Contenu du sommaire : Géopolitique des Iles britanniques
Revue | Hérodote |
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Numéro | no 137, 2ème trimestre 2010 |
Titre du numéro | Géopolitique des Iles britanniques |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Éditorial - Giblin Béatrice p. 3-17 Le titre de ce numéro fait référence à une appellation autrefois classique en géographie, aujourd'hui tombée en désuétude. Cette représentation géographique était d'autant plus logique que les liens entre la Grande-Bretagne et l'Irlande étaient très étroits puisque l'Irlande, colonisée par l'Angleterre pendant des siècles, n'acquit son indépendance qu'en 1921, et encore pas sur l'ensemble de l'île. Or, aujourd'hui, ce sont deux États, le Royaume-Uni et I'Irlande, avec des niveaux de vie très comparables. L'histoire des rapports conflictuels entre l'Irlande et la Grande-Bretagne est connue, néanmoins à l'heure où plusieurs pays européens sont confrontés à la gestion de délicates situations postcoloniales, il nous a semblé utile de revenir sur les héritages les plus importants de la colonisation de l'Irlande, qui peuvent s'avérer éclairants sur les évolutions des rapports actuels entre nation colonisatrice et nation colonisée.editorial The title of this issue refers to a name used in classical geography but now fallen into disuse. That geographical representation flowed naturally and logically from the closeness of the ties between Ireland and Britain, as the former, colonized by the latter for centuries, only reached its partial independence in 1921. Yet today they are two states, the United Kingdom and the Republic of Ireland, with very comparable standards of living. The history of the conflict between Ireland and Great Britain is well known, but, at a time when many European countries are facing difficulties in managing complex postcolonial situations, we thought it useful to revisit the most important legacies of the colonization of Ireland as they can enlighten us on the developments of the current relationship between colonizing nation and colonized nation.
- La question frontalière et les relations Irlande-Irlande du Nord : de la partition à une Irlande postnationale ? - Cauvet Philippe p. 18-34 Cet article étudie le rôle joué par la question de la partition dans l'histoire politique et socioéconomique de l'île et dans les relations entre Londres et Dublin. Il montre que la question frontalière n'est pas seulement au centre d'un conflit entre un camp partitionniste et un camp antipartitionniste mais qu'elle est aussi la cause de nombreuses divisions au sein même de ces deux camps. Il s'interroge aussi sur la signification de l'accord du Vendredi saint (Good Friday Agreement, GFA). Remis dans son contexte historique, il apparaît que même si le GFA apporte de nouvelles solutions, l'on ne peut pas pour autant en conclure que l'Irlande est devenue postnationale.The Question of Frontiers and Ireland-Northern Ireland Relations : From Partition to a Post-National Ireland ? This article studies the role played by the partition question in the history of political and socio-economic relations between Dublin and Belfast and between Dublin and London. The border question was not caused only by the conflict between unionist partitionism and nationalist antipartitionism, but also by the many divisions within each camp. The question of the significance of the Good Friday Agreement (GFA) is raised : in such a historical context, it appears that the GFA, although it brings new solutions to the border question, does not mark the advent of a postnational Ireland.
- La communauté musulmane : une émergence tardive mais une installation durable dans le paysage politique et institutionnel britannique - Latour Vincent p. 35-56 La « communauté musulmane » émergea à la fin des années 1980 avec la crise sans précédent suscitée par la publication des Versets sataniques de Salman Rushdie. Manquant initialement d'expérience politique, elle se fédéra peu à peu, sur une base conservatrice, voire radicale, au sein du Muslim Council of Britain, dont le professionnalisme lui permit de faire pression à maintes reprises sur le gouvernement néo-travailliste et de s'imposer durablement comme son interlocuteur privilégié, dans un contexte délicat de remise en cause du multiculturalisme et de redéfinition des orientations diplomatiques britanniques. Jugé peu représentatif et trop proche du gouvernement, le MCB est tombé en disgrâce à la fin de l'ère Blair et a été remplacé par d'autres associations, aussi peu légitimes, malgré l'échec patent de la stratégie de médiation avec les musulmans radicaux, déléguée par le gouvernement à des instances socialement et religieusement très conservatrices, qui enferment les individus dans leur identité religieuse, réelle ou supposée.The « Muslim Community » : a Belated Emergence but a Durable Presence in the British Political and Institutional Landscape The « Muslim community » emerged in the late 1980s in the wake of the unprecedented crisis triggered off by the publication of Rushdie's Satanic Verses. Initially lacking political expertise, the Muslim community gradually federated on a conservative, or indeed, radical basis within the Muslim Council of Britain, whose professionalism allowed it on many occasions to exert pressure on the New Labour government and to impose itself durably as its main contact. This occurred against a difficult background of intense questioning of multiculturalism and at a time when new foreign policy orientations were being defined. Deemed insufficiently representative, the MCB fell into disgrace at the end of the Blair era and was replaced by hardly more legitimate organisations, despite the blatant failure of the government's mediation strategy with radical Muslims through religiously and socially conservative « representative » organisations, which imprison people within their religious identity, real or supposed.
- Les organisations musulmanes et l'État britannique, de 1980 à 2005 : du local au national - Garbaye Romain p. 57-69 Cet article retrace l'histoire du passage du local au national des organisations musulmanes et de leurs activités politiques entre 1980 et 2005. Au début de cette période, la participation politique des organisations musulmanes est notable essentiellement dans les contextes urbains en particulier dans certaines villes où les mosquées et les associations musulmanes se sont multipliées tôt et ont réussi à faire aboutir des revendications religieuses et identitaires. Elles ont été aidées en cela par l'influence alors forte de la gauche du Parti travailliste, qui a cherché à établir des partenariats politiques avec des organisations issues des minorités, dont entre autres les organisations musulmanes. À partir des années 1990, puis surtout après le 11 septembre 2001, on observe une véritable effervescence de divers types de réseaux et d'organisations qui tentent de porter ce type de revendications, à caractère souvent traditionaliste et conservateur, au niveau national, dans le contexte d'une politique gouvernementale qui a encouragé leur reconnaissance et leur institutionnalisation. C'est en particulier le cas du Muslim Council of Britain (MCB) sur lequel on se concentre ici. Ce succès a cependant été fondé sur des bases fragiles, et, après les attentats islamistes de Londres en juillet 2005, l'impatience du gouvernement face aux limites évidentes du MCB en matière de prévention du radicalisme violent a contribué à son affaiblissement, dans le contexte de la fragmentation et de la complexification du paysage associatif musulman. Il faut aussi noter les velléités gouvernementales de réinventer sous de nouvelles formes les partenariats locaux dans le cadre de la politique de prévention du terrorisme.Muslim organisations and the British State from 1980 to 2005 : from the local to the national level This article retraces the transition from the local to the national level of the political participation of Muslim organisations between 1980 and 2005. At the beginning of that period Muslim organisations participated in British politics essentially at the local level, in particular in cities with large Muslim populations where mosques, Muslim charities and networks successfully articulated demands related to Islam and Muslim identity in the local public sphere. They were helped in this by the then-influential left of the Labour party, which sought to establish electoral alliances and policy partnerships with black and minority ethnic groups, among which Muslim ones, as part of its multiculturalist agenda. From the 1990s onwards, then most visibly after 9/11, newly created national Muslim organisations managed to reach an unprecedented level of official recognition and media visibility, in the context of a governmental policy which encouraged their institutionalisation. This is the case in particular of the Muslim Council of Britain (MCB). However, the MCB's success seems to have been built on shaky ground, and it has lost some of its influence since 2005, in the context of the increasing fragmentation and complexification of the Muslim scene. British governments have also displayed signs of interest in new styles of local partnership as part of their counter-terrorism strategy.
- Le nord de l'Angleterre : l'affirmation d'un territoire politique et identitaire - Bailoni Mark p. 70-92 Le clivage Nord/Sud est une image très souvent utilisée pour schématiser la géographie économique de l'Angleterre. Les conclusions des analyses sur l'évaluation des disparités régionales sont contradictoires selon les auteurs. Cependant la pertinence de cette image importe peu aujourd'hui. Par l'instrumentalisation politique des inégalités économiques et par le développement d'un mouvement régionaliste identitaire, le nord de l'Angleterre se définit de plus en plus comme un territoire politique à part entière. Les particularismes électoraux de la région renforcent son affirmation identitaire et politique. L'émergence de ce territoire politique peut aussi apparaître comme un contrecoup géopolitique de la dévolution écossaise. Dans un contexte de profonds bouleversements identitaires au Royaume-Uni, ce régionalisme du Nord pourrait à terme faire apparaître l'idée d'une régionalisation politique de l'Angleterre comme la meilleure solution pour poursuivre la « dévolution à géométrie variable ».North England : the Affirmation of the Identity and Politics of a Territory The image of the North/South divide is often used to characterize the economic geography of England. However, evaluations on regional disparities by different authors appear contradictory. Yet this image is no longer relevant. North England increasingly emerges as a political territory in itself because of the development of a regional identity movement and the political use of economic inequalities. Electoral particularities reinforce the affirmation of identity and politics on the region territory. The emergence of this political territory can also be viewed as a geopolitical side effect of the Scottish devolution. In the context of major identity challenges, this regionalism of the North could promote the idea of the regionalisation of England as the best solution to pursue a « devolution ».
- De King's Cross à St. Pancras, le nouveau quartier de l'Eurostar : géopolitique de trente ans de conflits - Newman Peter, Papin Delphine p. 93-118 Situé au centre de Londres, le quartier de King's Cross-St. Pancras est au cœur d'un vaste projet d'aménagement lié à la présence d'une friche industrielle de 54 hectares et de deux gares, King's Cross et St. Pancras, cette dernière accueillant depuis 2007 le nouveau terminal Eurostar. Si King's Cross est aujourd'hui un quartier moderne, bien desservi et très prisé par les cadres londoniens, à la fin des années 1990 il fait face à de multiples problèmes sociaux. L'opération de gentrification est aujourd'hui bien avancée. Elle a pourtant fait l'objet de nombreux débats entre l'État (à l'origine du projet), les collectivités locales et une population locale hostile au projet du gouvernement. L'opposition entre les différents acteurs et la crise économique du milieu des années 1990 ont retardé le début de la régénération. Au final, il aura fallu plus de trente ans, trois Premiers ministres, les plus grands architectes pour que le quartier, jadis lieu de « transit » à la fin du XIXe siècle, puis lieu de « trafic » à la fin du XXe, devienne aujourd'hui une « destination ».From King's Cross to St. Pancras, the New Neighborhood of the Eurostar : 30 years of conflict Located in central London, the King's Cross/St. Pancras quarter is the heart of a vast development project of brownfield land extending over 54 hectares behind the two stations of King's Cross and St. Pancras. In 2007 St. Pancras opened its new Eurostar terminal. If King's Cross is now a modern, well connected, highly prized business location in London, it also continues to face many social problems. The process of gentrification is now well advanced. It has however been much debate since the initial ideas for the project between local authorities and local people opposed the plan. The opposition between different actors and the economic crisis of the mid-1990s delayed the start of regeneration. In the end, it took more than thirty years, three prime ministers, a number of leading architects for the quarter to be transformed from « transit » in the late nineteenth century, then instead of « traffic » in the late twentieth century, become now a « destination ».
- Conflits d'aménagement aux marges nord-est de la City de Londres - Appert Manuel, Drozdz Martine p. 119-134 Dans le contexte de l'intense renouvellement urbain de l'East End de Londres, les projets d'aménagement des franges nord-est de la City, espace convoité par les promoteurs, peinent à faire consensus, comme l'attestent différents conflits médiatisés. S'inscrivant dans un espace transitionnel, ces terrains offrent un potentiel d'extension de la City, une orientation soutenue à l'échelle métropolitaine par le London Plan ; mais ils constituent également un espace de conquête urbaine tant pour les gentrifieurs que pour la communauté bengali locale. À travers l'étude des tensions autour des projets immobiliers dans cet espace et en mobilisant une perspective de géopolitique locale, nous étudions le potentiel conflictuel de l'aménagement négocié au Royaume-Uni. Malgré la flexibilité des dispositifs de négociation mis en place par les travaillistes, on note plusieurs sources de conflit : des projets territoriaux contradictoires se révèlent et s'affrontent sur le champ de bataille discursif, des dynamiques d'exclusion latente s'y manifestent et l'on observe enfin la difficulté à construire une vision partagée du projet urbain dans un quartier extrêmement hétérogène.Planning Conflits at the North-East Margins of the City of London In the context of intense urban renewal in London's East End, new developments in the north-eastern City fringes coveted by developers hardly reach any consensus, as several famous conflicts attest. Defined as a transitional space by the London Plan, these sites could sustain the potential expansion of the City but, in the meantime, they are also coveted by both the gentrifying creative class and the local Bengali community. This article intends to study the tensions around some of the redevelopment projects in the area from a geopolitical perspective. Through two case studies, it explores the conflicting aspects of contemporary planning in the UK. Despite the flexibility offered by the planning gains promoted by the New Labour, we identify three planning processes that contain conflicting consequences : the discursive dimension as a new battleground between groups, the dynamics of latent exclusion created by these processes and, finally, the challenges of building a shared vision in an extremely diverse area.
- Le Royaume-Uni et l'Europe : toujours un malentendu ? - Schnapper Pauline p. 135-147 Malgré des évolutions notables de la position britannique vis-à-vis de certaines politiques européennes, comme la défense, et le réengagement politique de Tony Blair en Europe après des années de marginalisation de son pays dans l'Union européenne, la position britannique en Europe reste ambiguë et délicate après treize ans de gouvernement travailliste. L'euro n'a pas été adopté, le Royaume-Uni n'est pas entré dans la zone Schengen et le gouvernement Brown a privilégié des réponses nationales et globales plutôt qu'européennes à la crise économique. Le retour probable des conservateurs au pouvoir inquiète les partenaires européens du Royaume-Uni, tant leur discours sur l'Europe est devenu négatif et idéologique, mais la politique européenne a toujours été marquée par une certaine continuité dans la réalité, ce qui pourrait limiter les différences d'approche entre le gouvernement actuel et son successeur.The UK and Europe : A Misunderstanding Still ? Although Tony Blair engaged with Europe after years of being in the margins and introduced some major changes in the British policy towards the EU, as in defence, the British position in Europe remains ambivalent after thirteen years of New Labour government. The UK has neither adopted the euro nor joined the Schengen agreement. The Brown government favoured national as well as global responses to the economic crisis rather than European ones. The UK's European partners worry about the likely return of the Conservatives in power in the spring, as their rhetoric about Europe has become increasingly negative and ideological, but the continuity of British European policy, beyond rhetorical differences, may limit the differences between the present and future governments.
- Les Britanniques et la France depuis 2007 : aux sources d'une nouvelle Entente cordiale ? - Hajdenko-Marshall Catherine p. 148-161 Les relations franco-britanniques sont fondées sur des rivalités qui reviennent régulièrement comme des clichés. Qu'en est-il vraiment de cette relation depuis l'élection de Nicolas Sarkozy au printemps 2007 et de l'arrivée au pouvoir de Gordon Brown quelques semaines plus tard ? Comment les choses ont-elles changé depuis les difficultés du couple Jacques Chirac/ Tony Blair ? À travers trois moments clés – l'accession de Nicolas Sarkozy au pouvoir en mai 2007, la visite d'État du président français en mars 2008 et les débats autour du voile islamique en France de juillet 2009 à janvier 2010 –, cet article tente de montrer qu'au-delà de la méconnaissance de l'Autre pointe une nouvelle relation franco-britannique, plus pragmatique et en phase avec le développement de l'Union européenne. Au cœur de cette évolution, deux hommes, Sarkozy et Brown, sont les artisans d'un changement qui pourrait transformer l'héritage houleux légué par le passé en une Entente cordiale d'un nouveau genre.The British and France since 2007 : towards a new entente cordiale ? Franco-British relations are founded on rivalries that recur in endless cycles. What has been the true nature of this relationship ever since Nicolas Sarkozy was elected in the spring of 2007 and Gordon Brown became Premier just a few weeks later ? How have things changed since the difficulties encountered by the Chirac/Blair tandem ? This article concentrates on three key moments : Nicolas Sarkozy's accession to power in May 2007, his State visit to the UK of March 2008 and the French debates about the Islamic veil which raged for six months from summer 2009 onwards. It attempts to show that in spite of each country's sketchy knowledge, a new Franco-British relationship is emerging ; one which is more pragmatic and more in line with the way the European Union is evolving. Two men are at the heart of this process : Sarkozy and Brown are the authors of changes which could transform a stormy legacy inherited from the past into an entente cordiale of a new type.
- La politique de défense britannique et le « special relationship » anglo-américain. . L'hypothétique rééquilibrage euro-atlantique - Mongrenier Jean-Sylvestre p. 162-184 Dans le sillage des États-unis, l'armée britannique a été engagée en Afghanistan (2001) puis en Irak (2003-2009). 9500 soldats sont toujours sur le front afghan. Les pertes humaines ne sont pas négligeables, les équipements militaires s'usent et il en va de même du soutien du public à ces opérations. Aussi, les vertus d'un « special relationship » qui a mené le Royaume-Uni à se réengager sur des théâtres d'opérations à l'est de Suez sont parfois contestées. Une révision de la stratégie de défense est en cours. Cependant, les propos relatifs aux coopérations militaires franco-britanniques ne sont pas le signe d'un grand intérêt en faveur de la défense européenne ; la capacité d'attraction de la France et de l'Union européenne (UE) est probablement surestimée. Plus sûrement qu'une réorientation d'ensemble de la politique britannique, c'est un rééquilibrage des principaux engagements diplomatico-militaires britanniques qui doit être envisagé dans une logique de partenariat entre l'OTAN et l'UE.British Defence Politics and the Anglo-American « Special Relationship ». The Hypothetical Euro-Atlantic Reequilibration In the wake of the US, the British Army has been engaged in Afghanistan (2001) then in Iraq (2003-2009). Around 9500 soldiers are still on the Afghan front. The casualties are not negligible, military equipments are getting used up and it is the same about the public support for these operations. Thus, the virtues of a « special relationship » leading the UK to reengage itself on theatres of operations at the East of Suez are contested sometimes. A strategic defence review is ongoing. However, the talks about the French-British military cooperation are not the sign of a great interest for the « European Defence ». Probably, the France and EU's attraction are overrated. More than a global reorientation of the British policy, a new balance among the main British diplomatic and military commitments could be envisaged with a partnership between NATO and the EU.
- Des îles britanniques de l'océan Indien disputées : Diégo Garcia et l'archipel des Chagos - Grégoire Emmanuel p. 185-193 Depuis quelques mois, les relations entre la Grande-Bretagne et la république de Maurice sont tendues. Le différend n'est pas nouveau puisqu'il porte sur l'archipel des Chagos que les Britanniques détachèrent de Maurice peu de temps avant l'indépendance (1968) pour le mettre à la disposition de l'armée américaine qui fit de l'île de Diégo Garcia sa principale base dans l'océan Indien. Depuis lors, Maurice en demande inlassablement la restitution, ce que les Britanniques refusent obstinément en dépit de leur condamnation par de nombreuses instances internationales et même londoniennes. Au fil des ans, l'étau se resserre, mais la Grande-Bretagne s'efforce de gagner du temps par toutes sortes de subterfuges.Disputed British Island of the Indian Ocean : Diégo Garcia and the Chagos Archipelago In recent months, relations between the United Kingdom and the Republic of Mauritius have been strained. The dispute is not new as it concerns the Chagos Archipelago, severed from Mauritius by the British shortly before independence (1968), to be put at the disposal of the American army that made of Diego Garcia Island their main base in the Indian Ocean. Ever since, Mauritius has demanded the archipelago to be returned, a claim the British authorities have consistently denied, despite being condemned by many international and even London bodies. Through the years, the noose has tightened, but the United Kingdom strives to save time by all kinds of subterfuges.
- Hérodote a lu - p. 194-205