise que nous venons de connaître ? Cet exercice d'anachronisme maîtrisé fait remonter aux premiers débats sur l'abstraction financière et sur le caractère cyclique des crises économiques et met en valeur la capacité du langage littéraire à prendre en charge des questions qui ne relèvent pas seulement de la spécialisation économique.
    • 2. Problèmes à reprendre
      • Démocratie et marché : les conditions d'une rencontre - Laurence Fontaine p. 73 accès réservé avec résumé avec indexation
        Le marché, comme lieu permettant aux individus de développer leur autonomie, peut contribuer à la réalisation du projet démocratique. Ce qui ne veut pas dire qu'il le favorise en toutes circonstances. Comment accorder l'initiative et l'échange avec les valeurs d'égalité et de justice ? Différentes formes historiques d'accommodement se présentent à nous, en fonction des choix collectifs que nous souhaitons privilégier.
      • Quand faut-il s'arrêter de compter ? - Valérie Charolles p. 84 accès réservé avec résumé avec indexation
        Si la crise financière a mis en doute le savoir économique lui-même, et en particulier son usage des chiffres, sur quoi ces critiques peuvent-elles déboucher ? Le recours à la quantification ou à la causalité appelle des réflexions spécifiques. L'explication économique ne devrait pas fournir des prédictions mais dessiner un nouvel espace pour le décidable.
      • Quand la valeur n'est plus monnayable - Bernard Perret p. 98 accès réservé avec résumé avec indexation
        Dans l'échange économique, la monnaie permet de rendre comparables des biens différents. Elle assure ainsi l'équivalence (littéralement : l'égale valeur) de grandeurs hétérogènes. Or, cette puissance de la monnaie est remise en cause par diverses évolutions de nos sociétés : les biens dont nous avons besoin (un environnement viable, une vie en commun harmonieuse, des services personnels adaptés...) ne sont plus des grandeurs monnayables et relèvent de gestions spécifiques. Comment organiser la coexistence nécessaire de tous ces biens incommensurables ?
      • Partialité de l'économie, insistance du politique - Mickaël Foessel p. 118 accès réservé avec résumé avec indexation
        En tant que discipline visant à l'objectivité, l'économie se présente comme marquée par la neutralité scientifique. Cette impartialité se marquerait en particulier par une abstention volontaire en ce qui concerne les finalités de la vie collective. Peut-on vraiment pourtant séparer ainsi la fin et les moyens ? Certainement pas, c'est pourquoi économie et politique ne sont pas dissociables.
      • André Gorz ou comment entrevoir le postcapitalisme - Denis Clerc et Christophe Fourel p. 132 accès réservé avec résumé avec indexation
        Penseur atypique, André Gorz (1923-2007) fait partie de ces auteurs hétérodoxes qui ont toujours mis en avant l'instabilité constitutive du capitalisme. Sa critique de l'économie accorde une place centrale au thème du travail : bien qu'il soit le plus souvent contraint, encadré et subi, le travail peut rester un lieu de libération personnelle. Mais dans quelle mesure le revenu doit-il rester lié à une situation d'emploi ?
    • 3. Réévaluer les concepts
      • Questions sur les biens communs - Alain Lipietz p. 146 accès réservé avec résumé avec indexation
        Si un large consensus se dessine désormais sur la nécessité de préserver les biens communs que sont la biodiversité, la forêt amazonienne ou encore le climat, quelle est la meilleure manière de procéder ? À l'encontre d'une littérature engagée qui voit dans cette thématique une annexe du non-marchand et du don réciproque, il faut rappeler que le recours au marché et la régulation par l'État resteront deux outils indispensables pour organiser des partages justes et efficaces.
      • De l'abus à l'usufruit - Jean-Claude Monod p. 152 accès réservé avec résumé avec indexation
        Pourquoi la notion de propriété est-elle aussi centrale dans notre système économique ? Le droit de propriété a longtemps été défendu comme un droit absolu, permettant en particulier d'abuser de l'objet possédé. Or, les dégâts provoqués par les abus de notre société de consommation doivent nous inciter à revaloriser l'idée d'usage et d'usufruit, notions qui se révèlent adaptées aux défis, notamment environnementaux, actuels.
      • La valeur du temps. Remarques sur le destin économique des sociétés modernes - Marcel Hénaff p. 164 accès réservé avec résumé avec indexation
        La crise que nous traversons est à la mesure de la place qu'occupe désormais l'économie dans nos sociétés. Elle s'est imposée comme une discipline prépondérante, capable de rendre compte de tous les aspects de la vie sociale. Mais la crise a révélé un changement du rapport au temps, qui croit pouvoir reporter le solde des comptes à un futur indistinct, comme si la dette pouvait se reporter indéfiniment en nouvelle dette sans qu'intervienne périodiquement un rappel brutal au principe de réalité.
      • Politiques de l'argent - Laurence Duchêne et Pierre Zaoui p. 185 accès réservé avec résumé avec indexation
        La condamnation morale de l'argent est aussi ancienne que son abus. Si elle est aussi répétitive, c'est qu'elle est stérile et impuissante. Comment imaginer une maîtrise d'un autre type ? En renouant avec l'ambition d'encastrer l'activité économique au sein de formes de vie sociale. Mais on ne peut réactiver l'idée d'encastrement qu'à la condition de valoriser aussi un double mouvement de libéralisation et de sanctuarisation pour réinventer un rapport imaginatif à l'argent.
      • L'argent : d'un soupçon à l'autre - Paul Ricoeur p. 200 accès réservé avec résumé avec indexation
        Notre rapport à l'argent relève à la fois de la morale, de l'économie et de la politique. L'approche économique prédominante ne suffit pas parce que l'argent n'est pas un simple instrument d'échange. Il touche aux passions et aux identifications, et il a surtout tendance à déborder sans cesse son statut d'outil, au point d'annexer la totalité des sphères de la vie et de subordonner l'ensemble des valeurs. Si la politique a pour rôle d'ordonner les conflits de valeurs, les sagesses, si anciennes soient-elles, n'ont peut-être pas dit leur dernier mot devant les problèmes du présent.
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