Contenu du sommaire : Les économies post-socialistes : une décennie de transformation
Revue | Revue d'études comparatives Est-Ouest |
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Numéro | vol 30, no 2-3, juin-septembre 1999 |
Titre du numéro | Les économies post-socialistes : une décennie de transformation |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Les économies post-socialistes : une décennie de transformation
- Coordonnateurs : Éric Magnin et Ramine Motamed-Nejad- Avant-propos - p. 5
Introduction
- Approches de la transition et nature des économies post-socialistes - Ramine Motamed-Nejad p. 11 La transformation des anciennes économies socialistes constitue un champ d'investigation particulièrement riche pour éprouver le bien-fondé mais aussi les limites des présupposés, des hypothèses théoriques et des énoncés prescriptifs qui sous-tendent les différents courants de la science économique. Les deux premières parties de ce texte abordent ce thème à travers un panorama des principaux axes de réflexion privilégiés au cours des dix dernières années par les économistes sur la question de la transition. La dernière partie se penche sur le problème de la nature des économies post-socialistes. Depuis plus de dix ans, une fraction importante des recherches consacrées à l'étude des enjeux de la transition fait du capitalisme l'horizon indépassable des anciennes économies socialistes. Par rapport à une telle perception, l'article met l'accent sur la possibilité, à la fois logique et pratique, de formations économiques inédites, irréductibles au capitalisme et au socialisme. On proposera, ensuite, une grille de lecture des systèmes économiques contemporains, apte à spécifier la nature du capitalisme et du socialisme mais aussi celle de ces formations. Sur un tel socle, on avancera enfin des éléments d'interprétation concernant la nature des économies post-socialistes. Notre position est que si certaines d'entre elles sont sorties du socialisme pour atteindre les rivages du capitalisme, d'autres en revanche ne peuvent être qualifiées pour autant de capitalistes. De fait, ces dernières désignent des systèmes économiques sui generis, qualitativement distincts à la fois du capitalisme et du socialisme.The transition of ex-socialist economies has been a particularly rich field of research for testing the soundness and limits of the presuppositions, hypotheses and normative statements underlying various currents of thought in economics. Following an overall view of major approaches to transition issues used over the past decade, the nature of post-socialist economies is brought under consideration. For more than ten years now, many studies devoted to these issues have taken capitalism to be the immediate, inevitable prospect for ex-socialist economies. But there is a logical and practical possibility for economies of an unprecedented type to emerge that cannot be reduced to either socialism or capitalism. A grid for specifying contemporary economic systems is proposed and then applied to former socialist economies in an attempt to decipher their nature. Although some of them have attained capitalism, others cannot however be said to be capitalistic. They constitute sui generis economic systems, qualitatively distinct from both capitalism and socialism.
- Approches de la transition et nature des économies post-socialistes - Ramine Motamed-Nejad p. 11
Fondements et conséquences des politiques macro-économiques
- L'échec de la stabilisation monétaire en Russie : 1991-1998 - Brigitte Granville p. 61 L'économie standard a produit un nombre important d'énoncés prescriptifs et normatifs qui, dans une large mesure, se sont traduits dans les politiques macroéconomiques menées par les différents gouvernements en Russie, de 1992 à la crise financière d'août 1998. Mais, contrairement à ce que certains affirmèrent, ces énoncés ne firent jamais l'objet d'un consensus et les critiques furent toujours nombreuses parmi les chercheurs concernés. En replaçant les divers énoncés dans le contexte de l'histoire économique récente de la Russie, on peut facilement repérer ce qui fut prédit et ne se produisit pas et ce qui se produisit sans jamais avoir été anticipé. Cette situation révèle les insuffisances théoriques et méthodologiques de ce que l'on nomme l'économie standard. Elle s'avère incapable de produire une conception de la monnaie qui soit à la fois réaliste et cohérente du point de vue de la logique. Ses hypothèses microéconomiques sont soit contrefactuelles, soit théoriquement infondées. Enfin, et non des moindres, la méthodologie explicite ou implicite employée par l'économie standard est à l'évidence inapte à passer le test de la rigueur scientifique. La crise de l'économie russe met en lumière une crise grave et de grande ampleur de l'économie standard et appelle des critères de scien- tificité bien plus rigoureux en matière d'économie appliquée. Ce qui survint après le krach en fournit une nouvelle preuve : l'hyperinflation attendue ne se manifesta point et ceux qui chantèrent tout l'été (et l'automne) haut et fort les mérites du Currency Board furent bien dépourvus quand cette réalité fut enfin reconnue.Mainstream economists have formulated many norms and prescriptions that, to a large extent, were carried over into the economic policies applied by Russian governments from 1992 till the August 1998 crash. But contrary to what is often pretended nowadays, there was never a consensus about these recommendations; and many academics even criticized them. By placing these norms and prescriptions in the context of Russia's recent economic history, we easily distinguish between what was predicted but did not occur and what occurred without having been predicted. This exposes standard economic theory's theoretical and methodological shortcomings. This theory has proven incapable of producing a both realistic and logically coherent conception of money. Its micro-economic assumptions either run counter to the facts or have no theoretical grounds. Last but not least, the explicit or implicit methodology it uses cannot meet up to scientific standards. The Russian economy's recession reveals a deep, far-reaching crisis in standard economic theory and its methodology. It also shows the need for stricter scientific criteria in applied economics. Happenings since the crash have delivered further proof: the expected hyperinflation never materialized, and the experts who had loudly proclaimed the merits of a Currency Board just were wrong.
- Politiques monétaires, comportements bancaires et crises de financement en Russie: les vicissitudes des années 1990 - Pépita Ould-Ahmed p. 89 Cet article a pour objet de dresser le bilan de l'évolution du système monétaire et financier de la Russie pendant les années 1990. Au cours de cette période, deux grandes politiques monétaires ont été mises en œuvre. Elles ont eu pour objectif commun la lutte contre l'inflation et l'instauration d'une discipline financière accrue des agents économiques. Nous défendrons l'idée que ces deux politiques, en raison de leur caractère restrictif, ont contribué à accentuer la crise de financement de l'économie russe. En premier lieu, elles ont hypothéqué les liquidités d'une grande fraction des entreprises, en contraignant ainsi une partie du secteur bancaire à prendre en charge leurs besoins de financement. En second lieu, les firmes, en réaction au durcissement de la contrainte monétaire, ont mené des stratégies de financement alternatives. Ces stratégies, qui ont pris des formes monétaire et non monétaire, ont évincé progressivement le rouble des circuits économiques. Elles ont accentué, en retour, la crise du système bancaire et la montée des déficits privés et publics, de plus en plus difficiles à financer. C'est pour limiter les effets de cette crise que les autorités monétaires ont été contraintes d'assouplir de manière cyclique la politique monétaire. Le krach financier d'août 1998 illustre pourtant l'échec d'une stratégie basée sur la stabilisation monétaire. Cet échec résulte de la sous- estimation des effets récessifs du rationnement du crédit bancaire sur la sphère réelle en l'absence de sources de financement alternatives pour les entreprises.Russia implemented two major monetary policies during the 1990s. They both had the objectives of fighting inflation and increasing financial discipline in the economy. These two policies, because they were restrictive, worsened the financial crisis. On the one hand, they dried up the flow of cash for most enterprises and thus forced banks to provide firms with funds. On the other hand, firms reacted to tight monetary policies by pursuing strategies of alternative financing, which gradually drove the ruble out of economic circuits. These strategies, which took monetary and non monetary forms, in turn worsened the banking crisis, as public and private deficits were ever harder to finance. To limit the effects of all this, monetary authorities were forced to ease up on this policy. The August 1998 crash proves that the strategy based on stabilizing the currency was a failure, because it underestimated the recessionary effects that rationing banking credit would, given the absence of alternative sources of financing for firms, have on the real economy.
- Le marché du travail russe : entre inertie et flexibilité - Irena Grosfeld, Claudia Senik-Leygonie, Thierry Verdier, Stanislav Konikov p. 123 Cet article propose une vision du marché du travail russe permettant d'expliquer la coexistence d'éléments d'inertie et de flexibilité par un phénomène de segmentation. Plaçant l'incertitude au cœur des décisions des firmes et des employés, il montre que les travailleurs, qui ont tous une aversion pour le risque, peuvent adopter des comportements différenciés selon leur productivité relative. Certains, bénéficiant de perspectives favorables, adoptent un comportement mobile et nouent des contrats prévoyant de les rémunérer en fonction de leur productivité. D'autres, jouissant d'opportunités moins favorables, acceptent une réduction de leur rémunération réelle en échange de la sécurité de l'emploi et de l'accès aux actifs sociaux de la firme. Notre cadre d'analyse permet de proposer une interprétation des arriérés de salaire. Ces derniers constitueraient un élément du contrat d'assurance implicite noué entre l'entreprise et certains travailleurs. Nous vérifions les prévisions du modèle à l'aide d'une base de données comprenant 13 628 entreprises russes, observées de 1992 à 1997.The puzzling coexistence of inertia and flexibility in the Russian labor market are explained using a segmentation model. By placing uncertainty at the center of decision-making by both firms and employees, this article shows that workers, all of whom are risk averse, may adopt behaviors differentiated according to their productivity. Some of them, with favorable job prospects, become mobile and enter into contracts whereby their pay varies depending on their productivity. Others, with less favorable opportunities, accept lower wages in exchange for job security and fringe benefits (the firm's social services). This model suggests an interpretation of wage arrears as part of the implicit "insurance contract" between the firm and certain wage-earners. The model's predictions are tested by using a database of 13.628 Russian companies observed from 1992 to 1997.
- A l'épreuve de faits... Bilan théorique des politiques macroéconomiques mises en oeuvre en Russie - Jacques Sapir p. 153
- Crise financière, inflation et Currency Board en Bulgarie (1991-1998) : les leçons d'une transition indisciplinée - Jérôme Sgard p. 215 On présente les principaux caractères de la transition en Bulgarie depuis 1991, en soulignant la formation de deux larges "pyramides financières" qui ont conduit à la crise de 1996-1997. Une première phase, de janvier à septembre 1996, a été dominée par une crise bancaire ouverte ; puis, une crise des finances publiques a suivi, due au gonflement des paiements d'intérêts, à la chute de la valeur réelle des prélèvements fiscaux et à l'anticipation d'un défaut prochain sur la dette extérieure. Ceci a débouché sur une phase de type hyper-inflationniste, en janvier et février 1997, suivie d'une stabilisation rapide. On analyse ces différentes périodes, y compris sous l'angle de l'économie politique, et on présente un bilan du régime de Currency Board établi le 1er juillet 1997. Enfin, on souligne le rôle des effets quantitatifs et anticipatifs, qui donne à cet épisode un caractère nettement monétariste, en opposition avec les inflations de type inertiel, marquées par les mécanismes individuels et collectifs d'indexation ou de re-coordination. En ce sens, cet épisode reflète le cadre institutionnel et social faible, caractéristique des transitions indisciplinées observées dans les Balkans et en CEI.The Bulgarian transition since 1991 was marked by two huge "financial pyramids" which erupted into the 1996-1997 crisis. From January to September 1996, there was an open banking panic, followed by a fiscal and public debt crisis due to ever rising interest payments, the sudden drop in the real value of tax revenues, and widespread expectations that the country would default on its foreign debt. This led to a quasi- hyperinflation in January and February 1997, followed by a remarkably fast stabilization. These different phases are analyzed, including from a political economy viewpoint; an assessment is then made of the Currency Board set up on July,l 1997. Attention is drawn to the importance of quantitative and expectational factors, which mark this period as "monetarist", in contrast with the inertia of inflation in Latin America, for example, where individual and collective mechanisms of defence against inflation are much stronger. This situation is evidence that the Bulgarian economy has weak social and institutional underpinnings, a situation typical of the undisciplined transitions in the Balkans and former USSR.
- Les trajectoires différenciées de la transition économique dans les Balkans - Assen Slim p. 237 Après avoir présenté l'évolution de la situation macro-économique dans les Balkans, cette étude met en lumière et explique les différences constatées en matière de transition entre les pays d'Europe centrale (PEC) et les pays balkaniques. La question de l'État, et principalement de l'aptitude de ce dernier à infléchir le comportement des autres agents économiques, est abordée. L'impact de la contrainte extérieure sur la transition des pays balkaniques est également examiné. Enfin, la conclusion ouvre l'analyse à d'autres facteurs explicatifs du "retard" des Balkans dans leur processus de transition.Following a presentation of changes in the macroeconomic situation in the Balkans, differences during the economic transition observed between central European countries and the Balkans are explained. Special attention is paid to the state, especially its ability to influence the behavior of economic actors. Light is also shed on the impact of foreign constraints on the transition in the Balkans. The conclusion discusses other factors that account for the Balkans "lagging behind" in the transition process.
- L'échec de la stabilisation monétaire en Russie : 1991-1998 - Brigitte Granville p. 61
Réforme structurelles et transformation systémiques
- Propriété et crédit en Europe post-Socialiste : les expériences hongroises et tchèques (1989-1998) - Éric Magnin p. 259
- Stratégies organisationnelles et réseaux post-socialistes en Russie - Yorgos Rizopoulos p. 283 La mise en place d'un nouveau cadre institutionnel en Russie est conditionnée par la profonde crise socio-économique, la très forte incertitude et les menaces qui pèsent sur la survie des acteurs. Dans ce contexte, la stabilité nécessaire à la formation des anticipations animant l'activité économique est recherchée au sein de réseaux qui structurent les stratégies organisationnelles face à l'incertitude et acquièrent ainsi une dimension institutionnelle. La forte densité des flux inter-organisationnels est à l'origine de pratiques, codes et règles qui influent sur les nouveaux modèles de comportement et leur diffusion, sur les caractéristiques des marchés ou, encore, sur les interactions entre les sphères publique et privée. Parallèlement, les réseaux post-socialistes en Russie favorisent l'émergence de conventions locales spécifiques et, par conséquent, une fragmentation de l'espace socio-économique qui pourrait obérer la formation de représentations communes et d'un cadre institutionnel relativement cohérent et stable.abstract : Setting up a new institutional framework in Russia is conditioned by the deep socioeconomic crisis, high degree of uncertainty and menaces against economic actors. In this context, the stability necessary for forming the expectations that foster economic activity is located in the networks that, by structuring organizational strategies for coping with uncertainty, acquire an institutional dimension. The high density of interor- ganizational flows is at the origin of the practices, codes and rules that influence new models of behavior and their diffusion, the characteristics of markets, or even interactions between the private and public sectors. By favoring the development of quite specific local conventions, post-Socialist networks in Russia break up the nation's socioeconomic space. This might hinder the formation of common representations and norms and hamper the emergence of a relatively coherent and stable institutional framework.
- La longue marche de la transition chinoise - Yves Citoleux p. 303 La Chine n'a pas entretenu l'illusion de réformes institutionnelles a priori qui conditionneraient le passage à une économie de marché. Sa transition économique s'est accompagnée d'une redéfinition progressive des structures incitatives des cadres et responsables locaux qui ont activement contribué au développement des relations marchandes. Le maintien de structures mixtes, les interventions de l'administration dans la gestion économique, des formes de propriété qui demeurent collectives, trouvent leur justification dans la minimisation des coûts de transaction en période transitionnelle. Cette grande souplesse institutionnelle a bien accompagné, dans un premier temps, une croissance remarquable ayant reposé sur l'émergence d'un secteur non étatique faiblement capitalistique ; mais elle n'était pas en mesure de résoudre le problème des retards et déficits du secteur étatique qui se répercutent dans l'ensemble de l'économie. La réforme du secteur d'État est aujourd'hui entreprise dans un contexte particulièrement défavorable : crise asiatique, ralentissement de la croissance et tensions sociales qui contiennent en germe des risques de déstabilisation politique.China has not kept up the illusion of a priori institutional reforms for conditioning the passage toward a market economy. The economic transition there has gradually redefined the incentives for the executives and local leaders who actively help develop the market economy. The maintenance of mixed structures, the administration's interventions in management, still collective forms of property... all this is justified by minimizing the transaction costs during the transition. This institutional flexibility was, initially, coupled with remarkable growth based on the emergence of a slightly capitalistic non-state sector. But it could not make up for the lagging state sector with its deficits, which have repercussions throughout the economy. The reform of the state sector is now being carried out in a quite unfavorable context: the Asian crisis, slower growth and mounting social tension with the risks of political destabilization.
- L'expérience chinoise en perspective historique. Un regard occidental - Jean-Charles Asselain p. 325 Alors que le passage à l'économie de marché a été marqué en Europe de l'Est par une chute de la production, de l'emploi industriel et du niveau de vie, la Chine a connu un véritable décollage depuis le début du processus de réforme en 1978, avec deux accélérations nettes, au seuil des années 1980, puis vers 1992-1994. Les facteurs structurels, le faible niveau initial d'industrialisation, l'appartenance au pôle de croissance particulièrement dynamique de l'Asie orientale ne suffisent pas à expliquer cette dissymétrie entre la Chine et l'Europe de l'Est. Mais le succès de l'expérience chinoise ne saurait être invoqué comme une preuve de la supériorité générale du "gradualisme" sur les "thérapies de choc". La Chine est loin d'avoir mis à son actif une stratégie gradualiste optimale. Si l'approche expérimentale est parvenue néanmoins à maintenir l'élan du processus, c'est parce qu'elle a conduit à une radicalisation des réformes dans deux domaines cruciaux : transformation d'abord du secteur agricole et rural ; progrès de la réinsertion internationale de l'économie chinoise sur l'ensemble de la période. Sectoriellement, géographiquement, chronologiquement, les résultats positifs apparaissent là où les réformes ont été les plus radicales. L'accélération des années 1992-1994, du point de vue des objectifs et des conditions de l'ouverture extérieure, marque une convergence avec les stratégies est- européennes les plus résolues. Mais l'expérience chinoise se singularise jusqu'à présent par l'absence de toute libéralisation politique associée à la libéralisation de l'économie.Whereas the passage toward a market economy in East Europe entailed sharp drops in production, employment in industry, and living standards, the Chinese economy has literally taken off since reforms started in 1978 and were twice accelerated (around 1980 and in 1992-1994). Structural factors, the low initial level of industrialization, the eastern Asian pole of strong economic growth, all this does not suffice to explain the dissymmetry between China and Eastern Europe. Nonetheless, China's success story cannot be cited as proof of the overall superiority of "gradualism" over "shock therapy", since the country is far from having an optimal gradualist strategy. China's experimental approach has managed to propel the economy because reforms were radicalized in two crucial fields: on the one hand the farming sector and the countryside in general; and, on the other, the progress accomplished throughout the period in bringing China back into the international economy. Sectorally, geographically and chronologically, the results turn out positive wherever reforms have been the most radical. When seen in terms of both its objectives and the conditions for opening doors toward the outside, the 1992-1994 acceleration suggests a similarity with the most boldly pursued strategies in Eastern Europe. But the Chinese experience still stands out in that the opening of the economy has not brought along political liberalization.
Revue des livres
- Marie Lavigne, The Economics of Transition, 2nd Edition - Ramine Motamed-Nejad p. 375
- Daniel Labaronne, Les privatisations a I'Est - Jean-Francois Nivet p. 380
- Denis Eckert et Vladimir Kossolov, La Russie - Francoise Dauce p. 381